WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le système tontinier dans le financement de l'entrepreneuriat pastoral jeune à  Yaoundé


par Jordan cedric MELI YIMDJI
Université de Yaoundé 1  - Master 2 2022
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1-1-3- Les barrières à l'inclusion financière en Afrique

Lorsqu'on parle de barrière à l'inclusion financière, il s'agit des difficultés auxquelles la population africaine est confrontée lorsqu'il s'agit de l'accès à la finance formelle. Il s'agit d'un ensemble de facteurs involontaires qui constituent un frein à l'accès aux ressources financières.

57

Les barrières involontaires proviennent le plus souvent des facteurs subis qui excluent une population. L'exclusion se fait plutôt du côté de l'offre de services financiers. La barrière la plus importante en Afrique est la même qu'au niveau global. Il s'agit entre autres : du manque de moyens financiers (70,8%), la distance avec la banque trop importante (25,6%), le coût trop élevé (27, 7%) et le manque de garanties (21,5%) (Klapper et al, 2012). Ces éléments sont les principaux facteurs de l'exclusion financière involontaire auxquels font face les couches sociales à faible revenus.

Par ailleurs, d'autres facteurs très importants influençant l'exclusion financière en Afrique peuvent se situer au niveau microéconomique. À cet effet, Weil et Zins (2016) se sont penchés sur cet aspect de la question pour mieux saisir les facteurs de l'exclusion financière en Afrique. Ils ont pu dégager deux principaux facteurs que sont : l'éducation et le revenu.

v L'éducation

Concernant l'éducation, la probabilité qu'une personne ayant suivi un enseignement tertiaire ait un compte en bancaire augmente de 44%, qu'elle dispose d'une épargne formelle de 31,9% et qu'elle contracte un crédit dans une banque de 10,1%. Mais lorsqu'une personne n'a pas eu un enseignement poussé au cours de sa vie, sa probabilité d'avoir un compte bancaire est de 3%.

v Le revenu

Le manque de moyens financiers les coûts de transactions trop élevés, le manque de garanties sont des obstacles qui contribuent à exclusion des couches sociales défavorisées des services bancaires. L'accès au financement formel est donc un enjeu majeur pour le développement du continent. L'inclusion financière en Afrique subsaharienne comme en zone franc est caractérisée par un accès limité des ménages ou des TPE au secteur financier formel et par l'importance des réseaux informels dans l'accès au crédit (Guillaumont & al, 2013).

1-1-4- L'inclusion financière au Cameroun : bref état des lieux

Selon un rapport du Centre de recherche pour le développement international (CRDI, 2019) au Cameroun, moins de 20% des hommes et 10% des femmes disposent d'un compte auprès d'une institution financière formelle. L'institution de financement étant les banques traditionnelles, et les institutions de microfinances, ils ne facilitent pas l'accès aux crédits aux PME pour assurer suffisamment leur croissance. Au moins 8millions de camerounais vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 931 FCFA par jour. Une enquête réalisée par l'INS

58

(2014) faisait ressortir que 40% de la population sont pauvres, soit 8.088.876 de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté qui est de 339.715FCFA par équivalent-adulte et par an14. Il s'agit des personnes qui ne sont pas capable de satisfaire leurs besoins essentiels, à savoir se nourrir et subvenir aux besoins sociaux de base. Cette ampleur des choses permet donc de constater que les barrières à l'inclusion financière sont le plus souvent subies par les populations camerounaises.

L'exclusion involontaire des populations à faibles revenus fait apparaitre l'importance du secteur informel et des TPE au Cameroun. En effet les distributeurs de crédits informels les plus importants demeurent la famille, les proches et les réseaux associatifs avec 70% des emprunteurs. Le recours aux réseaux de relations personnelles est encore plus fréquent en Afrique subsaharienne et en zone franc avec 85% des emprunteurs (Guérineau et Jacolin, 2014). L'usage des réseaux de financements informels témoigne de la volonté des couches sociales à faible revenu à avoir accès aux ressources économiques pour le financement. L'accès aux ressources permet ainsi d'entreprendre une activité économique génératrice de revenus au quotidien, de satisfaire les besoins sociaux de base (nutrition, logement, santé, bien-être...) et par ailleurs, mieux s'insérer dans la société. Comme le souligne un répondant :

Tout le monde n'est pas le bienvenu dans le système des banques. Les tontines sont aussi pour nous des sortes de petites banques qui nous permettent aussi nous, qui avons des difficultés d'inclusion financière à avoir des petites ressources financières, pour aussi réaliser nos projets économiques (propos recueillis le 11 janvier 2022 avec Jean-Daniel d'EMERCOM à Nkolbisson derrière l'institut).

Cette volonté d'insertion dont fait preuve ces individus traduit leurs besoins d'autonomisation qui est influencé par de nombreuses sources de motivations nécessaire à toutes activités entrepreneuriales.

1-2- Les motivations à l'entrepreneuriat des couches sociales à faible revenus

La littérature dominante sur la motivation entrepreneuriale présente une conception mixte : la motivation fondée sur la volonté et la motivation fondée sur la nécessité. La première fondée sur la volonté s'inscrit dans la tradition de l'entrepreneur Schumpétérien (1934) pour qui les motivations sont fondées sur l'exploitation d'opportunités d'affaires. La seconde fondée la nécessité considère que la motivation se traduit par le développement des activités de subsistances (De Miras, 1982). Transposée dans le champ de l'entrepreneuriat, la motivation

14 Source : https://www.investiraucameroun.com/index.php/gouvernance/1212-11865-au-moins-8-millions-de-camerounais-vivent-en-dessous-du-seuil-de-pauvrete-avec-moins-de-931-fcfa-par-jour, consulté le 17septembre 2021.

59

représente une force positive ou négative, qui pousse un individu à se lancer dans la création d'une organisation et en particulier d'une entreprise. Plusieurs travaux dans le domaine de la science de gestion et de la science économique se sont intéressés sur la nature des motivations entrepreneuriales.

Les premiers travaux sont ceux de Gilad et Levine (1986) qui considèrent que, les motivations d'un individu à la création d'une entreprise peuvent êtres au choix ou de contrainte. De ce fait, ils distinguent deux champs théoriques sur les motivations entrepreneuriales à savoir le model « PULL » fondé sur l'opportunité et le model « PUSH » fondé sur la nécessité. L'opportunité faisant référence à la découverte d'une occasion d'affaire et la nécessité quant à elle correspond à une absence d'alternatives.

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme