III- D'autres projets définitifs d'accès
à l'eau à l'échelle
nationale et internationale
III-1 Stratégies mondiales d'accès à
l'eau en milieu aride et hypothèses d'application au Pérou :
Afin de pallier la déficience en eau de la capitale
liméenne et résoudre les pénuries, différentes
techniques, qui ont été expérimentées à
travers le monde, ont été évoquées par des
chercheurs. Nous allons ici voir à travers l'étude de quatre
exemples si ces techniques sont concrètement applicables à la
situation de Lima.
-Dessaler la mer, un projet ambitieux qui ne cadre pas avec les
réalités économiques du
ays :
C'est une réalité dans les pays qui ont les
moyens de s'offrir cette technologie (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis,
Israël). Plus de 12500 unités produisent 1% de l'eau
consommée dans le monde. Le procédé thermique, gourmand en
électricité, a la faveur des pays riches.
Mais une autre méthode, par filtration, deux fois moins
coûteuse, est possible. Elle rend le dessalement envisageable par des
pays moins aisés comme l'Algérie, ou plusieurs usines sont en
construction. Mais transformer l'eau de mer en eau douce reste une
opération coûteuse : environ trois fois plus cher (0,8 euros par
mètres cubes) que de la puiser dans des nappes souterraines ou de la
capter dan des rivières.
En dépit du coût de production, la publication
britannique Global Water Intelligence prévoit un doublement des
capacités de dessalement au cours des dix années à venir
(de 30 à 60 millions de mètres cubes par jours). Sur les soixante
dix villes de plus de 1 million d'habitants situées en bord de mer ne
disposant pas de suffisamment de ressource, Lima entrant dans cette
catégorie, 42 sont susceptibles d'accueillir des installations de ce
type.
Cependant au Pérou ce projet reste utopique devant
l'importance de la dette internationale et les facteurs de crise
économique du pays, elle est donc pour le moment à écarter
radicalement dans la liste des solutions pour subvenir aux besoins en eau de la
capitale.
-Capter les brumes et la rosée :
Cette technique a été inaugurée dans les
années 1970 au Chili, l'une des régions les plus arides du monde.
Elle consiste à tendre des filets en polypropylène entre deux
poteaux. La nuit, les gouttelettes de brouillard, poussées par le vent,
se prennent dans les mailles, tombent dans des gouttières et alimentent
un réservoir. La technique, valable dans des conditions climatiques
particulières, s'est développée à Hawaï, aux
îles Canaries, en Croatie, et des projets existent aussi au Pérou.
Un rapport de projet de 1982 existe concernant la zone côtière du
Pérou, validé par l'UNESCO1. Cependant elle est encore
très peu développée au Pérou, et pas encore dans la
Métropole liméenne et nous n'avons pu, de ce fait en mesurer sur
le terrain les touts et inconvénients.
-Faire tomber la pluie :
Dans d'autres pays (Chine, Grèce, Israël, Maroc),
on a apprit à faire tomber artificiellement la pluie. Les
météorologues repèrent les nuages au radar, envoient des
avions qui libèrent des vapeurs d'iodure d'argent, faisant condenser les
goûtes et pleuvoir la ou le besoin se fait sentir. Cependant, ce
procédé est coûteux et très peu écologique.
Il n'est donc pas non plus adaptable aux réalités
péruviennes.
-Remorquer l'eau :
Certaines résidences de tourisme de la côte
chypriote sont approvisionnées par voie maritime. Capté en
Turquie, l'eau douce est conditionnée dans d'immenses poches de
plastique et acheminée par bateau. L'idée de remorquer des
icebergs de l'Arctique à l'Arabie Saoudite, évoquée dans
les années soixante, n'a jamais été mise en pratique : le
glaçon aurait perdu 20% de son volume au cours du voyage. Encore une
fois, dans le cas du Pérou, ce système se révèle
plutôt anecdotique en raison des coûts qu'un tel projet
impliquerait ainsi que des réalités climatiques actuelles de
réchauffement de la planète, entraînant la fonte des
glaciers.
1
BELAUNDE SUAREZ, Manuel, VALVERDE TORRES, Alfonso, 1982, Proyecto
Especifico binacional « Aprovechamiento de las nieblas costeras
(camanchacas) en las zonas aridas del pacifico sur », Lima : Universidad
Nacional Federico Villareal, Proyecto Pasamayo, UNESCO/ROSTLAC, 35 pages.
Cette fonte s'observe aujourd'hui dans les Andes et elle est
un enjeu important, car on parle de récupération de l'eau issue
de cette fonte, ce qui pourrait orienter les développeurs vers des
projets techniques plus crédibles.
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