6.3.1. Intervention en nutrition communautaire au
Québec
- Pour les CLSC, organismes d'intervention en
nutrition et Réseau des banques alimentaires du
Québec
i. Améliorer l'accès aux services des
nutritionnistes communautaires (organismes communautaires et CLSC) en
réduisant les délais d'attente et en élargissant les
critères d'accès pour les personnes migrantes. Étant
donné que les résultats de l'étude montrent que les
nutritionnistes agissent comme principaux agents de promotion des saines
habitudes alimentaires auprès des communautés migrantes en
situation d'insécurité alimentaire, il paraît essentiel
d'améliorer l'accessibilité à leurs services pour les
personnes migrantes dont l'état de santé nécessite un
suivi nutritionnel;
ii. Offrir aux nutritionnistes du réseau de
santé communautaire plus de formations et d'ateliers visant à
accroître leur sensibilité culturelle et leurs compétences
culturelles afin
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de favoriser l'adoption d'approches moins paternalistes, moins
eurocentriques et plus adaptées aux réalités des
communautés ethnoculturelles. En outre, il pourrait être pertinent
d'intégrer ces formations dans le cursus universitaire afin de s'assurer
que l'ensemble des nutritionnistes formés au Québec
possèdent la sensibilité et les compétences culturelles
requises pour intervenir en contexte de diversité culturelle;
iii. Améliorer la communication entre les
différents services des CLSC et les organismes communautaires afin de
palier l'enjeu lié à la méconnaissance des immigrants
quant aux services offerts dans les CLSC et de leur aspect
multidisciplinaire;
- Pour le Ministère de la solidarité
sociale et de l'Action communautaire et le Ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation
i. Bonifier les subventions gouvernementales destinées
aux banques alimentaires et autres organismes de dépannage alimentaire
afin d'améliorer leur offre alimentaire. Une telle mesure permettrait
non seulement d'augmenter l'offre d'aliments ethniques ou culturels et
d'adapter les paniers de provisions à la diversité des cuisines
et aux restrictions religieuses, mais aussi de réduire la
présence d'aliments ultra-transformés dans les paniers de
provisions des banques alimentaires;
ii. Favoriser l'accès aux services de dépannage
alimentaire ou de banques alimentaires pour les immigrants en situation
irrégulière et les immigrants nouvellement arrivés au
Québec. Les preuves de revenus et d'adresse souvent exigées pour
accéder aux services de banques alimentaires limitent l'accès
pour ces catégories d'immigrants. Les organismes des autres villes
québécoises devraient s'inspirer des initiatives comme «
Montréal sans peur » mise en place par l'organisme Médecins
du Monde à Montréal pour améliorer l'accessibilité
aux banques alimentaires pour ce type d'immigrants.
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