2.2.2.3. Barrières de la langue
Le français, la langue commune des
Québécois, constitue un véritable marqueur d'appartenance
à la société québécoise (Amireault, 2015).
Pour les immigrants du Québec, la maîtrise ou l'apprentissage du
français représente un facteur essentiel de l'intégration
linguistique, économique et culturelle (Amireault, 2015). En 2022, le
Québec a accueilli à travers ses différents programmes
d'immigration plus de 68 700 nouveaux immigrants (Institut de la statistique du
Québec, 2023). Des données antérieures soutiennent qu'une
proportion non négligeable de ces nouveaux arrivants rapportent ne pas
être en mesure de comprendre ou de s'exprimer en français
(Amireault, 2015). Pour ces immigrants ne maîtrisant pas le
français, le gouvernement du Québec offre gratuitement divers
services de francisation administrés par deux institutions
gouvernementales provinciales, soit le ministère québécois
de l'immigration et le ministère de l'éducation, de
l'enseignement supérieur et de la recherche (Amireault, 2015). Des
services de francisation sont également offerts gratuitement aux
immigrants francophones présentant certaines lacunes en français
et souhaitant améliorer leurs compétences dans cette langue tant
à l'oral qu'à l'écrit (Amireault, 2015). Ces services de
francisation représentent pour bon nombre de nouveaux immigrants un
moyen de choix pour accéder à la société
québécoise (Amireault, 2015).
Les immigrants ne maîtrisant pas le français
à leur arrivée au Québec font généralement
face à des barrières linguistiques qui sont associées
à d'importantes contraintes d'intégration sociale et
professionnelle (Béji & Pellerin, 2010). Ces barrières
linguistiques sont également associées de façon
significative à l'acculturation alimentaire et constituent un des
principaux moteurs de la transition nutritionnelle chez les immigrants en
entravant le maintien des pratiques alimentaires traditionnelles (Sanou &
al., 2014; Stone, 2017). En effet, les barrières de la langue peuvent
entraver l'accès à l'information nutritionnelle, ce qui pourrait
empêcher les nouveaux arrivants de comprendre les étiquettes
alimentaires et ainsi faire des choix alimentaires judicieux
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(Stone, 2017). La compréhension des étiquettes
alimentaires et donc de l'information nutritionnelle constitue à cet
effet un facteur essentiel à une transition nutritionnelle saine chez
les nouveaux arrivants (Stone, 2017). Les barrières linguistiques
peuvent en outre limiter l'offre et l'accès à des aliments sains
(Lepage, 2017).
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