III - L'étude Stratégique :
Le Maroc, à travers sa position géographique
dans le bassin méditerranéen dispose d'atouts naturels
doublés d'un héritage culturel qui lui permettent de se
positionner par rapport aux pays voisins. Toutefois, ses concurrents directs
disposent de potentiels équivalents si ce n'est plus prestigieux. Du
coup, le Maroc doit engager une politique offensive pour contrecarrer la
concurrence.
Il est à noter que le Maroc à travers son organe
de communication et de promotion du tourisme (l'ONMT) établit une
politique de lutte concurrentielle et ou une politique extensive uniquement
à travers les foires et salons internationaux de tourisme (une politique
Push seulement) contrairement à certains pays qui consacrent à la
communication audiovisuelle et écrite (politique pull) des budgets plus
importants que ça soit au niveau national ou international surtout
l'Egypte et la Turquie qui excellent dans ce domaine.
Ainsi le Maroc devrait concentrer ses efforts dans
différentes politiques.
La stratégie pull pourrait être
intéressante et bénéfique pour promouvoir le tourisme qui
devrait montrer les potentialités du Maroc à travers des
publicités qui montrent ses richesses naturelles, son patrimoine
culturel et la beauté de son littoral atlantique et
méditerranéen. Les foires et salons peuvent aussi constituer un
outil de communication très efficace. Le message publicitaire doit
être claire fort et frappant afin d'attirer les touristes et les
persuader que le Maroc est différent des autres pays notamment
méditerranéen. Par rapport à la Tunisie et la Turquie, le
Maroc peut mettre l'accent sur son avantage qui est le fait d'avoir deux
cotes, ainsi que la diversité des paysages naturelles, ce qui constitue
un atout concurrentiel très important. Le Maroc peut également
concentrer ses publicités sur la diversité culturelle que les
autres pays ne possèdent pas forcément qui lui permet aussi
d'organiser plusieurs festivals et d'avoir un patrimoine culturel et artisanal
varié qui offre l'occasion aux visiteurs de rapporter des souvenirs avec
eux et de garder trace de leurs visites (joindre l'utile à
l'agréable).
De nos jours, la sécurité est un critère
principal de choix des destinations touristiques, le Maroc donc peut assurer
les touristes à travers ses compagnes publicitaires et gagner des points
par rapport à la Turquie et l'Egypte qui souffrent désormais de
sérieux problèmes de sécurité.
A part, le Maroc pourrait développer dans le cadre
d'une politique push l'activité des offices de tourisme marocain
à l'étranger. Celles-ci doivent obligatoirement avoir des
objectifs annuels en terme de nombre d'arrivées et de nuitées
issues de la localité de laquelle elle est responsable, et essayer
à les atteindre efficacement, et pourquoi pas les dépasser. Le
Maroc doit dans ce sens renforcer le contrôle des organes et institutions
chargés de promouvoir le tourisme.
La stratégie de la lutte concurrentielle ne se
présente pas comme une bague magique. La seule façon pour essayer
d'attirer les clients potentiels consiste à offrir des prestations de
qualité meilleure avec le prix le plus concurrentielle possible.
Toutefois, le prix ne peut pas dépasser un certain niveau car cela
pourra donner l'impression que le produit offert n'est pas de bonne
qualité et que le prix compense le manque de qualité. C'est ainsi
que les compagnes publicitaires ou les affiches doivent savoir mettre en valeur
ce rapport qualité prix. Pour cela, le Maroc pourra recourir à
des stars de cinéma nationales et internationales qui malgré leur
pouvoir d'achat choisissent le Maroc pour profiter des prestations offertes
à bon prix, dans le but de passer plus de temps et non pas dans un
intérêt d'économie. Une politique d'affichage dans tous les
coins du monde est nécessaire ; ça ne coûte pas
excessivement cher et elle a un effet très positif sur le
consommateur.
Par contre, la politique intensive, qui vise à
fidéliser les touristes et les inciter à revenir au Maroc, peut
s'avérer très prometteuse. Le Maroc, et afin d'atteindre son
objectif ultime de 10 millions de touristes en 2010, doit
catégoriquement procéder à une politique de
fidélisation des clients. Les acteurs qui seront supposés
être les plus actifs dans cette politique sont les hôtels. Des
offres attrayantes pour fidéliser n'en manquent pas : Offrir par
exemple, 2 jours gratuits si la durée du séjour du clients
dépasse une semaine. Le Client peut bénéficier de ces 2
jours à n'importe quel moment dans la limite de 3 ans. Une
deuxième offre parait très intéressantes. Chaque personne
qui revisite l'hôtel et qui réussit à apporter une nouvelle
personne aura droit à une réduction qui peut aller de 20%
jusqu'à 50% sur toute la durée de son séjour.
Les hôteliers peuvent même proposer la
deuxième chambre pour les familles soit pendant les basses saisons soit
lorsque la famille compte rester pendant une longue durée.
En addition, le Maroc devrait essayer de constituer une base
de donnée, où seraient regroupées toutes les informations
concernant les touristes : Nationalités, durées de
séjour, villes visitées, hôtels, ... Ces informations vont
servir à monter des packages personnalisés, des offres
très spécifiques et surtout très attrayantes pour inciter
les touristes à revenir. Ces informations seront communiquées par
Email ou Boite Postale. Dans cette même voie, les Hôtels,
Restaurants, les sociétés des visites guidées, les Agences
de Voyage, doivent absolument administrer un questionnaire à la fin du
séjour, qui mesurera le degré de satisfaction des touristes, et
dans lequel le touriste propose des améliorations.
Durant notre enquête, nous avons posé la question
suivante ; Que pouvez vous conseiller au Maroc pour améliorer ses
prestations touristiques. On peut citer les recommandations les plus
courantes :
Formation des guides touristiques et du personnel des hôtels
(accueil)
Amélioration des infrastructures hôtelières et
augmentation du nombre de lits
Amélioration de infrastructures routières
Contrôle des prix
Assurer la sécurité
Améliorer le transport aérien, routier et ferroviaire
Augmenter le nombre d'activités et d'infrastructures de
divertissement
Essayer de diversifier les prestations et de les repartir sur
différentes villes.
Ainsi, si toutes ces recommandations, stratégies et
politiques concernent le marché actuel et les prestations actuelles, il
sera nécessaire de penser au futur et à l'avenir du tourisme. Une
politique d'extension est nécessaire. En fait le Maroc, devra, en plus
des prestations du culturel, balnéaire, et des affaires,
s'intéresser à une nouvelle niche qui s'appelle l'Ecotourisme.
Le Maroc offre, de par la diversité de ses ressources naturelles, sa
position géographique et son ouverture sur deux côtes, des
opportunités extraordinaires pour développer différentes
sortes de tourisme loin des services classiques qu'offre l'infrastructure
hôtelière. Dans des sites sous exploités ou encore vierges,
le développement de l'écotourisme pourrait relancer la
revalorisation ou la conservation du patrimoine historico-culturel, naturel et
urbain. Dans d'autres régions, il pourrait contribuer au
désenclavement et à limiter l'exode des populations vers les
villes. Il s'agit donc d'un stimulant de l'économie locale à
travers des activités qui demandent peu de moyens (logement chez
l'habitant, conditions de vie rustiques) avec tout l'apport
bénéfique en matière d'emploi.
Mais un problème reste persistant. La campagne au
Maroc, il y en a bien, mais est elle prête à recevoir des
touristes voulant passer leur vacances dans un endroit sûr, sachant que
les conditions de vie humaines les plus fondamentales n'y existent pas encore?
Lancer ce projet ambitieux nécessite en fait une mobilisation de fonds
très importante pour le réaménagement de la campagne
marocaine, d'autant plus que le Maroc bénéficie d'un certain
avantage comparatif par rapport à ces concurrents directs.
La politique d'extension que va mener le Maroc ne lui
interdit pas de mener une politique de pénétration surtout en ce
qui concerne le coté culturel. En fait on ne peut pas abandonner le
tourisme culturel au Maroc. Sa situation est vraiment précaire en la
comparant à l'Egypte qui monopolise ce segment mais il est impossible de
penser à une politique d'abandon Il est plus logique donc d'appliquer
une politique de concentration, et ce qui est d'ailleurs planifié et
appliqué au niveau du Plan Madaïne, qui vise en fait à
s'intéresser aux villes les plus importantes et les plus rentables tels
que Fès, Marrakech ou Ouarzazate, en multipliant l'action publicitaire
et promotionnel, tout en réduisant les investissements
stratégiques et se focalisant sur les segments les plus
rémunérateurs. Ce plan nécessite de la promotion afin de
montrer aux touristes que les donnes changent et de les inciter à venir
voir les changements et les nouveautés. On pourra donc songer à
des publicités qui mettent en valeur le patrimoine culturel marocain en
se focalisant sur les villes les plus rentables et les plus sures à
savoir Fès, Marrakech et Meknès.
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