CONCLUSION
En abordant cette étude portant sur
« la diplomatie parlementaire : cas de l'Union
Interparlementaire » le principal souci était
de tenter de définir la diplomatie parlementaire, de voir ce qui la
différencie de la diplomatie traditionnelle. Chose qui n'a pas
été facile, dans la mesure où il n'existe pas
jusqu'à nos jours une théorie élaborée de la
diplomatie parlementaire ; les chercheurs tardent à se pencher
sérieusement sur ce phénomène pourtant en pleine
évolution. En plus la diplomatie parlementaire souffre de diverses
contestations. Et parmi ces contestations, l'une des plus fréquentes
consiste à dire que la diplomatie est une prérogative de
l'exécutif. Toutefois, cela ne veut nullement dire qu'il n'existe pas de
définition de la diplomatie parlementaire. Au contraire nous avons pu
remarquer que les différentes études (colloques,
séminaires, rapports) consacrées à la question, ont toutes
tenté d'en fournir une. Ainsi, nous nous sommes donc retrouvés
face à une multitude de définitions toutes différentes. En
outre, à chaque fois qu'une étude est faite sur le sujet, il
était plus question de témoigner de l'existence du
phénomène que de le définir. Devant une telle situation il
fallait donc pour mieux aborder notre étude, se pencher sur les faits.
C'est-à-dire voire par quel moyen les parlementaires se sont
affirmés sur la scène internationale. En effet les
parlementaires interviennent sur la scène international à travers
deux moyens : la participation à la conduite de la politique
extérieure menée par le gouvernement et la coopération
interparlementaire. Le rôle joué par les parlementaires dans la
conduite de la politique extérieure consiste généralement
à suivre, influencer et participer à la prise de
décisions en matière de politique extérieure. Cela
concerne en grande partie la ratification des traités, l'autorisation
du budget consacré à la politique extérieure et le
contrôle de la politique étrangère. Quant à la
coopération interparlementaire, elle est un moyen d'établir un
processus de transfert de savoir-faire technique favorable aux institutions
parlementaires des démocraties récentes. Elle ne concerne que
les relations entre les institutions parlementaires et ne sort pas de ce cadre.
Elle est « plus vieille » que la diplomatie parlementaire
dont l'émergence est liée au phénomène de la
mondialisation. Ce phénomène (la mondialisation) en
entraînant l'interdépendance des politiques intérieures a
posé la nécessité pour les parlementaires d'intervenir de
manière beaucoup active et directe sur la scène internationale.
C'est d'ailleurs ce qui fait dire à S. Tiitinen que la
« diplomatie parlementaire a été rendue possible
grâce à la fin du secret diplomatique et la diminution progressive
de la distinction forte entre affaires étrangères et affaires
intérieures ». Ainsi, les questions de développement,
de protection de l'environnement, des Droit de l'homme et d'autres, qui
étaient considérés comme relevant purement de la
responsabilité interne de l'Etat, bénéficient
désormais d'une attention aussi forte que des sujets de relations
internationales contemporaines, tels que les questions de
sécurité, les sujets politiques et militaires. Dans un tel
contexte, l'Union interparlementaire en tant que acteur mondial de diplomatie
parlementaire peut jouer un rôle important et majeur pour accroître
la compréhension et la coopération mutuelle entre les parlements
et parlementaires, promouvoir la démocratie dans le monde et favoriser
la paix et sécurité internationale par le dialogue. La
diplomatie parlementaire ne peut jouer effectivement son rôle si elle se
limite uniquement à compléter la diplomatie traditionnelle. Elle
doit dépasser ce stade et s'affirmer ou constituer un véritable
contrepoids vis- à vis des diplomaties concurrentes c'est-à-dire
celle des gouvernements et des organisations non gouvernementales. Pour
réaliser une telle ambition, la diplomatie parlementaire doit miser sur
les nouvelles technologies d'information et de la communication. Ce qui
permettrait à des parlementaires de différents Etats
d'entretenir des échanges d'information qui visent une
compréhension et une analyse comparative de différentes
situations politiques, de préoccupations et d'enjeux communs, au plan
socio-économique et culturel et qui faciliterait la création
d'alliances interparlementaires stratégiques.
Cette étude, qui se veut modeste, comporte des limites
d'espace et de temps dont il faut tenir compte. Ce mémoire se veut une
analyse sommaire de la contribution parlementaire au développement des
relations internationales. En effet il aurait été plus
avantageux mener une expérience sur le terrain, par exemple,
compléter la recherche par des questionnaires et des entretiens avec
des parlementaires.
Toutefois, nous n'avons pas ici la prétention d'en dresser
un portrait exhaustif, les limites de ce travail et l'étendue du sujet
ne nous le permettent pas. Il est donc plus juste d'accorder à cette
étude une valeur exploratoire. Ce mémoire constitue donc la
prémisse pour quiconque souhaiterait mener une étude beaucoup
plus élargie sur le sujet.
|