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L'administration coloniale allemande et les pouvoirs politiques traditionnels Duala et Bamun (1884-1916): une analyse de l'histoire politique du Cameroun


par Winnie Patricia Etonde Njayou
Université de Douala - Doctorat 2023
  

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SECTION II :LA PERCEPTION DES CHEFS BELL, AKWA ETDEÏDOÀL'ÉGARDDE L'ADMINISTRATION COLONIALE ALLEMANDE

Le 1er fils de l'ancêtre Duala fut MAPOKA. MAPOKA eut un fils nommé NJOH et un esclave qu'il considérait comme son propre enfant : KOUO. A l'origine, dans l'« eboko » de MAPOKA, les deux fils et leurs descendants vivaient en paix, formant un puissant groupe : les Duala. Ce sont les descendants de NJOH qui devinrent par la suite les BONADOO et ceux de KOUO, les BONAKOUO, les deux clans de la tribu. A cette époque eut lieu l'évènement le plus important de l'histoireDuala : la rencontre avec les « blancs ». LesBOJONGO les découvrirent les premiers. Un jour qu'ils allaient pêcher, ils virent un bateau, « kata », qui se dirigeait vers la rive. Ses occupants, des Européens, apercevant les pirogues, les arrêtèrent, demandant aux pêcheurs de leur montrer les villages. Mais à terre, les BOJONGO décidèrent de les tuer malgré l'opposition des notables. Il fallut toute l'autorité de DOUALA MBEDI pour les en empêcher. Cet incident valut aux Duala l'avantage de recevoir les premiers Européens et de faire du trafic avec eux.

Dès le début des échanges, les navigateurs demandèrent à DOUALA MBEDI de leur confier un homme pour qu'il apprenne le « portugais ». L'on désigna MAPOKA. Quand le fils de DOUALA MBEDI après un séjour au Portugal retourna chez les siens, il était apte à remplir la fonction de premier intermédiaire entre les populations de l'intérieur et les commerçants.

Ces derniers en vue de le reconnaître, lui remirent un drapeau et une « attestation » indiquant qu'il était « King ».Le drapeau fut planté sur le 1er plateau, près du Palais de Justice actuel. Cependant, les BOJONGO tentaient de rentrer dans le circuit des échanges.

Voyant qu'ils ne le pouvaient pas sans l'accord de MAPOKA, ils protestèrent devant lui et lui rappelèrent qu'ils avaient été les premiers à voir les étrangers. La réponse qui leur fut faite est restée légendaire : « Quand l'aigle (mbela) prend quelque chose, il ne le rend plus. Dès lors, les Duala empruntèrent le nom de l'aigle et se nommèrent les Bonambela ». LesBOJONGO définitivement écartés, ainsi que les Bassa de la côte, les Duala restaient seuls à traiter avec les Européens976(*).Comme nous l'avons précédemment constaté, l'entente entre Duala fut malheureusement de courte durée ; les jalousies et les luttes intestines qui couvaient jusque-là apparurent au grand jour.

Cela s'accentua davantage avec la révolte du chef AKWA contre son frère BELL, dans les premières années du XIXème siècle.C'est de ce temps que date, à la suite d'un accord verbal entre intéressés, la délimitation des régions assignées respectivement à chaque tribu, pour l'exercice de son commerce. Le Wouri échut alors aux AKWA, tandis que BELL et DEÏDO se partageaient le Mungo977(*).

Partant de là, on peut dire que les relations étaient tendues non seulement entre les chefs Duala et les autorités coloniales allemandes (Paragraphe I), ce qui a conduit à la remise en question de la perception de l'administration coloniale allemande par les chefs Duala(ParagrapheII).

* 976 R. GOUELLAIN, « DOUALA - VIE ET HISTOIRE », Enquête réalisée avec le concours du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), Paris, Institut d'Ethnologie, Musée de l'Homme, Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, 16ème, 1975, p. 71.

* 977 F. ETOGA EILY, Sur les chemins du développement. Essai d'histoire des faits économiques du Cameroun, Centre d'Édition et de Production de Manuels et d'Auxiliaires de l'Enseignement Yaoundé-Cameroun, 1971, p. 93.

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