Les produits des
Filières Oléo/Protéagineux
Les oléagineux et noix
transformés par le secteur agroalimentaire au Burkina regroupent le
coton graine (sous produit du coton fibre), les noix de karité,
l'arachide et le sésame. La répartition des productions
d'oléagineux (665900 tonnes nette) pour l'année 2001 est
figurée dans le graphique suivant (13,14).
Source: INSD 2002 pour l'arachide le coton et le karité. ONAC
(2001) pour le sésame.
La production des amandes de
karité (produit de cueillette) est la plus variable. Toutefois, on
estime que seulement 10 à 15% des amandes sont récoltées,
sur un potentiel estimé à plus de 600.000 tonnes/an. Les graines
de néré (Parkia biglobosa) sont un autre produit de
cueillette de cette filière. Elles sont essentiellement utilisées
dans la préparation de Soumbala (condiment des sauces)
Transformations locales des produits
oléo/protéagineux
L'huile de coton
Le coton graine n'est pratiquement pas transformé par
les unités artisanales et les PIA. Il est décortiqué et
traité par des huileries industrielles (SN-CITEC, SOFIB) pour produire
l'huile de coton destinée à la consommation humaine, et les
tourteaux pour l'alimentation animale. Ces produits industriels sont
principalement destinés à l'approvisionnement du marché
national
Le beurre de karité
La demande mondiale, renforcée par la nouvelle
législation européenne sur la fabrication de chocolat qui
tolère désormais l'introduction de 5% de matières grasses
végétales autre que le beurre de cacao, a crée un nouvel
engouement pour les amandes de Karité (13,14). Au Burkina,
une part importante des noix de karité (90% des cueillettes) est ainsi
exportée, avec une faible valeur ajoutée locale (extraction des
amandes). La collecte des noix et l'extraction des amandes de Karité
sont principalement assurées par des groupements de femmes bien
organisés.
Concassage manuelle des noix de Karité
Le reste des amandes de karité (10%) est localement
transformé par des unités artisanales et une quarantaine de PIA
sous forme de beurre alimentaire. Ce beurre est essentiellement destiné
à la consommation locale dont la demande est estimée entre 3.000
et 4.000 tonnes de beurre. Une faible proportion (190 tonnes en 2000) est
exportée(13,14).
Le beurre extrait par la technique traditionnelle (barattage
ou la technique de chauffage de la pâte) participe pour 80% à
l'offre totale. Le reste est obtenu par des procédés d'extraction
par presse manuelle ou mécanisée(13,14).
Huile de coton Savor
(Produit de l'IAA CITEC)
Extraction du beurre de Karité par barattage
Le beurre de karité produit est également
transformé en produits cosmétiques (savons, pommades pour le
corps, produits pour cheveux etc.) par des unités semi-industrielles.
L'utilisation du beurre de karité dans l'industrie cosmétique
prend progressivement de l'ampleur, ce qui pourra lui assurer une position
améliorée sur le marché avec une meilleure valorisation du
produit.
Transformation de l'arachide
L'arachide est en grande partie consommée en
l'état, bouillie, grillée ou enrobée de sucre
caramélisé.
Etalage d'arachide coque, grillée et
sucrée
Il fait l'objet de transformations locales pour la production
d'huile et de tourteaux par les unités industrielles (SN-CITEC), PIA et
les opérants du SIA. La pâte d'arachide utilisée dans la
préparation des sauces est essentiellement produite par les
unités artisanales. Les produits semi-industriels, et industriels
rencontrent peu de succès sur le marché à cause de leurs
prix élevés.
Pâte d'arachide : produit de PIA
Transformation du sésame
Le sésame est exporté en l'état dans les
réseaux de produits biologiques vers le marché européen et
asiatique. Sur le marché local, son usage est limité à la
confection de snacks en quantité limitée par certaines
unités artisanales.
Snack de sésame enrobé de sucré
caramélisé. Production artisanale
Exemples de condiments locaux
Les graines de néré sont fermentées en
Soumbala (condiment des sauces) essentiellement par
le secteur informel. Au regard de l'importance de ce condiment, certains PIA
s'intéressent à sa production. Cependant la valeur ajoutée
est très souvent limitée au conditionnement .
Soumbala : Produit artisanal
à gauche,
Produit de PIA à droite
Un autre condiment de l'artisanat féminin, est
Bi-Kalga (ou Soumbala
d'oseille) obtenu par fermentation des graines d'Hibicus sabdariffa.
Ces condiments font face à la rude concurrence des cubes-arômes
industriels importés. Cependant ils persistent sur les marchés
à cause de leur flaveurs typiques.
Bi-Kalga à gauche Soumbala à droite
Les produits de l'Elevage
de la pêche
L'élevage pratiqué au
Burkina est principalement de type extensif. Il se développe de plus en
plus dans les zones périurbaines un élevage plus intensif
destiné à pourvoir la population en viande et en produits
laitiers. Le cheptel est constitué pour l'essentiel de bovins et des
petits ruminants (14). Cependant, les porcins et la volaille
contribuent pour une part non négligeable à la production animale
(14). Traditionnellement excédentaire, le système
d'élevage burkinabè approvisionne des marchés des pays
côtiers (Côte d'Ivoire et Ghana) en bétail sur pieds. Cette
exportation représente la deuxième source de devises et la
filière élevage contribue ainsi pour environ 10% à la
formation du PIB (13,14).
Transformation locale des
viandes et poissons
La Boucherie - charcuterie
La première transformation locale des produits de
l'élevage est l'abattage des animaux pour la production de viande.
L'abattage contrôlé est appliqué dans des abattoirs
modernes situés dans les grandes villes. Dans les zones rurales, il
existe des petits abattoirs artisanaux produisant la viande pour une
autoconsommation.
Une activité importante de cette filière est la
vente des grillades en alimentation de rue, principalement dans les environs
des débits de boissons. Ces viandes (boeuf, mouton, chèvres,
porc, poulet, pintade) sont soit braisées ou rôties dans des fours
artisanaux.
Viande de mouton en grillade
Poulets rôtis en vente dans la rue
Il existe également des charcuteries modernes qui
proposent des services plus élaborés.
Quelques opérateurs exercent dans le séchage des
viandes mais cette activité reste embryonnaire. Ces viandes
séchées sont plus connues au Niger
(Kilishi).
Viande séchée Kilishi
La peau est un sous produit des abattages de bovins et petits
ruminants au Burkina qui, correctement traitée donne des cuirs de bonne
qualité. Les peaux des bovins sommairement séchées sont
exportées vers les pays côtiers (Nigeria, Ghana) pour être
utilisées dans la préparation de soupe destinée à
la consommation humaine.
Les poisons frais - séchés -
fumés
L'essentiel des produits de pêche au Burkina est
constitué de poissons d'eau douce, péchés dans les fleuves
et rivières, les lacs et barrages artificiels. Ces poissons sont vendus
en frais, séchés ou fumés. Ces produits n'arrivent pas
à couvrir la demande locale ;
Etalage de poisons frais
On retrouve ainsi sur le marché du poisson
séché ou fumé et du poisson de mer importé des pays
voisins.
Etalage de poisons fumés
Etalage de poisons séchés
Laiteries / fromageries locales
La production laitière, traditionnelle au Burkina met
à la disposition des consommateurs des laits et laits caillés
issus de procédés empiriques de traite et de fermentation. Ces
laits sont généralement proposés à la consommation
en alimentation de rue.
Vente de lait caillé de préparation
artisanale
Depuis une vingtaine d'années la production de lait
frais fait l'objet d'une collecte et d'un traitement modernisé pour la
production de yaourt (90% de la production) et de fromage destinés
essentiellement aux consommateurs urbains. Il existe également des
unités dont la production est basée sur la transformation des
laits d'importation en poudre. Ce sont des PIA qui travaillent le lait selon
des processus discontinus, avec des capacités journalières
inférieures à 1000 litres (13).
En plus de ces unités semi-industrielles, il existe un
grand nombre d'artisans producteurs et distributeurs qui mettent sur le
marché des yaourts bon marché essentiellement produit à
base de lait reconstitué. On observe ainsi une grande
hétérogénéité des produits tant par leur
variété de goût que par leur qualité.
Yaourts en pot et sachet des PIA
Ces yaourts sont soit natures, sucrés,
aromatisés aux fruits naturels ou avec des arômes artificiels.
Yaourts nature et aromatisés des PIA
Sur le marché, les yaourts de fabrication artisanale
concurrencent sérieusement les yaourts semi-industriels.
Yaourt artisanal
Ces derniers sont conditionnés dans des emballages
adéquats, mais trop coûteux pour la consommation de grande masse.
On estime que 45% du chiffre d'affaire des unités de production va dans
l'acquisition de ces emballages (13,15).
On retrouve également sur le marché des yaourts
et fromages d'importation. Cependant, le coût du transport favorise cette
petite industrie qui, en ce qui concerne les yaourts pratique des prix
très concurrentiels.
Les miels
L'apiculture est une activité peu
développée au Burkina, cependant dans certaines zones la
production de miel est assez importante. Ces miels produits de façon
artisanale sont essentiellement destinés au marché local.
Certains groupements de producteurs le conditionnent après filtration
dans des pots et bouteilles plastiques pour sa mise ne vente dans les magasins
des villes.
Miel conditionné en pot
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