CHAPITRE 2 : LA PRATIQUE DU CYBERJOURNALISME A C.T. ON
LINE
et gagne en légitimité. Mais être un
cyberjournaliste exige des qualités bien
particulières. Ce sont ces aptitudes que J.D. Lasica,
rédacteur en chef du San
Francisco Sidewalk, le guide on line de Microsoft pour San
Francisco, s'est efforcé
de recenser:
2-1 Avoir une passion pour le journalisme on line
Seul le talent n'est pas suffisant. Il faut un travail à
la base pour l'écriture sur
Internet, savoir que la lecture d'un texte se doit d'y être
plus percutante que sur un
support papier. Il faut avoir le désir de faire ce
métier, cela requiert une véritable
vocation pour travailler autant. Il faut accepter de passer des
heures entières devant
un écran. Les meilleurs sites journalistiques on line
attirent des individus
courageux, des gagneurs, avec de bonnes qualités
relationnelles.
2-2 Assimiler et intégrer les principes du journalisme
L'acquisition d'un jugement perspicace sur l'information n'est
pas innée. C'est le
fruit d'une longue expérience qui ne s'acquiert que dans
le monde réel. C'est
pourquoi il faut apprendre à travailler dans une
rédaction, intégrer les leçons tirées
des relations avec les gens, apprendre le pouvoir des mots qui
peuvent éduquer,
instruire, mais aussi blesser. En fait, il faut apprendre
à informer par les faits et par
l'analyse. Les journalistes on line doivent avoir les mêmes
compétences que les
journalistes des autres médias: de bonnes techniques
d'interview, une solide
capacité à l'investigation, de la
ténacité, de la vitesse, de la précision, de la
flexibilité, un bon diplôme de détective, du
tranchant et une écriture vivante.
2-3 Apprendre ce qui fonctionne sur le web
Afficher une histoire de 10 pages, sans image, sur un site web et
y ajouter des
liens n'en fait pas du journalisme on line. Il faut au contraire,
se demander avant
tout, comment cette histoire peut être rendue plus
performante. Cela signifie qu'il
faut s'interroger sur la manière dont on va s'y prendre
pour que cette histoire
reçoive une valeur ajoutée. On peut utiliser des
forums, des sondages, des
documents complémentaires, du son, de la vidéo, des
cartes interactives, des
moteurs de recherche, etc. Toutes les ressources du web doivent
être utilisées. En
fait, il faut posséder une connaissance précise de
la façon dont les gens utilisent le
web pour la communication, l'information et le divertissement. Il
est essentiel, en
définitive, de savoir faire la différence entre une
histoire affichée en ligne ou
imprimée. Il ne suffit pas de savoir convertir une
histoire en mots. Un
cyberjournaliste a besoin des compétences du journalisme
traditionnel, mais il doit
aussi avoir un certain recul.
2-4 Apprendre les outils du métier
L'univers on line a été l'occasion de la
création de nouveaux outils
technologiques. Il est absolument nécessaire de savoir les
utiliser si l'on souhaite
devenir un journaliste on line. Il faut donc s'exercer à
la manipulation des TIC. Il
est également important d'avoir des notions dans les
logiciels tels que Photoshop ou
Quark Xpress. Mais le cyberjournaliste n'est pas
nécessairement un programmateur
informatique, inutile d'apprendre à se servir de tous les
programmes (même si cela
peut être intéressant). Enfin, il est
conseillé de se tenir au courant des nouveaux
outils ou des applications. L'étude du langage HTML et la
connaissance des
pratiques design sur le Web sont capitales si l'on veut
travailler sur Internet. On
peut aussi apprendre à numériser des images ou
créer des séquences audio. Ce qui
est important sur le Net, c'est de posséder des
compétences étendues à toutes les
formes de technologies présentes sur les réseaux de
communication et de ne pas se
laisser dépasser par les innovations.
3- Le profil des journalistes
C.T. étant un média de service public, les
journalistes qui y travaillent sont pour
la plupart des hommes et des femmes recrutés pour leur
talent ou pour leur
expérience. Les journalistes sont pour la majorité
des communicateurs formés dans
les écoles de journalisme et communication du Cameroun et
de l'étranger.
Les journalistes formés au Cameroun ont des diplômes
professionnels tels que : le
DSSTIC, le DSTIC ou le BTS en journalisme. Parmi ces
journalistes, on retrouve
des docteurs et des maîtres en sciences sociales.
On a également des autodidactes qui disposent des
diplômes universitaires et qui
ont appris le métier sur le tas.
4- Le niveau d'appropriation d'Internet et des normes du
cyberjournalisme par les journalistes de C.T.
Entre l'euphorie des discours enthousiastes qui inspire de
multiples initiatives
d'appropriation des NTIC et le relatif attentisme des
journalistes de C.T. il y a une
marge qui peut-être synonyme de la volonté de ces
professionnels d'adopter les
nouvelles technologies à leur rythme. On constate que :
« Les NTIC ne sont pas la
grande passion de certains journalistes (surtout les anciens).
Pour l'instant, il y a
un problème d'adaptation pour ceux-là. »64
64 Augustin FONGANG rédacteur-en-chef technique de C.T. et
superviseur de C.T. on line.
Les journalistes qui utilisent l'Internet le font essentiellement
pour rechercher de
l'information, avant la fonction de messagerie. Ceci parce qu'
« il y a encore des
gens qui n'ont pas de boîte aux lettres
électroniques »65. Internet pour les
journalistes, reste un outil de travail important donc la
manipulation reste à
parfaire.
Avec l'avènement d'Internet, les normes journalistiques
connaissent une grande
évolution. Le cyberjournalisme a établi des
nouvelles normes dans l'exercice du
journalisme. Le multimédia, les liens hypertextes,
l'interactivité autant de
nouveautés qui ne sont pas pratiquées par les
journalistes de C.T. Comme dans la
presse écrite traditionnelle, le style journalistique de
la cyberpresse a des règles
propres, des modes d'accroche pour retenir l'attention du
lecteur. Mais ces règles
restent un lointain objectif pour ces journalistes
attachés à la presse écrite.
5- Le discours des journalistes sur Internet
De l'utilité d'Internet.
Les journalistes sont presque unanimes (93,1%) pour dire que
l'Internet est utile
et qu'il n'est pas un gadget. Et que, Internet peut faciliter
leur travail quotidien. Les
arguments qu'ils donnent pour appuyer cela se résument
comme suit :
- une meilleure visibilité du journal et une
facilité d'accès à l'information extérieure;
- une facilité de traitement de l'information ;
- un support de diffusion internationale ;
- une diversification des sources d'informations et donc
d'illustration des articles ;
- un accès rapide à l'information et à la
documentation;
- un moyen de communication efficace et peu coûteux;
65 Augustin FONGANG
- un outil de formation.
Ceux qui boudent l'Internet disent : "qu'il ne pourra jamais
remplacer la faculté
du journaliste à cerner les grands problèmes de
l'heure" 66 ou que le niveau de
développement est tel que l'Internet ne peut pas
résoudre tous les problèmes que
rencontre le journaliste camerounais dans l'exercice de son
travail. Par ailleurs, peu
d'institutions ou d'entreprises de presse au Cameroun ont des
sites intéressants
pouvant servir de source d'informations. Il est alors plus facile
de recueillir des
informations auprès d'elles ou par d'autres sources.
Une forte majorité des journalistes reconnaît que
l'Internet va bouleverser
"profondément" l'exercice de la profession de journaliste.
Quant au délai que cela
va prendre, ils sont un peu plus hésitants. La
majorité opte pour au moins cinq ans,
suivi par ceux qui pensent que ces bouleversements n'arriveront
pas dans moins de
dix ans.
66 Résultat de nos enquêtes auprès des
journalistes de C.T.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Cette deuxième partie nous a permis d'apprécier le
contenu de C.T.on line. Car,
le rayonnement d'un organe de presse qu'il soit écrit,
audiovisuel ou cybernétique
passe d'abord par la qualité de son contenu. Ainsi, pour
évaluer le contenu de ce
cyberjournal, nous avons passé au "scanner" les
éléments qui constituent la mise en
valeur du journal (chapitre I). Cet examen nous a permis
d'estimer la page
d'accueil, l'organisation spatiale des pages intérieures
et la navigation à la home
page et entre les pages.
Etant donné qu'un journal quelle que soit sa nature a pour
« matière première »
la production des journalistes, nous avons marqué un temps
d'arrêt pour peser la
mise en forme de des discours journalistiques (chapitre II). Ici,
il a été question
pour nous de procéder à une analyse structurelle et
thématique des éléments du
journal et de mener une étude stylistique des
différents discours journalistiques
enregistrés.
Dans cette partie de notre travail, nous ne pouvions pas parler
de la production
journalistique sans évoquer la pratique du
cyberjournalisme à C.T. on line
(chapitre III). Il ressort de ce chapitre qu'il n'y a aucune
pratique du
cyberjournalisme à C.T. on line.
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