6.2 Implications managériales et
stratégique : analyse des localisations existantes et choix d'une
nouvelle localisation
6.2.1 Vérifier la bonne localisation de magasins
existants
La résolution du modèle p-médian, au niveau
des 25 aires délimitées par traitement du signal, nous a
indiqué que, pour implanter 6 points de vente, il fallait choisir les
aires 10, 1, 18, 6, 12
et 9. Or, le tableau suivant nous montre de façon
étonnante que 5 aires sur les 6 premières aires
préconisées sont déjà occupées par un ou
plusieurs magasins "bio" (toutes sauf l'aire 18)
:
Groupe
|
Point de Vente
|
Rue
|
Code
Postal
|
Commune
|
Aire de
Rattachement
|
Naturalia
|
Naturalia
|
38 av de la Motte Picquet
|
75007
|
Paris
|
9
|
Naturalia
|
86 rue de Cambronne
|
75015
|
Paris
|
extrémité est de 10
|
Natur alia
|
25 r ue des Sablons
|
75016
|
Par is
|
|
Naturalia
|
26 rue Poncelet
|
75017
|
Paris
|
6
|
Naturalia
|
16 rue de Levis
|
75017
|
Paris
|
4
|
Biocoop
|
Biocoop Grenelle
|
44 Bd Degrenelle
|
75015
|
Paris
|
10
|
Biocoop Paris 17ème
|
153 Rue Legendre
|
75017
|
Paris
|
1
|
Les Nouveaux Robinsons
|
127 Av. Jean-Baptiste Clément
|
92100
|
Boulogne-Billancour t
|
|
Les Nouveaux Robinsons
|
14 Rue Des Gr avier s
|
92200
|
Neuilly-Sur -Seine
|
|
Espace Bio
|
Espace Bio Saint Charles
|
20 rue de l'Eglise
|
75015
|
Paris
|
12
|
Tableau 6.4 - les magasins "bio" de la région parisienne
et leur aire de rattachement
En particulier, l'aire 10 qui est la zone stratégiquement
la plus intéressante comporte déjà 2
implantations. On remarque que le groupe BioCoop occupe
déjà de façon judicieuse les aires
10 et 1 et que l'une des implantations de Naturalia se centre
aussi dans l'aire 10.
Plus précisément, nous avions mis en avant dans
l'aire 10, la sous-aire 14 qui a son centre de gravité au sud du Square
St. Lambert au niveau de l'avenue Lecourbe (n° 160 environ) : il
s'avère que le magasin Naturalia de cet arrondissement (86 rue
de Cambronne) se situe à moins de 200 mètres de cette
préconisation.
Fig. 6.1 - Le supermarché BioCoop (bd de Grenelle), le
supermarché Naturalia
(rue Cambronne) et notre préconisation (rue Lecourbe)
Au sein de l'aire 1 du 17ème
arrondissement, nous avons vu que la sous-aire 2 paraît la
plus conseillée: son centre de gravité est placé au milieu
de la rue Guy Môquet entre les avenues très passantes de Clichy
et de St. Ouen. Il s'avère que dans ce cas aussi, le point
de vente BioCoop dans ce quartier situé 153 rue Legendre est à
moins de 200 mètres de la localisation
que nous avons donnée !
Fig. 6.2 - Le supermarché BioCoop (rue Legendre) et le
2ième
emplacement préconisé par notre méthode (rue
Guy Môquet)
Mais comment BioCoop a-t-il procédé pour obtenir
ces emplacements de premier plan (aire
10/sous-aire 14 et aire 1/sous-aire 2) dans une ville
où les surfaces d'importance sont plutôt difficiles à
acquérir ? En fait, BioCoop Grenelle et BioCoop Paris 17ème
sont tous les deux d'anciens supermarchés G20 traditionnels
reconvertis depuis peu au "bio". Ainsi, non seulement ces magasins vont
s'attirer la forte clientèle potentielle des alentours sensible aux
produits biologiques, mais vont sans doute conserver une bonne partie de leur
ancien fonds de commerce.
6.2.2 Etendre son réseau de points de vente
Sans avoir à l'esprit une véritable
stratégie de développement mais en étant à
la recherche d'opportunités pour s'étendre, l'analyse nous
permet aussi de prévoir quel peut être le prochain emplacement
commercial à conquérir. Après les aires 10, 1, 18, 6, 12,
9, viennent les aires 22
et 23. Mais, à y regarder de plus près ces aires 22
et 23 assez petites sont très proches en fait
de la sous-aire 14 au sein de l'aire 10. Leur
intérêt pour localiser un nouveau point de vente
est donc moindre. Egalement, les aires venant tout de suite
après cette série et indiquées par
les algorithmes sont l'aire 7 (avenue des acacias proche de
l'avenue de la Grande Armée dans
le 17ème) et l'aire 3 (à la jointure
entre le bd Pereire et la rue de Rome dans le 17ème, proche
du Square des Batignolles). Ces aires ont cela de particulier
qu'à partir du 9-médian, elles remplacent et font
disparaître l'aire 6. Mais là encore, à cent mètres
de l'avenue des 1cacias, l'emplacement est occupé par Naturalia rue
Poncelet (sur une aire voisine), de même pour l'aire 3 où
se situe déjà à proximité un autre magasin
Naturalia (rue de Lévis - figures 6.3 et
6.4).
Fig. 6.3 - Le magasin Naturalia dans le 17ème (rue de
Lévis et rue Poncelet) et les emplacements préconisés
Il apparaît donc clairement qu'à l'Ouest de
Paris, les emplacements ayant le potentiel
commercial le plus fort sont tous occupés et
qu'à moins de se lancer dans une stratégie agressive de
localisation dans l'environnement immédiat des concurrents, il faut
chercher des sites à Paris extra-muros ou en province. En effet, les
prévisions limitées de développement
du "bio" justifient le fait qu'on ne puisse se contenter
d'emplacements de second ordre dans
Paris en espérant que la croissance du secteur
compensera la faiblesse de la localisation. De plus, s'il arrivait que la
demande en produits "bio" atteigne celle du commerce traditionnel de
détail, il serait fort probable que les supermarchés des
grandes chaînes occupant depuis longtemps d'excellents sites dans
Paris basculeraient automatiquement vers ce type d'offre
(éventuellement selon le même schéma que les
supermarchés G20 qui ont changé leur enseigne en
BioCoop).
Fig. 6.4 - 2 points de vente Naturalia du 16 rue de Lévis
et, Fig. 6.5 - du 26 rue Poncelet (XVIIème)
Pour ces raisons, l'aire 18 sur laquelle nous
revenons, paraît potentiellement assez intéressante. La
commune dans laquelle elle est située, Boulogne-Billancourt,
comporte presque le même niveau de clients potentiels (1732) que le
17ème arrondissement de Paris mais
ne présente qu'un seul magasin "bio", BioCoop-Les
Nouveaux Robinsons. En outre, ce
magasin n'est pas situé directement à
proximité de l'aire 18 que nous préconisons pour implanter
un nouveau point de vente, mais à l'Ouest de Boulogne-Billancourt en
bordure de Seine.
L'emplacement mis en avant par l'algorithme (pour le
3-médian) est placé au centre de gravité
de l'aire 18, soit approximativement au 40 route de la Reine
à Boulogne-Billancourt (figure
6.6). Il ne connaît aucune concurrence
géographiquement proche dans son secteur et se situe
en limite du 16ème arrondissement de
Paris, de l'Ouest du 15ème arrondissement et
d'Issy-les- Moulineaux, secteur à potentiel dans lesquels n'existe
également aucun magasin distribuant
des produits biologiques.
Fig. 6.6 - Le magasin BioCoop-Les Nouveaux Robinsons (rue
Clément)
à Boulogne-Billancourt et l'emplacement
préconisé (route de la Reine)
Nous constatons à travers cette étude
d'implantation que le traitement du signal associé au
modèle p-médian confirme l'optimalité d'implantation des
points de vente des deux groupes BioCoop et Naturalia ainsi que du
magasin Espace "bio" St. Charles. Les meilleures localisations
déterminées par l'algorithme sont cependant, à 150
mètres près, occupés pour la plupart par les points de
vente de ces réseaux. Après avoir donc constaté
une certaine saturation de l'offre "bio" dans l'Ouest de Paris, la
méthode a mis en exergue un autre emplacement viable de premier
choix, situé à Boulogne-Billancourt, proche de toutes les
aires
riches en clientèle potentielle et, malgré tout,
libre de toute concurrence.
6.2.3 Développer une stratégie de localisation
des réseaux de points de vente
Notre méthode permet, on l'a vu, de déterminer
les meilleures localisations sur un territoire pour un ensemble de
magasins. Or, la domination économique d'un territoire
nécessite également de tenir compte des sites
concurrents et d'élaborer une réelle stratégie
de développement dans le temps. Cette stratégie peut être
offensive et se traduire par l'extension
du réseau, la création de nouveaux points de
vente ou bien l'assimilation de points de vente concurrents. On parle alors de
stratégie d'évitement ou de stratégie de recherche de
concurrent selon que l'on souhaite exploiter des zones vierges de toute
concurrence ou bien au contraire aller à l'affrontement en
n'hésitant pas à se placer au plus proche des concurrents (voir
§3.4.2) sans exclure la possibilité de fermer les points de
vente les moins rentables (stratégie de
downsizing 656). La première approche
englobe les stratégies de remplissage et celles
d'expansion de marché. Elle peut être aussi
entièrement défensive, lorsque l'entreprise, face à des
difficultés économiques liées ou non à
l'action des compétiteurs est contrainte de restructurer son
réseau en fermant les points de vente engendreront le plus de
dettes et en relocalisant ou en regroupant éventuellement
des points de vente. Voyons comment concrètement, entreprendre
ce type de stratégies à partir de la méthode de traitement
du signal
et du modèle p-médian. Etant donné
que nous ne possédons pas le résultat et le chiffre
d'affaires des points de vente, il nous reste à raisonner sur des
hypothèses. Des stratégies de recherche de concurrents et
de prédation favoriseraient les implantations à
proximité immédiate de magasins "bio" appartenant à la
concurrence. En l'occurrence, pour ce qui est de
la distribution de produits "bio" dans l'Ouest parisien
qui nous préoccupe, on compte donc trois acteurs dans ce
secteur.
Rappelons tout d'abord, les forces en présence :
656 DAVIDSON W.R., SWEENEY D.J. et STAMPFL R.W.
(1988) Retailing Management, 6ème Ed., New York :
Wiley, cité par Cliquet G. dans Valeur Spatiale des
Réseaux et Stratégies d'Acquisition des Firmes de
Distribution, in Valeur, Marché et Organisation,
Ed. J-P. Brechet, Presses Académiques de l'Ouest., p.234.
Biocoop compte 4 implantations dans la zone analysée
soit:
É BioCoop Grenelle 44 Bd de Grenelle 75015
Paris
É BioCoop Paris 17ème 153 Rue
Legendre 75017 Paris
É Les Nouveaux Robinsons 127 Avenue Jean-Baptiste
Clément 92100 Boulogne-Billancourt
É Les Nouveaux Robinsons 14 Rue des Graviers 92200
Neuilly Sur Seine
Naturalia possède 5 implantations,
É 38 av de la Motte Picquet 75007 Paris
É 86 rue de Cambronne 75015 Paris
É 25 rue des Sablons 75016 Paris
É 26 rue Poncelet 75017 Paris
É 16 rue de Levis 75017 Paris
Et EspaceBio, une seule:
É EspaceBio 20 rue de l'Eglise 75015 Paris
Plaçons-nous donc plutôt dans une
stratégie plus classique qui viserait à occuper les zones
non encore exploitées comme une stratégie de type
évitement en concordance avec la première étape du
principe de différenciation minimale de Hotelling 657
(voir § 2.1.4). Le secteur "bio" est en effet encore en plein
développement et malgré un nombre d'implantations
déjà importants, il reste encore des places à prendre
(voir chapitre précédent avec la situation
de Boulogne-Billancourt). Si l'on recense les localisations
de ces magasins par groupe comparées aux localisations optimales
dans l'ordre déterminées par notre méthode, on obtient
le tableau 6.4.
Aires d'implantation
optimale
|
|
Naturalia
|
Biocoop
|
Espace Bio
|
Quartier Correspondant
|
|
10
|
Paris 15ème Grenelle Est
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
1
|
Paris 17ème Epinettes
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
18
|
Boulogne-Billancourt Est
|
Non
|
Partiellement
|
Non
|
6
|
Paris 17ème Ternes
|
Oui
|
Non
|
Non
|
12
|
Paris 15ème Grenelle Ouest
|
Non
|
Non
|
Oui
|
9
|
Paris 7ème Gros-Caillou
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Nombre d'implantations optimales
|
4
|
2,5
|
1
|
Tableau 6.4 - Bilan des implantations des magasins "bio" dans les
aires optimales
Si l'on compte le nombre d'implantations optimales
occupées par chacun des réseaux, on observe que
Naturalia dépasse Biocoop avec respectivement 4 et 2,5
localisations
657 HOTELLING H. (1929) Stability in Competition,
The Economic Journal, vol. 39, p. 41-57.
stratégiquement intéressantes (le site de
Boulogne-Billancourt a été compté pour moitié
étant donné qu'il n'est pas exactement situé à
l'endroit de la localisation optimale mais à proximité tout de
même). On remarque également que, finalement, toutes les
aires comprennent au moins un magasin et que les aires 10 et 1 avec leurs
forts potentiels qui n'ont pas échappé aux deux concurrents,
possèdent chacune une implantations des deux principaux
groupes, Naturalia et Biocoop. Les produits biologiques sont en pleine
ascension et gagnent de plus en plus de notoriété dans la
population. La tendance actuelle des réseaux distribuant ces produits
est donc plutôt d'étendre leur
présence dans des zones géographiques encore
inexploitées. EspaceBio, avec son magasin unique, aura du mal à
développer un réseau de points de vente dans l'Est de la
région parisienne, puisque pratiquement toutes les aires
et quartiers comportent déjà une implantation concurrente.
Le chapitre précédent nous a montré que
Boulogne-Billancourt recelait encore une aire potentiellement
intéressante sans concurrence notable. Nous nous proposons
d'étudier tout d'abord le cas de l'extension des deux
réseaux principaux Naturalia et BioCoop dans le cadre d'une
stratégie d'expansion du marché en établissant des
têtes de pont et en évitant soigneusement la concurrence.
L'extension des réseau de distribution des
produits biologiques grâce à une stratégie d'expansion
du marché
Il s'agit d'examiner sur le terrain, quelles sont les
possibilités de Naturalia et de BioCoop d'agrandir leur
réseau dans un environnement favorable et, dans le cas positif, la
stratégie qu'il faudrait alors adopter. La création d'un
nouveau site dans l'aire 18 à Boulogne-Billancourt permettrait
à Naturalia d'améliorer sa couverture
géographique dans une aire où la concurrence ne fait
pas rage. Un nouveau site BioCoop dans cette aire 18 encore vierge
donnerait à ce réseau la possibilité de verrouiller
sa présence à Boulogne-Billancourt.
BioCoop occuperait les deux quartiers stratégiquement
importants de cette ville. Tout
nouveau concurrent devrait alors ensuite "se contenter
des miettes" et réaliser des efforts vraiment importants sur le
plan de la promotion pour asseoir sa notoriété en face
de ce concurrent majoritaire au niveau local. Mais, BioCoop n'est
connu à Boulogne-Billancourt que sous l'enseigne "Les Nouveaux
Robinsons". Pour vraiment bénéficier de la force du
réseau dans ce cadre et minimiser les conséquences d'une
implantation concurrente, il s'agirait donc en plus, que l'enseigne BioCoop
soit effectivement adoptée comme bannière commune dans tous les
points de vente du réseau.
D'autre part, on a vu (§ 6.2.1) que le BioCoop Paris
15ème Grenelle Est et BioCoop Paris 17ème
étaient d'anciens supermarchés G20 traditionnels
reconvertis récemment au "bio". Le risque pour Naturalia est qu'en
définitive, ces supermarchés classiques changent
graduellement d'enseigne et de type de produits en arborant l'enseigne BioCoop
et en distribuant alors les produits "bio" de ce groupement. Voici les adresses
de tous les supermarchés G20 de l'Ouest parisien :
É 6, rue Lakanal - Paris 15ème
É 269, rue Lecourbe - Paris 15ème
É 23-25 rue Georges Bernard Shaw - Paris 15ème
É 6-14 rue Belles Feuilles - Paris 16ème
É 22, rue Duban - Paris 16ème
É 41, rue st.ferdinand - Paris 17ème
É 175 avenue de Clichy - Paris 17ème
É 108, avenue du Gal de Gaulle - Neuilly sur Seine
Cette "réserve" d'espace foncier commercial convertible en
espace de vente de produits "bio"
est susceptible de menacer Naturalia dans les quartiers
où le réseau est bien implanté. Ainsi, nous avions
donné le 160 rue Lecourbe dans le 15ème
arrondissement comme emplacement optimal. Naturalia possède
en son voisinage (86 rue de Cambronne), un point de vente. Or, à
quelques centaines de mètres près, cohabite également au
269 rue Lecourbe, un supermarché G20 qui, s'il devenait "bio",
menacerait directement le magasin Naturalia. Egalement, le
supermarché G20 du 6, rue Lakanal ne se trouve qu'à un
pâté de maison du même magasin Naturalia. Ainsi, ce
magasin est entouré au sud-ouest, à l'ouest et au
nord-ouest, par une barrière de trois supermarchés G20
formant une ligne nord-sud 15ème arrondissement et
occupant une bonne partie de l'imposante aire 10. S'il
arrive qu'un jour, ces supermarchés deviennent des BioCoop,
Naturalia n'aurait plus qu'à se contenter de la maigre partie Est du
15ème arrondissement bordé par la
frontière naturelle des jardins de l'Ecole Militaire et un
arrondissement, le 7ème, moins riche en
clients potentiels car accueillant bon nombre d'administrations et
ambassades. Ainsi, Naturalia serait en position de faiblesse dans l'aire 10
possédant le marché de clients "bio" le plus important.
A l'Est du 17ème arrondissement (aire optimale
1) sont présents Naturalia et BioCoop. Certes,
le point de vente Naturalia est plus proche de la localisation
optimale que nous avions donnée (150 rue de Rome), mais BioCoop n'est
pas loin non plus avec son magasin rue Legendre. Pour étendre son
réseau, dans ce quartier peuplé, BioCoop aurait là encore
la possibilité de convertir le supermarché G20 de la rue
de Clichy, à la condition que le groupe arrive à
négocier un tel accord. La rue de Clichy a l'avantage
supplémentaire d'être un grand axe de circulation et de
commerce du nord de Paris, ce qui améliorerait la
visibilité d'un magasin "bio". Cette visibilité peut aussi
être un facteur important dans le succès commercial d'un
magasin. Ainsi, pour améliorer encore notre méthode, il faudrait
sans doute affecter un poids plus important aux noeuds du modèle
p-médian correspondant à des localisations potentielles
situées sur ou à proximité d'axes de
circulation importants, si l'on juge que cette
caractéristique peut jouer sur la performance des points de vente.
Par contre, Naturalia compte une implantation dans l'Ouest du
17ème (Paris 17ème Ternes - aire
optimale 6) contrairement à BioCoop. Mais, là
également, surprise, un supermarché G20 se situe également
dans ce quartier des Ternes commercialement intéressant
(supermarché G20,
41 rue St. Ferdinand, Paris 17ème).
Naturalia possède une implantation dans le
16ème arrondissement non identifiée en tant qu'aire
optimale (rue des Sablons) et où les consommateurs réputés
aisés et plus traditionnels sont moins enclins à acheter des
produits biologiques. Dans ce cas également, même si BioCoop
n'est pas présent, deux supermarchés G20 existent
bel et bien (6-14 rue Belles Feuilles et 22,
rue Duban). Neuilly-sur-Seine est habité par le même
type de consommateurs et dans cette ville, BioCoop a déjà un
magasin et G20, un supermarché.
En résumé, on remarque que, bien que BioCoop
possède moins d'implantations dans les aires optimales par rapport
à Naturalia, le fait que ce réseau ait réussi
à convertir déjà plusieurs supermarchés G20 en
supermarché "bio" à son enseigne pourrait lui donner une
supériorité inégalée s'il confirmait son expansion
via cet accord avec un réseau de distribution classique. Son nombre
d'implantations dans les aires intéressantes pourraient ainsi passer de
2,5 à 7,5
maximum (avec une augmentation des aires optimales où il
est présent de 3 à 4).
+
+
+
+
Aires
d'implantation
optimale
|
|
Naturalia
|
BioCoop
|
BioCoop
avec G20
|
Espace
Bio
|
Quartier Correspondant
|
|
10
|
Paris 15ème Grenelle Est
|
1
|
1
|
4
|
0
|
1
|
Paris 17ème Epinettes
|
1
|
1
|
2
|
0
|
18
|
Boulogne-Billancourt Est
|
0
|
0,5
|
0,5
|
0
|
6
|
Paris 17ème Ternes
|
1
|
0
|
1
|
0
|
12
|
Paris 15ème Grenelle Ouest
|
0
|
0
|
0
|
1
|
9
|
Paris 7ème Gros-Caillou
|
1
|
0
|
0
|
0
|
+
Nombre d'implantations optimales
|
4
|
2,5
|
7,5
|
1
|
=
+
Aire non-optimale
|
16ème arrondissement
|
1
|
0
|
1
|
0
|
Aire non-optimale
|
Neuilly-sur-Seine
|
0
|
1
|
2
|
0
|
+
Total d'implantations optimales
|
5
|
3,5
|
10,5
|
1
|
=
Tableau 6.6 - Bilan des implantations des magasins "bio" selon
les aires optimales et non-optimales
Comme les trois implantations de supermarchés G20
sont voisines de l'aire 12 (Paris 15ème
Grenelle Ouest) où est implanté le
supermarché unique EspaceBio, nul doute que la clientèle
de ce quartier viendrait également y faire ses courses.
Seul manquerait au réseau BioCoop un
magasin dans l'aire optimale 9 de Paris
7ème. L'expansion dans cette région pourrait
alors s'effectuer par une création pure d'un magasin. Le
réseau BioCoop pourra faire jouer au maximum la synergie de ces
implantations et accroître sa notoriété en faisant adopter
surtout pour son implantation importante de Boulogne-Billancourt, mais aussi
pour celle de Neuilly-
sur-Seine, son enseigne véritable au lieu de celle des
"Nouveaux Robinsons", nom de baptême donné par les
créateurs de ces deux commerces au temps où les magasins
ne faisaient pas encore partie d'un groupement. Cette enseigne
commune pourra par exemple donner l'opportunité d'une promotion
des magasins et de leurs produits dans les médias de masse au niveau
régional ou même national ce qui n'est actuellement pas possible
compte-tenu de la diversité des enseignes.
Naturalia, quant à lui, est loin d'être en
position de force. Sa stratégie d'expansion pourrait consister
d'abord à ouvrir un point de vente dans l'aire libre 18
à l'Est de Boulogne- Billancourt. L'aire 12 (Paris Grenelle
15ème Ouest), certes déjà occupée
par EspaceBio, pourrait aussi être une opportunité pour
Naturalia pour prendre en tenaille avec ses implantation
à l'Est de l'aire 10 (Paris 15ème Grenelle
Est) et dans l'aire 9 (Paris 7ème) le magasin
EspaceBio et les trois magasins G20 s'il advenait que ces derniers
passent à l'enseigne BioCoop. Les aires de chalandise effectives
de Naturalia prenant pour objet les clients réels des points de
vente empiéteraient donc largement à l'est et à l'ouest
sur celles de BioCoop malgré ses nouvelles implantations G20. Une
stratégie de communication offensive pourrait, si elle était
pratiquée sous peu, donnée en plus une avance
non-négligeable au réseau
des magasins Naturalia qui possèdent,
d'après les observations pratiquées sur le terrain,
l'inconvénient d'avoir des surfaces commerciales plus petites, du niveau
de celle de l'épicerie plutôt que de celui du
supermarché (contrairement aux supermarchés G20). Une autre
approche pourrait être de segmenter le marché et de se lancer sur
les produits "bio" haut de
gamme. Le réseau BioCoop semble, lui, en effet
plutôt privilégier la distribution de masse
tout comme le supermarché EspaceBio. Les clients des
nouveaux magasins BioCoop ne sont-
ils pas non plus en grande partie ceux des anciens
supermarchés G20 ? Passer de la distribution de produits
traditionnels aux produits "bio" permet aux BioCoop anciennement G20 de
familiariser la population souvent méfiante avec ce genre de produits ce
que n'a pas su faire Naturalia qui adresse ces produits à une
clientèle de connaisseurs. Une stratégie inverse pouvant
être adoptée par Naturalia serait de rechercher des commerces
traditionnels du style
de l'épicerie de quartier pouvant et souhaitant se
convertir au "bio" au moins graduellement,
en intégrant de plus en plus ce type de
produits dans leurs références jusqu'à adopter
officiellement l'enseigne Naturalia. Il existe en effet dans Paris une
multitude de petites épiceries souvent tenues par des
étrangers et ayant des heures d'ouverture assez souples
(jusqu'à minuit le soir et le dimanche) qui pourraient
éventuellement être fédérées en un
réseau. Encore faudrait-il étudier la bonne volonté de ces
commerçants indépendants vis-à-vis d'une telle offre et sa
faisabilité, puisque bon nombre de ces épiceries
s'approvisionnent déjà auprès de la centrale de
distribution Carrefour-Promodès.
Les supermarchés G20 du commerce traditionnel sont, nous
l'avons vu, bien complémentaires des implantations de BioCoop
puisque la fusion de ces deux réseaux pourraient amener au
groupe de distribution de produits "bio" une représentativité
intéressante dans toutes les aires stratégiques appartenant
à la zone de chalandise délimitée par la
méthode de traitement du signal. Il apparaît également
que les réseaux BioCoop et Naturalia ont un certain niveau de
complémentarité spatiale du fait qu'un magasin d'un réseau
est souvent présent dans une aire alors que l'autre n'en possède
pas. Leurs implantations dans certaines aires majeures sont très
voisines et donc directement concurrentes (aires 10 et 1). Cette
complémentarité pourrait
s'exercer dans les aires stratégiques 18
(Boulogne-Billancourt Est), 6 (Paris 17ème Ternes), 12
(Paris 15ème Grenelle Ouest), 9 (Paris
7ème Gros-Caillou) et dans les régions non
répertoriées comme majeures telles Paris 16ème
et Neuilly-sur-Seine.
Dans le cas de la fusion des deux groupes Naturalia et BioCoop
(voir tableau ci-dessous), la couverture géographique est excellente
puisque avec 9 magasins, l'ensemble possède une présence
dans toutes les aires stratégiques hormis l'aire 12 (Paris
15ème Grenelle Ouest ) occupée par EspaceBio et
dans le 16ème arrondissement et la commune de
Neuilly-sur-Seine, même si le nombre d'implantations dans les aires
optimales est légèrement inférieur comparé
à la configuration BioCoop + supermarchés
G20. Mais, cette fusion est assez improbable puisqu'elle condamne de
futurs conversions de supermarchés G20 en BioCoop (les
supermarchés G20 sont en général très proches
géographiquement des magasins Naturalia).
Ainsi, le groupe BioCoop apparaît, compte-tenu de la
qualité de ses implantations, en position
de supériorité face au réseau
Naturalia. Si de nouveaux supermarchés G20 passaient sous
l'enseigne BioCoop, Naturalia serait, d'autre part, menacé par
cette concurrence directe à proximité de ses sites. Etudions
maintenant le cas à la suite de tels changements d'enseignes. Naturalia,
assailli par cette nouvelle donne et en proie à des difficultés
économiques, serait conduit à réaliser des
économies importantes et à adopter une stratégie
défensive.
+
+
+
+
Aires
d'implantation
optimale
|
|
Naturalia
|
BioCoop
|
BioCoop
avec
Naturalia
|
Présence -
BioCoop avec
Naturalia
|
Quartier Correspondant
|
|
10
|
Paris 15ème Grenelle Est
|
1
|
1
|
2
|
Oui
|
1
|
Paris 17ème Epinettes
|
1
|
1
|
2
|
Oui
|
18
|
Boulogne-Billancourt Est
|
0
|
0,5
|
0,5
|
Oui
|
6
|
Paris 17ème Ternes
|
1
|
0
|
1
|
Oui
|
12
|
ème
Paris 15 Grenelle
Ouest
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9
|
Paris 7ème Gros-Caillou
|
1
|
0
|
1
|
Oui
|
+
Nombre d'implantations optimales
|
4
|
2,5
|
6,5
|
Oui
|
=
+
Aire non-optimale
|
16ème arrondissement
|
1
|
0
|
1
|
Oui
|
Aire non-optimale
|
Neuilly-sur-Seine
|
0
|
1
|
1
|
Oui
|
+
Total d'implantations optimales
|
5
|
3,5
|
8,5
|
=
Tableau 6.7 - Comparaison des implantations optimales et
non-optimales des réseaux et de leur regroupement
Stratégie défensive et restructuration des
réseau de distribution des produits biologiques
Si l'on se réfère au tableau ci-dessous,
une fusion totale entre les supermarchés G20 et le groupe
BioCoop mènerait à une concurrence féroce principalement
dans l'aire 10 - Paris 15ème Grenelle Est) où un
magasin Naturalia ferait face à quatre supermarchés BioCoop, dans
l'aire
1 - Paris 17ème Epinettes (1 magasin
Naturalia contre 2 magasins BioCoop) et à Neuilly sur
Seine (1 magasin Naturalia contre 2 magasins BioCoop).
Naturalia ne conserverait le monopole de la distribution de produits "bio"
que dans l'aire 9 - Paris 7ème Gros-Caillou.
+
+
+
+
Aires
d'implantation
optimale
|
|
BioCoop
avec G20
|
Naturalia
|
Stratégie de
Naturalia
|
Quartier Correspondant
|
|
10
|
Paris 15ème Grenelle Est
|
4
|
1
|
A fermer
|
1
|
Paris 17ème Epinettes
|
2
|
1
|
A fermer
|
18
|
Boulogne-Billancourt Est
|
0,5
|
0
|
Créer un nouveau
site
|
6
|
Paris 17ème Ternes
|
1
|
1
|
Maintenir
|
12
|
Paris 15ème Grenelle Ouest
|
0
|
0
|
|
9
|
Paris 7ème Gros-Caillou
|
0
|
1
|
Maintenir
|
+
Nombre d'implantations optimales
|
7,5
|
4
|
3
|
=
+
Aire non-optimale
|
16ème arrondissement
|
1
|
1
|
Maintenir
|
Aire non-optimale
|
Neuilly-sur-Seine
|
2
|
0
|
|
+
Total d'implantations optimales
|
10,5
|
3,5
|
4
|
=
Tableau 6.8 - Comparaison des implantations optimales et
non-optimales de Naturalia avec le
regroupement G20/BioCoop et stratégie de réponse de
Naturalia
On peut miser sur le fait que ce réseau
verrait alors son chiffre d'affaires chuter fortement dans les aires 10
et 1 et que leurs deux points de vente ne deviennent bien moins rentables. Dans
le cas extrême de déficits importants pour ces magasins, la
stratégie de Naturalia serait
de fermer ces deux implantations et d'abandonner les
aires 10 et 1 à la concurrence. L'implantation dans l'aire 6 -
Paris 17ème Ternes pourrait être conservée car Naturalia
n'est au prise qu'avec un seul point de vente BioCoop-G20 dans une
aire somme toute importante. L'aire 18 de Boulogne-Billancourt
conserverait toujours son attrait et la réorganisation du
réseau Naturalia pourrait envisager la création d'un nouveau
point de vente dans ce segment
géographique vierge de concurrence. Les implantations des
aires 6 - Paris 17ème Ternes et 9 -
Paris 7ème Gros-Caillou pourrait
être conservées puisque, comme nous l'avons vu, elles ne
sont pas directement menacées. De même, le site de
Neuilly-sur-Seine serait susceptible d'être maintenu, même s'il
ne représente pas pour l'instant un gros potentiel de clients
pour les produits biologiques. Cette tendance peut néanmoins s'inverser
un jour, s'il arrive que ce type
de produits soit plus qu'une simple mode et conquiert l'assiette
de monsieur tout le monde.
Ainsi, nous constatons que l'utilisation conjointe du
traitement du signal et du modèle p- médian permet, suite
à la délimitation des aires de chalandise et à
l'identification des principales aires stratégiques
d'implantation, de planifier l'expansion d'un réseau de
distribution ou bien au contraire, de restructurer de tels réseaux
lorsque la nécessité s'en fait sentir. La simple comparaison des
implantations du réseau et de ses concurrents au sein de zones
géographiques de marché offre la possibilité
de juger de la pertinence d'une implantation à moyen terme. Il
aurait été bien entendu plus intéressant, dans cette
analyse, de connaître les résultats de chaque site, car certaines
aires sont sans doute susceptibles, compte tenu de leur important potentiel
commercial, d'accueillir un grand nombre de magasins sans que,
nécessairement, les uns ou les autres ne pâtissent trop de la
concurrence.
6.2.4 Déterminer la zone de chalandise de
magasins
L'utilisation conjointe du traitement du signal et du
modèle p-médian apparaît donc comme un moyen très
efficace pour détecter des opportunités d'implantation, chercher
des emplacements avec la perspective d'étendre son réseau
de magasins ou même pour s'assurer de la bonne localisation de
points de vente existants. La rapidité de la méthode, même
mise en oeuvre sur
un simple micro-ordinateur, ne fait aucun doute : la phase de
géocodage a pris 6 minutes pour
10 000 adresses, la phase de délimitation 30 secondes
tout comme celle de la résolution du modèle p-médian
pour 25 noeuds soit en tout, 7 minutes (si l'on ne tient pas
compte de la dizaine de minutes nécessaire pour transférer les
fichiers d'un logiciel à l'autre). Le processus
ne se contente pas de donner les meilleurs emplacements
commerciaux, il fournit par la même occasion les aires de chalandise
de ces points de vente, les aires de chalandise des autres points de
vente du réseau et celles des concurrents. Ainsi, nous avons
vu par exemple que BioCoop Grenelle se partage l'aire de chalandise
10 avec Naturalia Cambronne et que BioCoop Paris 17ème
rassemble l'essentiel de ses clients dans l'aire 1. Il sera
alors possible pour le manager suite à l'ouverture de son magasin, de
planifier immédiatement des actions marketing sur l'aire de chalandise
identifiée par cette méthode. Si un nouveau point de vente doit
ouvrir dans Boulogne-Billancourt au sein de l'aire 18 ainsi que nous l'avons
préconisé, il sera alors possible de considérer que
cette aire 18 correspondra à la zone de chalandise
principale de ce magasin et d'y effectuer les actions
promotionnelles adéquates (distribution
de prospectus dans les boîtes aux lettres, animation
commerciale dans les rues correspondant
à ces aires, création de panneaux publicitaires
dans cette zone) : l'aire 18 sera en effet la zone entourant le magasin dans
laquelle la densité de clients potentiels est la plus importante. Rien
n'empêche cependant d'effectuer des opérations marketing sur
les autres aires proches qui, elles aussi, peuvent receler des
potentialités commerciales. Nous avons vu que, proche de l'aire
18, à Issy-les-Moulineaux et dans le 16ème
arrondissement de Paris, il n'y avait pas, pour
l'instant, de magasins distribuant des produits biologiques :
étant donné que nous avons affaire
à du commerce de proximité, il sera possible de
considérer ces deux aires éloignées de l'aire
18 comme appartenant à la zone de chalandise
secondaire. La probabilité d'y trouver des consommateurs potentiels
sera plus faible, mais cependant non nulle étant donné qu'il
n'existe aucun concurrent, proche de ces secteurs, capable d'attirer à
lui ce potentiel.
6.2.5 Prévoir les ventes
Un troisième avantage découlant de
l'évaluation des zones de chalandise est de pouvoir
réaliser des prévisions de vente pour le (ou les) point(s) de
vente à créer. Ces prévisions se fondent sur le
modèle analogique décrit au chapitre 1 (§ 1.3.2.1).
Supposons que Naturalia décide d'étendre son réseau de
magasins en région parisienne et implante donc un point de vente dans
l'aire 18 à Boulogne-Billancourt. Remarquons que Naturalia
possède des implantations dans des aires similaires en 4, 6 et 9
(aires isolées dans lesquelles n'existe aucun autre concurrent). On peut
donc considérer que cette enseigne s'accapare, au sein de ces trois
aires, l'essentiel de la part de marché dans le domaine des
produits bio. D'autre part, on constate que les étendues de ces
aires, notées respectivement S4, S6 et S9 sont voisines (S4 =
730, S6 = 754 et S9 = 727). Or, nous
avons vu que les aires sont d'autant plus importantes en
surface que le nombre de clients potentiels qu'elles
intègrent est élevé, puisqu'elles sont
caractérisées par des densités de clientèle
similaires. Ainsi, en utilisant la méthode Analog, il sera possible
d'évaluer le chiffre d'affaires de la nouvelle implantation dans
l'aire 18 en postulant qu'il sera proportionnel au nombre de clients qui la
compose et donc à la surface de cette même aire (S18 = 535). Le
chiffre d'affaires au sein de l'aire 18 pourra être déduit des
aires 4, 6 et 9 par une règle de trois, considérant
tout simplement la moyenne des chiffres
d'affaires des trois magasins pondérés par la
surface relative de l'aire 18:
C18 =
1 S18 C4 +
S18 C6 +
S18 C9 ,
3 S 4
S 6 S9
C4, C6 et C9 étant
les chiffres d'affaires dans les aires 4, 6 et 9. En première
approximation,
compte tenu des surfaces annoncées et en supposant que les
chiffres d'affaires C4, C6 et C9
sont voisins, le chiffre d'affaires dans l'aire 18 sera alors 75
% de ceux des aires 4, 6 et 9.
La densité des clients potentiels étant
approximativement la même dans chacune de ces aires, leur surface est
directement proportionnelle à leur potentiel commercial (nombre de
clients du magasin) supposée être en relation directe avec
la performance du point de vente (chiffre d'affaires ou
résultat).
Grâce à la logique combinée du traitement du
signal et des modèles de localisation-allocation,
il est donc possible sous réserve de posséder les
données adéquates, de parvenir à construire
un réseau de points de vente en quelques minutes et
cela avec une grande précision. Le niveau d'analyse dépend de
l'échelle des données. Dans l'exemple
précédent, nous possédions une carte de France.
L'étude de localisation a donc été réalisée
à l'échelle de l'agglomération ou du département.
Dans le cas parisien des magasins de produits biologiques, nous nous
étions concentrés à l'échelle du quartier puis de
la rue. Une étude complète d'implantation visera en toute logique
à déterminer les meilleures villes, départements ou
régions puis se concentrera comme nous l'avons fait, sur ces aires
géographiques en y réalisant une micro-analyse locale. Mais,
même avec un niveau de précision pouvant atteindre la centaine de
mètres (au niveau
de la rue), un examen visuel et attentif des environs
permettra seul au niveau très local de placer vraiment très
précisément son point de vente, par exemple dans une rue de
préférence passante ou à un endroit offrant une bonne
visibilité, tout en tenant compte bien évidemment
des espaces commerciaux disponibles.
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