III/ Investissements de LGL en infrastructures socio
communautaires
Région
|
Localités
|
Nature de l'appui
|
Coût (F CFA)
|
Hiré
|
Gogobro
|
Construction de Maternité,
maison de la sage-femme, foyer des jeunes, 4 classes et 1
marché ouvert
|
138.000.000
|
Gogobro
|
Installation de l'automatisme du château d'eau
|
2.500.000
|
Hiré ville
|
Construction de la grille de
protection du stade et des vestiaires (appui au Hiré
FC)
|
30.350.000
|
Hiré ville
|
Reprofilage voirie
|
7.000.000
|
Bonikro
|
Construction et équipement
d'une cantine scolaire à l'école primaire
|
9.120.000
|
Bandamakro/Konankro/Chanti er-konankro/Petit Bouaké
|
Entretien voie d'accès aux
campements (trois fois/an)
|
10.454.400
|
Petit Bouaké/Konankro-
chantier
|
Construction de pompe
hydraulique villageoise
|
25.823.000
|
Total III
|
223.247.400
|
TOTAL GENERAL
|
368.015.590
|
Source : NEWCREST, 2016
157
5.2. PRESENTATION DU PROJET MINIER AUX DIFFENTES
COMMUNAUTES
5.2.1. La prise de connaissance par
l'entreprise de l'architecture socio-spatiale autour de l'exploitation de
l'or
A leur arrivée à Hiré, les
premières actions des sociétés minières, EQUIGOL
puis LGL ont été consacrées à la prise de contact
avec les autorités administratives. Celles-ci déjà
informées de leur arrivée par voie de circulaire les ont
accueillis et introduits auprès des populations. C'est avec le
préfet et le sous-préfet que les sociétés
minières ont pu identifier et connaitre les différentes
populations avec qui elles avaient à échanger.
A son arrivée, la compagnie minière EQUIGOL a
pris attache avec les populations qui étaient les premières
touchées par les effets de leur activité. Différentes
rencontres ont eu lieu à cet effet entre les responsables traditionnels
(chef de village, chef de campements, chefs des communautés ethnique) et
les responsables de la mine. Les informations sur l'opportunité de leur
présence et les avantages pour la population ont été mises
en avant. Le quitus de la population étant indispensable à
l'activité minière aurifère, la compagnie minière a
convenu avec elle des conditions de l'extraction. L'or est
désigné comme un métal au caractère mystique dont
l'extraction nécessite des cérémonies de libations et
autres pratiques cultuelles, primordiales à son exploitation. Les
conditions de ces libations exprimées, EQUIGOLD s'est empressé de
faire face aux charges y afférant.
Les différentes rencontres se sont multipliées
entre la société minière et les populations avec des
promesses diverses soutenues par les autorités administratives
présentes. Ces rencontres se sont multipliées et la mine a
demandé aux populations de lui adresser leurs doléances.
L'adresse de ces doléances a donné lieu à des rencontres
à l'intérieur des communautés.
Cette approche de la compagnie minière s'est faite dans
le souci d'établir une proximité avec les communautés.
Cependant, la compagnie minière présente ses actions en faveur
des communautés locales non pas comme des droits pour les populations
mais comme des actions de charité et de
générosité.
Les actions en faveur des communautés ne sont pas
présentées comme une obligation pour la compagnie minière
car le code minier de 1995 en vigueur jusqu'en 2014, ne comportait aucune
prescription formelle en la matière.
158
5.2.2. Les rencontres intracommunautaires sur le projet
minier
La nécessité pour les communautés de
soumettre à la mine leurs doléances a donné lieu à
des rencontres au sein des localités afin de la formulation de leurs
doléances. Ainsi, les différents villages et campements ont-ils
organisé des rencontres qui ont été des tribunes pour
débattre des besoins de ces communautés et de leur
hiérarchisation par priorité.
5.2.3. Une question de préséance autour des
investissements de la compagnie minière
L'identification des villages propriétaires terriens
des sites occupés par la mine, a fait naître des conflits
inter-villages qui ont opposé pour le site de Bonikro, les villages de
Hiré, Bouakako, Gogobro, Kagbè et Gabia, un village de la
sous-préfecture d'Oumé. Ces villages revendiquent tous la
propriété des terres de la mine de Bonikro. Cependant
après des pourparlers, le village de Gogobro a été reconnu
comme village hôte de la mine de Bonikro. Pourtant, les actions sociales
menées par la mine, ont donné lieu à une autre forme de
litige : celle de la préséance. Au nom de son titre de
propriétaire coutumier des terres qui accueillent l'usine de la mine de
Bonikro, Gogobro estime que la société minière devrait
entreprendre plus d'actions sociales pour elle. Gogobro se positionne donc
comme devant être le premier bénéficiaire de ces avantages
contrairement aux autres villages Watta. La question de préséance
intervient également au sujet des campements autour de la mine. Les
Watta sont tous unanimes sur le fait que les campements autour de la mine ne
devraient pas bénéficier des actions de développement.
Bonikro, Bouakako, Koutouklou-konankro, Petit Bouaké et Chantier
Konankro sont des campements d'allogènes Baoulés. Ceux-ci
n'étant pas dans leur aire géographique, les populations de
Gogobro estiment qu'elles ne devraient recevoir de la mine les avantages
liés à leur déplacement et rien d'autres. Cette approche
déplu aux populations des campements et cela a créé des
tensions entre les Dida et les Baoulé de ces campements. Les Dida,
peuple autochtone, estiment que ce sont eux qui perdent leur terre et que les
Baoulé pourront retourner chez eux retrouver leur terre alors qu'eux
l'auront perdus définitivement. Cependant, les populations des
campements estiment que Gogobro en tant propriétaire terrien devrait les
réunir pour parler d'une même voix plutôt que de vouloir
canaliser seule l'ensemble des investissements.
159
5.3. LES DOLEANCES SOUMISES A LA COMPAGNIE
MINIERE
5.3.1. Un exemple du processus de formulation de
doléances : Gogobro
Les premières rencontres entre la mine et les
populations de Hiré ont lieu en 2004. La compagnie venait de
détecter les prémices d'un gisement potentiellement exploitable.
Le directeur général de la compagnie EQUIGOLD a organisé
en présence des autorités administratives, des réunions
avec les communautés locales afin de les préparer à
l'exploitation prochaine des richesses de leur sous-sol. La compagnie a alors
approché les six villages et les groupes locaux à qui elle a
demandé ce qu'ils souhaitent pour le développement en
échange de leur autorisation d'exploiter l'or dans la zone. C'est
à cette occasion que, face aux doléances des populations, le
président directeur général a pris l'engagement verbal de
veiller à la réalisation de toutes ces demandes une fois les
travaux de construction terminés et les travaux d'exploitation
démarrés. Ces doléances portaient pour l'essentiel sur la
question de l'emploi des jeunes et les équipements pour
l'amélioration des conditions de vie des populations. Cependant,
ignorants tous des activités minières industrielles et des
dégâts qu'elles pourraient causées, les premières
doléances des populations ont portées sur des choses de petites
valeurs aux répercussions sociales faibles et non durable comme des
chaises et des bâches.
Gogobro, est le village hôte car propriétaire
coutumier des terres occupées par la mine de Bonikro. Des
négociations ont par la suite été menées
exclusivement avec celui-ci. La première rencontre avec le
président directeur général de la mine a eu lieu le 08
Septembre 2004 à 11 h à la salle de mariage de la mairie de
Hiré. Cette rencontre entre la notabilité de Gogobro et le
directeur général d'EQUIGOLD s'est tenue en présence du
sous-préfet et du premier adjoint au maire de Hiré. L'ordre du
jour de la réunion était l'appréciation des
doléances posées par les villageois de Gogobro. La
notabilité à l'occasion de cette rencontre, a formulé les
doléances suivantes :
Construction d'un marché ; Dotation en 300 chaises +2
bâches ; Construction du logement de la sage-femme ; Extension du
lotissement du village ; Construction d'un château d'eau ; Dotation d'une
broyeuse de manioc ; Equipement en matériel agricole ; Construction d'un
foyer des jeunes ; Réhabilitation de la route
Douaville-Gogobro-Hiré et enfin la réhabilitation des
bâtiments de l'école. Toutes ces doléances ont eu un
écho favorable à l'exception du projet d'extension du lotissement
du village que le directeur général a cependant promis de
soumettre au conseil d'administration.
160
Les doléances de Gogobro ainsi exprimées
concernent les chaises et les bâches. Cependant, avant même le
début de l'exploitation du gisement, EQUIGOLD fusionne avec LGL et
change de directeur général. Les promesses faites par l'ancien
directeur général restent en suspens. A l'installation de la
nouvelle direction, les populations de Gogobro ont par courrier informé
la nouvelle direction de la mine des promesses qui leur ont été
faites par l'ancien directeur général. Cependant, du fait du
caractère non formel de ces engagements, la direction de LGL a
refusé de les satisfaire. Ce refus a provoqué chez les
populations un véritable mécontentement qui s'est traduit par des
mouvements de blocus et de sit-in sur les voies d'accès à la
mine. Cette situation a perduré jusqu'à ce que LGL accepte de
relancer le débat avec les populations. Le 26 janvier 2010, une
réunion a donc lieu avec les populations de Gogobro. Cette
réunion a porté sur l'état d'avancement de
l'exécution du protocole d'accord de 2004 entre la société
minière et le dit village. Il en est ressorti que certaines
doléances ont été entièrement
réalisées tandis que d'autres étaient en cours de
réalisation. Cette rencontre, a été l'occasion pour
Gogobro d'exprimer de nouvelles doléances en insistant sur
l'exécution des premières dont la réalisation tarde
à se faire. Après cette rencontre, dans la même
année, la mine est reprise par NEWCREST une société
minière australienne. Les populations sont encore dans l'attente de la
réalisation de ces promesses tout en menant quelques actions pour ne pas
se faire oublier de la société minière. Suite aux
différents mouvements de protestations (les sit-in, les blocus et les
barrages des voies d'accès à la mine) dont l'intensité
s'est de plus en plus accrue, les nouvelles autorités de la mine ont
décidé de rencontrer les autorités traditionnelles de
Gogobro. Ainsi, le 12 Septembre 2015, à l'hôtel GOLD de
Hiré, s'est tenu une rencontre entre les autorités de Gogobro et
le cabinet Guessan, consultant de NEWCREST. Cette rencontre a porté sur
la révision et la mise à jour des accords consensuels de 2004 et
sur les dispositions consensuelles. Ainsi les doléances exprimées
depuis 2004, ont été progressivement exécutées
jusqu'en 2015, où avec les populations de Bouakako propriétaire
foncier de la mine de Hiré, un accord a été signé
pour que le reste des doléances de Gogobro soit réalisées
(voir tableau 18).
161
Tableau 18 : récapitulatif de la
réalisation des requêtes de Gogobro par les différents
gérants de la mine de Bonikro.
DOLEANCES
|
REPONSES DES SOCIETES MINIERES
|
Equigold
|
LGL
|
NEWCREST
|
Dotation en 300 chaises +2 bâches
|
Démarrée
|
|
Achevée
|
Construction d'un marché
|
|
|
Achevée
|
Construction du logement de la sage-femme
|
|
|
Achevée
|
Extension du lotissement du village
|
|
|
Achevée
|
Construction d'un château d'eau
|
|
|
|
Dotation d'une broyeuse de manioc
|
Achevée
|
|
|
Équipement en matériel agricole
|
|
|
|
Construction d'un foyer des jeunes
|
|
|
Achevée
|
Réhabilitation de la route
Douaville-Gogobro-Hiré
|
|
|
|
Réhabilitation des bâtiments de l'école
|
|
|
Achevée
|
Source : nos enquêtes, 2016
Le tableau ci-dessus traduit l'évolution des rapports
entre la compagnie minière et le village propriétaire terrien de
la mine de Bonikro. Les doléances du village de Gogobro exprimées
depuis 2004 ont connu un début d'exécution puis une fois
installée la compagnie minière n'a plus accordé
d'intérêt à ces doléances. Celles-ci sont
restées sans suite jusqu'à la révolte des villageois.
A l'arrivée de NEWCREST à la tête de la
mine, les choses ont connu une nette amélioration qui a permis la
réalisation des équipements demandés (voir photos 20 et
21).
|
Newcrest avec la
construction de ce bâtiment accroit la capacité
de cet établissement.
|
Auteur photo : YOBO, 2016
Photo 20: le bâtiment de trois classes construit
par NEWCREST
|
Le logement de la sage-femme de Gogobro
construit par la
compagnie minière NEWCREST.
|
162
Auteur photo : YOBO, 2016
Photo 22: le logement de la sage-femme
|
Maternité du village de Gogobro, construit par
NEWCREST.
|
Auteur photo : YOBO, 2016
Photo 23: maternité de Gogobro
|
Hangar construit par NEWCREST, servant de
marché à Gogobro.
|
163
Auteur photo : YOBO, 2016
Photo 24: Marché de Gogobro
164
5.3.2 Les doléances des villages Watta :
surenchère ou prise de conscience !
Les doléances des villages Watta ont au fil du temps
connu des évolutions. Au départ, ignorants tous des
capacités financières de la compagnie minière, les
demandes des populations ont porté sur des choses minimes telles que des
chaises et des bâches. Cependant, au fil du temps, avec les informations
qu'elles ont eu par leurs cadres, les populations ont commencé à
être de plus en plus exigeantes avec la compagnie minière. Les
demandes ne portaient plus sur des choses courantes et peu coûteuses mais
sur des équipements réels à effet durable comme des
écoles ou des salles de classe pour augmenter les capacités des
écoles existantes, des centres de santé, des systèmes
hydrauliques villageoises, etc.
5.3.3 Les doléances des campements autour de la
mine
Les cinq campements autour de la mine que sont Bandamakro,
Bonikro, Petit Bouaké, Chantier Konankro et Koutouklou-Konankro, selon
l'EIES de la mine de Bonikro devaient être relocalisés. Pourtant
depuis lors, Petit bouaké et Chantier konankro sont dans l'attente d'une
relocalisation qui semble ne plus être à l'ordre du jour. Cette
demande est la requête première de ces localités. Outre la
demande de relocalisation, les campements autour de la mine ont adressé
un certain nombre de doléances à la mine. Du fait de leur statut
de populations directement impactées par les activités de la mine
ou sa proximité, ces habitants de campements estiment être en
droit de recevoir de la part de la mine des investissements. Leurs
doléances portent sur l'amélioration des conditions de vie et des
indemnisations. Concernant l'amélioration de leurs conditions de vie,
les populations de ces campements demandent que le dispensaire construit
à Bonikro soit équipé de sorte qu'elles ne soient plus
obligées de se rendre en ville pour les soins de première
nécessité. Elles demandent également que la mine
réalise pour elles des projets de développement social.
Les populations des campements déplacés
demandent aussi que la mine leur paie des indemnités car elles ont
été déplacées sans mesure d'accompagnement. Elles
estiment que la compagnie minière a profité de leur ignorance de
l'époque et elles demandent réparation de ce fait.
5.3.4 Les doléances de l'administration publique
locale
La mairie de Hiré revendique son droit de
première autorité décentralisée. De ce fait, elle
estime que les autorités de la mine l'ont outrepassé en demandant
directement aux communautés leur besoin sans passer par elle. Toutefois,
la mairie a sollicité le soutien de la compagnie minière
165
pour l'aider dans les actions de développement local.
De par son statut d'administration décentralisée, la mairie doit
mener des actions d'intérêt local, promouvoir l'initiative
privée, encourager les acteurs locaux à la prise de
responsabilité et faciliter la participation des populations. C'est dans
ce cadre que la mairie accompagne désormais la compagnie dans ses
actions de développement local. Les doléances de la mairie
à la compagnie minière portent sur des projets de
développement tels que l'équipement de l'hôpital ; la
transformation du collège en lycée ; le financement du budget de
la mairie ainsi que du matériel de bureau.
La préfecture de Divo et la sous-préfecture de
Hiré en tant qu'administration déconcentrée sont le relais
de l'État auprès de la compagnie minière. Dans ce
contexte, ces structures de l'administration accompagnent les responsables de
la compagnie minière dans leurs rapports avec les populations. Les
quelques doléances qu'elles ont adressées à la mine ont
porté sur des équipements en matériels de bureau (chaises,
tables, ordinateurs, etc.).
5.4. CONTRIBUTION DE LA COMPAGNIE MINIERE A LA
REALISATION D'INFRASTRUCTURES ET D'EQUIPEMENTS
Les tableaux 19, 20 et 21, ci-dessous retracent les
réalisations de la société minière sur l'ensemble
des localités impactées par ses activités sur la
période 2009-2010. On constate que les investissements à
Hiré sont plus importants que ceux d'Oumé. Cela s'explique par le
fait que la sous-préfecture de Hiré est plus impactée par
l'activité aurifère et que les infrastructures de la mine sont
sur son territoire. Les investissements de la société
minière s'organisent en trois points essentiels : la participation
à la vie communautaire, l'appui aux activités
génératrices de revenus et les infrastructures
sociocommunautaires. Les investissements les plus colossaux s'observent au
niveau des infrastructures communautaires et s'élèvent à
223 247 400 F CFA. A ce niveau, on observe que le village de Gogobro,
propriétaire coutumier des terres qui abritent la mine de Bonikro
concentre à lui seul 140 500 000 F CFA d'investissement. Soit un peu
plus de la moitié des investissements globaux réalisés
dans ce secteur.
166
Tableau 19 : investissements de LGL en participation
à la vie communautaire, entre 2009 et
2010
Zone
|
Localités
|
Nature de l'investissement
|
Montant FCFA)
|
Hiré
|
Bouakako/Gogobro/Douaville/ Kagbè/Zaroko/Hiré
village
|
12 bâches de 64m28m et 1200 chaises malaga
|
18 822 000
|
Gogobro
|
Appui matériel et financier aux obsèques du
patriarche
|
1 000 000
|
Communauté musulmane/Hiré
|
Don de sucre
|
200 000
|
Collège municipal
|
Don de 80 tables bancs
|
700 000
|
Hiré FC
|
Appui financier au club de football pour la saison
2009-2010
|
27 000 000
|
5 campements autour de la mine
|
Organisation d'un arbre de noël en décembre 2008+
autres petites activités
|
1 831 350
|
Jeunesse communale de Hiré
|
Don d'équipements sportifs (ballons,
poteaux de but)
|
269 000
|
Centre de santé urbain de Hiré
|
Don de médicaments
|
337 840
|
Total Hiré
|
50 160 190
|
Oumé
|
Gnanoufla/Gabia/Doka/Gotta Baoulé
|
7 bâches de 64 m2 et 1200 chaises malaga
|
10 979 500
|
Communauté musulmane
|
Don de sacs de sucre
|
100 000
|
Dougbafla
|
Don de médicaments de première
nécessité et don d'équipements sportif
|
2 800 000
|
Centre de production de la petite enfance
|
Don de jouets participation à leur arbre de noël
2008-2009
|
376 000
|
Hôpital général
|
Don de moustiquaires imprégnés + 4 000 000 offert
par LGL pour autres besoins de ces structures
|
6 300 000
|
Total Oumé
|
20 555 500
|
Hiré et
Oumé
|
15 villages
(Hiré-Oumé + campements)
|
Don (vivres) pour les enfants des villages en vue
l'organisation de la fête de Noel 2009
|
1 275 000
|
15 villages
(Hiré-Oumé + campements)
|
Etudes Marp Financées par la compagnie
pour l'identification des besoins des populations
|
45 000 000
|
Total Hiré et Oumé
|
46 275 000
|
TOTAL I
|
116 990 690
|
Source : NEWCREST, 2016
167
Tableau 20 : investissements de LGL en appui aux
activités génératrices de revenus
Région
|
Localités
|
Nature de l'appui
|
Cout (F CFA)
|
Hiré
|
Bonikro/Bandamakro/ Konankro/chantier konankro/Petit
Bouaké
|
1 broyeuse multifonctionnelle et
un abri + formation des bénéficiaires
|
27 777 500
|
Total II
|
27 777 500
|
Source : NEWCREST, 2016
Tableau 21 : investissements de LGL en infrastructures
socio communautaires
Région
|
Localités
|
Nature de l'appui
|
Coût (F CFA)
|
Hiré
|
Gogobro
|
Construction de Maternité,
maison de la sage-femme, foyer
des jeunes, 4 classes et 1 marché ouvert
|
138 000 000
|
Gogobro
|
Installation de l'automatisme
du château d'eau
|
2 500 000
|
Hiré ville
|
Construction de la grille de
protection du stade et des vestiaires (appui au Hiré
FC)
|
30 350 000
|
Hiré ville
|
Reprofilage voirie
|
7 000 000
|
Bonikro
|
Construction et équipement
d'une cantine scolaire à l'école primaire
|
9 120 000
|
Bandamakro/Konankro/ Chantier-konankro/Petit Bouaké
|
Entretien voie d'accès aux
campements (trois fois/an)
|
10 454 400
|
Petit Bouaké/Konankro- chantier
|
Construction de pompe
hydraulique villageoise
|
25 823 000
|
Total III
|
223 247 400
|
TOTAL GENERAL I et II et III
|
368 015 590
|
Source : NEWCREST, 2016
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces investissements
sont très faibles. Les populations les considèrent ainsi et
expriment leur mécontentement en ce qui concerne l'approche de la mine.
Elles font valoir qu'il s'agit d'une approche coloniale de "petits cadeaux
faits aux noirs incultes pour mieux les exploiter". Il en résulte
une crispation des rapports avec la mine. Tous les villageois sont d'accord
pour dire que l'or rapporte gros sans qu'elles en soient les
168
bénéficiaires locaux "quand même se
sont leurs terres qui le produit". Ces faibles retombés en
développement se conjuguent avec les impacts négatifs des
dépossessions foncières. Des rivalités existent entre les
différents villages à propos de la propriété
foncière coutumière des terres qui abritent l'exploitation
industrielle de l'or. Tous ces mécontentements ne rendent pas le climat
social paisible. Certains villages estiment que la mine leur doit beaucoup et
fait peu, d'autres s'opposent aux arguments des premiers. En somme le mode
opératoire par cadeau n'est satisfaisant pour personne et les
populations se sentent peu à peu de plus en plus abusées par la
société minière Au bout de trois ans, le gouvernement
prend la décision de proposer le cadre organique d'un plan de
Développement Local Minier.
5.5. LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT LOCAL SUR FONDS
MINIERS
Il est prescrit par l'article 125 du code minier la mise en
place par l'Administration pour chaque unité locale d'exploitation
minière, d'un comité de développement local. Ce
comité est chargé de la mise en oeuvre des projets de
développement économique et social pour les communautés
locales. Ce comité est l'organe par lequel une utilisation efficace des
fonds et des mesures d'assistance technique et de renforcement des
capacités peuvent être mise en oeuvre par le titulaire du permis
d'exploitation.
5.5.1 La création d'un Comité de
Développement minier de Hiré
L'arrêté interministériel
n°640/MIM/MEMIS du 22 décembre 2015 crée le Comité de
Développement Local Minier (CDLM) de la mine d'or de Hiré dans le
département de Divo et précise ses attributions, son organisation
et son fonctionnement conformément à l'article n°131 du
décret n°2014-397 du 25 juin 2014.
Le CDLM de Hiré a pour mission de gérer le plan
de développement local minier élaboré par la compagnie
minière NEWCREST en concertation avec les communautés riveraines
et les autorités administratives territoriales et locales. Ce plan est
destiné aux communautés des villages identifiés comme
« localités affectées » par l'activité
minière de la sous-préfecture de Hiré tel que conclue par
les différentes Études d'Impact Environnemental et Social. Il
couvre les domaines suivants :
- le développement d'infrastructures et
d'équipement de base ;
- le développement des services sociaux de base et du
cadre de vie ; - la promotion de l'emploi ;
- le développement de l'économie locale ;
169
- le développement du capital humain.
Les missions dévolues au CDLM de Hiré concernent
également la mise en oeuvre, le suivi de l'exécution des projets,
la gestion du fonds de développement local, l'exécution et le
suivi des dépenses.
Installé officiellement le 25 Janvier 2016 en
présence des autorités locales, le CDLM de Hiré est
dédié aux communautés des 16 localités
identifiées comme impactées (voir tableau 22).
Tableau 22 : les localités concernées par
le CDLM de Hiré
1. La commune de Hiré
|
9. Petit Bouaké
|
2. Hiré village
|
10. Bandamakro
|
3. Bouakako
|
11. Chantier-Konankro
|
4. Gogobro
|
12. Koutouklou-Konankro
|
5. Zaroko
|
13. Carrière
|
6. Kagbè
|
14. N'driyaokro
|
7. Douaville
|
15. N'guessankro
|
8. Bonikro
|
16. Yaokouassikro
|
Source : CDLM de Hiré, 2015
La zone d'influence du CDLM de Hiré va au-delà
de la sous-préfecture de Hiré comme le montre la figure 27. Il
est composé des représentants suivants : le préfet du
département de Divo, président ; le président du conseil
régional du LOH-DJIBOUA, vice-président ; le directeur
régional de l'industrie et des mines de DIVO ou son représentant,
secrétaire ; le sous-préfet d'Oumé ; le
député d'Oumé sous-préfecture ; le
député de Divo sous-préfecture ; le maire de Hiré ;
le chef de chaque village ou son représentant ; une représentante
des femmes de chaque village ; un représentant des jeunes de chaque
village ; un représentant de la compagnie minière exploitante.
Figure 27 : Carte de la zone d'influence du CDLM de
Hiré
Conception : YOBO, 2016
170
171
La composition du CDLM telle que constituée enregistre
des modifications par rapport au Comité de Développement Local
(CDL) précédemment constitué qui ne comprenait pas les
localités de la sous-préfecture de Oumé impactées
par l'activité minière à Hiré. Aux localités
existantes dans la version précédente s'ajoutent donc les
localités de Carrière, N'driyaokro, N'guessankro et Yaokouassikro
qui sont considérées comme impactées par la route
d'acheminent du minerai de la commune de Hiré à la mine de
Bonikro.
5.5.2 L'implication des mutuelles et associations dans la
gestion du développement local
Deux associations mènent des actions en faveur des
populations auprès de la société minière : la
Mutuelle pour le Développement de Hiré (MUDH) et la Cellule
Stratégique pour la Défense et la Protection des
Intérêts de Bouakako (CSDPIB). La succession de différends
entre la société minière et les populations a
changé l'image que celles-ci avaient de la mine.
Appréhendée au début de ses activités comme une
aubaine, une opportunité, la mine est désormais
considérée comme une mafia financière. Celle d'une
société capitaliste venue essentiellement pour amasser les
richesses et non comme un partenaire du développement local. Le
président de la CSDPIB l'exprime clairement quand il dit :
« Les sociétés minières, c'est
une sorte de mafia financière, vorace, qui dans les rapports avec les
novices n'a pas de pitié. Elles viennent faire miroiter des choses aux
populations et au moment où elles sont dans leur position attentive,
elles ont déjà fini et vous n'avez qu'à constater
».
Ainsi, voyant leurs parents subir le dictat de ces
sociétés minières, certains cadres originaires de ces
localités directement touchées par les activités
minières se sentent-ils interpellés et poussés à
intervenir en tant que "fils" de la communauté. Ils s'érigent
alors en éveilleurs de conscience soit à titre individuel soit en
créant un collectif.
5.5.2.1 Les revendications de la MUDH
La MUDH est une association des cadres pour mener des actions
en faveur du développement de Hiré. Née depuis 2010, les
actions de la mutuelle ont généralement été dans ce
sens. Cependant, selon le président de la mutuelle, il serait
inconcevable que les cadres restent silencieux face aux injustices faites par
la société minière aux populations. C'est dans ce contexte
que la MUDH a commencé à intervenir et à mener des actions
à l'encontre de la mine. Aussi la MUDH estime-t-elle que les populations
qui jouissent des droits fonciers coutumiers
172
et celles qui vivent sur les terres où l'exploitation
minière se déroule, sont exclues du partage des
bénéfices de la répartition ou la redistribution juste et
équitable des retombées de cette exploitation minière.
Ainsi, la MUDH s'est depuis 2015, engagée dans la lutte pour
préparer l'avenir des populations locales après l'exploitation
minière. Elle envoie des courriers de protestations à la
société et accompagne les populations dans leurs actions sur le
terrain.
5.5.2.2 La reconnaissance par la société
minière des représentants des communautés
villageoises
La MUDH et la CSDPIB apparaissent ainsi reconnues comme des
représentants influents des communautés villageoises. La carte
dénommée "Carte d'identification des chefs de village et
autres personnes influentes dans le Watta" fait partie de
la documentation fournit par le cabinet d'expertise KKB-GIS SD en
décembre 2014 (Figure 28). On y voit représenté la MUDH et
la CSDPIB et les ministres originaires de la région.
Cette reconnaissance se traduit par l'association de ces
groupements et personnalités à l'identification des besoins des
populations et à la mise en oeuvre des actions communautaires de la
compagnie minière. Cette association permet à la compagnie
minière d'avoir en face des personnes ressources capables de prendre des
décisions et de servir d'interlocuteurs avisés auprès des
populations.
Les différents villages de la sous-préfecture et
particulièrement les villages propriétaires terriens sont
représentés sur cette carte. Pour le village de Gogobro, en plus
du chef du village YAO Kodjo Wréga Guillaume, on trouve le
président de la MUDH, le Dr DAGO, puis le ministre Paul Yao N'DRE. Pour
Bouakako, village hôte de la mine de Hiré, on trouve en plus du
chef N'GUESSAN Koffi Emmanuel, le ministre Joseph DJABLE et GNAMINI
Jérémie, président du CSDPIB.
173
Figure 28: carte d'identification des chefs de village et
autres personnes influentes dans le watta
Source : NEWCREST, 2017
174
5.6. LE ROLE DES AUTORITES DECENTRALISEES DE LA
SOUS-PREFECTURE DE HIRE
L'administration décentralisée est
assurée dans le cadre des collectivités territoriales que sont
les régions et les communes.
5.6.1. Le Conseil Régional de Divo
Le conseil régional a été institué
par l'article 36 de l'ordonnance n°2011-262 du 28 septembre 2011
d'orientation sur l'organisation générale de l'administration
territoriale de l'État par la région et la commune. C'est une
collectivité territoriale ou une entité administrative
dotée de la personnalité morale et de l'autonomie
financière. Il a pour mission, dans la limite des compétences qui
lui sont expressément dévolues, d'organiser la vie collective et
la participation des populations à la gestion des affaires locales, de
promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le
monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs
et l'environnement.
Le conseil régional du Lôh-djiboua couvre toute
la région de Lôh-djiboua composée des départements
de Divo, Guitry et Lakota et couvre les communes de Hiré et Didoko. Il
est administré par le président du conseil régional,
assisté par 5 vice-présidents. Il a pour mission d'organiser et
réaliser le développement de la région qu'il couvre. Le
conseil régional du Lôh-djiboua dont le siège est à
Divo, chef-lieu de région s'étend sur une superficie de 10 650
km2 avec une population de 729 169 habitants.
5.6.2. Le conseil municipal de Hiré
La commune de Hiré qui s'étend sur une
superficie de 1854 ha, compte au RGPH 2014 une population de 31 960 habitants.
Elle est administrée par un conseil municipal, à la tête se
trouve le maire qui en est l'administrateur principal. Le maire est aidé
dans ses tâches par des adjoints. Le conseil municipal émane de la
population communale. Il est élu pour un mandat de cinq ans. C'est une
structure technique de gestion communautaire décentralisée de
l'Etat qui finance la réalisation de certaines infrastructures sociales
et économiques (centre de santé, marché, foyer de jeunes,
voirie, etc.) dans la commune de Hiré.
5.6.3 La compagnie minière installée
à Hiré
Depuis 2010, NEWCREST est la compagnie minière qui
exploite les gisements aurifères de la sous-préfecture de
Hiré. Newcrest Mining Limited (NEWCREST), société
d'origine
175
australienne est l'une des plus grandes sociétés
minières d'or dans le monde en termes de capitalisation, avec environ 10
000 employés et sous-traitants. Son activité primaire est la
production de l'or avec le cuivre comme produit secondaire. De façon
concise la stratégie de NEWCREST consiste à développer des
opérations de grandes tailles et de longue vie avec des techniques
d'extractions d'or moins coûteuses. En se basant sur cette
stratégie NEWCREST continue à étendre son portefeuille
d'opportunité dans l'or dans le but de les convertir en mines
opérationnelles. Les mines de NEWCREST sont situées en Australie,
en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Indonésie et en Côte
d'Ivoire dans la région de Hiré.
Les activités de NEWCREST en Côte d'Ivoire sont
axées autour de trois points que sont :
- l'exploration qui représente l'étape la plus
importante. Elle consiste en la recherche et la découverte de substance
utile en quantité suffisante et économiquement exploitable avec
profit pour la compagnie minière ;
- l'exploitation qui consiste à l'extraction du minerai
du sous-sol en utilisant des excavatrices et des camions bennes pour le
transport du minerai. Cette opération est précédée
du dynamitage des roches, lorsque l'on atteint les roches les plus dures ;
- le traitement du minerai qui consiste à concasser les
roches pour ensuite récupérer l'or à l'aide de la
technique de lixiviation en cuves, qui nécessite l'usage du cyanure et
du charbon actif pour capter l'or.
5.6.4. La création d'un fonds de
développement local minier
Pour faire opérer ce comité minier, un fonds de
développement lui a été affecté. Les ressources du
CDLM de la mine d'or de Hiré proviennent du « Fonds de
Développement Local » constitué par la société
conformément à l'article 129 du décret n°2014-397 du
25 Juin 2014. Ce fonds est alimenté, chaque année, par un
prélèvement de 0,5% sur le chiffre d'affaires de la
société d'exploitation NEWCREST. Ces ressources doivent
être logées dans un compte ouvert au nom du CDLM de la mine d'or
de Hiré dans les livres d'un établissement bancaire en Côte
d'Ivoire. Ce compte est alimenté par la société
minière par virement bancaire à la fin du mois suivant chaque
trimestre.
Malgré la disponibilité de neuf cent
quatre-vingt-quatre million sept cent cinquante-neuf mille cent quatre francs
(984 759 104 FCFA), cumul des fonds (2015-2017), il faut noter que le CDLM de
Hiré n'avait pas commencé la mise en oeuvre des projets avant la
deuxième moitié de 2018 en dépit de la rencontre du 20
avril 2018 portant adoption du projet de budget
176
prévisionnel de l'exercice 2018. Désormais
aplani, ce retard s'explique par des divergences de vue entre les potentiels
bénéficiaires dans la mise en place du bureau exécutif.
Des appels d'offre sont en cours d'élaboration pour l'exécution
des projets retenus dans l'ensemble des 16 localités impactées
dont la ville de Hiré.
Tableau 23 : récapitulatif des investissements
sociaux majeurs réalisés par l'entreprise
minière
NEWCREST
Unité : F CFA
|
Années
|
Total
|
2015
|
2016
|
2017
|
Contribution de la mine au CDLM
|
148.534.778
|
334.393.664
|
501.830.662
|
984.759.104
|
Source : NEWCREST, 2018
5.6.5 La mise en place d'un document de Plan de
Développement local
La compagnie minière embarrassée par ses propres
tâtonnements et ceux des populations a décidé de prendre
les devants des choses et de produire une action rationnelle afin d'organiser
ses actions en faveur du développement de la sous-préfecture de
Hiré. Ainsi, l'entreprise minière NEWCREST en partenariat avec le
PNUD, a de concert avec les populations locales, décidé
d'élaborer un plan de développement local (PDL).
L'élaboration du PDL de Hiré s'est inscrite dans une approche
participative fondée sur des principes directeurs du diagnostic
participatif et de l'approche de planification et de gestion axée sur
des résultats. Elle a vu la participation des acteurs institutionnels
comme les autorités administratives, les élus locaux (le maire,
les conseillers municipaux, les services techniques de l'agriculture, des
mines, de l'ANADER, les ONG locales, etc.) ; puis celle de la population
locale.
Ce plan de développement local a été
synthétisé autour de trois axes d'interventions que sont :
- axe1 : développement des infrastructures sociales de
base et du cadre de vie ;
- axe2 : développement de l'économie locale et;
- axe3 : développement du capital humain incluant le
genre, le VIH/SIDA, les droits de l'homme.
Le coût total de la mise en oeuvre du PDL sur les trois
années est estimé à 2 521 587 000 F CFA. Ce montant couvre
aussi bien la mise en oeuvre des différents axes d'intervention que les
charges liées à la coordination générale de ses
actions. Le PDL élaboré et mis en oeuvre par
177
NEWCREST selon le programme triennal 2012-2015 résulte
de la seule initiative de la compagnie minière. Cette initiative est
formalisée par le code minier de 2014 en son article 124.
Un dispositif institutionnel a été mis sur pied
pour assurer la mise en oeuvre du PDL. Il comprend deux comités : le
comité de pilotage qui est l'instance de décision et le
comité de développement local qui est chargé de la
coordination et du suivi de la mise en oeuvre des actions de
développement sur le terrain. D'abord prévu pour être un
programme triennal (20122015), le PDL a été formalisé dans
le code minier de 2014.
5.7. LA COOPERATION NEWCREST PNUD POUR LE PLAN
STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT ET LE PDL DE HIRE DE 2012 A 2015
Le milieu local manque d'organes véritables de
coordination du développement local. La nouvelle institution du CDLM en
2012 étant loin d'être opérationnelle. Toutefois, devant
l'urgence de faire face de manière rationnelle aux demandes des
populations, la compagnie a pris les devants en sollicitant le Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD) pour lui produire deux outils
importants que sont : le Plan Stratégique de Développement Local
(PSDL) et le PDL
Le PDL pour la période 2012-2015 comprend 91 projets
pour un montant de 2,5 milliards de FCFA. Seulement 16 projets ont
été jugés prioritaires et 11 d'entre eux sont en
réalisation pour un montant de 1 854.206 USD (834392.7 F CFA). Le
tableau ci-dessous présente l'ensemble des projets prioritaires retenus
dans le cadre du CDLM de Hiré pour la période 2013-2014. Ces
projets d'un coût total de 455 820 303 F CFA portent sur des
activités en faveur des différents groupes cibles (jeunes,
femmes, élèves) d'une part et au bénéfice de
l'ensemble de la population d'autre part. Ils portent essentiellement sur des
activités agricoles (culture et élevage) et sur des
équipements éducatifs et sanitaires dans la
sous-préfecture.
178
Tableau 24 : récapitulatif des projets
prioritaires réalisés du partenariat NEWCREST-PNUD
N°
|
Projet/action
|
Année
|
Coût (F
CFA)
|
Bénéficiaires directs
|
Résultats obtenus
|
1
|
Ferme porcine (1 porc) pour les jeunes de Hiré village
|
2013
|
33.125.000
|
140 jeunes
des 6 villages Watta
|
Maitrise des
techniques d'élevage
|
2
|
Ferme porcine (1 porc) pour les jeunes de Kagbè
|
2013
|
33.125.001
|
Maitrise des
techniques d'élevage
|
3
|
Ferme avicole (2000 poules
pondeuses) pour les jeunes de Douaville
|
2013
|
18.876.800
|
Maitrise des
techniques d'élevage
|
4
|
Ferme avicole (2000 poules
pondeuses) pour les jeunes de Bouakako
|
2013
|
18.876.800
|
Maitrise des
techniques d'élevage
|
5
|
Ferme avicole (2000 poules
pondeuses) pour les jeunes de Zaroko
|
2014
|
18.876.800
|
Maitrise des
techniques d'élevage
|
6
|
Ferme avicole (2000 poules
pondeuses) pour les jeunes de Gogobro
|
2013
|
18.876.800
|
Maitrise des
techniques d'élevage
|
7
|
Création de 50 ha de plantation d'hévéa pour
50 jeunes de Hiré
|
2014
|
10.000.000
|
50 jeunes de Hiré
|
38 jeunes installés
|
8
|
Mise en place de 3 ha de pépinière
d'hévéa pour 45 jeunes
|
2014
|
9.000.000
|
45 jeunes de Hiré
|
15 jeunes de Kagbè installés
|
9
|
Aménagement de bas-fond pour les
populations de Bandamakro et Bonikro
|
2015
|
25.000.000
|
Bandamakro et Bonikro
|
Moyen de
subsistances crées
|
10
|
Micro-crédit pour 54 personnes de Hiré
|
2015
|
15.000.000
|
54 personnes
|
54 emplois crées
|
11
|
Insertion socioéconomique des
femmes ex-orpailleurs de Hiré
|
2015
|
26.892.000
|
97 femmes
|
97 ex-orpailleurs
installés
|
12
|
Centre de santé pour la population de la
sous-préfecture de Hiré
|
2015
|
53.873.718
|
sous-
préfecture
|
Centre de santé
construit
|
13
|
Réhabilitation et équipement de
l'IFEF pour 65 apprenants de Hiré
|
2015
|
35.500.000
|
65
apprenants
|
IFEF réhabilité et
équipé
|
14
|
Construction d'un bâtiment de trois classes pour le
lycée Municipal
|
2014
|
31.894.885
|
élèves
|
Collège érigé en lycée
|
15
|
Radio communautaire pour la sous- préfecture de
Hiré
|
2014
|
31.830.000
|
sous-
préfecture
|
6 emplois créés
|
16
|
Plantation de 5000 arbres d'ombrage dans la
sous-préfecture
|
2015
|
5.600.000
|
populations
|
Plants distribués et
plantés
|
17
|
Appui à la réparation de la benne de ramassage
d'ordure
|
2015
|
825.000
|
mairie
|
Dispositif de la mairie amélioré
|
18
|
Collecte des ordures ménagères pour la commune
de Hiré
|
2014
|
68.647.500
|
populations
|
31 emplois
temporaires créés
|
Source : NEWCREST, 2017
179
5.7.1 Les réalisations de NEWCREST sur la base du
PDL
Les projets exécutés dans le cadre du PDL sur la
période 2013-2015 sont récapitulés dans le tableau
ci-après :
Tableau 25 : récapitulatif des projets
prioritaires exécutés sur la période 2012-2015
Types de projets
|
Natures des activités
|
Infrastructures
|
Construction d'un bâtiment pour les classes de
première du Lycée municipal
|
Construction d'un Centre de Santé urbain
|
Projet d'équipement de l'IFEF de Hiré
|
Environnement
|
Lutte contre l'orpaillage, les feux de brousse et les
dégâts des animaux
|
Plantation d'arbres d'ombrage dans les
villages délocalisés
|
Assainissement de la ville de Hiré
|
Informatique et communication
|
Installation d'une radio communale
|
Source : NEWCREST, 2017
Ces projets portent sur les trois axes d'actions retenus dans
le cadre du PDL. Les projets d'infrastructures socio-éducatives et de
formation concernent :
- la construction d'un bâtiment de 3 classes du
lycée municipal de Hiré ;
- la réhabilitation et l'équipement de
l'Institution de Formation et d'Éducation Féminine (IFEF) de
Hiré et ;
- le projet de construction et d'équipement d'un centre
de formation professionnelle à Hiré.
La construction d'un bâtiment de 3 classes du
lycée municipal de Hiré, augmentant ainsi la capacité
d'accueil à 180 élèves supplémentaires. En plus de
la construction du bâtiment de 3 salles de classes, le laboratoire de
sciences a été réhabilité (ce qui facilite les
travaux pratiques pour environ 455 élèves), et le Comité
de gestion de l'établissement a bénéficié d'un
renforcement de ses capacités de gestion et d'entretien du patrimoine de
l'établissement.
La réhabilitation et l'équipement de
l'Institution de Formation et d'Éducation Féminine (IFEF) de
Hiré. Les travaux de construction étaient certes très
avancés mais ils étaient encore loin
180
d'être achevés. A terme, ce projet contribuera
à accroitre la capacité d'accueil des auditrices et à
améliorer les conditions matérielles de leur formation. Selon le
chef du chantier, la livraison du bâtiment était prévue
pour la fin de l'année 2016.
Le projet de construction et d'équipement d'un centre
de formation professionnelle à Hiré n'était qu'au stade de
l'évaluation du coût estimé à 330 millions. Jusqu'en
2016, aucune décision de construction du centre n'avait
été prise de façon définitive.
Concernant la question environnementale, deux projets
"à forte composante environnementale" avaient été
retenus au titre des projets prioritaires. Il s'agit : du projet de protection
de l'environnement par la plantation de 5 000 arbres d'ombrage dans les
villages délocalisés autour de la Mine et du projet de gestion
des ordures ménagères de la ville de Hiré.
5.7.1.1. Le projet de protection de l'environnement par
la plantation de 5 000 arbres d'ombrage dans les villages
délocalisés autour de la Mine.
Bien que les plants aient été livrés
tardivement, les arbres ont été plantés dans les sites
indiqués et selon le plan convenu avec la mairie. Cependant, faute
d'entretien, plusieurs arbres plantés n'ont pas survécu aux
intempéries et n'ont pas été remplacés.
Passé au CDL, ce projet doit être repris et renforcé en
raison du rôle important qu'il peut jouer dans la qualité de vie
des populations dans la sous-préfecture.
5.7.1.2. Le projet de gestion des ordures
ménagères de la ville de Hiré.
Ce projet est avec le centre de santé urbain l'un des
projets qui devraient impacter positivement la qualité de vie des
populations de la ville de Hiré en dépit des menaces
environnementales que fait peser l'exploitation minière sur la ville. Ce
projet, au-delà de la sensibilisation s'appuie sur quatre
activités techniques, à savoir : le nettoyage
général de la ville et le curage des caniveaux ; la construction
et l'exploitation de centres de pré-collecte des ordures ; la
construction de centre de groupage des ordures et la construction d'une
décharge publique pour l'enfouissement et le traitement des ordures.
Pour la réalisation de ce projet d'assainissement de la
ville, un accord a été conclu entre NEWCREST et la Mairie de
Hiré pour la collecte régulière des ordures. A cet effet,
les services techniques de la Mairie ont été dotés d'un
tracteur multifonction et d'une brigade de salubrité de 30 jeunes (dont
12 filles) a été installée en octobre 2013. Ce dispositif
a permis de porter la capacité d'enlèvement d'ordures de 4
à plus de 10 tonnes par jour et de curer plus de 12 km de caniveaux.
Après deux années de fonctionnement satisfaisant du dispositif
d'enlèvement des
181
ordures ménagères qui a permis de donner une
fière allure à la ville, la gestion du système a
été transférée à la Mairie. Cependant,
depuis la fin du partenariat avec NEWCREST, les difficultés s'accumulent
dans le système de collecte, essentiellement du fait de
fréquentes pannes enregistrées sur le tracteur pour causes
d'utilisations inappropriées et de manque de moyens financiers pour
payer les primes d'intéressement des équipes engagées dans
la collecte d'ordures.
Du point de vue de l'informatique et de la communication, le
projet retenu dans le cadre du PDL était la mise en place d'une radio
communale.
A l'instar des villes et communes de Côte d'Ivoire, la
ville de Hiré s'est vue dotée, depuis le 25 avril 2014, d'une
radio communale dite radio WATTA FM, émettant sur 95.8Mhz. La radio
s'autofinance grâce aux ressources collectées pour les annonces,
reportages et autres partenariats conclus pour des actions de
sensibilisation. A la fin des actions de l'exercice 2014, les organes
statutaires de la radio ont été mis en place. Il s'agit du
conseil d'administration et de la direction exécutive permettant
d'assurer une meilleure gestion de la Radio.
5.7.2. Les réalisations pilotées par le
CDLM
Depuis sa mise en place en Janvier 2016, le CDLM de
Hiré a permis la réalisation d'un certain nombre de projets. Le
CDLM a permis d'achever les projets du PDL en cours de réalisation lors
de son installation. Il a en outre permis au niveau des infrastructures
routières la fermeture des nids de poule sur la route nationale dont le
bitumage est très dégradé. Dans la même année
2017, le CDLM a permis le reprofilage de 17 km de route. Pour 2017, le tableau
25 récapitule les actions socio-économiques
réalisées par le CDLM entre 2016 et 2017 et le tableau 26 fait
l'inventaire de tous les projets réalisés.
182
Tableau 26 : actions socio-économiques
réalisées par le CDLM 2016 - 2017
Actions socio-économiques
|
Bénéficiaires
|
Montant en F CFA
|
Appui aux associations
|
Femmes et IFEF
|
1
|
000
|
000
|
Appui à l'insertion des orpailleurs
vulnérables
|
Mairie
|
26
|
003
|
600
|
Appui aux obsèques du défunt maire
|
Mairie
|
1
|
000
|
000
|
Appui à l'organisation des
compétitions sportives
|
Mairie
|
1
|
990
|
000
|
dons de matériels de salubrités
|
Mairie
|
4
|
353
|
000
|
Embauche de Jeunes
|
Jeunesse communale
|
1
|
000
|
000
|
Don d'un ordinateur de bureau
|
Jeunesse communale
|
22
|
000
|
000
|
Appui aux activités pour la
promotion de la cohésion sociale
|
les différentes communautés de la ville
|
38
|
846
|
600
|
Source : NEWCREST, 2016
Le tableau ci-dessus présente les actions
socio-économiques du CDLM de Hiré entre 2016 et 2017. Ces actions
d'un montant total de 96 193 200 F CFA, portent sur des actions en faveur des
différentes couches de la société (femmes, jeunes, etc.).
Ces actions visent majoritairement à favoriser l'autonomisation
économique des populations dans la quête d'un mieux-être de
celles-ci.
Le tableau ci-dessous est quant à lui un
récapitulatif des projets réalisés en 2017 par le CDLM de
Hiré. Ce sont 711 557 240 F CFA qui ont été investis dans
différentes rubriques en faveur des différentes
communautés de la sous-préfecture de Hiré. Les montants
les plus importants ont été investis à Hiré ville
371 833 737 F CFA, à Gogobro 90 280 425 F CFA et à Bouakako 87
530 591 F CFA.
183
Tableau 27 : inventaire des projets
réalisés en 2017 par le CDLM de HIRE
N°
|
Rubrique
|
Activités/Actions de la mine
|
Montant
|
1
|
Financement d'activités socio- culturelles
|
Contribution à la journée d'excellence au
sous-préfet d'Oumé
|
200.000
|
2
|
Organisation de l'arbre de Noel 2017 au profit de 1200
élèves - EPP Hiré stade
|
2.610.000
|
3
|
Contribution aux activités socio-culturelles de fin
d'années des 5 campements riverains
|
1.000.000
|
4
|
Contribution à la finale du tournoi de la cohésion
sociale dans les 5 campements riverains
|
200.000
|
5
|
Contribution à l'organisation des activités
socio-
|
500.000
|
6
|
Contribution à l'organisation de la fête
nationale de l'indépendance (Hiré, Divo et Oumé
|
1.500.000
|
7
|
Appui à la mairie de Hiré pour l'organisation de
l'arbre de Noel des enfants de Hiré
|
500.000
|
8
|
Appui à la Radio Téné pour l'organisation de
l'arbre de noël des enfants handicapés (centre social
d'Oumé)
|
500.000
|
9
|
Organisation du tournoi de football pour la cohésion
sociale à Hiré
|
3.563.000
|
Sous total en CFA
|
10.573.300
|
1
|
donation communautaire
|
Don d'ordinateurs portables aux jeunes promoteurs à
l'inspection primaire de Hiré
|
2.150.000
|
2
|
Don de pneus à la police nationale de Hiré
|
1.008.831
|
3
|
Remise de 4 véhicules 4x4 à la gendarmerie et
à la police nationale de Hiré et Oumé
|
66.615.125
|
4
|
Don de 150 chaises à la jeunesse communale de
Hiré
|
1.800.000
|
Sous total en CFA
|
71.573.956
|
1
|
Projets du protocole avec Gogobro
|
Projet de l'eau à Gogobro phase 1, réhabilitation
du forage et des installations
|
41.122.000
|
2
|
Réhabilitation de l'EPP Gogobro (04 bâtiments, 01
cantine et 01 bloc de toilette)
|
39.594.025
|
3
|
Livraison 200 chaises à Gogobro
|
2.520.000
|
4
|
Fourniture d'une machine broyeuse de manioc, 1 bâche et un
abri pour broyeuse
|
7.044.400
|
Sous total en CFA
|
90.280.425
|
1
|
Projets du protocole avec Bouakako
|
Construction de trois logements pour enseignants à
Bouakako
|
39.779.300
|
2
|
Réhabilitation d'un bâtiment de trois classes
à l'EPP Bouakako
|
13.959.046
|
3
|
Ferme porcine à Bouakako
|
33.792.245
|
Sous total en CFA
|
87.530.591
|
1
|
Projets réalisés à Hiré
ville
|
Extension du réseau électrique dans le quartier
Gnakankro à Hiré
|
14.659.750
|
2
|
Renforcement de la production d'eau à Hiré (phase
1)
|
192.885.287
|
3
|
Réalisation des travaux complémentaires au centre
de santé de Hiré
|
30.690.009
|
4
|
Réhabilitation du lycée Municipal de Hiré
|
11.821.939
|
5
|
Etude de faisabilité du programme de formation pour les
jeunes de Hiré
|
22.125.000
|
6
|
ofilage de voies communautaires
|
78.451.271
|
7
|
Projet de ferme porcine pour huit jeunes de Hiré
|
21.200.481
|
Sous total en CFA
|
371.833.737
|
1
|
Autres projets et appui communautaire
|
Réhabilitation de l'EPP N'guessankankro
|
20.889.540
|
2
|
projet pilote de production de riz dans le bas-fond de Bonikro et
Bandamakro
|
11.503.491
|
3
|
Appui pour l'installation d'Akaffou Gédéon pour le
commerce de poissons congelés
|
8.975.000
|
4
|
Projet de cultures maraichères au profit de 30 femmes
à Dougbafla Est
|
38.397.200
|
Sous total en CFA
|
79.765.231
|
TOTAL GENERAL (en CFA)
|
711.557.240
|
184
5.8. LES OPPORTUNITES D'EMPLOI OFFERTES PAR LA COMPAGNIE
MINIERE
Les emplois offerts par la compagnie minière sont
majoritairement des emplois qualifiés qui requièrent des profils
précis dans les emplois industriels et techniques que la plupart des
demandeurs locaux d'emplois n'ont pas. Les recrutements pour ces emplois se
font par appel d'offre national ou international. Les emplois non
qualifiés sont offerts en contrat de un à six mois. La contrainte
qui existe pour la compagnie minière d'employer prioritairement les
populations locales est traduite par les communautés de Hiré
comme une obligation d'employer des ressortissants de Hiré. Cependant,
selon les autorités de la mine, cette appellation de "population
locale" correspond l'ensemble des ivoiriens.
Le nombre de jeunes locaux employés à la mine
est insignifiant comparé au nombre de demandes qu'ils lui ont
adressées. Ce qui explique que les jeunes de Hiré font de la
question de l'emploi dans les mines locales leurs revendications prioritaires.
Pour remédier au problème de qualification, les jeunes souhaitent
que les formations proposées par la compagnie minière portent sur
les métiers spécifiques de la mine afin que les
opportunités d'emplois dans les activités minières de
"chez eux" leur soient profitables en priorité. Leur
focalisation sur ce fait est motivée par leur perception du potentiel
minier ivoirien en général et sur les perspectives de son
développement en Côte d'Ivoire et dans le Löh-Djiboua. En
effet, les jeunes de Hiré disent avec assurance qu'au cours des
prochaines décennies, l'avenir de la Côte d'Ivoire ne reposera pas
seulement sur l'agriculture mais également sur l'exploitation
minière. L'on murmure avec insistance que toute la région de
Hiré est riche de plusieurs gisements aurifères, aussi bien dans
le périmètre de recherche concédé à NEWCREST
qu'en dehors du périmètre, comme c'est le cas avec l'exploitation
de la mine d'or d'Agbaou par Andeavour, dans la sous-préfecture de
Didoko.
La présence de la compagnie minière dans la
sous-préfecture de Hiré est une opportunité pour la
localité car même si elle ne parvient pas à employer
massivement des personnes issues du local, elle parvient tout de même
à employer quelques jeunes locaux. Ces emplois offerts par la mine
permettent aux bénéficiaires d'avoir une autonomie
financière et de pouvoir subvenir à leurs besoins et à
ceux de leurs familles. Aussi de par sa présence, la compagnie
minière investie-t-elle dans les actions de développement en
faveur des communautés locales.
185
5.8.1. Les emplois à la compagnie
minière
L'installation de la compagnie minière contrairement
aux attentes des populations et aux annonces des autorités
administratives n'a pas été un réel facteur de
création d'emplois directs à la mine. Les arguments
avancés sont que les emplois qualifiés dans le secteur minier,
comme dans toute autre activité à grande échelle, sont
pourvus par appel à candidature à l'échelle nationale ou
même internationale. Les populations locales ayant un profil qui ne
correspond pas à celui demandé, ne parviennent donc que
très rarement à y avoir accès. A cet effet, dans l'optique
d'assurer une transparence dans la création d'emplois locaux dit emploi
«local-local», NEWCREST met en place en 2016, un comité local
d'emploi en vue d'établir une transparence dans la question de l'emploi
des jeunes. Dans le souci de créer un cadre participatif et inclusif, le
comité est composé des parties prenantes du secteur minier que
sont : les riverains, les élus locaux, les ONG, les services
d'État et l'opérateur minier. Ce mécanisme s'applique
à NEWCREST et à ses sous-traitants (pour l'ensemble des travaux
d'exploitation et exploration) aussi bien pour les embauches de main d'oeuvre
qualifiée et non qualifiée que pour les journaliers
communément appelés «casuals».
Ces emplois sont offerts suivant les catégories
ci-après :
- emploi permanent ;
- contrat à durée déterminée (de 3
à 24 mois maximum) pour un projet particulier ; - emploi temporaire
(durée maximale d'emploi 3 mois);
- stage de perfectionnement.
Pour faciliter leur accès équitable, les offres
d'emplois sont affichées sur les panneaux d'affichage dans les
différentes localités impactées par le projet minier. Les
différentes candidatures sont étudiées par le
sous-préfet et les chefs de village afin de vérifier leur
provenance ensuite, les dossiers suivent leur circuit normal à la mine
avant de revenir après validation aux mains du sous-préfet et des
responsables communautaires.
La mise en place d'une stratégie de l'information sur
l'emploi local a permis une transparence au niveau des recrutements
réalisés à la mine et de connaitre les ressortissants de
la localité qui postulent et qui sont recrutés à la mine.
Cependant, le nombre pléthorique des demandes et l'incapacité
pour la mine de toutes leur accorder une suite favorable a poussé
NEWCREST et le comité de rédaction du PDL à
réfléchir à d'autres possibilités
d'activités génératrices de revenus afin d'aider la
jeunesse de Hiré à se prendre en charge.
186
5.8.2 Les formations qualifiantes financées par la
compagnie minière
Dans le cadre du développement du capital humain, la
compagnie minière NEWCREST a financé des formations qualifiantes
en faveur des jeunes afin de leur permettre d'acquérir un savoir-faire
qui leur permettrait d'embrasser une profession. Pour ce faire, des
filières porteuses d'emplois ont été identifiées.
De ces filières, des métiers à fort taux
d'employabilité ont été sélectionnés par
ordre de priorité afin d'offrir de nouvelles opportunités
d'insertion aux jeunes (filles et garçons de 18 à 35 ans)
susceptibles de contribuer à améliorer durablement leurs
conditions de vie.
Les formations qualifiantes pour environ 1500 jeunes ont une
visée professionnelle plus immédiate et ne débouchent pas
sur un diplôme ou un titre. Elles permettent d'obtenir une attestation de
stage en fin de formation ou un « certificat d'aptitude » lié
au milieu professionnel. Il s'agit de lui faire acquérir les
compétences nécessaires à la pratique du métier par
l'utilisation des équipements techniques, des ressources
matérielles et des outils de communication. La compagnie minière
à travers ce programme de formation qualifiante offre aux jeunes de la
sous-préfecture de Hiré l'opportunité d'avoir un profil
professionnel afin d'être compétitif sur le marché de
l'emploi.
Les formations sont souvent de courte durée. Elles
excèdent rarement un an et sont suivies d'un stage. Les stages de fin de
formation sont sanctionnés d'une attestation de fin de formation ou d'un
« certificat d'aptitude ».
5.8.3 Les activités génératrices de
revenus financées par NEWCREST
La deuxième phase de solution proposée par
NEWCREST est celle des activités génératrices de revenus
(AGR). Cette option des AGR est une convention de partenariat NEWCREST-PNUD
dont la mise en oeuvre a débuté en 2011. La compagnie
minière ne pouvant satisfaire les attentes de la jeunesse de Hiré
en les employant tous, a opté pour cette solution afin de
répondre un tant soit peu aux attentes de la jeunesse locale. Les
projets d'activités génératrices de revenus sont toutefois
des réponses locales aux attentes des jeunes car hormis les projets
d'élevage, tous les autres résultent du Plan Stratégique
de Développement (PSD) et du Plan de développement local (PDL).
Ce sont des projets qui ont été identifiés par les
populations comme étant faciles à mettre en oeuvre pour une
jeunesse non qualifiée, d'autant plus que ce sont des activités
rurales. Ces projets ont également été identifiés
comme des activités très rentables et/ou bénéfiques
pour la communauté (voir tableau 28).
187
Les activités identifiées portent sur les
activités agricoles, d'élevage et de commerce qui sont des
activités auxquelles les populations sont habituées car faisant
partir de leur quotidien. Elles ont été identifiées comme
activités à financer car la maitrise de ces activités
amoindries les risques d'échecs. La réalisation de ces projets
permettrait également de satisfaire la demande locale en matière
de protéine animale et de relancer la production agricole. De
façon spécifique, ce sont :
- 4 fermes d'élevages avicoles (2000 poules pondeuses
chacune),
- 2 élevages de porcs charcutiers dotés de 12
truies et 1 verrat chacun, - 1 exploitation rizicole de 15 ha,
- 1 hectare de pépinière d'hévéa et
de 38 ha de plantation d'hévéa.
Tableau 28 : les activités
génératrices identifiées par les populations et le tandem
NEWCREST-
PNUD
Secteurs d'activités
|
Activités
|
Cultures non vivrières
|
Création de plantations villageoises
d'hévéa et de palmier à huile
|
Cultures vivrières
|
Exploitation de 17 ha de bas-fond en riziculture
irriguée
|
Élevages
|
Élevages de poules pondeuses
|
Élevages de porcs charcutiers
|
Commerce
|
Développement du petit commerce (vivriers, articles
manufacturés, etc.)
|
Source : NEWCREST, 2016
188
Ces projets ont été élaborés dans
le cadre du renforcement des capacités de productions agricoles des
jeunes en leur apportant un appui à l'accès aux marchés
pour une meilleure valorisation des produits agricoles, animaux et/ou
transformés. A termes, ces projets devaient constituer des
réponses locales fortes aux préoccupations des jeunes de la
sous-préfecture en matière d'emplois et d'autonomisation
économique de la jeunesse.
|