La Littérature Hypertextuelle, analyse et typologie( Télécharger le fichier original )par Aurélie CAUVIN Université de Cergy Pontoise - Maitrise de lettres Modernes 2001 |
c) Quelques exemples de mécanismes dans Poids de naissance· La métonymieLa relation entre du couple « liste/espaces » est une relation biface, le lien source est contenu dans le passage suivant « mais avant tu m'envoie au moins la liste des titres »242(*). Il est le lien de clôture, à ce stade, nous savons qu'il manque une oeuvre à la liste que la narratrice doit transmettre. La relation est à ce titre métonymique du type : contenant (la liste) / contenu (les oeuvres). En cliquant sur le lien le lecteur découvre le texte suivant : « la nuit dernière va-et-vient entre Les Choses et Espèces d'espaces, de Perec. Hong-Kong, Singapour, îles-villes si dissemblables...Auquel des Espaces convoqués notre vie là-bas ressemblera-t-elle ? Sera-t-elle espace libre, clos, forclos, oblique, vierge, euclidien, ou céleste ? »243(*) Le commentaire de la narratrice, débute par une alternative entre les deux oeuvres retenues pour Perec. A la lecture de la suite, elle apparaît comme une fausse alternative. La majuscule à espaces, et le fait qu'il est mis en comparaison avec notre vie, reflète la transposition de la fiction au réel. Elle vit dans les livres par procuration, l'imaginaire, le titre l'invite toujours à une réflexion sur elle-même. La relation est donc métaphorique, dans la relations vie/espace. La vie est généralement considéré dans le temps, la chronologie et non pas dans l'espace. Le lien « espace » indique donc le titre de l'oeuvre qu'elle a choisi, la relation métonymique s'inverse donc nous passons du contenu au contenant. Par le système des liens, le lecteur acquiert une sorte d'avance, un décalage se créé entre le temps de la narration, et le temps de lecture. Nous passons en focalisation interne et nous avons de surcroît une vision anticipée de la liste révélée à la page 55. De même la relation entre les liens « trois heures de vol/avion » est également une relation métonymique, nous passons de la durée du trajet au moyen de transport : « Tu seras à trois heures de vol de l'archipel »244(*) « Sa voix s'estompent déjà. Trois heures de vol.. Certains ont besoin de voir la mer (...)Moi j'ai besoin d'aéroports. C'est un des rares endroits ou j'aime les gens. (...) Avion : les gens dont on partage les quelques centimètres cubes de souffle et d'existence pendant deux ou vingt heures. Nourrissons en babygros, tantôt assoupis, tantôt hurlants. Blondes fragiles, abîmées par le voyage. Et la très belle, très pâle fille fantôme, qui attend debout, sans jamais ciller, dans la tache de lumière du hublot, près de la porte des toilettes. »245(*) Le vol, indique le déplacement, et implicitement son moyen : l'avion. * 242 ibid. p 54 * 243 ibid., p 81 * 244 ibid., p 42 * 245 ibid., p 75 |
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