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Les territoires de mobilité pastorale: Quelle mobilité dans un contexte de pression sur le territoire rural en zone soudano-sahélienne du Nord-Cameroun?


par Natali KOSSOUMNA LIBAA
Université Paul Valéry Montpellier III France - Habilitation à Diriger des Recherches 2014
  

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I.2.4. Problème de gouvernance

La crise s'observe aussi en termes de gouvernance avec la dualité des décideurs, publics et coutumiers, dont certains perçoivent des taxes non officielles pour la résolution de conflits, le passage et la vente du bétail et les droits de transhumance. En effet, les dépenses annuelles liées aux diverses taxes traditionnelles souvent arbitraires sont importantes pour les éleveurs mbororo potentiellement riches en bovins. La zakkat constitue la plus courante. Celle qui est versée au Laamii'do est appelée jomorngol laamii'do ou hacce leddi (droit de la terre du Laamii'do). Par ailleurs, les éleveurs mbororo s'acquittent régulièrement des collectes ponctuelles (umroore

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laamii'do) qu'impose le Laamii'do aux habitants de son territoire lors d'un événement dans son lamidat (funérailles, fêtes, réception d'une autorité...), mais aussi pour la réfection de sa clôture, des murs de ses concessions... Sur le plan administratif et officiel, tous les éleveurs mbororo paient l'impôt forfaitaire annuel de 3 500 FCFA/an par adulte actif. À cela, il faut ajouter des taxes sur l'élevage comme la taxe de transhumance, le laissez-passer sanitaire, la taxe d'inspection sanitaire, la taxe de marché pour la commune. Les Mbororo sont également taxés pour défaut de fosse septique par le Service d'Hygiène.

Le Nord-Cameroun se trouve actuellement dans un contexte où la question de la gestion et de l'organisation du territoire rural est devenue un enjeu majeur à la fois pour les acteurs (agriculteurs, éleveurs, lobbies environnementaux...) et pour les structures publiques, parapubliques et non gouvernementales en charge de cette gestion. La réduction des inégalités, la recherche d'une plus grande équité et la préservation des ressources naturelles (conservation de la biodiversité, maintien du potentiel productif des territoires) sont devenus des impératifs qui impliquent la mise en place de nouvelles modalités de gouvernance territoriale.

I.3. Pression permanente sur les territoires de mobilités pastorales

Le territoire rural au Nord-Cameroun est occupé principalement par l'agriculture, l'élevage et l'entretien de la biodiversité (faune sauvage des aires protégées et accessoirement la biodiversité liée à toutes les activités de l'homme) qu'il convient de présenter avec leurs contraintes et défis (Figure 5).

Augmentation du cheptel

PRESSIONS SUR LES TERRITOIRES DE MOBILITÉS PASTORALES

- Occupation de plus de 45% de la région

- Interdiction de pâturage dans ces zones

- Convoitise par les éleveurs transhumants et sédentaires - Manque d'intérêt des populations riveraines dans le projet de conservation

Présence des aires protégées

Omniprésence des autorités traditionnelles

- Prééminence des droits traditionnels sur la législation foncière de l'Etat

- Gestion coutumière des espaces de pâturage

- Accès aux territoires pastoraux conditionnés par le paiement de l'impôt traditionnel

- Renégociation de l'accès aux parcours

- Rôles prépondérant dans le règlement des conflits ruraux

- Ingérence dans l'organisation des déplacements des troupeaux

- Efficacité relatives des comités de gestion des parcours mis en place par les projets

- Réduction constante des territoires d'élevage

- Dégradation des parcours

- Multiplication des acteurs pratiquants l'élevage

- Concurrences et conflits pour l'accès et le contrôle des ressources agropastorales - Difficulté d'amélioration de la productivité des parcours

Migrations permanentes

- Seuil migratoire dans les zones d'accueil

non défini

- Augmentation de la population

- Accroissement des surfaces agricoles

- Dégradation des terres agricoles et

pastorales

- Multiplication des conflits
agriculteurs/éleveurs

Insécurité foncière en milieu rural

- Revendications foncières concurrentes et litiges aux issues parfois tragiques

- Blocage des processus de renouvellement des parcours naturels

- Accaparement rapide et individualisé des ressources

- Rareté d'instances légitimes d'arbitrage et confusion des responsabilités en matière foncière

- Persistance de conflits non résolus

- Augmentation des dépenses des faveurs d'arbitres improbables

- Repli sur l'ethnie et éloignement du citoyen envers le projet de nation

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Figure 5. Pressions et contraintes sur les territoires de mobilité pastorale

De nombreuses pressions et contraintes pèsent sur les territoires de mobilité pastorale : migrations permanente, insécurité sur le foncier rural, augmentation du cheptel bovin, omniprésence des autorités traditionnelles, présence des aires protégées.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry