IV.4.2. Plusieurs raisons évoquées par les
éleveurs pour justifier leur
mobilité dans les parcs
La recherche de pâturage vert pour le bétail
constitue la principale raison évoquée par les éleveurs
pour justifier la transhumance pendant la saison sèche. Tous les
éleveurs interrogés, nonobstant leur pays ou région
d'origine évoque l'absence de pâturage dans la région
d'origine (Figure 17) dans tous les parcs.
140 120 100 80 60 40 20 0
|
|
|
|
|
Recherche du pâturage
Transit pour les marchés de bétail
Conflits avec d'autres éleveurs Pression des champs
Conflits avec les agriculteurs Fuite des taxes
Instruction des propriétaire Trop d'animaux
|
Parc National de la Parc National du Faro Parc National de
Bénoué Bouba Ndjidda
Source : Enquêtes de terrain (2014)
Figure 17. Raisons de mobilité
évoquées par les éleveurs
enquêtés
146
En dehors de la recherche du pâturage pour leur
bétail, les éleveurs évoquent plusieurs autres raisons qui
les poussent à quitter leur zone d'origine avec leur bétail. Ces
raisons varient cependant en fonction des parcs. Dans le parc National de la
Bénoué, 24% des éleveurs sont en transit vers le
marché du Nigeria et du Cameroun notamment à Adoumri. Ces
éleveurs qui entrent au Cameroun avec leurs troupeaux par le village de
Gambou ne respectent pas la piste à bétail qui passe par
Madingring, Mayo Ndjerandi, Koum, etc. Ils préfèrent traverser le
parc de manière horizontale et arrivent à Koum avant de continuer
à Adoumri.
Bien qu'ils prétendent ne pas nuire au parc, il a
été observé qu'ils campent dans le parc et y font
pâturer leur bétail. Toujours dans le même parc, d'autres
éleveurs considèrent l'invasion des zones de pâturages par
les agriculteurs et les conflits avec les autres éleveurs comme autres
raisons de leur départ. Dans le Parc National de Faro, les
éleveurs évoquent le trop plein d'animaux, les conflits avec les
agriculteurs et les consignes des propriétaires des animaux pour
justifier leurs mouvements. À ces raisons, il faut ajouter la fuite des
taxes traditionnelles évoquée par les éleveurs qui
transhument dans le parc de Bouba Ndjidda.
L'exigence de la transhumance, à cause de la longue
distance et de nombreux obstacles à traverser comme les collines,
n'empêche pas les femmes de participer à cette activité.
Elles accompagnent leur mari dans ces déplacements et participent
à la cuisson des aliments, la vente du lait et même la conduite
des animaux. Dans 90% des campements visités, on note la présence
des deux sexes. Deux groupes ethniques mbororo ont été
rencontrés dans les parcs : les Danedji et les Uda qui
représentent respectivement 98 et 2% du nombre total d'éleveurs.
Les Uda sont beaucoup plus impliqués dans l'élevage de moutons.
De plus en plus de familles entières partent pour la transhumance avec
femmes et enfants même en bas âge. Les déplacements
commencent en effet au mois de janvier.
|