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Le système tontinier dans le financement de l'entrepreneuriat pastoral jeune à  Yaoundé


par Jordan cedric MELI YIMDJI
Université de Yaoundé 1  - Master 2 2022
  

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7- CADRAGE THÉORIQUE

En science sociale tout comme en science de gestion, le chercheur ne choisit pas une théorie sur la base d'un simple hasard. Il est influencé par les courants de pensées dominants dans son domaine de recherche. Autrement dit, pour être pertinentes, les approches choisies doivent faire référence à ce qu'Avenier et Gavard-Perret (2008) appellent « des visions du monde partagée par une communauté scientifique ». En d'autres termes, il s'agit pour le chercheur d'identifier le paradigme dans lequel se réfèrent les choix théoriques et méthodologiques qu'il souhaite mobiliser pour expliquer son objet d'étude. Cette section présente le cadre épistémologique et théorique de notre recherche.

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7-1- Cadre épistémologique

Dans le cadre de cette recherche, nous avons fait recours au paradigme constructiviste qui est de plus en plus mobilisé dans les recherches en entrepreneuriat. Sur la base d'une analyse qualitative, il s'agissait pour nous de collecter auprès de notre population cible les perceptions, et les représentations socialement construites que ces derniers se font du système tontinier. Autrement dit il était question de se placer dans une logique de découverte afin d'identifier et d'apprécier le rapport qui existe entre le système tontinier et l'entrepreneuriat pastoral Jeune à Yaoundé. En effet, dans une épistémologie constructiviste, l'objectif n'est pas de présenter la réalité de manière iconique mais il est davantage question de comprendre comment les acteurs concernés interprètent la réalité. En somme, le paradigme constructiviste a permis de comprendre à terme la contribution du système tontinier dans la gestion des activités entrepreneuriales.

7-2- Cadre théorique

Le choix d'une théorie dépend du principe de pertinence et de motif stratégique. Selon Depelteau, (2000), la théorie choisie, modifiée ou construite doit être une construction intellectuelle servant à expliquer des phénomènes réels. Cette théorie doit pouvoir expliquer une partie de notre réalité et paraitre la meilleure ou la plus adéquate pour investiguer, expliquer et comprendre son objet d'étude. Dans le cadre de ce travail, trois théories ont été mobilisée, elles ont permis de comprendre, expliquer et interpréter le phénomène étudié à savoir le système tontinier. Il s'agit plus précisément de la théorie représentations sociales, la théorie des réseaux sociaux et la théorie du don/contre-don.

7-2-1- La théorie des représentations sociales

Le concept de représentations sociales apparait pour la première fois en sciences sociales dans les travaux du sociologue français Durkheim (1912) qui étudiait les mentalités archaïques, les mythes et les représentations religieuses et magiques des sociétés traditionnelles. Ce dernier faisait une distinction entre « représentations collectives » et « représentations individuelles ». Pour lui, la conscience individuelle n'existe qu'à travers la conscience collective.

À la suite de Durkheim, les représentations sociales vont être théorisées par les travaux du psychologue Moscovici (1961) à qui reviendra le mérite d'avoir élaboré cette théorie. En s'inspirant des travaux de Durkheim, il définissait les représentations sociales dans une approche constructiviste comme étant des formes de savoirs naïfs destinées à organiser les

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conduites et orienter les communications. Dans cette définition, il met en exergue trois dimensions des représentations sociales à savoir l'attitude, l'information et le champ de représentations. Obéissant à des processus de mutations et d'évolution dans le cadre des interactions sociales quotidiennes qui se situe au niveau de la société et des groupes sociaux. Pour Moscovici, la perception de la réalité sociale dépend ainsi donc des interprétations que les membres de la société en font.

Les représentations sociales sont d'après Jodelet (1984 : 361), « une forme de connaissance spécifique de savoir et de sens commun, dont les contenus manifestent l'opération de processus génératifs et fonctionnels socialement marqués ». Il s'agit donc d'une forme de connaissance socialement élaborée et partagée ayant une visée pratique à la construction d'une réalité commune à un ensemble social qui oriente et organise les conduites sociales. Il s'agit plus précisément d'un savoir naturel que l'individu reçoit par le biais de la communication, la culture, la religion, la tradition. Par ailleurs, Wagner (1994 : 199) définit les représentations sociales pour sa part comme : « un ensemble de croyances, d'images de métaphores et de symboles collectivement partagés par un groupe, une communauté, une société ou une culture ». Autrement-dit se sont des modalités de connaissances permettant à chaque groupe une appropriation du monde extérieur. En somme, la théorie des représentations sociales permet de mieux comprendre les individus et les groupes en analysant la façon dont ils se représentent eux-mêmes les autres et le monde.

Dans le cadre de cette recherche sur le système tontinier et l'entrepreneuriat pastoral, cette théorie a permis de mieux cerner l'image ou les perceptions que se font les entrepreneurs des associations EMERCOM et ADJAS sur la finance informelle. Ensuite, à partir des entretiens de terrain, elle a permis de saisir le rapport qui existe entre le système tontinier et le développement de l'entrepreneuriat pastoral jeune à Yaoundé.

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