INTRODUCTION GENERALE
A- SUJET
Plus de cinq siècles séparent Gutenberg de
l'Internet. L'apparition de
l'imprimerie et l'émergence du "réseau des
réseaux"1 constituent les deux
révolutions technologiques majeures de l'histoire de la
presse dans le monde. La
première s'est appuyée sur le support papier pour
se développer; la seconde
l'abandonne au profit de la numérisation. Le nouveau
papyrus "numérique ", qui
s'inscrit déjà comme le principal support du
troisième millénaire, va non seulement
épargner des hectares de forêt sur toute la
planète mais surtout avoir des
conséquences impressionnantes - voire inattendues - sur
l'avenir de la presse écrite,
la stratégie des éditeurs traditionnels et
l'exercice même du métier de journaliste.
L'essor de l'Internet dans le monde a incité la presse
à se mettre au goût du jour,
à rénover, bref à s'adapter aux nouvelles
technologies de l'information et de la
communication. Les Américains s'y sont mis dès le
début des années 1990. En
effet, dès lors qu'il y a eu un public, un "marché"
des internautes, la presse
américaine a investi le terrain.
En Europe, la presse anglo-saxonne est la pionnière de la
presse en ligne. Dans
le monde francophone précisément, Serge
Guérin écrit que "dans un premier
temps, la presse française a regardé avec
intérêt le développement des réseaux en
ligne et les expériences menées par les journaux
anglo-saxons. Puis dès le début de
1995, plusieurs titres ont sauté le pas, de
Libération au Soir de Bruxelles, des
Dernières Nouvelles d'Alsace à l'Hebdo suisse.
Depuis, le mouvement s'accélère
1 L'une des différentes appellations d'internet.
même s'il y a souvent un important décalage entre
les effets d'annonce et la réalité.
Mais du site du Monde Diplomatique à celui de l'Express,
en passant par
l'étonnante expérience de Cybersphère,
certaines expérimentations de journaux en
ligne ouvrent des perspectives passionnantes"2.
L'Institut Panos et l'Agence panafricaine d'information (PANA)
ont organisé à
Dakar (Sénégal) en 1997, ce qui apparaît
comme la première rencontre d'envergure
sur la problématique de l'appropriation de l'Internet par
les médias africains
francophones. Lors de ce séminaire, on recensait à
peine une cinquantaine de
médias africains connectés à Internet dont
plus de la moitié en Afrique du Sud.
L'Afrique francophone en avait une dizaine dont près de la
moitié en Côte
d'ivoire. En février 1999, on recensait environ 200
médias africains sur la "toile"3,
radios et télévisions incluses. A part quelques
radios (essentiellement en Afrique du
Sud, au Sénégal et au Ghana) diffusant sur
Internet, ce sont surtout les journaux qui
sont montés sur le Net.4
Au Cameroun, l'Internet n'a pris un véritable essor au
sein du public, qu'au
tournant de l' an 2000, ce qui explique que les journaux
camerounais aient mis tant
de temps à être vraiment actifs sur le Net. D'autre
part, l'Internet, a longtemps
gardé une image de gadget de luxe ne concernant que les
Tout-Internet,5 ce qui
donnait l'impression que ce nouveau média restait
sélectif. Au-delà de l'effet de
mode, Internet est effectivement et incontestablement un outil
qui a amélioré et
même redynamisé la presse écrite. Mais il
faut sans doute lui garder sa juste
2 Serge Guérin, La Cyberpresse: la presse et
l'écrit, off line, on line, Paris, Hermès,1996 p. 32
tre appellation d'Internet
3 Au
4 Cyriaque Paré, L'utilisation d'Internet dans la presse
écrite francophone africaine : le cas du Burkina Faso,
Mémoire de Diplôme universitaire de recherche (DUR),
Université Michel de Montaigne- Bordeaux 3, 1999.
http://membres.lycos.fr/mediafriq/memoire.html
5 Les adaptes d'Internet, encore appelés les
cybereuphoriques.
mesure. Internet, pensons-nous, ne fera pas de miracle.
Néanmoins, les plus
clairvoyants des éditeurs des sites des journaux, ont
été ceux qui ont anticipé
l'évolution de l'Internet d'un média facultatif
vers un mode de communication
incontournable. La presse a donc elle aussi dû s'y adapter.
La presse camerounaise
s'est alors révélée très
réceptive à la nécessité de créer des volets
"interactifs" de
leur édition papier. Certains animateurs camerounais de
sites sur Internet disent
"vouloir valoriser l'information camerounaise"6.
Cameroon-Tribune, quotidien
bilingue de service public a voulu "renforcer l'aura d'un journal
pionnier soucieux
de soigner son image de modernité"7 en créant une
version électronique de
l'imprimé dénommée Cameroon-Tribune on line.
Notre travail s'intitule donc : « Les journaux camerounais
face au défi de la
publication en ligne : analyse de contenu de Cameroon -Tribune on
line. »
B- OBJET DE L'ETUDE
Ce travail se propose de faire une étude de contenu
doublée d'une enquête
auprès des journalistes de C.T. Ceci, afin de valider ou
d'invalider nos différentes
hypothèses de recherche.
C- INTERETS DU CHOIX
Notre travail est sous-tendu par trois intérêts
à savoir: les intérêts scientifique,
professionnel et personnel.
L'intérêt scientifique : Cette recherche se justifie
par le besoin d'examiner le
niveau d'adaptation de Cameroon-Tribune on line à la
publication en ligne après
6 Augustin Fongang -rédacteur -en -chef technique à
C.T.et superviseur de C.T. on line.
7 Idem
six ans de présence sur la "Toile". Cette étude
pourra donc être utile à tous les
chercheurs qui s'intéresseront plus tard au rayonnement
des journaux camerounais
sur le Net.
L'intérêt professionnel: nous soulevons, à
travers cette étude, un problème qui
concerne tous les journaux camerounais qui sont actifs sur le
Net. A travers ce
travail, nous interpellons les éditeurs des sites
journalistiques, sur la nécessité de
s'arrimer aux normes de la cyberpresse. Pour davantage de
performance, de
lisibilité et de visibilité sur le Net.
L'intérêt personnel : Celui-ci trouve ses origines
dans nos interrogations sur les
nouvelles normes établies par le nouveau média ;
surtout dans ses relations avec
les autres médias en général et la presse
écrite en particulier. Et nous, en tant que
futur journaliste, nous nous devons de reconnaître une
bonne publication en ligne et
connaître comment réussir la mise en ligne d'un
journal.
D- RAISONS DU CHOIX
Puisque Recherche rime le plus souvent avec nouveauté,
notre choix naît de notre
fascination pour le nouveau média (Internet). La
publication en ligne en général et
la cyberpresse en particulier, dans les sciences de l'information
et de la
communication, présentent plusieurs "pistes" de recherche.
C'est donc pour cette
raison que nous, dans le cadre de notre mémoire de fin
formation à l'ESSTIC,
avons choisi ce média comme support de notre étude.
En effet, nous avons choisi de mener notre étude sur C.T.
on line, parce que ce
journal est dans une certaine mesure, emblématique de ce
qu'est la presse
camerounaise sur le Net. Et en considérant le nombre des
internautes qui visitent
son site, C.T. on line pourrait être le leader de la presse
camerounaise active sur le
Net.
E- PROBLEMATIQUE
Des trois médias traditionnels - radio,
télévision et presse écrite- cette dernière
est celui qui semble le plus fécond en matière
d'initiatives sur Internet. Serge
Guérin note ainsi que "paradoxalement c'est la presse et
le livre, ces médias
antiques, qui font preuve de la plus grande alacrité face
aux nouvelles techniques
de diffusion et de présentation de l'imaginaire. (...)
Loin de tuer l'écrit, l'apparition
du multimédia et d'Internet semble lui donner une seconde
jeunesse".8 En somme,
avec les nouvelles technologies de l'information et de la
communication, on assiste
comme à une revanche de Gutenberg sur Marconi, de
l'écrit sur l'audiovisuel.
Les principaux acteurs de la presse écrite semblent
mesurer tous les enjeux et les
nouvelles occasions que leur offre le multimédia. Ainsi,
le 52è congrès de
l'Association mondiale des journaux (13 - 16 juin 1999 à
Zurich, Suisse), qui a
réuni un millier d'éditeurs et de
rédacteurs- en -chef, a conclu que si " les organes
de presse abordent l'Internet de manière différente
pour le traitement de
l'information (...), ce nouveau support de diffusion est
dorénavant incontournable.
Après s'être inquiétés d'une possible
concurrence avec le support papier, les
éditeurs s'accordent à dire que l'Internet est un
moyen d'approcher une cible autre
que les consommateurs de journaux papier".9 Au point qu'aux
Etats-Unis, les sites
web se construisent et se maintiennent aux dépens des
salles de rédaction de la
version papier, avec une réduction des budgets
éditoriaux. Tout cela se déroule
alors même que la cible que vise la presse
électronique reste encore très volatile, et
8 Serge Guérin, op.cit. p.12
9 Cyriaque Paré, op.cit.
que le positionnement de la presse dans ce nouvel espace souffre
encore de
beaucoup de tâtonnements. Mais, l'offensive de la presse
sur Internet, est
néanmoins incontestable aujourd'hui.
A la faveur du raccordement du Cameroun au noeud international10
le 05 avril
1997, plusieurs journaux se sont efforcés (et certains
s'efforcent encore) de
disposer d'une version en ligne de leurs produits. A regarder de
près la presse
camerounaise n'a rien compris à la révolution
techno-électronique. Depuis plus de
cinq ans, les journaux camerounais investissent massivement dans
les éditions
électroniques. Dans leur esprit, Internet ne
représente rien de plus qu'une nouvelle
forme d'impression, un complément du papier, commettant
exactement la même
erreur que Gutenberg, qui ne voyait dans l'imprimerie qu'un moyen
de produire des
manuscrits illustrés de qualité supérieure.
Ce jugement caractérise bien le contenu
éditorial qui est celui de beaucoup de cyberjournaux.
Ceux-ci ont été conçus juste
comme un prolongement du journal papier et non comme un support
médiatique
total. Ainsi presque la totalité des journaux camerounais
en ligne puisent au moins
80% de leur contenu dans la version imprimée.
Une lecture synoptique de C.T. on line, impose d'emblée un
constat. Il ne se
distingue en règle générale pas par son
degré d'originalité au regard du support
imprimé dont il manifeste virtuellement l'existence. Notre
problématique part du
constat que C.T. on line a du mal à s'adapter à la
publication en ligne. D'où notre
interrogation : pourquoi Cameroon-Tribune on line ne parvient-il
pas à assurer
une publication efficiente?
Cette question générale se subdivise en trois
questions spécifiques.
10 Internet
F- QUESTIONS SPECIFIQUES
1- Cameroon-Tribune on line répond-il aux normes de la
cyberpresse?
2- Les journalistes de C.T. ont-ils le profil des
cyberjournalistes?
G- HYPOTHESES
Selon Michel Beaud : « l'hypothèse est une
proposition de réponses aux
questions que l'on se pose à propos de l'objet de
recherche formulé en des termes
tels que l'observation et l ' analyse puissent fournir une
réponse » 11.
L'hypothèse est donc une réponse anticipée
aux interrogations suscitées par les
questions de recherche. Et comme hypothèses nous avons:
1- Cameroon-Tribune on line ne répond pas aux normes de la
cyberpresse.
2- Les journalistes de C.T.n'ont le profil des cyberjounalistes.
H- METHODOLOGIE
Selon le Dictionnaire Universel, la méthodologie est :
« Une démarche
rationnelle de l'esprit et un ensemble de procédés
et de moyens utilisés pour
arriver à la connaissance, à la
démonstration ou à un résultat »12.
De cette définition, nous retenons deux termes importants
: procédés et moyens.
Termes qui renvoient à la méthode.
Pour Madeleine Grawitz, la méthode est : « Un moyen
de parvenir à la vérité. De
répondre plus particulièrement à la question
comment. »13.
11 Michel Beaud, L'Art de la thèse, paris, la
Découverte, 1990, p.31
12- Dictionnaire Universel, Paris, Edicef &Hachette, 1998,
p.761
13 - Madeleine Grawitz, Méthodes en sciences sociales,
Paris ,8e éd. Dalloz, p.698
Ainsi les méthodes utilisées pour conduire à
bien notre étude sont les méthodes
de collecte de données et l'analyse de contenu.
a) Les méthodes de collecte de données
- La recherche documentaire ;
- L'observation directe ;
- Les entretiens ;
-L'enquête par questionnaire.
1. La recherche documentaire
Elle nous permet de faire un état des lieux sur le sujet.
Cette technique permet
de connaître ceux des chercheurs qui ont déjà
abordé le sujet et sous quel angle. Au
cas où les approches seraient différentes, la
recherche documentaire permet de
noter les innovations de la recherche que l'on effectue.
2. L'observation directe
C `est une « méthode au sens strict, basée sur
l'observation visuelle. Les méthodes
d'observation directe constituent les seules méthodes de
recherche sociale qui
captent les comportements au moment où ils se produisent
sans l'intermédiaire
d'un document ou d'un témoignage. »14
Ainsi, nous sommes allé au siège de C.T. on line,
pour observer son
fonctionnement. Nous avons également assisté au
processus de mise en ligne du
journal.
14 - Quivyet Raymond et Van Campenhoudt Luc, Manuel de recherche
en sciences sociales, Paris, Nouvelle
édition, éd. Dunod,1996. p.199
3. Entretiens
L'entretien est une méthode de recueil des informations
à partir des déclarations
des acteurs. Les méthodes d ` entretien : « se
caractérisent par un contact direct
entre le chercheur et ses interlocuteurs et par une faible
directivité de sa part »15.
Nos entretiens avec les personnes ressources de la chaîne
de mise sur le réseau, du
journal nous ont permis de connaître l'importance qu'ils
accordent à la publication
en ligne de leur journal et les principales difficultés
auxquelles ils font face.
4. Enquête par questionnaire
C'est une méthode qui : « consiste à poser
à un ensemble de répondants, le plus
souvent représentatif d'une population, une série
de questions relatives à leur
situation sociale, professionnelle ou encore sur tout autre point
qui intéresse le
chercheur »16. Cette méthode, nous a permis
d'apprécier la conduite des
journalistes de C.T. face à Internet et à la
version web de leur journal.
b) L'analyse de contenu
Selon Roger Mucchielli : « analyser le contenu (d'un
document ou d'une
communication), c'est, par des méthodes sûres,
rechercher les informations qui s'y
trouvent, dégager le sens ou les sens de ce qui y est
présenté, formuler et classer
tout ce que « contient » ce document ou cette
information »17. L'analyse de contenu
offre ainsi la possibilité de traiter de manière
méthodique des informations et des
témoignages qui présentent un certain degré
de profondeur et de complexité.
15 - Quivyet Raymond et Van Campenhoudt Luc, op.cit.p.194
16- Quivyet Raymond et Van Campenhoudt Luc, op.cit.p.190
17 - Roger Mucchielli, Analyse de contenu des documents et des
communications, Paris, E.S.F.7e éd. 1979
Notre analyse de contenu est donc un examen critique du contenu
de Cameroon-
Tribune on line face aux normes de la production en ligne.
I- REVUE DE LITTERATURE
En raison de la rareté des documents sur la publication en
ligne, notre revue de
littérature reste peu fournie. Néanmoins, nous
avons trouvé quelques ouvrages qui,
bien que n'ayant pas de rapport direct avec le sujet,
édifient sur Internet et ses
différentes applications.
Internet à l'usage des journalistes africains18, de Naidoo
Kameshnee.
L'auteur a pour objectif majeur dans cet ouvrage :
répondre à toutes les
questions que se posent les journalistes africains sur
l'utilisation d'Internet dans
leur contexte quotidien. Dans le chapitre 5, l'auteur
détaille la stratégie qu'un
journal doit mettre en oeuvre pour une mise en ligne
réussie.
La Publication en ligne19, l'auteur, Charlotte Nikitenko,
s'interroge sur l'avenir
de l'imprimé et sur la réaction du monde de la
presse face à l'Internet. Dans cette
analyse, il ressort que Internet engendre des contraintes
spécifiques liées à son
support, à son écriture, au multimédia,
à son immédiateté, et son caractère
universel. Pour l'auteur, Internet est une chance pour les
médias qui rêvent de
modernisation et de rayonnement mondial.
18 - Naidoo Kameshnee, Internet à l'usage des journalistes
africains, Paris, Institut Panos/ Karthala, 1999,95p.
19 - Charlotte Nikitenko, La Publication en ligne, Paris, Cahier
du Numérique, 2000.
Réussir le design de son site web20, Robin Williams et
John Tollet, dans ce livre,
abordent l'ensemble des notions techniques qu'il est
nécessaire de connaître et
mettent un accent sur le processus et les moyens indispensables
pour la création des
pages web. Ils démontrent que l'émergence de la
publication web, a engendré la
naissance d'un nouveau concept de publication accompagné
de son propre jargon et
de sa propre technologie.
S'agissant de la recherche à l ' ESSTIC, nous avons
trouvé des mémoires qui se
sont penchés sur la publication en ligne au Cameroun et
l'introduction des NTIC à
Cameroon- Tribune.
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication et
Production de l'Information. Influences sur les Pratiques
Professionnelles en
Presse Ecrite21, Sophie Hortense Ntsouala, présente une
étude panoramique sur les
niveaux et les processus d'application des NTIC à C.T. Il
ressort de cette étude que
C.T. utilise les NTIC pour optimiser son travail dans la
production de l'information.
Dans ce travail, l'auteur procède à un double
inventaire des NTIC. L'un recense
tous les NTIC applicables à la presse écrite et
l'autre présente les NTIC utilisées
par C.T. En somme, cette recherche présente uniquement les
tâches qu'accomplit
chaque NTIC dans le processus de la production de l'information
à C.T. Et partant
du fait qu'Internet est une NTIC, Sophie Hortense Ntsouala, la
présente comme une
source d'informations qui permet aux journalistes de C.T. de
collecter une kyrielle
d'informations.
20 Robin Williams et John Tollet, Réussir le design de son
site web, Paris, Campuspress, 2000.
21 - Sophie Hortense Ntsouala, Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication et Production de
l'Information.Influences sur les Pratiques Professionnelles en
Presse Ecrite, ESSTIC,mémoire DSTIC ,1999
Cependant, nous, dans notre approche, considérons Internet
sous une autre
forme: un nouveau média et un outil de diffusion. Nouveau
média utilisé par C.T.
pour avoir une dimension planétaire.
La Cyberpresse au Cameroun : analyse critique du contenu de
Cameroun
Actualité22, de Oswalde Lewat, l'auteur montre que
Cameroun Actualité est une
entreprise qui répond aux normes d'un organe de presse. A
l'aube de la
Cyberpresse au Cameroun, cette étude démontre que
Cameroun Actualité est un
cyberjournal « hybride ». De nature
cybernétique, son contenu présente les
caractéristiques d'un journal imprimé.
Notre travail va donc dans le même sens que cette
recherche. Mais à la
différence que, Cameroun Actualité est un e-zine
donc, un journal né avec Internet
et uniquement sur Internet. Tandis que, notre support Cameroon-
Tribune on line
est un « produit » dérivé de C.T qui est
lui, un support imprimé.
Ecriture dans un journal en ligne : le cas de la rubrique
politique de
Cameroon-Info.Net23, l'auteur, Séverin Alega Mbelé,
démontre que Cameroon-
Info.Net, s'inscrit dans la lignée des médias de
communication. Seulement, dans la
publication en ligne, le respect des canons de l'écriture
hypertexte commande
l'intégration des liens dans les contenus afin de les
rendre dynamiques. Il aboutit à
la conclusion que Cameroon -Info.Net ne respecte pas les
principes de l'écriture en
ligne.
22 - Oswalde Lewat, La Cyberpresse au Cameroun: analyse critique
du contenu de Cameroun Actualité, ESSTIC,
mémoire DSTIC, 1999.
23 - Séverin Alega Mbelé, Ecriture dans un journal
en ligne : le cas de la rubrique politique de Cameroon -Info.Net,
ESSTIC, mémoire DSTIC, 2001.
L'auteur a travaillé sur un support essentiellement
virtuel. Et il s'est intéressé
uniquement à l'écriture en ligne. Tandis que nous
procédons à une étude
panoramique du contenu de Cameroon- Tribune on line.
Notre souci à travers cette recherche, est d'apporter
notre contribution dans la
recherche en Sciences de l ' Information et de la Communication
(SIC) par une
étude honnête et crédible.
J- CONCEPTS OPERATOIRES
Selon Emile Durkheim, il « faut définir les choses
qu'on traite afin que l'on
sache de quoi il est question « parce que »la
signification réelle d'un mot (et
spécifiquement d'un mot chargé de valeur) ne peut
se définir que par la proposition
(ou situation) de ce mot dans un espace sémantique
à n dimensions ».24
Afin que nos concepts ne prêtent pas à
équivoque, nous les avons définis en
rapport avec notre champ d'étude : la publication en
ligne.
Connexion : opération qui consiste à relier par
câble, téléphone ou satellite, un
ordinateur au réseau Internet.
Information : en journalisme, c'est un compte rendu
d'actualité sur des
événements, des faits et des opinions qui
intéressent un grand nombre de gens.
Internaute : utilisateur d'Internet.
Internet : réseaux d'ordinateurs du monde entier qui sont
interconnectés et qui
utilisent le protocole de communication " Internet protocol ".
Lien hypertexte ou hyper lien : c'est une image ou un bout de
texte souligné ou
présenté dans une couleur différente, sur
lequel l'Internaute est invité à cliquer.
Lorsqu'il le fait, il se retrouve « propulser »dans le
site que lui indique cet hyper-
lien.
24 - Emile Durkheim, cité par Madeleine Grawitz, op.cit,
p.302, 308.
Mise en ligne: opération de transposition du contenu
informationnel du support
papier au support virtuel.
Multimédia : combinaison sur un même support,
différents types de documents
(textes, sons, graphiques et images) et la possibilité de
« naviguer »entre ces
différentes informations quelles que soient leurs formes.
Provider : fournisseur d'accès à Internet,
société qui propose des abonnements à
Internet.
Serveur : ordinateur qui dispose des informations que viendront
consulter des
ordinateurs clients.
Traitement de l'information : en journalisme, c'est le processus
que les
journalistes font suivre à tout fait d'actualité,
de la collecte à la diffusion en passant
par la sélection et la mise en forme.
WWW: World Wide Web. Le sens de ce nom en français est la
"Toile d'araignée
mondiale". Les 3w sont une subdivision du réseau Internet
regroupant des
documents reliés entre eux par des liens hypertextes.
Webmaster : personne qui s'occupe ou qui supervise un site.
K- DELIMITATION DE LA PERIODE D'ETUDE
Nous avons choisi le mois de juin pour plusieurs raisons. Juin,
au Cameroun, a
été marqué par des évènements
sociaux et politiques d'envergure. Au niveau
social, les examens de l'enseignement secondaire
général (le Baccalauréat, le
Probatoire et le BEPC) et les 30 ans de C.T. Sur le plan
politique, la fameuse
rumeur sur la mort de Paul Biya, président de la
république du Cameroun. Une
semaine plus tard il y a eu l'inauguration à Kribi du
pipeline Tchad- Cameroun.
Enfin, la visite du roi Mohammed VI, du Maroc. Cette intense
activité politique et
sociale justifie le choix de notre période d'étude.
L - CORPUS
D'après Roger Mucchielli, le corpus est : «
l'ensemble des données sur
lesquelles doit s'effectuer l'analyse de contenu ».25
Notre corpus est constitué de toutes les éditions
de C.T. on line du mois de
juin, 2004. Nous avons un corpus de 22 éditions avec au
total de 712 articles qui
servent de base à notre étude.
M- LIMITES ET DIFFICULTES
Pour cette recherche, nous avons fait face à plusieurs
difficultés. Contrairement
à certaines grandes écoles, l'ESSTIC n'a pas
prévu une période exclusivement
consacrée à la recherche. Il était donc
difficile pour nous, de suivre les cours tout en
préparant le mémoire.
En plus, notre objet d'étude étant
numérique, il nous fallait faire des recherches
sur le Net. Ces recherches ont été très
onéreuses. De surcroît nous avons été
confrontés à la faiblesse et au manque de connexion
dans les cybercafés.
Notre travail, comme toute oeuvre humaine, est loin d'être
parfait. C'est pourquoi,
il présente quelques limites. La première a trait
au sujet. Il est vaste. La deuxième
est le manque d'approfondissement. Nous espérons que ces
limites seront prises
en compte par d'autres chercheurs, afin de faire avancer la
recherche sur la presse
camerounaise sur la « Toile ». Par conséquent,
notre travail aurait été plus
intéressant en faisant une comparaison entre le support
papier de C.T. et le support
numérique. Mais, pour des raisons personnelles, nous avons
opté vérifier si C.T. on
line épouse les exigences de la publication en ligne.
25 - Roger Mucchielli, op.cit. P.38
N- PLAN GENERAL DE TRAVAIL
Notre mémoire se divise en deux grandes parties ayant
chacune trois chapitres.
Ces deux parties sont couronnées par un chapitre
liminaire. Celui-ci est une
présentation générale d'Internet.
La première partie axée sur la presse sur Internet
présente: la cyberpresse, C.T. on
line et procède à une analyse quantitative du
contenu de C.T. on line.
La deuxième partie quant à elle s'appesantit sur
l'étude qualitative du contenu de
C.T. on line. Le chapitre I, est un examen critique des
éléments de mise en valeur
du journal. Le chapitre 2 analyse la mise en forme des discours
journalistiques.
Enfin, le dernier chapitre examine la pratique du
cyberjournalisme à C.T. on line.
Chapitre Liminaire : présentation
d'internet
Ce chapitre est un exposé sur Internet. Il procède
d'abord à une présentation
générale d'Internet, ensuite retrace son historique
et enfin présente quelques-uns
de ses services.
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