WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La conception d'un projet d'établissement: Entre politique, ingénierie et pragmatisme

( Télécharger le fichier original )
par Simon MAMORY
Université de Nantes - Master Pro Direction d'Etablissement ou Organisme de Formation (DEOF) 2002
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C. État des lieux général et enjeux

La politique éducative définie par la société française l'amène à tendre vers la conduite de 80% la classe d'âge au niveau Baccalauréat (Humanité). Résultat, en 2004, la France compte 61,80 % de bacheliers. Ensuite, les raisons démographiques prévisibles ont conduit une certaine stagnation des effectifs universitaires, qui atteint quand même environ 1.312.141 étudiants (repartis sur 80 établissements), l'année universitaire 2004-2005. Cela signifie que sur

les 2.268.423 étudiants français, universités en absorbent à elles seules la moitié, contre 499.439

pour les filières sélectives (Classes préparatoires aux grandes écoles, STS, IUT, IUFM) et

190.626 aux grandes écoles. Il reste alors 266.217 étudiants repartis dans divers établissements d'enseignement supérieur.

À cette morphologie démographique, l'on s'attend logiquement à ce que la répartition budgétaire suive aussi le même schéma. Or, la réalité est exactement inverse. Sans s'attarder sur ce point, peu d'éléments suffisent pour en donner une image exacte. En effet, si l'université dépense 6.695 € en moyenne par étudiant, les classes préparatoires en dépensent le double, soit environ 13.757 €. Les classes préparatoires avec les grandes écoles réunies accaparent 30 % du financement, pour 4 % d'étudiants. Pour en finir avec les références quantitatives, voici encore une dernière bizarrerie de notre système éducatif. Si dans la moyenne

des pays de l'OCDE, la dépense consacrée à l'enseignement primaire et secondaire atteint 3,7 %

du PIB en 2002 contre 1,3 % pour l'enseignement supérieur (soit 2,4% d'écart), en France, l'écart

est le plus grand puisqu'elle dépense 1% pour le supérieur contre 4,1 % pour le reste (soit 3,1%

de PIB d'écart). Cela dit, relater les chiffres n'a rien d'argumentatif. Le débat s'ouvre donc sur un terrain plus vaste que celui de l'enseignement stricto sensu puisqu'il s'insère dans une réflexion globale en interaction avec le système économique ou, tout de moins, avec le choix de la gestion

du budget national. De telles descriptions ont le mérite déjà de planter les décors que les professionnels les plus compétents servant dans un établissement n'ont pas toujours en

perspective.

Où se situe cette université sur la scène internationale ? De nombreuses études comparatives, aboutissant à la hiérarchisation internationale des universités, placent les meilleures des universités françaises en queue des classements. Études douteuses, sujettes aux réserves ? C'est possible. Il reste tout de même une certaine unanimité de ces résultats de classement qui méritent de véritable recherche de voie d'amélioration plutôt que de s'attarder sur

des contestations. En somme cet état des lieux peut servir à stimuler la volonté des acteurs concernés par la gouvernance de l'université de se lancer dans une recherche tous azimuts d'orientations nouvelles en vue d'une réussite rapide. Pour ce faire, l'Université de Nantes s'oriente vers des efforts en matière d'offres de formations, d'accueil d'étudiants et de grands chercheurs de renommée internationale et de mobilité des étudiants comme des enseignants. Une plus grande attractivité en somme avec, comme résultat attendu, plus de rayonnement international. D'autres établissements préconisent le renforcement et l'officialisation d'une certaine forme de sélectivité (qui existe déjà dans beaucoup de filières universitaires même si l'hypocrisie de son application, puisque non légale, la rend plus sournoise et contribuent à l'explication des 45% d'échec en premier cycle). Mais plutôt que sélection, ils préfèrent utiliser le terme orientation et la révision à la hausse de la participation financière des étudiants. Une des propositions, par exemple, de B. de Montmorillon plaide que "Le rayonnement international de l'enseignement supérieur français passe par le renforcement de l'autonomie des universités, l'orientation sélective au moins à partir de la Licence [Licence 3], et de nouveaux moyens, dont

la modulation des droits d'inscription et la mobilisation des entreprises et des anciens." 71 En tout cas, deux points font l'unanimité : le rayonnement international et l'autonomie des établissements. Mais de multiples initiatives voient jour, partout sur le territoire: mode de gestion, renforcement de la recherche, regroupement en pôle universitaire pour plus de visibilité, démarche qualité en rentrant dans une logique d'accréditation aux labels prestigieux, recrutement

de plus en plus d'enseignants de grande qualité...etc.

Mais, plutôt que de retranscrire les différents textes existants ou en faire de longs commentaires, quittons la généralité pour découvrir une université unique et pluridisciplinaire : celle de la capitale ligérienne. L'Université de Nantes rentre dans cet état des lieux qui vient d'être fait. Nous ne reviendrons donc plus sur ces points. Cette partie va plutôt la situer dans son contexte historique et organisationnel. Étant soumises aux mêmes enjeux que l'ensemble des universités françaises, ce sont ses contextes historique, géographique et organisationnel qui pourront lui servir de leviers pour se distinguer.

71 In Enjeux Les Échos, N° 223, avril 2006.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo