7-2-2- La théorie des réseaux sociaux
La sociologie des réseaux s'est essentiellement
affirmée dans le monde anglo-saxon sous l'influence de trois
écoles. Notamment la sociométrie apparue dans les années
1930 sous l'influence du psychologue Moreno (1934) qui étudiait les
relations au sein des groupes. Ensuite sous l'influence de l'école de
Harvard dans les années 1950 avec White (1969) qui insistait sur la
cohésion des groupes et sur le rôle intégrateur joué
par les sous-groupes appelés cliques. Et enfin l'influence des
anthropologues de l'école de Manchester avec Barnes (1954) qui combinait
sociologie et sociométrie. Il fut le premier à introduire la
notion de « réseaux » en science sociale et le
définissait comme un ensemble de relation informelle entre individus
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(amitié, interconnaissances, parenté). Il fut
à cet effet considéré comme le précurseur de cette
théorie. La théorie des réseaux sociaux est une
théorie de moyenne portée qui a fait l'objet de nombreux
travaux.
Grannoveter (1973) va apporter des formalisations à
cette théorie. En effet, il introduit la notion de « liens
faibles » en insistant sur la force de ces liens pour saisir la
dynamique des actions individuelles ou l'organisation des communautés.
Il conçoit ainsi les interactions sociales en termes de noeuds et de
liens dans lesquels les noeuds sont habituellement les acteurs sociaux dans le
réseau, les liens quant à eux représentent les
interactions ou les relations entre ces noeuds. Par la suite, il montre comment
l'existence de plusieurs types de liens entre les noeuds peut former des
structures et renforcer le capital social des acteurs. En somme avec
Grannoveter, l'action individuelle est influencée par la structure des
réseaux, la densité des liens et le cloisonnement des liens entre
réseaux sociaux.
La théorie des réseaux va être
théorisé par Burt (1992) à la suite de Grannoveter, dans
l'optique d'établir une passerelle entre les réseaux complets et
les réseaux personnels. Il introduit ainsi le concept de « trou
structurel » en insistant sur la notion de « confiance ». Il
explique que la performance d'un groupe est supérieure quand celui-ci
est dense (forte coordination entre les membres du groupe) et lié
à de nombreux trous structuraux à l'extérieur du groupe.
Ainsi, l'individu est situé à l'intersection des trous
structuraux, c'est-à-dire de réseaux de contacts qui font
l'intermédiaire entre les différents réseaux, en
construisant des ponts entre des trous structuraux pour davantage
développer des opportunités d'affaires.
Dans le cadre du présent travail de recherche, la
théorie des réseaux sociaux a permis d'identifier l'influence des
AERC dans les activités entrepreneuriales des
bénéficiaires. De plus, sur la base des données de
terrains cette théorie a permis d'analyser la contribution du
système tontinier aux initiatives entrepreneuriales jeune.
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