2.2.3. Facteurs comportementaux
Le niveau d'activité physique et le niveau de
littératie alimentaire incluant les compétences et pratiques
alimentaires constituent selon plusieurs études certains des
déterminants comportementaux essentiels à une transition
nutritionnelle saine et au maintien d'une saine alimentation (Jessri & al.,
2015; Lane & Vatanparast, 2023; Girard & Sercia, 2014).
2.2.3.1. Niveau d'activité physique
L'étude de Sercia et al. (2018) a permis de mettre en
évidence le développement progressif d'une sédentarisation
chez un grand nombre d'immigrants durant les premières années de
résidence au Québec. Divers facteurs sont associés au
développement d'un mode de vie sédentaire chez les immigrants,
entre autres, les contraintes de temps, la participation à des loisirs
moins actifs, la perte des réseaux sociaux prémigratoires et la
saison hivernale (Deslandes & al., 2012; Sercia & al., 2018). Certaines
données soutiennent qu'environ 58% des nouveaux arrivants rapportent
avoir des loisirs généralement moins actifs depuis leur
arrivée au Québec et environ 70% rapportent également
être moins actifs durant l'hiver (Sercia & al., 2018). La
sédentarisation des nouveaux arrivants représente l'un des
changements dans les habitudes de vie ayant le plus d'impact sur la
santé et le bien-être des populations migrantes (Sercia & al.,
2018). Sercia et al. (2018) suggèrent en outre que cette
sédentarisation serait systématique et aurait une même
incidence indépendamment de l'âge, du statut
socio-économique, du pays de provenance et de l'année
d'arrivée. La baisse importante dans la fréquence
d'activité physique chez les nouveaux arrivants est davantage
observée pour des activités réalisées en groupe,
comme par exemple celles réalisées avec un réseau d'amis
ou de connaissances ou encore avec un groupe organisé (Sercia & al.,
2018). Les données de l'étude susmentionnée
suggèrent également qu'une baisse significative est davantage
observée au niveau des activités d'intensité
élevée que celles d'intensité modérée.
Par
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ailleurs, une légère hausse de la
fréquence d'activités physiques pratiquées seul, notamment
la marche et les tâches ménagères, est observée chez
les nouveaux arrivants peu de temps après leur installation dans la
province (Sercia & al., 2018). Sercia et al. (2018) soutiennent que la
fréquence de l'activité physique est liée à la
stratégie d'acculturation utilisée pour s'intégrer dans la
société québécoise (Sercia & al., 2018). Ainsi,
on observe une baisse plus importante de la fréquence d'activité
physique chez les immigrants en rétention culturelle que chez ceux qui
s'assimilent ou s'intègrent (Sercia & al., 2018). Ceci serait
dû au fait que des comportements postmigratoires sains en matière
d'activité physique et la participation à des activités
physiques en groupe font partie d'une intégration plus réussie et
harmonieuse (Sercia & al., 2018).
Des études suggèrent qu'un faible niveau
d'activité physique est associé à de mauvaises habitudes
alimentaires (Nardocci & al., 2019; Jessri & al., 2015; Karmali &
al., 2020). Des comportements sédentaires sont corrélés
à une consommation accrue des produits alimentaires hautement
énergétiques c'est-à-dire riches en sucre, en gras
saturés et en sodium chez les enfants et les adultes de 19 ans et plus
(Karmali & al., 2020; Jessri & al., 2015; Nardocci & al., 2019).
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