B. DISCUSSION
B.1..
Interprétation des résultats, limites de l'étude et
validité des conclusions.
Les enfants ayant participé à
l'entraînement cognitif semblent bien d'après ce tableau
récapitulatif avoir progressé au niveau de leur attention,
concentration, et hyperactivité ou impulsivité.
Les activités proposées par l'IME aux enfants
ont été les mêmes dans le groupe
« évaluation » et dans le groupe
« contrôle ». Les temps scolaires ont
été les mêmes également. Nous avons constitué
les groupes de façons à ce que les enfants soient appariés
selon leur âge et la similitude de leurs troubles.
Bien qu'ayant soigneusement sélectionné les
participants de façon à ce que la différence soit leur
participation ou non à l'entrainement cognitif, il est impossible de
prétendre que « toutes choses étaient égales par
ailleurs », chaque enfant ayant son parcours propre et ses
souffrances qui ont conduit à son orientation en IME.
Nous avons donné ici les résultats d'une
étude préliminaire concernant les thérapies de
remédiation cognitives (TRC) appliquées à des enfants
présentant des troubles de déficit de l'attention, avec ou sans
hyperactivité, et avec ou sans pathologie associée.
Nos résultats suggèrent l'intérêt
thérapeutique de cette approche assistée par un logiciel chez des
enfants ayant beaucoup plus de facilité à rester assis devant un
ordinateur qu'à un bureau dans une classe, le travail devant ordinateur
les mettant moins en échec.
À Montréal, l'équipe de Mme GUAY, de la
clinique des troubles de l'attention à l'hôpital des Trois
Rivières, a montré que les effets de la thérapie de
remédiation cognitive restaient présents jusqu'à un an au
moins. D'autres études citées plus haut donnent des durées
plus élevées, mais il faudra encore le recul de quelques
années pour réellement évaluer l'effet au cours du temps.
En ce qui concerne notre étude, les résultats
semblent confirmer l'effet de la stimulation des fonctions cognitives sur les
troubles de l'attention de ces enfants, ainsi que sur leurs troubles de
comportement. Ces résultats sont toutefois à considérer
avec précaution du fait de l'impossibilité où nous
étions de réaliser de véritables tests cognitifs.
Il ne s'agissait pas pour nous d'évaluer une
thérapie, mais plutôt de défricher un terrain prometteur,
en espérant que ce type de prise en charge soit davantage accepté
dans les institutions puisque pour le moment il n'a pas encore la faveur des
soignants bien qu'il soit demandé par les enfants et leurs familles. Des
études contrôlées sont donc nécessaires pour
confirmer nos résultats
B.2. Perspectives et
prolongements.
Cette étude, malgré ses limitations, ouvre de
très intéressantes perspectives de prise en charge des troubles
de déficit de l'attention/hyperactivité. La facilité
d'utilisation de ce type d'entraînement et le peu de moyens et de
matériel qu'il nécessite en font un outil idéal pour des
suivis en ambulatoire, en CMPP ou dans un cabinet libéral. Il s'agit
également d'un type de prise en charge qui pourrait très
facilement être implanté dans les écoles et institutions,
à titre curatif ou préventif.
Une étude de plus grande envergure serait à
proposer, avec d'autres logiciels. Développer un logiciel plus
adapté à des enfants (Rehacom a été conçu
pour des patients adultes cérébro lésés) serait
aussi une piste de recherche passionnante.
Enfin, il est à noter que plusieurs des équipes
qui ont ouvert la voie de la thérapie par remédiation cognitive
des troubles de déficit de l'attention s'intéressent actuellement
à un autre type d' « entrainement du cerveau »,
le neurofeedback (recherche en cours à l'Université Mc Gill,
Montréal). Cette technique permet de visualiser ses ondes
cérébrales et de s'entraîner jusqu'à obtenir la
capacité d'attention et de concentration voulue par diverses techniques
apparentées à la relaxation. C'est une troisième
perspective de prolongement de cette étude.
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