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Le système tontinier dans le financement de l'entrepreneuriat pastoral jeune à  Yaoundé


par Jordan cedric MELI YIMDJI
Université de Yaoundé 1  - Master 2 2022
  

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1- LA PROBLÉMATIQUE DE L'INCLUSION FINANCIÈRE EN AFRIQUE ET AU CAMEROUN

L'accès au financement est un enjeu majeur pour le développement d'une économie. Il permet aux individus de développer des projets et de s'insérer dans la société, aux entreprises de s'investir, d'innover et d'embaucher, et à l'économie dans son ensemble de fonctionner. Les pays africains sont particulièrement confrontés aux difficultés d'accès aux ressources financières pour entreprendre une activité économique. « En Afrique 70% de la population sont des individus à faibles revenus vivant en dessous du seuil de pauvreté » (Zins, 2017). Ce seuil de pauvreté dramatique constitue un frein pour ces derniers dans l'accès au crédit de financement formel en vue d'améliorer leurs conditions de vies déplorables. Cette difficulté explique l'insertion de cette couche de la population vers des circuits de financements parallèles

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qui témoignent ainsi de leur recherche du bien-être. De cette situation se dégage donc un des grands enjeux du continent qui est l'inclusion financière.

1-1- La notion d'inclusion financière

L'inclusion financière désigne pour la Banque mondiale (2014) la possibilité pour les individus et les entreprises d'accéder à moindre coût à toute une gamme de produits et de services financiers nécessaires et adaptés à leurs besoins de financement. Elle concerne les services tels que l'épargne, le crédit et les assurances proposés par des acteurs fiables et responsables. L'accès à un compte d'opérations courantes constitue généralement la première étape dans ce processus. Tadjudje (2016) va dans le même sens, en la désignant comme l'offre des services financiers et bancaires de base à faible coût pour des individus en difficultés. Pour Yong Kim, l'accès aux services financiers pourrait être une passerelle pour sortir de la pauvreté, d'où l'importance d'offrir ce service au plus grand nombre. On dit ainsi d'une personne qu'elle est incluse financièrement lorsqu'elle a un compte en banque, la capacité de souscrire à une épargne, de contracter un prêt et la possibilité de recourir à des services bancaires.

1-1-1- Quelques indicateurs de l'inclusion financière en Afrique

L'accès aux services financiers est avant tout déterminé par le niveau de développement économique. En Afrique subsaharienne, l'accès aux services financiers formels dans la zone Franc est de 4%. La part de la population de plus de 15ans disposant d'un compte bancaire dans une institution financière formelle s'élève à 24% en 2011 contre 90% pour les pays les plus avancés (Guerineau et Jacolin, 2014).

Les indicateurs de l'inclusion financière en Afrique sont tous inférieurs à la moyenne mondiale. D'après Zins (2017) 35% de la population dispose d'un compte en banque, 15,4% épargne dans une institution financière, 6,7% dispose d'un crédit auprès d'un institut de financement, concernant le recourt au crédit, 51,6% de la population africaine ont accès à un prêt bancaire. De tels chiffres démontrent la faiblesse de l'inclusion financière en Afrique et la préférence des acteurs pour le financement parallèle à travers l'épargne et le crédit. L'éducation et le revenu augmentent la probabilité d'être inclus financièrement, le genre et l'âge ont également une influence quelconque.

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1-1-2- Les enjeux de l'inclusion financière en Afrique.

Le financement constitue un enjeu majeur tant pour l'Etat que pour le secteur privé. En effet, il favorise l'épargne et l'accumulation du capital et assure une allocation optimale des capitaux. Le développement financier peut favoriser une accélération de la croissance et une réduction de la pauvreté. Ce développement passe par la réduction des contraintes d'accès au crédit formel, l'amélioration de l'investissement à long terme, et donc de la croissance économique (Maimbo & al, 2011).

La promotion de l'inclusion financière comporte donc deux défis complémentaires. D'une part, le développement du secteur financier formel afin de favoriser la croissance des crédits à long terme. Cela entrainerait ainsi la réallocation graduelle du crédit aux ménages et aux PME en favorisant l'investissement productif. D'autre part, la prise en compte des contraintes économiques spécifiques aux ménages et aux PME dans les pays en développement, ainsi que les solidarités financières traditionnelles (Guérineau & Jacolin, 2014).

Pour le fond monétaire international, l'inclusion financière permet à l'échelle microéconomique de financer des projets personnels ou professionnels (FMI, 2016). L'individu ayant un accès facile aux ressources peut ainsi investir dans des projets d'avenir, ce qui à terme, bénéficie à l'ensemble de l'économie. À l'échelle d'une entreprise, l'inclusion financière permet de faciliter les activités et les procédures, comme par exemple le versement des salaires ou le paiement des fournisseurs. À l'échelle de l'Etat, l'inclusion financière permet un meilleur contrôle et une réglementation des activités économiques, ce qui facilite le paiement des impôts ou le versement des subventions. Cependant, de nombreux individus en Afrique rencontrent des difficultés lorsqu'il s'agit de récolter des fonds, et tout particulièrement lorsqu'il s'agit de la levée des fonds formels. En effet, la part du système financier informel est encore importante (Bekolo-Ebe, 1996). L'inclusion financière se heurte souvent à la finance informelle, mêmes si les deux systèmes ne sont pas incompatibles dans une même économie.

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