1.2 France Télévisions sur le
marché
Sur le paysage hertzien, six chaînes (sept en comptant
Arte) se battent
pour l'audience. Cela nous amène maintenant à la
position des trois chaînes
qui nous intéressent sur le marché.
1.2.1 Concurrence féroce sur le petit écran
Depuis la fin du monopole de l'Etat sur le paysage audiovisuel,
les
chaînes hertziennes se sont multipliées, leur nombre
passant de trois à sept.
Nous pouvons dire que la concurrence est rude sur le PAF (Paysage
Audiovisuel
Français). Chaque soir, à l'heure du « prime
time », les programmations
s'affrontent. Fruits de chaque chaîne, ces dernières
essayent de drainer grâce
à elles le maximum de téléspectateurs. Pour
chaque émission, c'est une
réflexion stratégique complète qui s'engage,
condition à (peut être ?) la
victoire d'un soir. Dans ce contexte, que la chaîne soit
publique ou privée ne
change pas grand chose. La démarche est semblable : on
essaie d'attirer le
téléspectateur avec un thème accrocheur, une
présentation originale, on joue
sur la popularité d'un sujet ou d'un type
d'émission, d'un présentateur, et on
décide de la date de diffusion en fonction de ce qui se
passe chez le
concurrent principal...
Cependant, malgré ces critères stratégiques
qui ne sont pas les seuls,
loin de là, et qui sont communs à tous les
systèmes décisionnaires des
programmations de chaque canal, nous pouvons remarquer une
exception à
cette féroce bataille : France 2, France 3 et France 5 se
font de la publicité
mutuelle ! Depuis quelques années, nous assistons à
un nouveau genre de
communication audiovisuelle. France 2 diffuse une plage d'annonce
de
programme de France 5, et inversement. Idem pour France 3. Un
exemple :
nous pouvons tomber par hasard sur l'annonce d'une
émission des Maternelles
(diffusée quotidiennement sur France 5 le matin), ce qui
nous laisse à croire
que c'est bien sur France 5 que nous avons « zappé
», et en réalité, nous nous
rendons compte que nous sommes sur France 2 !
Ce moyen se rapproche d'un système d'entraide d'une
certaine façon.
France 2 qui bénéficie d'une bonne audience, en
fait profiter France 5 afin de
lui permettre de conquérir certains de ses
téléspectateurs. Ce qui inverse la
politique de base : chaque chaîne est habituellement
obligée d'attendre que
le quidam allume sa télé et zappe sur elle, en
espérant qu'il restera sur la
chaîne. En revanche, dans le principe que nous avons
décrit, c'est la chaîne
qui vient au téléspectateur, et non plus le
téléspectateur qui vient à la chaîne.
Ce système de collaboration, parfaitement normal puisque
France 2, France 3
et France 5 font partie du même groupe, est surprenant au
premier abord.
Nombre de gens ont d'ailleurs été un court instant
dans la confusion à
l'instauration de cette publicité solidaire. Mais au
final, nous pouvons dire que
c'est une bonne façon de mettre le service public en
avant, et de provoquer
un soutien des chaînes entre elles.
Enfin, un autre aspect est à souligner : même si la
concurrence est rude,
et que toutes ont besoin d'audience, les chaînes de service
public vivent cela
de manière un peu différente. Comme le
précise Rémi Festa, elles doivent
avant tout remplir leurs trois missions de service public.
L'aspect « vital » du gain
financier de la publicité est moindre que sur une
chaîne privée, puisqu'elles
sont financées en moyenne aux 2/3 par la redevance. Bien
sûr, la publicité, et
donc l'audience, ont aussi leur importance, mais ce n'est pas une
condition
sine qua non quotidienne à l'existence de ces
chaînes publiques.
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