WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les territoires de mobilité pastorale: Quelle mobilité dans un contexte de pression sur le territoire rural en zone soudano-sahélienne du Nord-Cameroun?


par Natali KOSSOUMNA LIBAA
Université Paul Valéry Montpellier III France - Habilitation à Diriger des Recherches 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

V.3.5. Consensus à rechercher autour des aires protégées

V.3.5.1. Le rôle des acteurs locaux dans la gestion de la mobilité des animaux dans les parcs

Le rôle des chefs traditionnels dans la gestion des parcs de la région du Nord a toujours été ambigüe (Djamen Nana, 2008). Le fait que les chefs traditionnels soient

47 Les autorités coutumières sont des autorités locales ayant, de par l'histoire et selon les normes locales, un pouvoir sur les hommes et/ou sur les territoires et les ressources naturelles qu'ils comportent. Leur légitimité est le plus souvent issue de l'histoire et du peuplement, mais leur rôle ou leur processus de désignation ont pu être profondément transformés par l'intervention de l'État, pendant la colonisation et après Benkahla et Hochet (2013).

201

en majorité musulmans peut justifier leur tolérance vis-à-vis des éleveurs transhumants, eux-mêmes de cette religion. Ils savent néanmoins que les parcs sont considérés comme des biens de l'État et ils n'ont donc aucune raison de participer à sa gestion. C'est ce qui explique leur nature lointaine et la négligence qu'ils ont toujours eu dans sa gestion. Leur intégration récente dans la commission de gestion des parcs peut-être une meilleure solution pour les impliquer de manière plus engagée. Par ailleurs, le Sarki Saanou, Ministre de l'élevage dans l'administration traditionnelle, n'est pas impliqué dans la gestion du parc alors qu'il est bien informé sur les questions de transhumance.

En ce qui concerne les projets et programmes de développement en faveur des populations locales, leur action en faveur de la politique de conservation est mitigée. Dans une étude réalisée dans la région du Nord sur le mouvement du bétail, Djamen Nana (2008) a mentionné la position contradictoire de ces acteurs. Ces derniers malgré leur compréhension et leur acceptation des politiques de conservation sollicitent la mise en place d'actions concertées pour améliorer les conditions des populations locales afin de susciter leurs intérêts pour les actions de conservations. Le déséquilibre qui existe entre les missions de développement et la gestion de sites de conservation comme les parcs dans le Nord est tellement criard, selon les projets et programmes de développement. Il s'impose l'obligation d'associer obligations de développement et nécessité de conservation dans et autour des parcs. Dans un contexte de rareté des ressources, de pression démographique et de faible rôle de l'Etat, est-il possible de demander plus de vigilance de la part des acteurs intermédiaires ?

En plus, en matière des politiques étatiques d'aménagement du territoire national, le MINEPIA peut être considéré comme un maillon faible. Il a été toujours ignoré au cours du processus de création d'aires protégées en particulier les parcs nationaux. Malheureusement, jusqu'aujourd'hui, il y a eu peu ou pas de changement dans cette carence administrative. Le micro projet intercommunal pour le suivi de la matérialisation des zones de pâturage et des pistes à bétail a constaté que la création, l'extension et le maintien des parcs nationaux dans le Nord, est de la seule

202

responsabilité du MINFOF48. La création de parcs nationaux réduit les pâturages et se fait sans la consultation du service en charge de l'élevage et la gestion des terres de pâturage. Les autorités en charge du MINEPIA n'ont d'ailleurs rien à dire lorsqu'on leur demande ce qu'ils pensent des incursions des éleveurs transhumants dans les parcs parce qu'ils ne sont pas impliqués dans sa gestion. Ainsi, la contribution technique de MINEPIA dans la gestion des activités des éleveurs transhumants dans les parcs nationaux du Nord Cameroun ne peut pas être sous-estimée et négligée. Aucune action concertée solide ne peut être effectuée sur cette question sans la mise à contribution du MINEPIA.

Par ailleurs, les acteurs locaux se sentent bousculés dans cette zone : les autochtones qui revendiquent la propriété des zones du parc, les migrants qui exploitent les ressources ainsi que les éleveurs transhumants qui sont des exploitants saisonniers. Chacun rejettent la responsabilité sur l'autre pour le non-respect des lois mise en place.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore