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Subjectivité et intersubjectivité dans la conversion indiviuelle masculine à l'islam en France au XXI siècle( Télécharger le fichier original )par Marie Bastin Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris - 2002 |
Des récits de « conversion » à l'islamPour certains, le passage d'une croyance à une autre, peut être une manière de se mettre en scène et d'aborder un répertoire dont les médias se font complaisamment l'écho, même en négatif, comme dans le cas de l'islam. Les récits de « conversion » peuvent se conformer assez souvent à des modèles littéraires et à des itinéraires emblématiques, comme ceux des plus connus comme R. Guénon, Eva de Vitray Meyerovitch87(*) ou encore de Vincent Mansour Monteil et des plus médiatisés, comme Malcom X, Mohammed Ali, et autres stars du sport ou du show-business. Quoiqu'il en soit, ces récits de « conversion » à l'islam n'échappent pas aux spécificités des autres récits de « conversions ». En revanche, on ne se dit sûrement pas musulman de la même façon à l'heure actuelle qu'au début du XXè siècle88(*) ou encore de la façon dont cela a pu se faire dans les années soixante. Pourtant, le « converti » à l'islam emprunte aux musulmans sociologiques, le vocabulaire qui lui permet de se dire musulman. Celui qui narre son expérience religieuse de « conversion » à l'islam, semble s'accorder un statut de locuteur autorisé à dire l'islam, tout en se défendant d'appartenir à la catégorie des savants en matière religieuse islamique. La question de la reconstruction et de la ré-élaboration du cheminement se pose de la même façon, dans ce cadre que dans ceux des autres types de « conversions » religieuses. * 87 Eva de Vitray-Meyerovitch, L'islam, l'autre visage, Albin Michel, Paris, 1991 * 88 voir le destin de Camille Douls ou encore la vie d'Elisabth Eberhart. |
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