L'administration coloniale allemande et les pouvoirs politiques traditionnels Duala et Bamun (1884-1916): une analyse de l'histoire politique du Camerounpar Winnie Patricia Etonde Njayou Université de Douala - Doctorat 2023 |
2. Commentaires et Analyse Des Traités Germano-DualaLes Duala se plaignaient que leurs chefs aient été traités comme les gens bien moins importants que les chefs d'équipe des travailleurs venusdu Libéria701(*)... Ce mépris allait plutôt contre les objectifs politiques et économiques du pouvoir colonial qui avait besoin de la collaboration de cette catégorie sociale privilégiée que constituaient les chefs. Certains furent même condamnés d'avoir osé se plaindre. Ces mauvais traitements702(*) ne constituaient pas une méthode pouvant amener les chefs à une collaboration plus profitable au pouvoir colonial703(*). Du fait du déclin notoire de l'autorité traditionnelle chez les Duala, le gouverneur SEITZ observa plus tard une « dissolution de l'organisation ethnique » et put dire qu'à l'exception de Rudolf DUALA MANGA BELL qui avait encore une certaine influence, l'unique autorité à Douala était incarnée par le chef de la circonscription, c'est-à-dire qu'elle était en fin de compte détenue par l'administration allemande704(*). Initié en 1909 par le chef de la circonscription de Douala, VON RÖHM, et le chef du service médical colonial, Dr. ZIEMANN, et approuvé par le gouverneur SEITZ et les autorités du Reich, ce plan avait été voté par le Reichstag.705(*)706(*) Ainsi, nous illustrerons l'analyse des traités Germano-Duala au travers des conditions dans lesquelles ils ont été signés et les implications de tous les acteurs susmentionnés. · L'analyse des traités Germano-Duala Pour le Prince KUM'ANDUMBEIII, il y eut environ 95 traités de transfert de souveraineté. Le premier traité de transfert de souveraineté de la région « Cameroons » a été signé par Jim EKWALLA, King DIDO, soit DEÏDO, le 11 juillet 1884. « Cameroons » désignait à l'époque la sphère de souveraineté et d'influence des rois Duala. Les King BELL707(*) et King AKWA708(*) signeront le 12 juillet deux traités identiques, mais séparés, même si les deux rois contresignent le traité de l'autre. On peut se poser la question de savoir quelles sont les conditions dans lesquelles ont été signés les traités Germano-Duala. · Les conditions dans lesquelles ont été signés les traités Germano-Duala Tous ces trois traités ont le même contenu, seuls les noms des signataires camerounais changent, et le traité avec King DIDO709(*) se limitait à son seul petit territoire, tandis que les traités du 12 juillet englobait tout le territoire sous influence des trois monarques. D'autres traités consécutifs seront signés par exemple le 15 juillet par les princes de JEBALLÉ et SODIKO qui stipuleront qu'ils se trouvent sous l'autorité de King BELL. A Bimbia, cependant, un autre traité fut déjà signé le 11 juillet par les princes MONEY, QUAAN, CHONGOLO, etc. Le transfert de souveraineté par ce contrat fut donc soumis à des conditions limitant sévèrement le pouvoir des partenaires européens. Ce qui est peu connu, c'est avant que les traités en question ne furent signés, les rois du « Cameroons » exigèrent un engagement écrit du Reich sur un document distinct du traité et signé par le consul allemand EmilSCHULZE, afin de s'assurer l'engagement futur du Reich pour le respect des conditions stipulées par les rois camerounais. Le commerçant Édouard WOERMANN, signataire du traité et frère d'Adolf WOERMANN, directeur de la société notait le 9 juillet 1884, donc trois jours avant la signature officielle du traité :« Les deux rois BELL et AKWA voudraient bien signer le traité, mais leurs puissants vassaux ne veulent pas accepter et s'opposer véhément contre toute signature de contrat avec les Allemands ». Dans une note au nouveau gouverneur du « Kamerun » VON SODEN, l'assistant du Dr. NACHTIGAL et chargé des affaires allemandes au Cameroun, le Dr. Max BUCHNER écrira en juillet 1885 : « Notre acquisition (du Cameroun) a engendré tellement de désagréments pour tous les rois et chefs camerounais qu'ils aimeraient, s'ils le pouvaient, annuler ces traités ». A cause de toutes ces résistances, ces traités ne sont pas signés sur terre ferme camerounaise, mais sur le bateau de guerre allemand « Möwe ». LOCK PRISO710(*), qui régnait de l'autre côté du fleuve à Bonabéri, fut le seul potentat à refuser la signature du traité, le considérant comme une escroquerie monnayée.King BELL711(*) rassura les Allemands en disant que LOCK PRISO, faisant partie de sa famille, serait sous son autorité, et que la signature de King BELL engageait aussi Bonabéri. Les Allemands ne pouvant pas acquérir « Cameroons » sans l'autre côté du fleuve, Hickorytown, procédèrent après maintes hésitations à la cérémonie de hissage de drapeau allemand à Bonabéri le 28 août 1884. LOCK PRISO réagit le même jour, en adressant une lettre au consul allemand : « Je vous prie de descendre ce drapeau, personne ne nous a achetés, vous vouliez nous corrompre par beaucoup d'argent, nous avons refusé, je vous prie de nous laisser notre liberté et de ne pas apporter du désordre chez nous ». Comme les Allemands ne vont pas s'exécuter, le drapeau allemand est descendu du mat et arraché. Un commerçant allemand de la firme Woermann, PANTANIUS est assassiné en représailles par le chef ELAME JOSS. La guerre éclate. LOCK PRISO a des alliés, aussi bien chez les Bonapriso, Bonanjo que chez certains Akwa et Deïdo. La pression est mise sur les commerçants allemands pour qu'ils ne livrent plus d'armes à King BELL. Le 16 décembre 1884, les Bonapriso et Bonabéri mettent le feu à Bonanjo712(*). Le commerce import-export menacé de s'arrêter complètement. La guerre n'est pas seulement entre les différentes parties duala, pro-ou contre le traité, les Allemands sont directement impliqués. Le 20 décembre, les bateaux de guerre allemands « Bismarck » et « Olga » arrivent au secours et débarquent 331 soldats bien armés, sous la direction de l'amiral Knorr. Du 20 au 22 décembre, le « Olga » bombarde Bonabéri et brulent une ville vidée de ses habitants. Le butin le plus précieux des Allemands est la proue princière, le « tangue » de KUM'A MBAPE, jusqu'aujourd'hui en otage au musée ethnographique de la ville de Munich.Il a été volé par le médecin allemand en 1884 dans la maison du souverain local LOCK PRISO BELL. Son petit-fils, Alexandre KUM'A NDUMBE III, essaie d'obtenir sa restitution713(*).Parlant du « Tangue », il représente le prestige et la puissance économique du groupement ou de la tribu Duala qui l'a construit. C'est une grande oeuvre sculptée en bois. Il est décoré de motifs géométriques peints de couleurs vives et sculpté de formes d'animaux. Monté à la proue, il est décoré d'animaux héraldiques tels des félins, serpents, et de quelques autres motifs dérivés des symbolismes locaux et impériaux714(*). Les chiffres ne sont pas peints.715(*) Il est décrit par MaxBUCHNER ainsi qu'il suit :« Ces sculptures sur bois sont l'une des nombreuses activités inutiles ; la bagatelle qui occupe le Nègre. Le meilleur de cet art sont les pièces d'ornement complexes qui sont fixés à l'avant de la pirogue de course. Les motifs seront principalement des formes européennes, mélangées avec des formes d'animaux africains imaginées »716(*). Le premier traité de soumission sera ainsi signé le 13 janvier 1885717(*). C'est pourquoi nous nous tournerons vers la qualité des signataires des traités Germano-Duala. · La qualité des signataires des traités Germano-Duala Le 06 août 2004, les conférenciers718(*), autour de la table au Palais de DIKA AKWA, accorderont tout au moins leurs violons sur ce qui, du moins pour les signataires de ce traité, apparaissait comme une nécessité. Selon PRINCE KUM'A NDUMBÈ III, « Les structures économiques et politiques de nos sociétés traversaient des phases critiques face à la mondialisation du continent africain qui a commencé avec l'esclavage et qui, au 19ème siècle, assurait à l'Europe de la révolution industrielle des avantages exorbitants face à l'Afrique et une prépondérance certaine dans nos relations bilatérales. D'autre part, plusieurs guerres internes ébranlaient l'autorité des potentats de « Cameroons ». Mais, quelles pouvaient être les conséquences d'un traité signé d'un côté par des civilisés (les Allemands) et de l'autre par des barbares (les Rois Duala) ? Nous reprenons là les propos du Pr.MOUELLEKOMBI. Un traité signé, dit-il encore, dans un contexte de rivalité. Et NSAMÈ MBONGO de rappeler les idées philosophiques développées en Allemagne à cette époque. Si en Allemagne, la notion de supériorité de la race aryenne était en vogue, sur les berges du Wouri, comme partout ailleurs en Afrique, on n'entendait pas se contenter ou se complaire, dans une attitude de faire-valoir. Le traité en préparation puis signé se retrouve au centre d'une contestation et d'une résistance véhémentes car pour le Pr.NSAMÈMBONGO, « un traité n'est pas seulement un texte. Mais il est aussi toutes les conséquences qui en découleront ». Pour le Professeur agrégé de droit, NarcisseMOUELLE KOMBI, « ce traité n'était pas unique en son genre dans la région ». Il étonnera plus d'un, notamment autour de la table quand il avancera qu'il s'agit plus d'un « document interne » que d'un « document international » qui 120 ans après, n'a pas encore livré tous ses mystères, étant entendu, souligne-t-il, que « les normes et les formes n'ont pas été bien comprises ».Les chancelleries africaines du 19ème siècle d'autre part ne communiquaient plus vraiment entre elles, et seront incapables de concevoir une stratégie d'ensemble africaine ou même régionale, pouvant contrer la nouvelle stratégie européenne sur notre continent. Au Cameroun, il n'y aura aucune stratégie commune des différents royaumes, il n'y aura pas une véritable communication ou diplomatie de défense des intérêts africains face à une Europe agressive. Les rois qui résisteront ne bénéficieront pas d'une alliance globale de la résistance. Ils se battront seuls face à une puissance concertée des forces européennes contre l'Afrique et seront souvent trahis par leurs propres frères voisins, au profit de l'envahisseur européen, ceux-là comptant sur le pillage des biens du frère pour s'enrichir davantage.Les différents accords et traités signés avec les Anglais bien avant la colonisation, comme celui du 08 juillet 1859 abolissant tous les sacrifices humains, en vue d'un culte païen, ou de toutes autres cérémonies ou coutumes, ou l'accord Anglo-Duala du 13 décembre 1861 interdisant la pratique du meurtre par représailles sous peine de représailles militaires anglaises indiquent déjà la fragilité institutionnelle des rois de la côte qui ne soumettent pas ces réformes sur les us et coutumes à leurs propres institutions internes, mais à des règlements internationaux bilatéraux. Il en va de même des traités sur l'interdiction du commerce des esclaves du 10 juin 1840, du 7 mai 1841, du 29 avril 1952, de la déclaration anglaise du 25 avril 1842 menaçant King BELL719(*) de violentes représailles ou des conférences, accords ou traités sur le commerce, comme ceux du 17 décembre 1950, du 14 janvier 1856, etc. Nous constatons ainsi que bien avant la colonisation allemande, la juridiction du « Cameroons » était déjà assez soumise aux lois et règlements européens, parfois à travers la corruption des rois qui encaissaient de fortes sommes ou marchandises de valeur avant de signer, ou alors par la force de dissuasion des navires de guerre européens.Désormais, seul l'Empereur d'Allemagne et ses représentants dont le Chancelier du Reich, le Ministre des Colonies, le Gouverneur au Cameroun, et les chefs de circonscription décidaient du sort de notre pays en excluant les dignitaires africains de toute décision politique, juridique, militaire ou économique. Partant de là, nous assisterons à un blocus économique de la part des puissances étrangères. · Blocus économique de la part des puissances étrangères Pour les obliger à céder leur monopole, les Allemands avec l'aide des Anglais vont organiser plusieurs blocus commerciaux, dont le premier aura lieu contre les Deïdo le 12 septembre 1884. Un autre blocus suivra en 1886 - cette fois-ci répondu par un contre-blocus des Duala qui interdirent aux Européens même l'approvisionnement en eau potable et en bois de cuisine. En juillet 1899, douze sociétés allemandes et anglaises lancent un nouveau blocus de six mois contre les intermédiaires Duala. En 1900, les Européens ont enfin pu établir 92 comptoirs à côté et à l'intérieur du pays. Le gouverneur finira par interdire purement et simplement tout commerce aux Duala par arrêté du 19 juin 1895. Un autre arrêté de police du 22 mai 1895 interdisait aux Duala d'employer des ouvriers Wey, disponibles dans la région. Les contrevenants étaient mis en prison. LesEuropéens obligeront les Duala à servir dorénavant de comptables et de vendeurs dans les comptoirs des blancs. La chasse qui rapportait beaucoup grâce au commerce de l'ivoire sera aussi interdite aux Duala par arrêté du 12 février 1890. La monnaie de troc dans les transactions commerciales, le « Kroo »720(*)sera aussi dévaluée systématiquement jusqu'à sa suppression et son remplacement par le Markdu Reich. En effet, le kroo se décomposait en 4 keg, 8 piggin, 16 bar et valait 20 marks en 1884. Cette monnaie de troc exprimait les quantités de marchandises à échanger contre d'autres. Ainsi, 100 kg de palmistes, 10 gallons d'huile de palme ou 2 livresd'ivoire valent 1 kroo. Le kroo fut vite dévalué à 12 Marks puis à 10 Marks, avant d'être remplacé par le Mark par un décret du gouverneur allemand du 6 avril 1894. Il en sera de même de la douane, appelée « Kumi » à la côte camerounaise. Il y avait quatre douanes qui rapportaient en 1885 à leurs rois les sommes ci-après : 10.000 Marks pour King BELL721(*), 6.600 Marks à King AKWA722(*), 3.000 Marks à LOCK PRISO723(*)de Bonabéri et 2.200 Marks à Jim ÉPÉE EKWALLA de Deïdo. Ces douanes seront aussi progressivement supprimées et il n'y aura plus qu'une douane allemande. La puissance économique des Camerounais de la côte sera donc réduite à néant, et ces Camerounais seront mis au service d'une nouvelle économie dominée et orientée exclusivement vers la métropole coloniale. N'oublions pas que le pont du Wouri ne fut construit que de 1952 à 1954 ! Ce n'est qu'à partir de ce moment-là que le port de Bonabéri perdit au fur et à mesure son importance pour l'import-export ! Les Allemands vont cependant déclarer par « Décret de Sa Majesté l'Empereur d'Allemagne du 15 juin 1896 sur la création, l'acquisition et les donations ou ventes des terres de la Couronne, ainsi que sur l'acquisition et les donations ou ventes des terrains dans le protectorat du Cameroun » que les terres camerounaises vacantes deviennent terres de la Couronne allemande, donc appartenant à l'Allemagne, et seuls les fonctionnaires allemands, parfois secondés par les missionnaire, statueront sur le caractère vacant des terres. Le « Grundbuch », livre foncier, sera instauré et placé sous la juridiction allemande pour préserver des droits de personnes privées, européennes surtout, africaines dans certains cas. L'Empereur signera par la suite un autre « Décret de sa Majesté l'Empereur d'Allemagne du 14 février 1903 sur l'expropriation de la propriété foncière dans les protectorats en Afrique et dans le Pacifique ».Le décret d'application sera signé le 12 novembre 1903. Dix ans plus tard, le 15 janvier 1913 à 16h50, le Chef de circonscription publiera à Douala un arrêté d'expropriation concernant 37 terrains entre Bonanjo et Akwa d'une superficie totale de 6 ha 77 à 28 m², même les terrains de Rudolf DUALA MANGA BELL, roi des BELL, ne seront pas épargnés. La réaction des rois Duala ne se fit pas attendre. Rappelant leur pétition du 8 mars 1912, ils adresseront le même jour de la publication de l'arrêté d'expropriation, donc le 15 janvier 1913, une requête en annulation de cette mesure administrative au Parlement allemand, le Reichstag, pour abus de pouvoir et violation de traité du 12 juillet 1884. Cette violation sera reprise en détail dans leur lettre de protestation du 20 février 1913. LesAllemands, devenus maîtres absolus du territoire, élimineront DOUALA MANGA BELL et son compagnon NGOSSO DIN par pendaison le 8 août 1914. Qu'en est-il de la portée juridique de ces Traités Germano-Duala ? * 701 Kru. * 702 Emprisonnement, fouet, insultes. * 703 J. LOMBARD, Autorités traditionnelles et pouvoirs européens en Afrique noire. Le déclin d'une aristocratie sous le régime colonial, Paris, Armand Colin, 1967, pp. 280-281. * 704 T. SEITZ, Vom Aufstieg und Niederbruch deutscher Kolonialmacht, Band 2, Karlsruhe, 1927, p. 45. * 705 H. STOECKER, Kamerun unter deutscher, Band 2, p. 220. * 706 A. P. TEMGOUA, Le Cameroun à l'époque des Allemands (1884 - 1916), L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 103-104. * 707 NDUMB'A LOBÉ. * 708 DIKA MPONDO. * 709DEÏDO. * 710 KUM'A MBAPÉ. * 711 NDUMB'A LOBÉ. * 712 Territoire de King BELL. * 713 Prince KUM'A NDUMBE III, « Déclaration Solennelle sur Le Tangué De Kum'a Mbape Bell (Lock Priso) » - AfricAvenir International, sur www.africavenir.org. Voir également « Lock Priso Bell, chef Sawa ». Article publié sur le site www.wikipédia.fr et consulté le 13 janvier 2021. * 714 Influence de la colonisation allemande. * 715 Ibid. * 716 Ibid. Voir B. J. HEUERMANN, « Der Schizophrene Schiffsschnabel : Biographie eines kolonialen objektes und diskurs um seine ruckforderung im postkolonialen Munchen. Studen aus dem Munchner Institut fur Ethnologie » - Working Papers and cultural anthropology, Bd. 17, Munchen, 2015. * 717 Prince KUM'A NDUMBE III, « Commémoration : Ce 12 juillet 1884 qui créa le Cameroun (25.pdf) ». Article publié sur le site https://.docplayer.fr et consulté le 02 avril 2021. * 718 Les professeurs Narcisse MOUELLE KOMBI, agrégé de droit, NSAMÈ MBONGO, sociologue et philosophe, KUM'A NDUMBÈ III, historien et politologue et Martin NTONÈ, historien. * 719 LOBE BEBE. * 720 KRU, CROO ou CREW. * 721 NDUMB'A LOBE. * 722 DIKA MPONDO. * 723 KUM'A MBAPE. |
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