V.3.6. Difficultés et limites des approches
négociées
Ces différentes dimensions rendent la gestion des
territoires de mobilité particulièrement complexe. Il faut savoir
dépasser les conflits d'intérêts et composer avec les
rapports de force en place, pour aboutir à des solutions acceptables par
le plus grand nombre. Le risque est grand, quand les rapports de force sont
trop déséquilibrés, que finalement la négociation
conduise à exclure une catégorie d'acteurs comme les
éleveurs transhumants.
Une fois que des accords ont pu être trouvés, il
faut encore pallier les carences du cadre juridique et réglementaire. Il
faut également compter avec le faible respect des
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règles, que ce soit au niveau de l'administration et
des élus, ou des populations. Il est en effet difficile de
réaliser un contrôle collectif quand tout le monde se
connaît.
La négociation n'est donc pas une solution facile. Et,
elle ne sera pas forcément vouée au succès. Mais c'est
encore elle qui permet le mieux de garantir la prise en compte les
différents intérêts et de réduire les
inégalités et les opportunismes. C'est elle qui conduit à
ce que les règles soient le plus légitimes possibles et les
dispositifs de gestion capables d'en assurer réellement la mise en
oeuvre. Dès lors, entre des conventions rédigées
rapidement et qui n'auront pas d'effet, et des processus, plus lents, de
construction d'accords capables d'aboutir à une véritable
régulation.
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