WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Exploitation aurifère et développement local dans la sous-préfecture de Hiré (Côte d'Ivoire)


par Judith YOBO-GNAHOUA
Université Felix Houphouet Boigny - Doctorat 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III/ Investissements de LGL en infrastructures socio communautaires

Région

Localités

Nature de l'appui

Coût (F CFA)

Hiré

Gogobro

Construction de Maternité,

maison de la sage-femme, foyer des jeunes, 4 classes et 1 marché ouvert

138.000.000

Gogobro

Installation de l'automatisme du château d'eau

2.500.000

Hiré ville

Construction de la grille de

protection du stade et des
vestiaires (appui au Hiré FC)

30.350.000

Hiré ville

Reprofilage voirie

7.000.000

Bonikro

Construction et équipement

d'une cantine scolaire à l'école primaire

9.120.000

Bandamakro/Konankro/Chanti er-konankro/Petit Bouaké

Entretien voie d'accès aux

campements (trois fois/an)

10.454.400

Petit Bouaké/Konankro-

chantier

Construction de pompe

hydraulique villageoise

25.823.000

Total III

223.247.400

TOTAL GENERAL

368.015.590

Source : NEWCREST, 2016

157

5.2. PRESENTATION DU PROJET MINIER AUX DIFFENTES COMMUNAUTES

5.2.1. La prise de connaissance par l'entreprise de l'architecture socio-spatiale autour de l'exploitation de l'or

A leur arrivée à Hiré, les premières actions des sociétés minières, EQUIGOL puis LGL ont été consacrées à la prise de contact avec les autorités administratives. Celles-ci déjà informées de leur arrivée par voie de circulaire les ont accueillis et introduits auprès des populations. C'est avec le préfet et le sous-préfet que les sociétés minières ont pu identifier et connaitre les différentes populations avec qui elles avaient à échanger.

A son arrivée, la compagnie minière EQUIGOL a pris attache avec les populations qui étaient les premières touchées par les effets de leur activité. Différentes rencontres ont eu lieu à cet effet entre les responsables traditionnels (chef de village, chef de campements, chefs des communautés ethnique) et les responsables de la mine. Les informations sur l'opportunité de leur présence et les avantages pour la population ont été mises en avant. Le quitus de la population étant indispensable à l'activité minière aurifère, la compagnie minière a convenu avec elle des conditions de l'extraction. L'or est désigné comme un métal au caractère mystique dont l'extraction nécessite des cérémonies de libations et autres pratiques cultuelles, primordiales à son exploitation. Les conditions de ces libations exprimées, EQUIGOLD s'est empressé de faire face aux charges y afférant.

Les différentes rencontres se sont multipliées entre la société minière et les populations avec des promesses diverses soutenues par les autorités administratives présentes. Ces rencontres se sont multipliées et la mine a demandé aux populations de lui adresser leurs doléances. L'adresse de ces doléances a donné lieu à des rencontres à l'intérieur des communautés.

Cette approche de la compagnie minière s'est faite dans le souci d'établir une proximité avec les communautés. Cependant, la compagnie minière présente ses actions en faveur des communautés locales non pas comme des droits pour les populations mais comme des actions de charité et de générosité.

Les actions en faveur des communautés ne sont pas présentées comme une obligation pour la compagnie minière car le code minier de 1995 en vigueur jusqu'en 2014, ne comportait aucune prescription formelle en la matière.

158

5.2.2. Les rencontres intracommunautaires sur le projet minier

La nécessité pour les communautés de soumettre à la mine leurs doléances a donné lieu à des rencontres au sein des localités afin de la formulation de leurs doléances. Ainsi, les différents villages et campements ont-ils organisé des rencontres qui ont été des tribunes pour débattre des besoins de ces communautés et de leur hiérarchisation par priorité.

5.2.3. Une question de préséance autour des investissements de la compagnie minière

L'identification des villages propriétaires terriens des sites occupés par la mine, a fait naître des conflits inter-villages qui ont opposé pour le site de Bonikro, les villages de Hiré, Bouakako, Gogobro, Kagbè et Gabia, un village de la sous-préfecture d'Oumé. Ces villages revendiquent tous la propriété des terres de la mine de Bonikro. Cependant après des pourparlers, le village de Gogobro a été reconnu comme village hôte de la mine de Bonikro. Pourtant, les actions sociales menées par la mine, ont donné lieu à une autre forme de litige : celle de la préséance. Au nom de son titre de propriétaire coutumier des terres qui accueillent l'usine de la mine de Bonikro, Gogobro estime que la société minière devrait entreprendre plus d'actions sociales pour elle. Gogobro se positionne donc comme devant être le premier bénéficiaire de ces avantages contrairement aux autres villages Watta. La question de préséance intervient également au sujet des campements autour de la mine. Les Watta sont tous unanimes sur le fait que les campements autour de la mine ne devraient pas bénéficier des actions de développement. Bonikro, Bouakako, Koutouklou-konankro, Petit Bouaké et Chantier Konankro sont des campements d'allogènes Baoulés. Ceux-ci n'étant pas dans leur aire géographique, les populations de Gogobro estiment qu'elles ne devraient recevoir de la mine les avantages liés à leur déplacement et rien d'autres. Cette approche déplu aux populations des campements et cela a créé des tensions entre les Dida et les Baoulé de ces campements. Les Dida, peuple autochtone, estiment que ce sont eux qui perdent leur terre et que les Baoulé pourront retourner chez eux retrouver leur terre alors qu'eux l'auront perdus définitivement. Cependant, les populations des campements estiment que Gogobro en tant propriétaire terrien devrait les réunir pour parler d'une même voix plutôt que de vouloir canaliser seule l'ensemble des investissements.

159

5.3. LES DOLEANCES SOUMISES A LA COMPAGNIE MINIERE

5.3.1. Un exemple du processus de formulation de doléances : Gogobro

Les premières rencontres entre la mine et les populations de Hiré ont lieu en 2004. La compagnie venait de détecter les prémices d'un gisement potentiellement exploitable. Le directeur général de la compagnie EQUIGOLD a organisé en présence des autorités administratives, des réunions avec les communautés locales afin de les préparer à l'exploitation prochaine des richesses de leur sous-sol. La compagnie a alors approché les six villages et les groupes locaux à qui elle a demandé ce qu'ils souhaitent pour le développement en échange de leur autorisation d'exploiter l'or dans la zone. C'est à cette occasion que, face aux doléances des populations, le président directeur général a pris l'engagement verbal de veiller à la réalisation de toutes ces demandes une fois les travaux de construction terminés et les travaux d'exploitation démarrés. Ces doléances portaient pour l'essentiel sur la question de l'emploi des jeunes et les équipements pour l'amélioration des conditions de vie des populations. Cependant, ignorants tous des activités minières industrielles et des dégâts qu'elles pourraient causées, les premières doléances des populations ont portées sur des choses de petites valeurs aux répercussions sociales faibles et non durable comme des chaises et des bâches.

Gogobro, est le village hôte car propriétaire coutumier des terres occupées par la mine de Bonikro. Des négociations ont par la suite été menées exclusivement avec celui-ci. La première rencontre avec le président directeur général de la mine a eu lieu le 08 Septembre 2004 à 11 h à la salle de mariage de la mairie de Hiré. Cette rencontre entre la notabilité de Gogobro et le directeur général d'EQUIGOLD s'est tenue en présence du sous-préfet et du premier adjoint au maire de Hiré. L'ordre du jour de la réunion était l'appréciation des doléances posées par les villageois de Gogobro. La notabilité à l'occasion de cette rencontre, a formulé les doléances suivantes :

Construction d'un marché ; Dotation en 300 chaises +2 bâches ; Construction du logement de la sage-femme ; Extension du lotissement du village ; Construction d'un château d'eau ; Dotation d'une broyeuse de manioc ; Equipement en matériel agricole ; Construction d'un foyer des jeunes ; Réhabilitation de la route Douaville-Gogobro-Hiré et enfin la réhabilitation des bâtiments de l'école. Toutes ces doléances ont eu un écho favorable à l'exception du projet d'extension du lotissement du village que le directeur général a cependant promis de soumettre au conseil d'administration.

160

Les doléances de Gogobro ainsi exprimées concernent les chaises et les bâches. Cependant, avant même le début de l'exploitation du gisement, EQUIGOLD fusionne avec LGL et change de directeur général. Les promesses faites par l'ancien directeur général restent en suspens. A l'installation de la nouvelle direction, les populations de Gogobro ont par courrier informé la nouvelle direction de la mine des promesses qui leur ont été faites par l'ancien directeur général. Cependant, du fait du caractère non formel de ces engagements, la direction de LGL a refusé de les satisfaire. Ce refus a provoqué chez les populations un véritable mécontentement qui s'est traduit par des mouvements de blocus et de sit-in sur les voies d'accès à la mine. Cette situation a perduré jusqu'à ce que LGL accepte de relancer le débat avec les populations. Le 26 janvier 2010, une réunion a donc lieu avec les populations de Gogobro. Cette réunion a porté sur l'état d'avancement de l'exécution du protocole d'accord de 2004 entre la société minière et le dit village. Il en est ressorti que certaines doléances ont été entièrement réalisées tandis que d'autres étaient en cours de réalisation. Cette rencontre, a été l'occasion pour Gogobro d'exprimer de nouvelles doléances en insistant sur l'exécution des premières dont la réalisation tarde à se faire. Après cette rencontre, dans la même année, la mine est reprise par NEWCREST une société minière australienne. Les populations sont encore dans l'attente de la réalisation de ces promesses tout en menant quelques actions pour ne pas se faire oublier de la société minière. Suite aux différents mouvements de protestations (les sit-in, les blocus et les barrages des voies d'accès à la mine) dont l'intensité s'est de plus en plus accrue, les nouvelles autorités de la mine ont décidé de rencontrer les autorités traditionnelles de Gogobro. Ainsi, le 12 Septembre 2015, à l'hôtel GOLD de Hiré, s'est tenu une rencontre entre les autorités de Gogobro et le cabinet Guessan, consultant de NEWCREST. Cette rencontre a porté sur la révision et la mise à jour des accords consensuels de 2004 et sur les dispositions consensuelles. Ainsi les doléances exprimées depuis 2004, ont été progressivement exécutées jusqu'en 2015, où avec les populations de Bouakako propriétaire foncier de la mine de Hiré, un accord a été signé pour que le reste des doléances de Gogobro soit réalisées (voir tableau 18).

161

Tableau 18 : récapitulatif de la réalisation des requêtes de Gogobro par les différents gérants de
la mine de Bonikro.

DOLEANCES

REPONSES DES SOCIETES
MINIERES

Equigold

LGL

NEWCREST

Dotation en 300 chaises +2 bâches

Démarrée

 

Achevée

Construction d'un marché

 
 

Achevée

Construction du logement de la sage-femme

 
 

Achevée

Extension du lotissement du village

 
 

Achevée

Construction d'un château d'eau

 
 
 

Dotation d'une broyeuse de manioc

Achevée

 
 

Équipement en matériel agricole

 
 
 

Construction d'un foyer des jeunes

 
 

Achevée

Réhabilitation de la route Douaville-Gogobro-Hiré

 
 
 

Réhabilitation des bâtiments de l'école

 
 

Achevée

Source : nos enquêtes, 2016

Le tableau ci-dessus traduit l'évolution des rapports entre la compagnie minière et le village propriétaire terrien de la mine de Bonikro. Les doléances du village de Gogobro exprimées depuis 2004 ont connu un début d'exécution puis une fois installée la compagnie minière n'a plus accordé d'intérêt à ces doléances. Celles-ci sont restées sans suite jusqu'à la révolte des villageois.

A l'arrivée de NEWCREST à la tête de la mine, les choses ont connu une nette amélioration qui a permis la réalisation des équipements demandés (voir photos 20 et 21).

 

Newcrest avec la

construction de ce bâtiment accroit la capacité de cet établissement.

Auteur photo : YOBO, 2016

Photo 20: le bâtiment de trois classes construit par NEWCREST

 

Le logement de la sage-femme de Gogobro

construit par la

compagnie minière
NEWCREST.

162

Auteur photo : YOBO, 2016

Photo 22: le logement de la sage-femme

 

Maternité du village de Gogobro, construit par NEWCREST.

Auteur photo : YOBO, 2016

Photo 23: maternité de Gogobro

 

Hangar construit par
NEWCREST, servant
de marché à Gogobro.

163

Auteur photo : YOBO, 2016

Photo 24: Marché de Gogobro

164

5.3.2 Les doléances des villages Watta : surenchère ou prise de conscience !

Les doléances des villages Watta ont au fil du temps connu des évolutions. Au départ, ignorants tous des capacités financières de la compagnie minière, les demandes des populations ont porté sur des choses minimes telles que des chaises et des bâches. Cependant, au fil du temps, avec les informations qu'elles ont eu par leurs cadres, les populations ont commencé à être de plus en plus exigeantes avec la compagnie minière. Les demandes ne portaient plus sur des choses courantes et peu coûteuses mais sur des équipements réels à effet durable comme des écoles ou des salles de classe pour augmenter les capacités des écoles existantes, des centres de santé, des systèmes hydrauliques villageoises, etc.

5.3.3 Les doléances des campements autour de la mine

Les cinq campements autour de la mine que sont Bandamakro, Bonikro, Petit Bouaké, Chantier Konankro et Koutouklou-Konankro, selon l'EIES de la mine de Bonikro devaient être relocalisés. Pourtant depuis lors, Petit bouaké et Chantier konankro sont dans l'attente d'une relocalisation qui semble ne plus être à l'ordre du jour. Cette demande est la requête première de ces localités. Outre la demande de relocalisation, les campements autour de la mine ont adressé un certain nombre de doléances à la mine. Du fait de leur statut de populations directement impactées par les activités de la mine ou sa proximité, ces habitants de campements estiment être en droit de recevoir de la part de la mine des investissements. Leurs doléances portent sur l'amélioration des conditions de vie et des indemnisations. Concernant l'amélioration de leurs conditions de vie, les populations de ces campements demandent que le dispensaire construit à Bonikro soit équipé de sorte qu'elles ne soient plus obligées de se rendre en ville pour les soins de première nécessité. Elles demandent également que la mine réalise pour elles des projets de développement social.

Les populations des campements déplacés demandent aussi que la mine leur paie des indemnités car elles ont été déplacées sans mesure d'accompagnement. Elles estiment que la compagnie minière a profité de leur ignorance de l'époque et elles demandent réparation de ce fait.

5.3.4 Les doléances de l'administration publique locale

La mairie de Hiré revendique son droit de première autorité décentralisée. De ce fait, elle estime que les autorités de la mine l'ont outrepassé en demandant directement aux communautés leur besoin sans passer par elle. Toutefois, la mairie a sollicité le soutien de la compagnie minière

165

pour l'aider dans les actions de développement local. De par son statut d'administration décentralisée, la mairie doit mener des actions d'intérêt local, promouvoir l'initiative privée, encourager les acteurs locaux à la prise de responsabilité et faciliter la participation des populations. C'est dans ce cadre que la mairie accompagne désormais la compagnie dans ses actions de développement local. Les doléances de la mairie à la compagnie minière portent sur des projets de développement tels que l'équipement de l'hôpital ; la transformation du collège en lycée ; le financement du budget de la mairie ainsi que du matériel de bureau.

La préfecture de Divo et la sous-préfecture de Hiré en tant qu'administration déconcentrée sont le relais de l'État auprès de la compagnie minière. Dans ce contexte, ces structures de l'administration accompagnent les responsables de la compagnie minière dans leurs rapports avec les populations. Les quelques doléances qu'elles ont adressées à la mine ont porté sur des équipements en matériels de bureau (chaises, tables, ordinateurs, etc.).

5.4. CONTRIBUTION DE LA COMPAGNIE MINIERE A LA REALISATION D'INFRASTRUCTURES ET D'EQUIPEMENTS

Les tableaux 19, 20 et 21, ci-dessous retracent les réalisations de la société minière sur l'ensemble des localités impactées par ses activités sur la période 2009-2010. On constate que les investissements à Hiré sont plus importants que ceux d'Oumé. Cela s'explique par le fait que la sous-préfecture de Hiré est plus impactée par l'activité aurifère et que les infrastructures de la mine sont sur son territoire. Les investissements de la société minière s'organisent en trois points essentiels : la participation à la vie communautaire, l'appui aux activités génératrices de revenus et les infrastructures sociocommunautaires. Les investissements les plus colossaux s'observent au niveau des infrastructures communautaires et s'élèvent à 223 247 400 F CFA. A ce niveau, on observe que le village de Gogobro, propriétaire coutumier des terres qui abritent la mine de Bonikro concentre à lui seul 140 500 000 F CFA d'investissement. Soit un peu plus de la moitié des investissements globaux réalisés dans ce secteur.

166

Tableau 19 : investissements de LGL en participation à la vie communautaire, entre 2009 et

2010

Zone

Localités

Nature de l'investissement

Montant FCFA)

Hiré

Bouakako/Gogobro/Douaville/ Kagbè/Zaroko/Hiré village

12 bâches de 64m28m et 1200 chaises malaga

18 822 000

Gogobro

Appui matériel et financier aux obsèques du patriarche

1 000 000

Communauté musulmane/Hiré

Don de sucre

200 000

Collège municipal

Don de 80 tables bancs

700 000

Hiré FC

Appui financier au club de football pour la saison 2009-2010

27 000 000

5 campements autour de la mine

Organisation d'un arbre de noël en décembre 2008+ autres petites activités

1 831 350

Jeunesse communale de Hiré

Don d'équipements sportifs (ballons,

poteaux de but)

269 000

Centre de santé urbain de Hiré

Don de médicaments

337 840

Total Hiré

50 160 190

Oumé

Gnanoufla/Gabia/Doka/Gotta Baoulé

7 bâches de 64 m2 et 1200 chaises malaga

10 979 500

Communauté musulmane

Don de sacs de sucre

100 000

Dougbafla

Don de médicaments de première

nécessité et don d'équipements sportif

2 800 000

Centre de production de la petite enfance

Don de jouets participation à leur arbre de noël 2008-2009

376 000

Hôpital général

Don de moustiquaires imprégnés + 4 000 000 offert par LGL pour autres besoins de ces structures

6 300 000

Total Oumé

20 555 500

Hiré et

Oumé

15 villages

(Hiré-Oumé + campements)

Don (vivres) pour les enfants des villages en vue l'organisation de la fête de Noel 2009

1 275 000

15 villages

(Hiré-Oumé + campements)

Etudes Marp Financées par la compagnie

pour l'identification des besoins des
populations

45 000 000

Total Hiré et Oumé

46 275 000

TOTAL I

116 990 690

Source : NEWCREST, 2016

167

Tableau 20 : investissements de LGL en appui aux activités génératrices de revenus

Région

Localités

Nature de l'appui

Cout (F CFA)

Hiré

Bonikro/Bandamakro/ Konankro/chantier konankro/Petit Bouaké

1 broyeuse multifonctionnelle et

un abri + formation des
bénéficiaires

27 777 500

Total II

27 777 500

Source : NEWCREST, 2016

Tableau 21 : investissements de LGL en infrastructures socio communautaires

Région

Localités

Nature de l'appui

Coût (F CFA)

Hiré

Gogobro

Construction de Maternité,

maison de la sage-femme, foyer

des jeunes, 4 classes et 1
marché ouvert

138 000 000

Gogobro

Installation de l'automatisme

du château d'eau

2 500 000

Hiré ville

Construction de la grille de

protection du stade et des
vestiaires (appui au Hiré FC)

30 350 000

Hiré ville

Reprofilage voirie

7 000 000

Bonikro

Construction et équipement

d'une cantine scolaire à l'école primaire

9 120 000

Bandamakro/Konankro/
Chantier-konankro/Petit
Bouaké

Entretien voie d'accès aux

campements (trois fois/an)

10 454 400

Petit Bouaké/Konankro-
chantier

Construction de pompe

hydraulique villageoise

25 823 000

Total III

223 247 400

TOTAL GENERAL I et II et III

368 015 590

Source : NEWCREST, 2016

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces investissements sont très faibles. Les populations les considèrent ainsi et expriment leur mécontentement en ce qui concerne l'approche de la mine. Elles font valoir qu'il s'agit d'une approche coloniale de "petits cadeaux faits aux noirs incultes pour mieux les exploiter". Il en résulte une crispation des rapports avec la mine. Tous les villageois sont d'accord pour dire que l'or rapporte gros sans qu'elles en soient les

168

bénéficiaires locaux "quand même se sont leurs terres qui le produit". Ces faibles retombés en développement se conjuguent avec les impacts négatifs des dépossessions foncières. Des rivalités existent entre les différents villages à propos de la propriété foncière coutumière des terres qui abritent l'exploitation industrielle de l'or. Tous ces mécontentements ne rendent pas le climat social paisible. Certains villages estiment que la mine leur doit beaucoup et fait peu, d'autres s'opposent aux arguments des premiers. En somme le mode opératoire par cadeau n'est satisfaisant pour personne et les populations se sentent peu à peu de plus en plus abusées par la société minière Au bout de trois ans, le gouvernement prend la décision de proposer le cadre organique d'un plan de Développement Local Minier.

5.5. LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT LOCAL SUR FONDS MINIERS

Il est prescrit par l'article 125 du code minier la mise en place par l'Administration pour chaque unité locale d'exploitation minière, d'un comité de développement local. Ce comité est chargé de la mise en oeuvre des projets de développement économique et social pour les communautés locales. Ce comité est l'organe par lequel une utilisation efficace des fonds et des mesures d'assistance technique et de renforcement des capacités peuvent être mise en oeuvre par le titulaire du permis d'exploitation.

5.5.1 La création d'un Comité de Développement minier de Hiré

L'arrêté interministériel n°640/MIM/MEMIS du 22 décembre 2015 crée le Comité de Développement Local Minier (CDLM) de la mine d'or de Hiré dans le département de Divo et précise ses attributions, son organisation et son fonctionnement conformément à l'article n°131 du décret n°2014-397 du 25 juin 2014.

Le CDLM de Hiré a pour mission de gérer le plan de développement local minier élaboré par la compagnie minière NEWCREST en concertation avec les communautés riveraines et les autorités administratives territoriales et locales. Ce plan est destiné aux communautés des villages identifiés comme « localités affectées » par l'activité minière de la sous-préfecture de Hiré tel que conclue par les différentes Études d'Impact Environnemental et Social. Il couvre les domaines suivants :

- le développement d'infrastructures et d'équipement de base ;

- le développement des services sociaux de base et du cadre de vie ; - la promotion de l'emploi ;

- le développement de l'économie locale ;

169

- le développement du capital humain.

Les missions dévolues au CDLM de Hiré concernent également la mise en oeuvre, le suivi de l'exécution des projets, la gestion du fonds de développement local, l'exécution et le suivi des dépenses.

Installé officiellement le 25 Janvier 2016 en présence des autorités locales, le CDLM de Hiré est dédié aux communautés des 16 localités identifiées comme impactées (voir tableau 22).

Tableau 22 : les localités concernées par le CDLM de Hiré

1. La commune de Hiré

9. Petit Bouaké

2. Hiré village

10. Bandamakro

3. Bouakako

11. Chantier-Konankro

4. Gogobro

12. Koutouklou-Konankro

5. Zaroko

13. Carrière

6. Kagbè

14. N'driyaokro

7. Douaville

15. N'guessankro

8. Bonikro

16. Yaokouassikro

Source : CDLM de Hiré, 2015

La zone d'influence du CDLM de Hiré va au-delà de la sous-préfecture de Hiré comme le montre la figure 27. Il est composé des représentants suivants : le préfet du département de Divo, président ; le président du conseil régional du LOH-DJIBOUA, vice-président ; le directeur régional de l'industrie et des mines de DIVO ou son représentant, secrétaire ; le sous-préfet d'Oumé ; le député d'Oumé sous-préfecture ; le député de Divo sous-préfecture ; le maire de Hiré ; le chef de chaque village ou son représentant ; une représentante des femmes de chaque village ; un représentant des jeunes de chaque village ; un représentant de la compagnie minière exploitante.

Figure 27 : Carte de la zone d'influence du CDLM de Hiré

Conception : YOBO, 2016

170

171

La composition du CDLM telle que constituée enregistre des modifications par rapport au Comité de Développement Local (CDL) précédemment constitué qui ne comprenait pas les localités de la sous-préfecture de Oumé impactées par l'activité minière à Hiré. Aux localités existantes dans la version précédente s'ajoutent donc les localités de Carrière, N'driyaokro, N'guessankro et Yaokouassikro qui sont considérées comme impactées par la route d'acheminent du minerai de la commune de Hiré à la mine de Bonikro.

5.5.2 L'implication des mutuelles et associations dans la gestion du développement local

Deux associations mènent des actions en faveur des populations auprès de la société minière : la Mutuelle pour le Développement de Hiré (MUDH) et la Cellule Stratégique pour la Défense et la Protection des Intérêts de Bouakako (CSDPIB). La succession de différends entre la société minière et les populations a changé l'image que celles-ci avaient de la mine. Appréhendée au début de ses activités comme une aubaine, une opportunité, la mine est désormais considérée comme une mafia financière. Celle d'une société capitaliste venue essentiellement pour amasser les richesses et non comme un partenaire du développement local. Le président de la CSDPIB l'exprime clairement quand il dit :

« Les sociétés minières, c'est une sorte de mafia financière, vorace, qui dans les rapports avec les novices n'a pas de pitié. Elles viennent faire miroiter des choses aux populations et au moment où elles sont dans leur position attentive, elles ont déjà fini et vous n'avez qu'à constater ».

Ainsi, voyant leurs parents subir le dictat de ces sociétés minières, certains cadres originaires de ces localités directement touchées par les activités minières se sentent-ils interpellés et poussés à intervenir en tant que "fils" de la communauté. Ils s'érigent alors en éveilleurs de conscience soit à titre individuel soit en créant un collectif.

5.5.2.1 Les revendications de la MUDH

La MUDH est une association des cadres pour mener des actions en faveur du développement de Hiré. Née depuis 2010, les actions de la mutuelle ont généralement été dans ce sens. Cependant, selon le président de la mutuelle, il serait inconcevable que les cadres restent silencieux face aux injustices faites par la société minière aux populations. C'est dans ce contexte que la MUDH a commencé à intervenir et à mener des actions à l'encontre de la mine. Aussi la MUDH estime-t-elle que les populations qui jouissent des droits fonciers coutumiers

172

et celles qui vivent sur les terres où l'exploitation minière se déroule, sont exclues du partage des bénéfices de la répartition ou la redistribution juste et équitable des retombées de cette exploitation minière. Ainsi, la MUDH s'est depuis 2015, engagée dans la lutte pour préparer l'avenir des populations locales après l'exploitation minière. Elle envoie des courriers de protestations à la société et accompagne les populations dans leurs actions sur le terrain.

5.5.2.2 La reconnaissance par la société minière des représentants des communautés villageoises

La MUDH et la CSDPIB apparaissent ainsi reconnues comme des représentants influents des communautés villageoises. La carte dénommée "Carte d'identification des chefs de village et autres personnes influentes dans le Watta" fait partie de la documentation fournit par le cabinet d'expertise KKB-GIS SD en décembre 2014 (Figure 28). On y voit représenté la MUDH et la CSDPIB et les ministres originaires de la région.

Cette reconnaissance se traduit par l'association de ces groupements et personnalités à l'identification des besoins des populations et à la mise en oeuvre des actions communautaires de la compagnie minière. Cette association permet à la compagnie minière d'avoir en face des personnes ressources capables de prendre des décisions et de servir d'interlocuteurs avisés auprès des populations.

Les différents villages de la sous-préfecture et particulièrement les villages propriétaires terriens sont représentés sur cette carte. Pour le village de Gogobro, en plus du chef du village YAO Kodjo Wréga Guillaume, on trouve le président de la MUDH, le Dr DAGO, puis le ministre Paul Yao N'DRE. Pour Bouakako, village hôte de la mine de Hiré, on trouve en plus du chef N'GUESSAN Koffi Emmanuel, le ministre Joseph DJABLE et GNAMINI Jérémie, président du CSDPIB.

173

Figure 28: carte d'identification des chefs de village et autres personnes influentes dans le watta

Source : NEWCREST, 2017

174

5.6. LE ROLE DES AUTORITES DECENTRALISEES DE LA SOUS-PREFECTURE DE HIRE

L'administration décentralisée est assurée dans le cadre des collectivités territoriales que sont les régions et les communes.

5.6.1. Le Conseil Régional de Divo

Le conseil régional a été institué par l'article 36 de l'ordonnance n°2011-262 du 28 septembre 2011 d'orientation sur l'organisation générale de l'administration territoriale de l'État par la région et la commune. C'est une collectivité territoriale ou une entité administrative dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il a pour mission, dans la limite des compétences qui lui sont expressément dévolues, d'organiser la vie collective et la participation des populations à la gestion des affaires locales, de promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs et l'environnement.

Le conseil régional du Lôh-djiboua couvre toute la région de Lôh-djiboua composée des départements de Divo, Guitry et Lakota et couvre les communes de Hiré et Didoko. Il est administré par le président du conseil régional, assisté par 5 vice-présidents. Il a pour mission d'organiser et réaliser le développement de la région qu'il couvre. Le conseil régional du Lôh-djiboua dont le siège est à Divo, chef-lieu de région s'étend sur une superficie de 10 650 km2 avec une population de 729 169 habitants.

5.6.2. Le conseil municipal de Hiré

La commune de Hiré qui s'étend sur une superficie de 1854 ha, compte au RGPH 2014 une population de 31 960 habitants. Elle est administrée par un conseil municipal, à la tête se trouve le maire qui en est l'administrateur principal. Le maire est aidé dans ses tâches par des adjoints. Le conseil municipal émane de la population communale. Il est élu pour un mandat de cinq ans. C'est une structure technique de gestion communautaire décentralisée de l'Etat qui finance la réalisation de certaines infrastructures sociales et économiques (centre de santé, marché, foyer de jeunes, voirie, etc.) dans la commune de Hiré.

5.6.3 La compagnie minière installée à Hiré

Depuis 2010, NEWCREST est la compagnie minière qui exploite les gisements aurifères de la sous-préfecture de Hiré. Newcrest Mining Limited (NEWCREST), société d'origine

175

australienne est l'une des plus grandes sociétés minières d'or dans le monde en termes de capitalisation, avec environ 10 000 employés et sous-traitants. Son activité primaire est la production de l'or avec le cuivre comme produit secondaire. De façon concise la stratégie de NEWCREST consiste à développer des opérations de grandes tailles et de longue vie avec des techniques d'extractions d'or moins coûteuses. En se basant sur cette stratégie NEWCREST continue à étendre son portefeuille d'opportunité dans l'or dans le but de les convertir en mines opérationnelles. Les mines de NEWCREST sont situées en Australie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Indonésie et en Côte d'Ivoire dans la région de Hiré.

Les activités de NEWCREST en Côte d'Ivoire sont axées autour de trois points que sont :

- l'exploration qui représente l'étape la plus importante. Elle consiste en la recherche et la découverte de substance utile en quantité suffisante et économiquement exploitable avec profit pour la compagnie minière ;

- l'exploitation qui consiste à l'extraction du minerai du sous-sol en utilisant des excavatrices et des camions bennes pour le transport du minerai. Cette opération est précédée du dynamitage des roches, lorsque l'on atteint les roches les plus dures ;

- le traitement du minerai qui consiste à concasser les roches pour ensuite récupérer l'or à l'aide de la technique de lixiviation en cuves, qui nécessite l'usage du cyanure et du charbon actif pour capter l'or.

5.6.4. La création d'un fonds de développement local minier

Pour faire opérer ce comité minier, un fonds de développement lui a été affecté. Les ressources du CDLM de la mine d'or de Hiré proviennent du « Fonds de Développement Local » constitué par la société conformément à l'article 129 du décret n°2014-397 du 25 Juin 2014. Ce fonds est alimenté, chaque année, par un prélèvement de 0,5% sur le chiffre d'affaires de la société d'exploitation NEWCREST. Ces ressources doivent être logées dans un compte ouvert au nom du CDLM de la mine d'or de Hiré dans les livres d'un établissement bancaire en Côte d'Ivoire. Ce compte est alimenté par la société minière par virement bancaire à la fin du mois suivant chaque trimestre.

Malgré la disponibilité de neuf cent quatre-vingt-quatre million sept cent cinquante-neuf mille cent quatre francs (984 759 104 FCFA), cumul des fonds (2015-2017), il faut noter que le CDLM de Hiré n'avait pas commencé la mise en oeuvre des projets avant la deuxième moitié de 2018 en dépit de la rencontre du 20 avril 2018 portant adoption du projet de budget

176

prévisionnel de l'exercice 2018. Désormais aplani, ce retard s'explique par des divergences de vue entre les potentiels bénéficiaires dans la mise en place du bureau exécutif. Des appels d'offre sont en cours d'élaboration pour l'exécution des projets retenus dans l'ensemble des 16 localités impactées dont la ville de Hiré.

Tableau 23 : récapitulatif des investissements sociaux majeurs réalisés par l'entreprise minière

NEWCREST

Unité : F CFA

Années

Total

2015

2016

2017

Contribution de la
mine au CDLM

148.534.778

334.393.664

501.830.662

984.759.104

Source : NEWCREST, 2018

5.6.5 La mise en place d'un document de Plan de Développement local

La compagnie minière embarrassée par ses propres tâtonnements et ceux des populations a décidé de prendre les devants des choses et de produire une action rationnelle afin d'organiser ses actions en faveur du développement de la sous-préfecture de Hiré. Ainsi, l'entreprise minière NEWCREST en partenariat avec le PNUD, a de concert avec les populations locales, décidé d'élaborer un plan de développement local (PDL). L'élaboration du PDL de Hiré s'est inscrite dans une approche participative fondée sur des principes directeurs du diagnostic participatif et de l'approche de planification et de gestion axée sur des résultats. Elle a vu la participation des acteurs institutionnels comme les autorités administratives, les élus locaux (le maire, les conseillers municipaux, les services techniques de l'agriculture, des mines, de l'ANADER, les ONG locales, etc.) ; puis celle de la population locale.

Ce plan de développement local a été synthétisé autour de trois axes d'interventions que sont :

- axe1 : développement des infrastructures sociales de base et du cadre de vie ;

- axe2 : développement de l'économie locale et;

- axe3 : développement du capital humain incluant le genre, le VIH/SIDA, les droits de l'homme.

Le coût total de la mise en oeuvre du PDL sur les trois années est estimé à 2 521 587 000 F CFA. Ce montant couvre aussi bien la mise en oeuvre des différents axes d'intervention que les charges liées à la coordination générale de ses actions. Le PDL élaboré et mis en oeuvre par

177

NEWCREST selon le programme triennal 2012-2015 résulte de la seule initiative de la compagnie minière. Cette initiative est formalisée par le code minier de 2014 en son article 124.

Un dispositif institutionnel a été mis sur pied pour assurer la mise en oeuvre du PDL. Il comprend deux comités : le comité de pilotage qui est l'instance de décision et le comité de développement local qui est chargé de la coordination et du suivi de la mise en oeuvre des actions de développement sur le terrain. D'abord prévu pour être un programme triennal (20122015), le PDL a été formalisé dans le code minier de 2014.

5.7. LA COOPERATION NEWCREST PNUD POUR LE PLAN STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT ET LE PDL DE HIRE DE 2012 A 2015

Le milieu local manque d'organes véritables de coordination du développement local. La nouvelle institution du CDLM en 2012 étant loin d'être opérationnelle. Toutefois, devant l'urgence de faire face de manière rationnelle aux demandes des populations, la compagnie a pris les devants en sollicitant le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour lui produire deux outils importants que sont : le Plan Stratégique de Développement Local (PSDL) et le PDL

Le PDL pour la période 2012-2015 comprend 91 projets pour un montant de 2,5 milliards de FCFA. Seulement 16 projets ont été jugés prioritaires et 11 d'entre eux sont en réalisation pour un montant de 1 854.206 USD (834392.7 F CFA). Le tableau ci-dessous présente l'ensemble des projets prioritaires retenus dans le cadre du CDLM de Hiré pour la période 2013-2014. Ces projets d'un coût total de 455 820 303 F CFA portent sur des activités en faveur des différents groupes cibles (jeunes, femmes, élèves) d'une part et au bénéfice de l'ensemble de la population d'autre part. Ils portent essentiellement sur des activités agricoles (culture et élevage) et sur des équipements éducatifs et sanitaires dans la sous-préfecture.

178

Tableau 24 : récapitulatif des projets prioritaires réalisés du partenariat NEWCREST-PNUD

Projet/action

Année

Coût (F

CFA)

Bénéficiaires directs

Résultats obtenus

1

Ferme porcine (1 porc) pour les jeunes de Hiré village

2013

33.125.000

140 jeunes

des 6 villages Watta

Maitrise des

techniques d'élevage

2

Ferme porcine (1 porc) pour les jeunes de Kagbè

2013

33.125.001

Maitrise des

techniques d'élevage

3

Ferme avicole (2000 poules

pondeuses) pour les jeunes de
Douaville

2013

18.876.800

Maitrise des

techniques d'élevage

4

Ferme avicole (2000 poules

pondeuses) pour les jeunes de
Bouakako

2013

18.876.800

Maitrise des

techniques d'élevage

5

Ferme avicole (2000 poules

pondeuses) pour les jeunes de Zaroko

2014

18.876.800

Maitrise des

techniques d'élevage

6

Ferme avicole (2000 poules

pondeuses) pour les jeunes de
Gogobro

2013

18.876.800

Maitrise des

techniques d'élevage

7

Création de 50 ha de plantation d'hévéa pour 50 jeunes de Hiré

2014

10.000.000

50 jeunes de Hiré

38 jeunes installés

8

Mise en place de 3 ha de pépinière d'hévéa pour 45 jeunes

2014

9.000.000

45 jeunes de Hiré

15 jeunes de Kagbè installés

9

Aménagement de bas-fond pour les

populations de Bandamakro et
Bonikro

2015

25.000.000

Bandamakro et Bonikro

Moyen de

subsistances crées

10

Micro-crédit pour 54 personnes de Hiré

2015

15.000.000

54 personnes

54 emplois crées

11

Insertion socioéconomique des

femmes ex-orpailleurs de Hiré

2015

26.892.000

97 femmes

97 ex-orpailleurs

installés

12

Centre de santé pour la population de la sous-préfecture de Hiré

2015

53.873.718

sous-

préfecture

Centre de santé

construit

13

Réhabilitation et équipement de

l'IFEF pour 65 apprenants de Hiré

2015

35.500.000

65

apprenants

IFEF réhabilité et

équipé

14

Construction d'un bâtiment de trois classes pour le lycée Municipal

2014

31.894.885

élèves

Collège érigé en lycée

15

Radio communautaire pour la sous- préfecture de Hiré

2014

31.830.000

sous-

préfecture

6 emplois créés

16

Plantation de 5000 arbres d'ombrage dans la sous-préfecture

2015

5.600.000

populations

Plants distribués et

plantés

17

Appui à la réparation de la benne de ramassage d'ordure

2015

825.000

mairie

Dispositif de la mairie amélioré

18

Collecte des ordures ménagères pour la commune de Hiré

2014

68.647.500

populations

31 emplois

temporaires créés

Source : NEWCREST, 2017

179

5.7.1 Les réalisations de NEWCREST sur la base du PDL

Les projets exécutés dans le cadre du PDL sur la période 2013-2015 sont récapitulés dans le tableau ci-après :

Tableau 25 : récapitulatif des projets prioritaires exécutés sur la période 2012-2015

Types de projets

Natures des activités

Infrastructures

Construction d'un bâtiment pour les classes de première du Lycée municipal

Construction d'un Centre de Santé urbain

Projet d'équipement de l'IFEF de Hiré

Environnement

Lutte contre l'orpaillage, les feux de brousse et les dégâts des animaux

Plantation d'arbres d'ombrage dans les

villages délocalisés

Assainissement de la ville de Hiré

Informatique et
communication

Installation d'une radio communale

Source : NEWCREST, 2017

Ces projets portent sur les trois axes d'actions retenus dans le cadre du PDL. Les projets d'infrastructures socio-éducatives et de formation concernent :

- la construction d'un bâtiment de 3 classes du lycée municipal de Hiré ;

- la réhabilitation et l'équipement de l'Institution de Formation et d'Éducation Féminine (IFEF) de Hiré et ;

- le projet de construction et d'équipement d'un centre de formation professionnelle à Hiré.

La construction d'un bâtiment de 3 classes du lycée municipal de Hiré, augmentant ainsi la capacité d'accueil à 180 élèves supplémentaires. En plus de la construction du bâtiment de 3 salles de classes, le laboratoire de sciences a été réhabilité (ce qui facilite les travaux pratiques pour environ 455 élèves), et le Comité de gestion de l'établissement a bénéficié d'un renforcement de ses capacités de gestion et d'entretien du patrimoine de l'établissement.

La réhabilitation et l'équipement de l'Institution de Formation et d'Éducation Féminine (IFEF) de Hiré. Les travaux de construction étaient certes très avancés mais ils étaient encore loin

180

d'être achevés. A terme, ce projet contribuera à accroitre la capacité d'accueil des auditrices et à améliorer les conditions matérielles de leur formation. Selon le chef du chantier, la livraison du bâtiment était prévue pour la fin de l'année 2016.

Le projet de construction et d'équipement d'un centre de formation professionnelle à Hiré n'était qu'au stade de l'évaluation du coût estimé à 330 millions. Jusqu'en 2016, aucune décision de construction du centre n'avait été prise de façon définitive.

Concernant la question environnementale, deux projets "à forte composante environnementale" avaient été retenus au titre des projets prioritaires. Il s'agit : du projet de protection de l'environnement par la plantation de 5 000 arbres d'ombrage dans les villages délocalisés autour de la Mine et du projet de gestion des ordures ménagères de la ville de Hiré.

5.7.1.1. Le projet de protection de l'environnement par la plantation de 5 000 arbres d'ombrage dans les villages délocalisés autour de la Mine.

Bien que les plants aient été livrés tardivement, les arbres ont été plantés dans les sites indiqués et selon le plan convenu avec la mairie. Cependant, faute d'entretien, plusieurs arbres plantés n'ont pas survécu aux intempéries et n'ont pas été remplacés. Passé au CDL, ce projet doit être repris et renforcé en raison du rôle important qu'il peut jouer dans la qualité de vie des populations dans la sous-préfecture.

5.7.1.2. Le projet de gestion des ordures ménagères de la ville de Hiré.

Ce projet est avec le centre de santé urbain l'un des projets qui devraient impacter positivement la qualité de vie des populations de la ville de Hiré en dépit des menaces environnementales que fait peser l'exploitation minière sur la ville. Ce projet, au-delà de la sensibilisation s'appuie sur quatre activités techniques, à savoir : le nettoyage général de la ville et le curage des caniveaux ; la construction et l'exploitation de centres de pré-collecte des ordures ; la construction de centre de groupage des ordures et la construction d'une décharge publique pour l'enfouissement et le traitement des ordures.

Pour la réalisation de ce projet d'assainissement de la ville, un accord a été conclu entre NEWCREST et la Mairie de Hiré pour la collecte régulière des ordures. A cet effet, les services techniques de la Mairie ont été dotés d'un tracteur multifonction et d'une brigade de salubrité de 30 jeunes (dont 12 filles) a été installée en octobre 2013. Ce dispositif a permis de porter la capacité d'enlèvement d'ordures de 4 à plus de 10 tonnes par jour et de curer plus de 12 km de caniveaux. Après deux années de fonctionnement satisfaisant du dispositif d'enlèvement des

181

ordures ménagères qui a permis de donner une fière allure à la ville, la gestion du système a été transférée à la Mairie. Cependant, depuis la fin du partenariat avec NEWCREST, les difficultés s'accumulent dans le système de collecte, essentiellement du fait de fréquentes pannes enregistrées sur le tracteur pour causes d'utilisations inappropriées et de manque de moyens financiers pour payer les primes d'intéressement des équipes engagées dans la collecte d'ordures.

Du point de vue de l'informatique et de la communication, le projet retenu dans le cadre du PDL était la mise en place d'une radio communale.

A l'instar des villes et communes de Côte d'Ivoire, la ville de Hiré s'est vue dotée, depuis le 25 avril 2014, d'une radio communale dite radio WATTA FM, émettant sur 95.8Mhz. La radio s'autofinance grâce aux ressources collectées pour les annonces, reportages et autres partenariats conclus pour des actions de sensibilisation. A la fin des actions de l'exercice 2014, les organes statutaires de la radio ont été mis en place. Il s'agit du conseil d'administration et de la direction exécutive permettant d'assurer une meilleure gestion de la Radio.

5.7.2. Les réalisations pilotées par le CDLM

Depuis sa mise en place en Janvier 2016, le CDLM de Hiré a permis la réalisation d'un certain nombre de projets. Le CDLM a permis d'achever les projets du PDL en cours de réalisation lors de son installation. Il a en outre permis au niveau des infrastructures routières la fermeture des nids de poule sur la route nationale dont le bitumage est très dégradé. Dans la même année 2017, le CDLM a permis le reprofilage de 17 km de route. Pour 2017, le tableau 25 récapitule les actions socio-économiques réalisées par le CDLM entre 2016 et 2017 et le tableau 26 fait l'inventaire de tous les projets réalisés.

182

Tableau 26 : actions socio-économiques réalisées par le CDLM 2016 - 2017

Actions socio-économiques

Bénéficiaires

Montant en F CFA

Appui aux associations

Femmes et IFEF

1

000

000

Appui à l'insertion des orpailleurs vulnérables

Mairie

26

003

600

Appui aux obsèques du défunt maire

Mairie

1

000

000

Appui à l'organisation des

compétitions sportives

Mairie

1

990

000

dons de matériels de salubrités

Mairie

4

353

000

Embauche de Jeunes

Jeunesse communale

1

000

000

Don d'un ordinateur de bureau

Jeunesse communale

22

000

000

Appui aux activités pour la

promotion de la cohésion sociale

les différentes
communautés de la ville

38

846

600

Source : NEWCREST, 2016

Le tableau ci-dessus présente les actions socio-économiques du CDLM de Hiré entre 2016 et 2017. Ces actions d'un montant total de 96 193 200 F CFA, portent sur des actions en faveur des différentes couches de la société (femmes, jeunes, etc.). Ces actions visent majoritairement à favoriser l'autonomisation économique des populations dans la quête d'un mieux-être de celles-ci.

Le tableau ci-dessous est quant à lui un récapitulatif des projets réalisés en 2017 par le CDLM de Hiré. Ce sont 711 557 240 F CFA qui ont été investis dans différentes rubriques en faveur des différentes communautés de la sous-préfecture de Hiré. Les montants les plus importants ont été investis à Hiré ville 371 833 737 F CFA, à Gogobro 90 280 425 F CFA et à Bouakako 87 530 591 F CFA.

183

Tableau 27 : inventaire des projets réalisés en 2017 par le CDLM de HIRE

Rubrique

Activités/Actions de la mine

Montant

1

Financement
d'activités
socio-

culturelles

Contribution à la journée d'excellence au sous-préfet d'Oumé

200.000

2

Organisation de l'arbre de Noel 2017 au profit de 1200 élèves - EPP Hiré stade

2.610.000

3

Contribution aux activités socio-culturelles de fin d'années des 5 campements riverains

1.000.000

4

Contribution à la finale du tournoi de la cohésion sociale dans les 5 campements riverains

200.000

5

Contribution à l'organisation des activités socio-

500.000

6

Contribution à l'organisation de la fête nationale de l'indépendance (Hiré, Divo et Oumé

1.500.000

7

Appui à la mairie de Hiré pour l'organisation de l'arbre de Noel des enfants de Hiré

500.000

8

Appui à la Radio Téné pour l'organisation de l'arbre de noël des enfants handicapés (centre social d'Oumé)

500.000

9

Organisation du tournoi de football pour la cohésion sociale à Hiré

3.563.000

Sous total en CFA

10.573.300

1

donation
communautaire

Don d'ordinateurs portables aux jeunes promoteurs à l'inspection primaire de Hiré

2.150.000

2

Don de pneus à la police nationale de Hiré

1.008.831

3

Remise de 4 véhicules 4x4 à la gendarmerie et à la police nationale de Hiré et Oumé

66.615.125

4

Don de 150 chaises à la jeunesse communale de Hiré

1.800.000

Sous total en CFA

71.573.956

1

Projets du
protocole avec
Gogobro

Projet de l'eau à Gogobro phase 1, réhabilitation du forage et des installations

41.122.000

2

Réhabilitation de l'EPP Gogobro (04 bâtiments, 01 cantine et 01 bloc de toilette)

39.594.025

3

Livraison 200 chaises à Gogobro

2.520.000

4

Fourniture d'une machine broyeuse de manioc, 1 bâche et un abri pour broyeuse

7.044.400

Sous total en CFA

90.280.425

1

Projets du
protocole avec
Bouakako

Construction de trois logements pour enseignants à Bouakako

39.779.300

2

Réhabilitation d'un bâtiment de trois classes à l'EPP Bouakako

13.959.046

3

Ferme porcine à Bouakako

33.792.245

Sous total en CFA

87.530.591

1

Projets réalisés
à Hiré ville

Extension du réseau électrique dans le quartier Gnakankro à Hiré

14.659.750

2

Renforcement de la production d'eau à Hiré (phase 1)

192.885.287

3

Réalisation des travaux complémentaires au centre de santé de Hiré

30.690.009

4

Réhabilitation du lycée Municipal de Hiré

11.821.939

5

Etude de faisabilité du programme de formation pour les jeunes de Hiré

22.125.000

6

ofilage de voies communautaires

78.451.271

7

Projet de ferme porcine pour huit jeunes de Hiré

21.200.481

Sous total en CFA

371.833.737

1

Autres projets
et appui
communautaire

Réhabilitation de l'EPP N'guessankankro

20.889.540

2

projet pilote de production de riz dans le bas-fond de Bonikro et Bandamakro

11.503.491

3

Appui pour l'installation d'Akaffou Gédéon pour le commerce de poissons congelés

8.975.000

4

Projet de cultures maraichères au profit de 30 femmes à Dougbafla Est

38.397.200

Sous total en CFA

79.765.231

TOTAL GENERAL (en CFA)

711.557.240

184

5.8. LES OPPORTUNITES D'EMPLOI OFFERTES PAR LA COMPAGNIE MINIERE

Les emplois offerts par la compagnie minière sont majoritairement des emplois qualifiés qui requièrent des profils précis dans les emplois industriels et techniques que la plupart des demandeurs locaux d'emplois n'ont pas. Les recrutements pour ces emplois se font par appel d'offre national ou international. Les emplois non qualifiés sont offerts en contrat de un à six mois. La contrainte qui existe pour la compagnie minière d'employer prioritairement les populations locales est traduite par les communautés de Hiré comme une obligation d'employer des ressortissants de Hiré. Cependant, selon les autorités de la mine, cette appellation de "population locale" correspond l'ensemble des ivoiriens.

Le nombre de jeunes locaux employés à la mine est insignifiant comparé au nombre de demandes qu'ils lui ont adressées. Ce qui explique que les jeunes de Hiré font de la question de l'emploi dans les mines locales leurs revendications prioritaires. Pour remédier au problème de qualification, les jeunes souhaitent que les formations proposées par la compagnie minière portent sur les métiers spécifiques de la mine afin que les opportunités d'emplois dans les activités minières de "chez eux" leur soient profitables en priorité. Leur focalisation sur ce fait est motivée par leur perception du potentiel minier ivoirien en général et sur les perspectives de son développement en Côte d'Ivoire et dans le Löh-Djiboua. En effet, les jeunes de Hiré disent avec assurance qu'au cours des prochaines décennies, l'avenir de la Côte d'Ivoire ne reposera pas seulement sur l'agriculture mais également sur l'exploitation minière. L'on murmure avec insistance que toute la région de Hiré est riche de plusieurs gisements aurifères, aussi bien dans le périmètre de recherche concédé à NEWCREST qu'en dehors du périmètre, comme c'est le cas avec l'exploitation de la mine d'or d'Agbaou par Andeavour, dans la sous-préfecture de Didoko.

La présence de la compagnie minière dans la sous-préfecture de Hiré est une opportunité pour la localité car même si elle ne parvient pas à employer massivement des personnes issues du local, elle parvient tout de même à employer quelques jeunes locaux. Ces emplois offerts par la mine permettent aux bénéficiaires d'avoir une autonomie financière et de pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Aussi de par sa présence, la compagnie minière investie-t-elle dans les actions de développement en faveur des communautés locales.

185

5.8.1. Les emplois à la compagnie minière

L'installation de la compagnie minière contrairement aux attentes des populations et aux annonces des autorités administratives n'a pas été un réel facteur de création d'emplois directs à la mine. Les arguments avancés sont que les emplois qualifiés dans le secteur minier, comme dans toute autre activité à grande échelle, sont pourvus par appel à candidature à l'échelle nationale ou même internationale. Les populations locales ayant un profil qui ne correspond pas à celui demandé, ne parviennent donc que très rarement à y avoir accès. A cet effet, dans l'optique d'assurer une transparence dans la création d'emplois locaux dit emploi «local-local», NEWCREST met en place en 2016, un comité local d'emploi en vue d'établir une transparence dans la question de l'emploi des jeunes. Dans le souci de créer un cadre participatif et inclusif, le comité est composé des parties prenantes du secteur minier que sont : les riverains, les élus locaux, les ONG, les services d'État et l'opérateur minier. Ce mécanisme s'applique à NEWCREST et à ses sous-traitants (pour l'ensemble des travaux d'exploitation et exploration) aussi bien pour les embauches de main d'oeuvre qualifiée et non qualifiée que pour les journaliers communément appelés «casuals».

Ces emplois sont offerts suivant les catégories ci-après :

- emploi permanent ;

- contrat à durée déterminée (de 3 à 24 mois maximum) pour un projet particulier ; - emploi temporaire (durée maximale d'emploi 3 mois);

- stage de perfectionnement.

Pour faciliter leur accès équitable, les offres d'emplois sont affichées sur les panneaux d'affichage dans les différentes localités impactées par le projet minier. Les différentes candidatures sont étudiées par le sous-préfet et les chefs de village afin de vérifier leur provenance ensuite, les dossiers suivent leur circuit normal à la mine avant de revenir après validation aux mains du sous-préfet et des responsables communautaires.

La mise en place d'une stratégie de l'information sur l'emploi local a permis une transparence au niveau des recrutements réalisés à la mine et de connaitre les ressortissants de la localité qui postulent et qui sont recrutés à la mine. Cependant, le nombre pléthorique des demandes et l'incapacité pour la mine de toutes leur accorder une suite favorable a poussé NEWCREST et le comité de rédaction du PDL à réfléchir à d'autres possibilités d'activités génératrices de revenus afin d'aider la jeunesse de Hiré à se prendre en charge.

186

5.8.2 Les formations qualifiantes financées par la compagnie minière

Dans le cadre du développement du capital humain, la compagnie minière NEWCREST a financé des formations qualifiantes en faveur des jeunes afin de leur permettre d'acquérir un savoir-faire qui leur permettrait d'embrasser une profession. Pour ce faire, des filières porteuses d'emplois ont été identifiées. De ces filières, des métiers à fort taux d'employabilité ont été sélectionnés par ordre de priorité afin d'offrir de nouvelles opportunités d'insertion aux jeunes (filles et garçons de 18 à 35 ans) susceptibles de contribuer à améliorer durablement leurs conditions de vie.

Les formations qualifiantes pour environ 1500 jeunes ont une visée professionnelle plus immédiate et ne débouchent pas sur un diplôme ou un titre. Elles permettent d'obtenir une attestation de stage en fin de formation ou un « certificat d'aptitude » lié au milieu professionnel. Il s'agit de lui faire acquérir les compétences nécessaires à la pratique du métier par l'utilisation des équipements techniques, des ressources matérielles et des outils de communication. La compagnie minière à travers ce programme de formation qualifiante offre aux jeunes de la sous-préfecture de Hiré l'opportunité d'avoir un profil professionnel afin d'être compétitif sur le marché de l'emploi.

Les formations sont souvent de courte durée. Elles excèdent rarement un an et sont suivies d'un stage. Les stages de fin de formation sont sanctionnés d'une attestation de fin de formation ou d'un « certificat d'aptitude ».

5.8.3 Les activités génératrices de revenus financées par NEWCREST

La deuxième phase de solution proposée par NEWCREST est celle des activités génératrices de revenus (AGR). Cette option des AGR est une convention de partenariat NEWCREST-PNUD dont la mise en oeuvre a débuté en 2011. La compagnie minière ne pouvant satisfaire les attentes de la jeunesse de Hiré en les employant tous, a opté pour cette solution afin de répondre un tant soit peu aux attentes de la jeunesse locale. Les projets d'activités génératrices de revenus sont toutefois des réponses locales aux attentes des jeunes car hormis les projets d'élevage, tous les autres résultent du Plan Stratégique de Développement (PSD) et du Plan de développement local (PDL). Ce sont des projets qui ont été identifiés par les populations comme étant faciles à mettre en oeuvre pour une jeunesse non qualifiée, d'autant plus que ce sont des activités rurales. Ces projets ont également été identifiés comme des activités très rentables et/ou bénéfiques pour la communauté (voir tableau 28).

187

Les activités identifiées portent sur les activités agricoles, d'élevage et de commerce qui sont des activités auxquelles les populations sont habituées car faisant partir de leur quotidien. Elles ont été identifiées comme activités à financer car la maitrise de ces activités amoindries les risques d'échecs. La réalisation de ces projets permettrait également de satisfaire la demande locale en matière de protéine animale et de relancer la production agricole. De façon spécifique, ce sont :

- 4 fermes d'élevages avicoles (2000 poules pondeuses chacune),

- 2 élevages de porcs charcutiers dotés de 12 truies et 1 verrat chacun, - 1 exploitation rizicole de 15 ha,

- 1 hectare de pépinière d'hévéa et de 38 ha de plantation d'hévéa.

Tableau 28 : les activités génératrices identifiées par les populations et le tandem NEWCREST-

PNUD

Secteurs d'activités

Activités

Cultures non vivrières

Création de plantations villageoises d'hévéa et de palmier à huile

Cultures vivrières

Exploitation de 17 ha de bas-fond en riziculture irriguée

Élevages

Élevages de poules pondeuses

Élevages de porcs charcutiers

Commerce

Développement du petit commerce (vivriers, articles manufacturés, etc.)

Source : NEWCREST, 2016

188

Ces projets ont été élaborés dans le cadre du renforcement des capacités de productions agricoles des jeunes en leur apportant un appui à l'accès aux marchés pour une meilleure valorisation des produits agricoles, animaux et/ou transformés. A termes, ces projets devaient constituer des réponses locales fortes aux préoccupations des jeunes de la sous-préfecture en matière d'emplois et d'autonomisation économique de la jeunesse.

précédent sommaire suivant










La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme