L'IMANENCE DE L'AME : Des universelles aux
Particulières.
Cette immanence à une triple conséquence :
elle explique la communication entre les âmes, leur libération
et leur immortalité. En effet par cette unité où
elles communient toutes, elles sont sympathiques entre elles. L'âme peut
également se libérer, étant capable de s'élever
à sa partie supérieure. On peut bien parler de
l'immoralité de l'âme : leur mouvement et leur retour au lieu
intelligible, dont elles ne sont jamais entièrement
séparées.
Même les âmes humaines, après s'être
allées jusqu'à la terre où elles ont un repos, quand elles
se libèrent rejoignent enfin la région intelligible où
reste éternellement l'âme de l'univers. Et de là, Plotin
manifeste son optimisme. Il se base sur l'attitude d'un sage qu'il prend pour
modèle. C'est que pour un sage, face à son séjour sur la
terre, la réalité est toute autre que cette appartenance. Pour
lui la souffrance est là, à travers la pauvreté, les
maladies etc...., mais il faut la prendre en patience, jugeant qu'elle permette
d'expédier les fautes commises pour un avenir meilleur. Cela se passe
comme dans une pièce de théâtre : les morts, les
pillages des villes cela n'est que changement des scènes, des costumes.
Il faut bien plus savoir que la procession ne pouvait avoir
comme conséquence que le mal. Il y a lutte de partie entre elles :
l'univers étant multiple, chaque partie vise son propre avantage et
détruit tout ce qui est contraire à sa nature à cause de
l'amour d'elle-même, égoïsme, concurrence, haine, guerre en
découlent. Tout cela explique la loi de la vie dans l'univers :
naissances et destruction, changement de bien en mal, et ainsi l'harmonie des
contraires prenne naissance. C'est comme dans un choeur ou chacun apporte sa
voix, de même chacun être apporte sa voix : vie courte,
médiocre, imparfaite..., imparfaite en elle-même mais parfait au
tout.
L'ASCENSION VERS L'UN
En récapitulant dans la procession, le terme
engendré finit par se tourner vers son
générateur, par une libre conversion. Est donc, la vie
émanée de l'Un devient intelligence, se remplissant
d'intelligence engendre l'âme. Celle-ci tournée vers
l'intelligence, se remplit d'âmes particulières et engendre sa
partie inférieure pleine de raisons séminales. Et à son
tour, l'homme constitué d'une raison devenue corporelle et d'une
âme descendue dans ce corps, s'élève vers l'un. C'est
là son destin. Mais on peut donc croire que sa liberté en pose
problème. Plotin affirme que ce qui règne
c'est l'inévitable. Tout a un but. Si bien qu'on ne peut
parler de l'héroïsme sans guerre ni du dévouement du
médecin sans maladie. La loi de la nature produit des tendances
conduisant des hommes à leur destin, ainsi, l'homme devient le jouet de
circonstances et des besoins corporels. Et sa liberté tombe. En voulant
réaliser nos désirs, loin d'être libres, nous sommes
asservis au destin. Etre libre au fait, c'est coïncider avec son essence
intelligible qui ne peut s'identifier à quelque chose
d'extérieure mais se libère de ce qui lui est étranger
pour être elle-même.
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