1-3 Le marché financier tunisien
1-3-1 Le marché monétaire
La politique monétaire conduite durant le
quinquennat écoulé a contribué à la
réalisation des résultats positifs enregistrés au
niveau de la maîtrise de l'inflation et la préservation
des équilibres financiers et a alloué aux agents
économiques un financement adéquat et saint tout en
préservant le système financier contre des risques
éventuels, sur la base de taux d'intérêt
reflétant à la fois les conditions du marché et
l'adéquation entre les niveaux de la rentabilité et du
risque.
Dans ce cadre, les réformes se sont axées sur la
consolidation de l'aspect qualitatif et quantitatif et indirect des
interventions de la banque centrale au niveau du marché monétaire
tout en apportant davantage de complémentarité avec le
marché financier à travers l'émission des bonds de
trésor assimilables et des bons de trésor de court terme
en permettant à la banque centrale de disposer de ces
outils pour procéder au réglage de la
liquidité interbancaire.
La politique monétaire retenue s'insère
dans le cadre de la poursuite du processus d'approfondissement des
réformes économiques et financières en vue de
consolider la compétitivité de l'économie, renforcer son
ouverture sur l'extérieur et préserver les équilibres
macroéconomiques.
Ainsi, « la conduite de la politique monétaire au
cours de la période à venir sera centrée sur la poursuite
d'une politique prudente axée sur la maîtrise de l'inflation en
tant qu'objectif principal de la politique monétaire et consolidation de
sa contribution à la concrétisation des objectifs
macroéconomiques, l'optimisation des opérations de
financement, l'émergence
349 REPUBLIQUE TUNISIENNE, La politique de
l'emploi, dixième plan de développement 2002-2006, volume I,
p. 89.
350 REPUBLIQUE TUNISIENNE, La politique de
l'emploi, dixième plan de développement 2002-2006,
volume I, p-p.88- 89.
127
d'une tendance des taux d'intérêt et la
consolidation de la complémentarité entre les
différents compartiments du marché des capitaux
».351
La politique monétaire sera axée sur la
maîtrise de l'inflation considérée comme objectif et
ce par le biais des moyens indirects de régulation de
la liquidité et le refinancement des agents
économiques, conformément aux exigences de l'ouverture du
marché en plus de l'introduction davantage de transparence dans la
conduite de la politique monétaire.
Le taux d'intérêt continuera à
être consacré en tant qu'instrument privilégié
dans la mobilisation des ressources et leur affectation
conformément aux conditions du marché ce qui
nécessite l'existence d'une échelle de taux
d'intérêt qui reflète la réalité du
degré de rentabilité et de risque, tout en étant une
référence à la fois pour les investisseurs et pour les
épargnants. Cette démarche suppose l'intensification de
l'utilisation des bons de trésor dans l'orientation des
opérations de régulation de la liquidité.
Concernant la consolidation de la
complémentarité entre les divers compartiments du marché
des capitaux, l'action sera orientée vers l'adéquation entre
ressources et emplois des établissements de crédit et la
mutualisation des risques de financements entre les différents
opérateurs de la place, et ce à travers la dynamisation du
marché interbancaire et l'incitation des agents économiques
à mobiliser les fonds nécessaires, notamment ceux de long
terme,
sur le marché financier.352
1-3-2 Le marché financier tunisien
1-3-2-1 Organisation
La modernisation profonde du marché boursier tunisien
instituée par la loi n° 94-117 du
14 novembre 1994 et accélérée à
partir de 1995, s'est révélée être une
nécessité pour répondre aux besoins de
développement économique du pays, ainsi qu'à l'ouverture
de la Tunisie sur l'extérieur impliquant par conséquent
une structure de marché conforme aux normes
internationales.
351 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Le dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p. 130.
352 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Le dixième plan
de
développement 2002-2006, volume I, p. 131.
128
Cette modernisation a impliqué essentiellement
une réorganisation séparant les fonctions de contrôle
et de gestion et la création d'un dépositaire central et ce, par
la création
de 3 entités indépendantes :
- le Conseil du Marché Financier : CMF ;
- la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis : BVMT ; et
- la Société Interprofessionnelle de
Compensation et de Dépôt des Valeurs
Mobilières STICODEVAM.
a. Le Conseil du Marché Financier : CMF
Le Conseil du Marché Financier (CMF) a pour mission de
veiller sur la protection des épargnants et d'assurer le contrôle
de tous les intervenants sur le marché (intermédiaires en bourse,
sociétés d'investissement, BVMT, et STICODEVAM). C'est un
organisme public doté de la personnalité civile et de
l'autonomie financière chargé de la régulation du
Marché Financier.353
Le Conseil du Marché Financier a sous son
contrôle permanent la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis
-BVMT-, les intermédiaires en Bourse et la Société
Tunisienne Interprofessionnelle de compensation et de dépôt, et de
règlement de titres -STICODEVAM-.
Il assure également la tutelle des Organismes de
Placement Collectif en Valeurs
Mobilières -OPCVM-.
Il est dirigé par un collège composé d'un
président et de neuf membres qui représentent
le pouvoir juridictionnel (3 membres), les autorités et
organismes financiers (3 membres) et d'autres membres choisis en raison de
leur compétence et de leur expertise en matière d'Appel
Public à l'Epargne (3 membres).
Il a pour mission, en tant qu'organisme de
régulation, d'assurer la protection de l'épargne investie
en valeurs mobilières et tout autres produits financiers
placés par Appel Public à l'Epargne et de veiller au bon
fonctionnement des marchés.
Pour réaliser ces missions, le CMF a été
doté par la loi de prérogatives couvrant :
353 MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère
édition Rajhi, 1998, p-p.142.
129
· Le pouvoir d'édicter des règlements
dans les domaines relevant de sa compétence ;
· Le pouvoir de superviser la bonne application de la
réglementation en vigueur
et le fonctionnement régulier des mécanismes de
marché ;
· Le pouvoir de s'assurer de la transparence de
l'information financière ;
· Le pouvoir de prononcer ou de proposer aux
autorités compétentes les sanctions qui s'imposent en
cas de manquement des opérateurs à leurs
obligations professionnelles ou d'infractions aux lois et règlements en
vigueur.
b. Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis :
BVMT
La Bourse des Valeur Mobilière de Tunis ou BVMT, est une
entreprise privée dont les actionnaires sont les intermédiaires
en Bourse ; elle est chargée de la gestion administrative
et technique du marché des valeurs mobilières.
Les intermédiaires en Bourse sont les
agents chargés de la négociation et de
l'enregistrement des valeurs mobilières à la Bourse. Ils
peuvent également accomplir les opérations en relation avec
cette activité tels que le conseil et le démarchage
financier, la gestion individuelle ou collective de valeurs mobilières,
le placement de valeurs mobilières dans le public à
l'occasion d'opérations d'émission ou d'offre publiques et
la garantie de
bonne fin d'émissions de titres ainsi que la contrepartie
et la tenue de marché.354
Les intermédiaires en Bourse sont agrées par le
Conseil du Marché Financier. Ils sont regroupés dans une
association chargée de la défense de leurs intérêts
collectifs dénommée
"Association des Intermédiaires en Bourse" (AIB).
Les fonctions de la BVMT sont les suivantes :
1. organiser l'administration et le fonctionnement de la
Bourse en assurant la sécurité matérielle et juridique
des opérations ;
2. instruire les candidatures d'admission et
d'introduction à la Bourse et se prononcer sur la radiation des
produits financiers de la cote de la Bourse, sauf opposition du CMF ;
354 MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère
édition Rajhi, 1998, p-p.143-144.
130
3. enregistrer les transactions effectuées et les cours
établis sur le marché ;
4. initier la suspension du marché ou de la transaction
d'une valeur particulière dans le cas d'une difficulté technique,
de défaut de divulgation ou de variation inhabituelle des cours ;
5. publier les informations relatives aux transactions, cours,
avis et communiqués dont la publicité est exigé par les
lois et règlements ;
6. s'assurer que les opérations boursières
se déroulent conformément aux conditions
réglementaires ;
7. préparer les règlements de parquet et les
soumettre à l'approbation du CMF ;
8. gérer le Fonds de Garantie du Marché ;
9. et fournir avis et propositions au CMF sur les
questions ayant trait au développement du marché.
Il est à signaler que les transactions
effectuées sur les valeurs mobilières doivent
obligatoirement passer par la Bourse. Ainsi, pour les valeurs
mobilières émises par les sociétés faisant Appel
Public à l'Epargne les transactions effectuées sur ces valeurs
doivent faire l'objet de négociation à la Bourse ; quant aux
valeurs mobilières émises par les sociétés
fermées, elles font l'objet d'enregistrement.
A partir du 25 Octobre 1996, les négociations à
la Bourse s'effectuent sur le Nouveau Système de Cotation Electronique,
conçu conformément aux standards internationaux. Sur ce
système, les valeurs mobilières sont négociées en
continue ou au Fixing.
Ainsi, avant l'ouverture de la séance pendant
une période dite de pré-ouverture, les ordres peuvent
être introduits dans le système de cotation sans engendrer de
transactions. A l'heure d'ouverture, il est procédé
pour chaque valeur à la confrontation des ordres
préalablement introduits et, si cette confrontation des ordres
préalablement introduits et, si cette confrontation le permet à
la cotation d'un cours d'ouverture. A cet instant, il n'est plus possible de
saisir, de modifier ni d'annuler les ordres préalablement saisis.
131
· Pour les valeurs négociées au
fixing, il est procédé à la confrontation des
ordres, comme ci-dessus décrit une ou plusieurs fois par séance
de Bourse. Toutes les valeurs qui ne sont pas négociées en
continu sont négociées au fixing.
· Pour les valeurs négociées en continu et
après la cotation du cours d'ouverture
et jusqu'à la clôture de la séance, les
ordres sont exécutables en continu selon le principe du premier
entrée/premier servi.
Par ailleurs, parallèlement au démarrage de
la cotation électronique, il a été crée un
Fonds de Garantie Marché qui assure la bonne fin des
transactions réalisées par les intermédiaires en
Bourse.
c. La Société Tunisienne
Interprofessionnelle de Compensation et de Dépôt des
Valeurs Mobilières : STICODEVAM
La STICODEVAM a été créée, au
mois de décembre 1993 par les intermédiaires en Bourse
et les banques dans le but d'instaurer un système de
compensation et de dépôt assurant :
· le bon dénouement des transactions
réalisées en Bourse par la mise en place d'un système
comptable des titres permettant le transfert de leur
propriété par une compensation scripturale inter-comptes ;
· la réduction des coûts et les risques
résultant du traitement manuel des titres;
· la simultanéité de paiement et de la cession
des valeurs mobilières. Son rôle est appelé à se
développer avec la dématérialisation des titres.
1-3-2-2 Les instruments du marché
a. La promulgation d'un cadre juridique pour les
sociétés d'investissement
Dans le but de renforcer les fonds propres des entreprises et
de dynamiser le Marché Financier, un cadre juridique a
été mis en oeuvre pour chaque type de
société d'investissement. On distingue trois
catégories de sociétés d'investissement qui ont
été introduites :
132
Sociétés d'Investissement à Capital
Variable (SICAV) dont l'objet est la gestion collective d'un
portefeuille en valeurs mobilières par l'acquisition des actions
de sociétés cotées en Bourse et la souscription aux
emprunts obligataires. Cette catégorie de sociétés
comprend 23 SICAV en activité qui gèrent 1106 MD (Millions de
Dinars) fin 1999.355
Sociétés d'Investissement à Capital Fixe
(SICAF) dont le but est notamment la prise de participation dans le capital
des entreprises existantes ou en création. Ces
sociétés sont au nombre de 86 SICAF actuellement en
activité et gèrent des ressources de 479 MD à fin 1999.
Sociétés d'Investissement à Capital
Risque (SICAR) dont l'objet est de renforcer les fonds propres des
petites et moyennes entreprises et des entreprises installées dans les
zones
de développement régional ainsi que les entreprises
qui font l'objet de mise à niveau. Depuis
la promulgation de la loi relative à cette
catégorie de sociétés à fin 1999, 22 SICAR sont en
activité et gèrent des ressources qui s'élèvent
à 157 MD.356
Les sociétés d'investissement sont
agréées par le Ministre des Finances sur avis du
Conseil du Marché Financier et de la Banque Centrale de
Tunisie.
Les dossiers d'agrément doivent comporter :
- une demande présentée par le fondateur ;
- le projet des statuts de la société à
créer ;
- les fiches signalétiques des fondateurs ;
- la liste des actionnaires ayant plus de 5% du capital ;
- les états financiers des trois derniers exercices pour
les personnes morales.
Pour les SICAV, le dossier d'agrément doit comporter en
outre :
- le règlement intérieur ;
- la convention dépositaire ;
- la convention gestionnaire, le cas échéant.
355 MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère
édition Rajhi, 1998, p.129.
356 MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère
édition Rajhi, 1998, p-p.128-129.
133
b. Les nouveaux instruments financiers
Les nouveaux instruments financiers ont été mis en
place afin d'assurer la consolidation des fonds propres de l'entreprise sans en
perdre le contrôle. Il s'agit des :
- Actions à dividendes prioritaires sans droit
de vote : sont aussi des valeurs
mobilières qui ne peuvent être émises par
une société que si celle-ci a réalisé des
bénéfices durant les 3 derniers exercices ou si elle
présente aux porteurs de ces actions une garantie bancaire assurant le
paiement du dividende minimum qui ne peut être inférieur ni
à 7 % de la fraction qu'ils ont libérée du capital, ni au
premier dividende au cas où il est prévu. Par les statuts de la
société. Elles ne peuvent représenter plus du tiers du
capital social. Le dividende prioritaire est prélevé sur le
bénéfice distribuable avant toute autre affectation ;
- Certificats d'investissement sans droit de vote
qui représentent les droits pécuniaires attachés
à l'action. Ils sont dits privilégiés lorsqu'un dividende
prioritaire leur est accordé. Ils ne peuvent représenter plus du
tiers du capital social. Si leur création est cumulée avec la
création d'actions à dividendes prioritaires et en tout
état de cause, le cumul des deux catégories de titres ne peut
dépasser 49 % du capital social de la société ;
- Titres participatifs : ce sont des valeurs
mobilières négociables, dont la
rémunération est fixée par le
prospectus d'émission et doit comporter obligatoirement une partie
fixe et une autre variable. Ils ne sont remboursables qu'en cas de
liquidation de la société émettrice ou à son
initiative à l'expiration d'un délai qui ne peut être
inférieur à 7 ans ;
- Emprunts obligataires convertibles en actions pour
lesquels la conversion ne
peut avoir lieu qu'au gré des porteurs et
seulement dans les conditions et sur la base de conversion fixée
par le contrat d'émission des obligations.
c. L'ouverture de la place de Tunis sur
l'extérieur
Dans ce cadre, les étrangers ont
été autorisés à acquérir librement sur
le marché secondaire des titres de capital d'entreprises
tunisiennes, admises ou non à la cote de la Bourse, dans la
limite de 50% ; sachant que les étrangers peuvent transférer
librement leurs capitaux et les bénéfices y afférents.
134
d. Le renforcement de l'activité du Marché
Financier
La loi n°99-92 a accordé des incitations fiscales en
vue de stimuler l'offre et de relancer
et rationaliser la demande sur le marché boursier :
Stimulation de l'offre et ce, en incitant les entreprises
à s'introduire en Bourse en leur accordant un avantage fiscal qui
se traduit par une réduction du taux de l'impôt sur les
sociétés de 35 à 20% de leurs
bénéfices imposables et ce, pour une période de 5
ans à condition que le taux d'ouverture du capital au public soit
égal au moins à 30%. Cet avantage
est accordé aussi aux sociétés de la cote
qui ouvrent une partie additionnelle de leur capital
au moins égale à 20% sans que le taux d'ouverture
global ne soit inférieur à 30%.
Renforcement de la demande par :
- L'institution d'un nouveau dispositif d'encouragement à
l'épargne investie en actions admises à la cote de la
Bourse par la création du Compte d'Epargne en Actions
(CEA). Le titulaire de ce compte bénéficie
d'une déduction de son revenu imposable à concurrence de
50% de la somme investie, sans que le montant déductible ne
dépasse 5000 dinars par an et à condition de bloquer les titres
et les fonds pour une période de 5 ans ;
- L'opportunité donnée aux personnes morales de
constituer des provisions en
franchise d'impôt au titre de la dépréciation
de la valeur des actions cotées en Bourse ;
- L'assouplissement des règles d'intervention des
sociétés cotées sur leurs propres titres pour
réguler les cours (déléguer au Conseil
d'Administration la fixation des conditions d'intervention de
l'Assemblée Générale Ordinaire pendant une période
de 3 ans au lieu d'une seule année).
1-3-2-3 Les perspectives à venir en matière
de renforcement du marché financier tunisien
Les réformes ayant porté sur le
marché financier ont consisté principalement en la
poursuite des efforts visant la création d'un marché
financier moderne et de réunir les conditions propices afin
d'inciter les entreprises à s'orienter vers la bourse et de dynamiser
les transactions sur les valeurs mobilières.
135
Ainsi le cadre législatif et réglementaires
du marché financier a été achevé, et le
contrôle sur les transactions renforcé en plus
de l'instauration d'un système de cotation électronique,
l'inscription des valeurs mobilières et des titres auprès de la
STICODEVAM et
la création du fonds de garantie des transactions.
Des incitations fiscales substantielles ont
été décidées en vue de garantir la
mobilisation de l'épargne ainsi que son orientation vers le
marché financier :
- en encourageant les entreprises à ouvrir leurs capitaux
au public et à faire coter leurs actions en bourse ;
- en renforçant l'ouverture de la bourse aux investisseurs
étrangers ;
- en créant des comptes d'épargne en action,
etc.
Le marché financier joue un rôle de premier plan
dans le processus d'optimisation du financement de l'économie au
regard d'une part, des potentialités de mobilisations de
l'épargne, et d'autre part, de l'importance du financement
direct dans la rationalisation de l'endettement des entreprises et la
maîtrise de la répartition des risques entre les
différentes composantes du secteur financier.
Ainsi, « les principales orientations du Xème plan en
la matière sont les suivantes :
- l'accélération du rythme des introductions
en bourse et la dynamisation des transactions ;
- la promotion du marché obligataire ;
- l'impulsion de l'activité des placements collectifs
».357
Les efforts seront centrés sur
l'accélération du rythme des introductions et la
dynamisation des transactions sur le marché financier, en incitant les
entreprises notamment celles à fortes capacités
financières à opter pour l'ouverture de leurs capitaux au public
et à exploiter les avantages fiscaux accordés, dans l'objectif
d'augmenter le rendement du marché
et d'améliorer la qualité des valeurs
mobilières échangées.
357 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Le dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p. 135.
136
La promotion du secteur financier s'appuiera également sur
la création d'instruments et
de modalités techniques adéquates susceptibles
d'améliorer les conditions d'émission en vue
de permettre aux agents économiques, d'affecter
convenablement leur épargne ou de mobiliser les fonds
appropriés à la mise en oeuvre de leurs projets, tout
en garantissant la liquidité nécessaire des valeurs
mobilières échangées, ce qui en entraînera une
amélioration notable des valeurs mobilières
échangées et des résultats du marché financier en
général, et garantira un meilleur positionnement de la
place financière au sein des marchés financiers
émergents en particulier.
Simultanément, « l'intérêt serait
porté aussi sur la dynamisation du marché obligataire,
eu égard aux importantes potentialités qu'il
recèle en matière de mobilisation de l'épargne à
moyen et long terme ce qui permettra d'une part, d'offrir au trésor un
financement adéquat et stable et d'autre part, de mobiliser les fonds
nécessaires en vue de subvenir aux besoins des établissements de
crédit et des unités de production, favorisant par
conséquent l'adéquation entre les emploi et les ressources
».358
Une telle démarche suppose notamment l'optimisation des
émission des bons de trésor
en assurant la meilleure répartition au
cours de l'année avec diversification des
caractéristiques propres à chaque émission en vue de
renforcer la complémentarité entre le marché
monétaire et le marché financier et d'aboutir à
une structure par terme des taux d'intérêt.
L'activité des placements collectifs dans les
valeurs mobilières connaîtra une forte impulsion au cours de
la prochaine période notamment après l'entrée en vigueur
du code des établissements de placement collectifs qui a
révisé les conditions de placement des SICAV et des fonds de
placement collectifs en plus de la création des fonds communs de
créances.
En plus de l'activation de ces instruments, les efforts
porteront aussi sur la création de nouveaux produits financiers afin
de répondre convenablement à la demande tout en
consolidant en conséquence le rôle du marché financier au
sein de l'économie nationale.
358 REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Le dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p. 135.
137
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