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L'administration coloniale allemande et les pouvoirs politiques traditionnels Duala et Bamun (1884-1916): une analyse de l'histoire politique du Cameroun


par Winnie Patricia Etonde Njayou
Université de Douala - Doctorat 2023
  

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2. Le Roi Njoya ou la fin du mythe de l'infériorité du Noir

L'idéologie coloniale développée par les penseurs comme le Comte Joseph Arthur DE GOBINEAU1415(*), Friedrich HEGEL1416(*), ou le médecin colonial Ludwig KULZ considère le Noir comme un être inférieur, un éternel attardé mental, dénué de toute capacité intellectuelle : « Pour rien au monde, soutient Ludwig KULZ, nous ne devons considérer les indigènes comme nos frères, mais comme notre enfant mineur »1417(*).

Les thèses attribuées à DE GOBINEAU sont combinées à celles de DARWIN1418(*), aux résultats de la recherche génétique pour élaborer une théorisation sur la variation, la sélection, l'amélioration et la décadence des groupes humains.

Il en résulte une conception moniste de la société dans laquelle on s'applique à déceler des lois biologiques naturelles1419(*). L'évolutionnisme avait intégré dans sa théorie les principes darwiniens de la sélection, de la survie du plus fort, de la disparition du plus faible et de la lutte pour la vie.Comme l'écrit ZMARZLIK : « Ce qui pouvait encore être considéré comme la concurrence des individus afin d'obtenir le plus travailleur et le meilleur sur le plan moral devenait maintenant un combat ardu pour s'affirmer, pouraccroître sa puissance - et cette lutte ne se déroule plus avant tout entre les individus mais entre les groupes : les groupes sociaux d'intérêt, les peuples et les races »1420(*).

Durant la phase de la domination coloniale, le noir est considéré comme un être destiné au travail manuel. C'est la politique de la décapitation de l'indigène.Les sociologues GUMPLOWICZ et RATZENHOFER avaient déjà essayé de démontrer que tous les mouvements sociaux, religieux et politiques du passé étaient d'origine raciale1421(*).

· Les théories racistes comme fondement de la colonisation

Pour WOLTMANN, les nègres n'ont jamais développé un système de concurrence individuelle, les mongols ne l'ont fait que dans certains groupes de leur race. Seuls les peuples germaniques ont érigé ce principe en loi fondamentale de la vie sociale et permis ainsi le plus grand développement de la culture1422(*). Par ailleurs, seules les races germaniques ont développé selon lui ce principe de concurrence individuelle, elles sont donc aptes à la culture, les nègres ne le sont pas. C'est dans cette logique qu'il défend la colonisation. Elle ne consiste pas comme chez les évolutionnistes à apporter la civilisation aux nègres, « il est illusoire de vouloir rendre les nègres, « il est illusoire de vouloir rendre les nègres et les indiens d'Amérique aptes à la civilisation », « les blancs seront toujours la race des seigneurs (Herrenrasse) dans les colonies puisque la race nordique est le vecteur naturel de la civilisation mondiale »1423(*).

Ce qui est intéressant donc, c'est que le principe de la colonisation est vu comme un danger pour le colon qui semble appréhender la concurrence du colonisé ainsi recréé à son image.

Et c'est ainsi que le principe de concurrence et de sélection, considéré au début comme mode naturel de régulation de la société est abandonné au profit du principe de la primauté naturelle d'une race appelée à asservir d'autres. Ce revirement s'opère dans l'esprit d'une frange de l'intelligentsia allemande à un moment où la classe moyenne à laquelle appartient une bonne partie du « Bildungsburgertum »1424(*) connait une crise grave qui menace sa survie en tant que classe.

En effet, le développement du capitalisme a tendance à la plonger dans la pauvreté en rendant caduques ses modes de production.L'affirmation du principe racial est donc souvent une réaction anticapitaliste petite bourgeoise visant à assurer la survie de cette classe1425(*). FROBENIUS montre assez clairement dans son livre « Auf dem Wege nach Atlantis » que le développement de la thèse raciste par opposition à la thèse civilisatrice était lié à la peur de voir le colonisé utiliser les rames des Européens pour se retourner contre ses derniers.

Critiquant la politique française en Afrique de l'Ouest, il écrit : « La France veut éduquer ces hommes noirs pour en faire des frères. Il s'agit là d'une idée mauvaise et déprimante »1426(*).Le Noir était aussi présenté comme étant cannibale, très superstitieux, facilement influencé par la sorcellerie et la magie. De sa religion animiste originelle, quand on ne niait pas purement et simplement son existence, on ne retenait que les manifestations extérieures, c'est-à-dire les amulettes, les fétiches et les gris-gris.

Voici par exemple ce que rapporte Joy CHARNLEY dans un ouvrage dont le titre Afriques imaginaires est révélateur de l'esprit qui a régné en Occident du 19ème jusqu'au début du 20ème siècle : « Quelque peine que j'ai prise à chercher la moindre apparence de religion parmi ces gens, je n'en ai jamais pu découvrir la moindre trace, ou qu'ils eussent aucune connaissance de Dieu, l'Enfer, ou de l'immortalité de l'âme...On n'y voit qu'une épouvantable stupidité et brutalité en toutes leurs actions, en toute leur vie »1427(*). En bref, les écrivains exotiques et coloniaux dans leur grande majorité ont été incapables de comprendre la complexité des diverses mythologies noires et ont tout englobé sous le vocable simplificateur de superstitions1428(*).Les romanciers exotiques et coloniaux ont parlé des Africains comme des êtres mineurs, incapables de se gouverner et de gérer les ressources naturelles de leurs pays étant donné leur mentalité prélogique. En effet, selon FANOUDH-SIEFER, les monarques africains étaient présentés de manière si grotesque que l'on est droit de se demander comment de tels dirigeants ont pu se faire respecter de leurs sujets au cours de la longue histoire de l'Afrique qui était d'ailleurs niée.

Les rois étaient présentés comme étant capables de vendre toute l'Afrique en échange de quelques litres d'eau de vie1429(*).Le Roi NJOYA viendra battre en brèche toutes ces théories racistes qui considéraient l'homme noir et surtout africain comme incapable d'accomplir des prouesses dans des domaines réservés aux « Blancs ».

· Le RoiNjoya ou l'effritement des théories racistes

Pour le gouverneur VON PUTTKAMER, l'indigène est important essentiellement pour le travail manuel, tandis que son homologue HUBBE-SCHLEIDEN affirme de son côté que « L'Allemand a sa tête pour penser, le noir a un crâne pour porter les fardeaux »1430(*).C'est pour cela qu'en mettant sur pied un système d'écriture propre, le Roi NJOYA battait en brèche tous les préjugés avancés depuis la fin du Moyen Âge qui font du nègre un être dénué de raison.

L'écriture royale1431(*), qui comptait au départ plus de 500 signes à 80 caractères, assura une meilleure diffusion de l'écriture et amena l'augmentation des textes rédigés en écriture royale, qui était enseignée dans les écoles. NJOYA institua un bureau d'état civil pour enregistrerles naissances et les mariages.

Les jugements du tribunal royal étaient également consignés par écrit. Le livre d'histoire, de lois et de traditions des BamounBamun, qui compte plus de 1100 pages, est alors rédigé au moyen de l'écriture royale. Sa réplique se trouve au Pit-RiversMuseum d'Oxford1432(*).La réfutation de la théorie de la « décapitation » de l'indigène est d'autant plus cinglante qu'elle constitue un camouflet à la théorie de la hiérarchie des races, cette théorie selon laquelle se fondait l'attitude des Européens vis-à-vis des populations indigènes.

Sans compter le développement des arts et de la culture enregistré à son actif. Particulièrement attaché à la culture BamounBamun, le roi réserva dès l'achèvement de son palais, une partie de l'établissement au musée royal actuel et favorisa l'essor des arts, des techniques et l'épanouissement culturel.

Par ces faits d'armes, le Roi NJOYA a valorisé de manière durable, l'héritage ancestral du peuple BamounBamun.

· Le Roi Njoya ou la valorisation de l'héritage ancestral du peuple BamounBamun

L'importance de l'oeuvre du Roi NJOYA touche plusieurs domaines dans la mesure où la possession de l'écriture, instrument de communication capital, permet au Roi des BamounBamund'asseoir son autorité politique, d'organiser méthodiquement les activités économiques et commerciales, d'étendre son influence socioculturelle au-delà des rives du Noun.

« Avec l'arrivée des colons, il a trouvé une manière de communiquer sur son territoire avec cette langue-là, comme les Allemands ne pouvaient pas la comprendre. C'était une manière de communiquer avec son peuple comme avant l'arrivée des colons »1433(*). C'est en 1895 qu'apparaît le 1er alphabet inventé par le Roi NJOYA. Il comptait alors 510 signes. 

Avec le temps, l'alphabet « a ka u ku » a évolué et sa dernière version, en 1930, ne comprenait plus que 70 signes1434(*).Au début, on l'écrivait dans n'importe quel sens jusqu'à l'époque où le monarque constata que les musulmans écrivaient l'arabe de droite à gauche.Il interdit ce sens car il ne voulait pas paraître influencé par des étrangers. On comptait enfin plus de mille lettrés dans le royaume en 1933, dont quelques jeunes originaires des États voisins.

Cette écriture, utilisée entre 1896 et 1930, a servi à écrire de nombreux ouvrages, dont l'« Histoire des lois et coutumes des BamounBamun », rédigé par le RoiNJOYA lui-même. Des caractères d'imprimerie ont même été créés pour les imprimer. La nouvelle écriture n'était pas encore au point quand le RoiNjoya et ses collaborateurs comprirent tous les avantages qu'ils pouvaient en tirer. Une décision fut prise tôt au début du siècle de rassembler les traditions historiques BamounBamun.

Le Roi NJOYA commença à noter quelques grandes lignes de l'histoire de son peuple. Comme l'a écrit le pasteur Henri MARTIN : « D'année en année, il (Njoya) augmenta sa documentation, et il existe des fragments assez importants rédigés par ses écrivains plusieurs années avant le texte définitif »1435(*).Pour rédiger cet ouvrage, le monarque interrogea de nombreux témoins qui étaient susceptibles, soit par leur âge, soit par leurs fonctions, de bien connaître les événements qu'ils relataient ou les traditions orales. Cet ouvrage doit être signalé parce qu'il représente une référence capitale pour tous les chercheurs qui s'intéressent aux BamounBamun. Le texte définitif fut rédigé en 1921, il comporte 202 chapitres et 547 pages. La copie de l'ensemble du livre fut menée par divers rédacteurs.

Le volume est constitué de feuilles volantes réunies dans une couverture de peau. Il est complet et soigneusement conservé dans les archives du palais1436(*).

Il comprend trois parties :

La première va des origines jusqu'au règne du dixième roi, Kouotou, au début du XVIIème siècle. Cette période du passé BamounBamun a été fortbien restituée à partir des données de la mémoire collective. Pour effectuer ce travail, le souverain a exploité les récits historiques, les chansons diverses, les musiques des sociétés secrètes ; l'équipe des rédacteurs del'Histoire » a utilisé également les légendes, les proverbes, les noms, etc.

L'histoire du fondateur de l'Etat et de la dynastie est la plus riche ; les neuf successeurs de NCHARE n'ont laissé que leurs noms dans l'histoire dynastique. NJOYA et ses collaborateurs ont la modestie d'avouer qu'ils savaient peu de choses de ces règnes monotones.

La deuxième partie de cet ouvrage couvre la période de grande transformation qui commence avec le règne de MBOUOMBOUO, le onzième roi. Le texte a bénéficié des souvenirs des témoins oculaires auxquels le roi fit appel.

La troisième partie concerne le règne de NJOYA et les textes utilisent les témoignages de ceux qui ont pris part à l'histoire au début de notre siècle1437(*).

En dehors de ce texte, il existe de nombreux autres manuscrits Shumom car l'équipe des rédacteurs dirigés par NJOYA aborda un grand nombre de sujets. En 1950, DUGAST et JEFFREYS avaient répertorié quatre-vingt-onze (91) ouvrages et documents divers1438(*).

Aux alentours de 1915, environ 600 personnes l'employaient quotidiennement notamment dans l'administration et elle était enseignée dans une cinquantaine d'écoles du royaume BamounBamun1439(*). Le RoiNJOYA aurait choisi d'inventer son propre système d'écriture, parce qu'il ne voulait pas utiliser l'alphabet arabe et que celui utilisé par les Européens ne permettait pas de transcrire sa langue.

Il a d'ailleurs aussi inventé une langue secrète qui était réservée au roi et ses proches. Seuls quelques textes ont été rédigés dans cette langue1440(*).Le philosophe allemand HEGEL est resté célèbre dans l'histoire en ce sens que sa pensée a été utilisée pour justifier l'entreprise coloniale. Pour lui, parce que ne disposant pas de forme d'écriture, l'Afrique est un continent sans histoire, sans culture ni civilisation.Dans son cours de 1830, HEGEL déclara : « L'Afrique n'est pas une partie historique du monde. Elle n'a pas de mouvements, de développements à montrer,de mouvements historiques en elle.C'est-à-dire que sa partie septentrionale appartient au monde européen ou asiatique ; ce que nous entendons précisément par l'Afrique est l'esprit ahistorique, l'esprit non développé, encore enveloppé dans des conditions de naturel et qui doit être présenté ici seulement comme au seuil de l'histoire du monde »1441(*).

Avec l'invention de l'écriture « Shumom », le Roi NJOYA rédige un ouvrage d'un intérêt historique révolutionnaire où il relate l'histoire de son royaume, les migrations, les conquêtes, les guerres et les différents règnes de ses prédécesseurs.

Les différents évènements historiques et toutes les cultures du royaume sont maintenant sauvegardés, codifiés ; bref, le passé de l'Afrique cesse, à partir de l'écriture « Shumom », d'être un mythe, mais il est plutôt accessible à tous ceux qui veulent le connaître grâce à l'ingéniosité technique du Roi NJOYA.

Du fait de son caractère visionnaire et avant-gardiste de son auteur, le « Shumom » se verra marginalisé voire méprisé tout d'abord par les agents coloniaux allemands mais aussi par les conquérants français qui n'acceptent pas qu'un « indigène », un « chef des tropiques » puisse réaliser de telles prouesses.Après la PremièreGuerreMondiale, l'écriture du RoiNJOYA finira par disparaître du quotidien du royaume BamounBamun. L'administration française interdira les langues camerounaises et l'usage de l'écriture du RoiNJOYA en particulier1442(*). Par ailleurs, en 1912, le Roi NJOYA, 17ème Roi des BamounBamun, ordonne que soit dressée une cartographie de son royaume, puis de sa capitale fortifiée, Foumban. Plusieurs campagnes de relevés sont menées et les cartes annotées en écriture BamounBamun inventée avant l'arrivée des Européens, est achevée en 1920.

· La cartographie comme témoignage précieux de la dextérité du Roi Njoya

Toute la cartographie fut effectuée par IbrahimNJOYA1443(*), le fils d'un demi-frère du père du Sultan NJOYA. NJOYA avait aussi dessiné le calendrier agricole de Foumban en 1911(« VoirAnnexe15 : Calendrier agricole de Foumban en 1911).La carte établie par NJOYA1444(*)qui correspond à l'Annexe 15, laisse percevoir une parfaite maîtrise de l'espace.

D'une part, les éléments du milieu naturel1445(*) correspondent à ce que les images satellites nous projettent actuellement, d'autre part, la sémiologie graphique s'adresse sur une représentation de l'espace en quatre points cardinaux à savoir le levant, le couchant, la droite et la gauche du monde. Cette perception convoque une lecture du territoire saturée par un ensemble de préceptes1446(*).

Selon AlexandraLOUMPET-GALITZINE : « La spécificité de la cartographie bamounBamun tient probablement à ce que le politique est ici à la fois perçu en d'autres termes et à des niveaux entremêlés, qu'il soit destiné aux besoins intérieurs ou extérieurs. L'extérieur, redéfini par les puissances coloniales, apparaît au moins double, du rocher étranger (les micro-États voisins) à l'étranger lointain, sinon des deux à la fois, stratégie régionale utilisant les nouveaux rapports de force. Les cartes du roi NJOYA représentent ainsi un nouvel outil d'administration territoriale rapidement en concurrence avec l'administration coloniale »1447(*).

La démarche de NJOYA s'inscrit dans une perspective dynamique et pro- active pour un aménagement harmonieux et stratégique du territoire. Le territoire apparaît à la fois comme le support, mais aussi comme le lieu de l'ensemble des activités engendrées par l'homme, résultat de l'ensemble des relations qui permet aux différents groupes, acteurs, de faire valoir leurs intérêts de l'espace1448(*).Les interactions entre les acteurs et le territoire décrit par les niveaux d'échelles emboîtés permettent de faire émerger des structures complexes, sortes d'arrangements territoriaux.1449(*)

La notion de limite, qui se place à la base de tout découpage territorial à visée défensive et ou identifié, relève de la nature même du cerveau humain. A la manière des animaux dominants qui délimitent et qui défendent leur territoire, les institutions sociales marquent, bornent, contrôlent celui des sociétés dont elles émanent.

Elles n'hésitent pas à l'impôt, par la violence si nécessaire1450(*), à tous ceux qui contestent d'une manière ou d'une autre la légitimité de son espace et de ses frontières1451(*).Pour DI MÉO, le territoire témoigne d'une appropriation délibérée, à la fois économique, idéologique et politique de l'espace géographique. Cette appropriation est le fait de groupes sociaux localisés qui se donnent une représentation particulière d'eux-mêmes, de leur histoire, de leur singularité, de leur identité.

Le terme « territoire » signale d'abord un mode de partage, de contrôle de l'espace terrestre garantissant la spécificité de la permanence, de la puissance, les ressources1452(*) et la reproduction des entités sociales qui l'occupent. C'est sa dimension politique ou géopolitique1453(*).La facette physique traite des configurations territoriales, de l'aire d'extension, mais aussi des caractéristiques physiques liées à la localisation. Cette facette intègre les propriétés naturelles que LE BERRE Maryvonne subdivise en potentialités, contraintes et les propriétés matérielles1454(*). En fonction des potentialités du territoire, les propriétés matérielles du territoire s'expriment à travers une structure spécifique1455(*). Le niveau fonctionnel physique fait la différence entre l'espace fini1456(*)et l'espace convoité1457(*) sur les HautesTerres de l'Ouest. Les mouvements de population irriguent cet espace de la citadelle vers les marges traduisent aussi la spécificité et les caractéristiques du milieu physique. Le territoire apparaît donc à la fois comme le support mais aussi commele lieu de l'ensemble des activités engendrées par l'homme, résultat de l'ensemble des relations qui permettent aux divers groupes, acteurs, de faire valoir leurs intérêts de l'espace1458(*).

C'est un espace vital terrestre, aérien ou aquatique qu'un animal ou un groupe d'animaux défend comme étant sa propriété exclusive.1459(*)

Figure N° 13 :Carte du royaume BamounBamun « commandée sur ordre du Sultan NJOYA aux alentours de 1920 », réalisée par Ibrahim NJOYA1460(*).

Source : L. 930 mm, I. 875 mm. Musée d'ethnographie de Genève (MEG). Photographie de Jonathan WATTS. Voir A. LOUMPET- GALITZINE, « La cartographie du Roi Njoya (Royaume BamounBamun, Ouest Cameroun), CFC, N°210, décembre 2011. In Colloque International Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, septembre 2014, p. 114.

En définitive, le Roi NJOYA aura :

- Développé l'art et l'artisanat

- Inventé une écriture « A ka u ku » vers 1896

- Créé une langue, le « Shumom » en 1912

- Fabriqué un moulin à maïs

- Construit un splendide palais (1917-1921)

- Créé une religion syncrétiste, le « Nuet-Kwete ».


Il a aussi publié de nombreux ouvrages :

- « Histoire et coutumes des BamounBamun »

- « La rate et ses ratons »

- « La pharmacopée BamounBamun ».

Il fut un génie, un visionnaire dans tous les sens du terme et dans de nombreux domaines. C'est pourquoi il demeure dans les annales comme l'un des plus grands monarques de l'Afrique en particulier et du monde en général.

* 1415 1816-1882.

* 1416 1770-1831.

* 1417 MADIBA ESSIBEN, Le roi Njoya, l'écriture « Shumom », p. 93. In E. MATATEYOU, L'écriture du Roi Njoya : Une contribution à la culture de la modernité, L' Harmattan, 2015.

* 1418 C. DARWIN, On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or The Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life.Traduit en français sous le titre L'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la survie, 1859.

* 1419 Colloque International du Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation. Précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, p. 8.

* 1420 H.-G. ZMARZLIK, « Sozaildarwinismus und Menschenwurde, ein zeitgeschichtliches, Problem », in Freiburger Dies Universitas, Bd 10 (1962/63), p. 64.

* 1421 Cf. L. GUMPLOWICZ, Der Rassenkampf : Soziologische Untersuchungen, Innsbruck, 1928, p. 295; RATZENHOFER, GrandriB der Sociologie, Leipzig, 1907, p. 165. In Prince KUM'A NDUMBE III, L'Afrique et l'Allemagne. De la colonisation à la coopération : 1884-1986 (Le Cas du Cameroun), Éditions AFRICAVENIR, 1986, pp. 195-196.

* 1422L. WOLTMANN, Politische Anthropologie : Eine Untersuchung uber den Einfluss der Descendenztheorie auf die Lehere von der politischen Entwicklung der Volker, Leipzig-Eisenach, 1903, p. 297.

* 1423 Idem.

* 1424 Bourgeoisie de gauche en Allemagne. C'est une classe influente de la société appelée la classe moyenne éduquée ou les citoyens éduqués (classe éduquée, aujourd'hui aussi l'élite éduquée), qui considère et cultive l'éducation humaniste, la littérature, la science et l'implication dans l'Etat et la communauté comme très importantes. Voir « Bildungsburgertum (n.d.) ». Article publié sur le site www.wikipédia.org et consulté le 02 avril 2022.

* 1425 Voir l'analyse de P. SCHMITT-EGNER, Kolonialismus und Faschismus : eine Studie z. histor.u. begriffl. Genesis faschist. Bewusstseinsformen am dt.Beisp, 1975, p. 96.

* 1426 L. FROBENIUS, Auf dem Wege nach Atlantis Berlin, 1911, p. 116. In Prince KUM'A NDUMBE III, L'Afrique et l'Allemagne. De la colonisation à la coopération : 1884-1896 (Le Cas du Cameroun),Éditions AFRICAVENIR, 1986, p. 198.

* 1427 T. HERBERT cité par J. CHARNLEY dans A. WYNCHANK & P.-J. SALAZAR, Afriques imaginaires : regards réciproques et discours littéraires : XVIIe-XXe siècle, Paris, L'Harmattan, 1995, p. 43.

* 1428 V. NAMURUHO BAKURUMPAGI, Déconstruction du mythe du nègre dans le roman francophone noir, de Paul Hazoumé à Sony Labou Tansi, Thèse de Doctoraten Littérature francophone présentée et soutenue le 14 mars 2007, p. 14.

* 1429Ibid., pp. 14-15.

* 1430Idem.

* 1431 Ou écriture BamounBamun.

* 1432 P. ETONDE, « Les chefferies traditionnelles entre tradition et modernité au Cameroun : le cas du Royaume BamounBamun », Mémoire de Maîtrise, Université de Yaoundé II, 2014-2015, p. 87.

* 1433 Inoussa PEMPEME, ingénieur en informatique, originaire du Cameroun, n'a jamais oublié la devise d'Ibrahim NJOYA, roi du peuple BamounBamun, qui stipulait qu'il fallait s'intégrer partout où l'on allait et partager son savoir-faire avec autrui. Article publié le 23 février 2021 sur le site de la Radio-Canada, Le matin du nord, https://ici.radio-canada.ca. Article consulté le 02 avril 2021.

* 1434 E. MATATEYOU, L'écriture du Roi Njoya : Une contribution à la culture de la modernité, L'Harmattan, 2015.

* 1435 P. ETONDE, « Les chefferies traditionnelles entre tradition et modernité au Cameroun : Le cas du Royaume BamounBamun », Mémoire de Maîtrise, Université de Yaoundé II, 2014-2015, pp. 54-55.

* 1436Ibid., p. 55.

* 1437Idem.

* 1438 Lire I. DUGAST & M.D.W. JEFFREYS, L'Écriture des BamounBamun, 1950, pp. 100-106.

* 1439Idem.

* 1440Idem.

* 1441 G. W. F. HEGEL, La Raison dans l'histoire, IV, 3, A, UGE, 1965. F. HEGEL, Leçons sur la philosophie de l'histoire, 1837. L'ouvrage a été publié de manière posthume, à partir de ses propres manuscrits et de notes de cours prises par ses élèves.

* 1442 E. MATATEYOU, L'écriture du Roi Njoya : Une contribution à la culture de la modernité, L' Harmattan, 2015.

* 1443 Ibrahim NJOYA, le scribe du Roi BamounBamun. Premier « auteur » de bandes dessinées à part entière d'Afrique, un artiste exceptionnel pour son époque. Né aux alentours de 1890 à Foumban, il fréquenta l'école missionnaire protestante et fut baptisé en 1910 du nom christianisé de Johannes YERIMA, mais il revint à l'islam en 1916 et sera rebaptisé Ibrahim Njoya. Article publié le 15 mars 2019 sur le site www.Twitter.com et consulté le 04 septembre 2021.

* 1444 Figure ci-dessous.

* 1445 Cours d'eau, reliefs.

* 1446Colloque international Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

* 1447 A. LOUMPET-GALITZINE, « La cartographie du Roi Njoya (Royaume BamounBamun, Ouest Cameroun), CFC, N°210, décembre 2011. In Colloque International Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

* 1448 G. DI MEO, Les territoires du quotidien, Paris, L'Harmattan, 1996. InColloque international Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

* 1449 M. LEBERRE, « Territoires ». In A. BAILLY et Al., Encyclopédie de géographie, Paris, Economica, 1992. Cité dans Colloque international Roi Njoya,  LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

* 1450 A l'exemple des guerres précoloniales sur l'actuel pays BamounBamun.

* 1451 LABORIT cité par DI MEO, L'espace social, Lecture géographique des sociétés, Armand Colin, 2005. In Colloque international Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, p. 111-118.

* 1452 Matérielles et symboliques.

* 1453 G. DI MÉO, Les territoires du quotidien, Paris, L'Harmattan, 1996. InColloque international Roi Njoya,  LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

* 1454 M. LEBERRE, « Territoires ». In A. BAILLY et Al., Encyclopédie de géographie, Paris, Economica, 1992. Cité dans Colloque international Roi Njoya,  LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun,2014, pp. 111-118.

* 1455 P. TCHAWA, « Approche des dynamiques territoriales des Hautes Terres de l'Ouest par le modèle de la formation spatiale », in Annales de la faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Volume 6, nouvelle série, 2007, Premier semestre, pp. 159-188. InColloque international Roi Njoya,  LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

* 1456 Contraintes.

* 1457 Potentialités.

* 1458 G. DI MÉO, 1996. InColloque international Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

* 1459 R. ARDREY, The territorial imperative. A personal inquiry into the animals origins of property and nations, New York, Altheneum, 1966. InColloque international Roi Njoya, LE ROI NJOYA. Créateur de civilisation et précurseur de la renaissance africaine, L'Harmattan Cameroun, 2014, pp. 111-118.

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