CONCLUSIONDU CHAPITRE
III
Nous avons voulu par ce chapitre qui s'achève, apporter
des éléments de réponse au pragmatisme de situation de
l'administration coloniale allemande à l'égard des chefs Duala.
Cette situation a eu pour conséquence l'établissement d'un
salaire à ces chefs en compensation de la perte de leur monopole
commercial.En effet, la question de la fréquence, du montant, et de la
monnaie utilisée pour l'attribution de ce salaire nous interpelle. En
d'autres termes, combien gagnaient les chefs Duala et suivant quelle mesure
monétaire ? Les différences de traitement observées
entre les chefs entraînèrent de vives tensions et mettaient en
lumière le privilège recherché par les chefs
indigènes au contact des Blancs. Le Roi BELL fut le mieux loti et il
subit les assauts et les reproches des autres chefs, du fait de son immense
fortune personnelle. Les autorités coloniales allemandes
utilisèrent le principe de diviser pour mieux régner
pour asseoir son autorité, mais cela conforte le fait qu'elle avait du
mal à canaliser toutes les velléités
sécessionnistes. A ce sujet, cette situation traduit les tentatives de
l'administration coloniale allemande de s'adapter aux chefs Duala et de les
amadouer pour conquérir l'Hinterland et ses ressources.De plus,
l'introduction de la monnaie occidentale occasionnera la modification des us et
coutumes de la société Duala notamment dans la pratique de la
dot. Cependant, nous avons relevé des divisions qui existaient
déjà au sein de la société coutumière Duala
qui se structurait autour de plusieurs groupes rivaux. L'exemple le plus
illustratif est celui de la scission au sein du canton BELL.Par la suite, les
relations entre les chefs Duala et cette administration étrangère
seront examinées sous le prisme du mécontentement car les terres
coutumières seront spoliées et utilisées au profit de
l'Allemagne. La pertinence de cette spoliation sera marquée par le flou
juridique liée à la question foncière du traité de
1884, aux termes inexacts de l'expropriation du plateau Joss et du leadership
du chef DOUALA MANGA BELL dans le processus de résistance anticoloniale.
Les chefs Duala entameront des mouvements de résistance sur le plan
juridique qui aboutiront à l'exécution de NGOSSO DIN et de Rudolf
DOUALA MANGA BELL le 08 août 1914. On peut donc conclure en affirmant que
comme toute autre administration coloniale occidentale, l'Allemagne n'avait
aucune intention de respecter les traités et autres accords conclus avec
les chefs autochtones, et ont eux aussi employé soit la ruse, soit la
force pour arriver à leurs fins.
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