V.3.4. La phase de mise en oeuvre
La phase de mise en oeuvre est l'étape ultime et
déterminante. Elle nécessite que toutes les données et
conditions soient réunies et que toutes les parties prenantes soient en
phase et en adéquation avec le processus qui va démarrer. Elle
suppose également une
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entité (projet, programme) qui puisse coordonner les
actions et mobiliser les acteurs. Cela demande également des moyens qui
peuvent être mobilisés par l'État à travers diverses
coopérations ou au niveau local à travers les communes. La figure
23 reprend la démarche de mise en oeuvre.
Préparation de la concertation
- Clarifier la démarche méthodologique à
adopter
- Affiner les critères de choix des villages et des
communes
- Sensibiliser et informer les acteurs à la base
- Sélectionner les villages et les communes
- Sélection des villages d'intervention - Création
des comités villageois - Élaboration d'un diagnostic villageois -
Reconnaissance des limites territoriales et des vocations des sols (zonage,
validation, plans et schémas inter villageois) - Programmation des
actions de préservation et d'amélioration des ressources des
territoires pastoraux - Validation des résultats de la concertation
Concertation au niveau villageois
Légitimation
- Implication et caution des autorités
traditionnelles
- Adoption en conseil communal - Validation par les
autorités administratives
MISE EN OEUVRE DE LA CONCERTATION
Concertation au niveau communal
- Identification ou création des comités
communaux
- Contenu de la concertation (zonage,
validation, plans et schémas inter
villageois et intercommunaux)
- Cas spécifiques des couloirs de transhumance
(intercommunal et
lamidats)
Figure 23. Démarche de mise en oeuvre de la
concertation V.3.6.1. Préparation de la concertation
Clarification de la démarche méthodologique
La phase de mise en oeuvre commence par une clarification de
la démarche méthodologique et son appropriation par les
principaux acteurs ayant des expériences en matière de
planification concertée. Lors de cette phase, seront discutés et
proposés les choix méthodologiques. Ce sera également
l'occasion d'affiner les critères de choix des territoires villageois et
des communes concernés par l'opération en rapport
évidemment avec leurs liens avec la mobilité pastorale.
Sensibilisation et information
La sensibilisation et l'information est une étape
déterminante pour assoir la dynamique de collaboration et de dialogue
entre les acteurs. Elle permettra également à chaque
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partie d'affûter ses arguments et de s'approprier le
processus de territorialisation de la mobilité pastorale. Une
présentation des enjeux du projet, de l'option de la concertation sera
faite au plus grand nombre en utilisant tous les moyens de communication
possible : réunions spécifiques, présentation aux conseils
municipaux, aux assemblées de chefferie, article de presse,
émission de radio et de télévision... À l'issue de
cette phase, l'administration, les chefferies, les communes et les populations
connaissent l'intérêt du projet et les conditions de la
participation. Une première estimation de la perception et de la
motivation des acteurs peut être faite.
Sélection des villages et des communes
La sélection des villages et des communes prendra
d'abord en compte un critère de répartition géographique.
Dans un premier temps, l'objectif sera dans la mesure du possible, de retenir
au moins deux communes dans chacune des zones concernées par les
problèmes de mobilité pastorale. Cette phase permettra de tester
l'approche et de bâtir des référentiels d'intervention
adaptés à chacune de ces zones. Les villages et les communes au
sein desquelles une dynamique de gestion des ressources agro-pastorales est
identifiée ou mise en place dans le cadre de projets
précédents seront d'autre part privilégiées (mais
ne devront pas constituer plus de la moitié des villages et des
communes, afin de ne pas limiter les actions aux zones les plus favorables).
Outre ces critères, la condition nécessaire de
sélection des villages et des communes sera la capacité et la
volonté des autorités locales à « jouer le jeu »
de la concertation, dans une posture d'expérimentation sociale. Les
villages et les communes intéressés par la démarche
proposée par ces actions devront faire acte de candidature par une
délibération du conseil communal. L'obligation de cette demande
se justifie par le souci de faire émerger un besoin endogène qui
avait manqué lors de la mise en oeuvre des actions
précédentes en matière de gestion des territoires ruraux.
Des lettres de soutien des autorités traditionnelles et des
autorités administratives (sous-préfecture) seront en outre
demandées.
Des animaux animateurs villageois et communaux de concertation
pourront être recrutés afin d'accompagner cette action.
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