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L'administration coloniale allemande et les pouvoirs politiques traditionnels Duala et Bamun (1884-1916): une analyse de l'histoire politique du Cameroun


par Winnie Patricia Etonde Njayou
Université de Douala - Doctorat 2023
  

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2. La modification des habitudes sociales en pays BamounBamun dûe à l'adoption des rites chrétiens

Le veau d'or réduit en poudre, que durent avaler les Israélites, montrait aux hommes qu'ils ne doivent pas mettre leur confiance dans les fétiches. C'est ce récit qui donna à MANGWELOUNE le courage de refuser l'eau du "soldat" que WAMBEN obligeait ses femmes de boire de temps en temps.

Le « soldat » était un morceau de bois rougi à ses deux extrémités dont on faisait couler un liquide qui avait la vertu de chasser les mauvais esprits. Ceux qui refusaient de le boire tombaient sous la grave accusation d'être des sorciers1262(*). Une nouvelle communauté vivait maintenant dans la cité des Mfon. On y voyait des hommes et des femmes, des nobles et des esclaves s'asseoir ensemble sur les mêmes bancs, boire certains jours à une même coupe.

Sur le pays passait un esprit jusqu'alors inconnu, soufflant comme un vent subtil, aussi bien au palais que dans la plus pauvre case. Les chrétiens abandonnaient, le peuple ne savait trop pourquoi, les biens les plus recherchés.

C'est ainsi que le prince POPUERE avait renié le « Ngueri », dont il était le chef, laissé quatre épouses pour n'en garder qu'une, abandonné à d'autres des fillettes achetées par lui pour en faire plus tard ses femmes.

POPUERE devait pourtant savoir qu'en faisant cela, il bafouait les coutumes du pays, humiliait la famille royale. Même dans les harems des grands NJI pénétrait une atmosphère jusque-là ignorée. Les femmes chrétiennes accomplissaient plus consciencieusement leur tâche, évitaient les querelles. Le soir, elles se réunissaient souvent pour chanter. Voyant cela, NJAPNDOUNKÉ1263(*) avait confié plusieurs fiancées du Mfon à MmeGÖRING pour qu'elle leur enseignât les coutumes des Blancs. Il est vrai que les NJI n'étaient pas toujours contents du nouvel état de choses.

Si leurs épouses chrétiennes étaient fidèles, elles désobéissaient aussi avec obstination quand ils voulaient les obliger à consulter l'araignée, à boire des médecines-fétiches données par le sorcier, à offrir des sacrifices aux ancêtres.

Aussi n'était-il pas rare de voir l'une ou l'autre d'entre elles, maltraitées, chercher refuge sur la colline de Njissé1264(*). NJOYA avait voulu créer une communauté à lui.

On affirmait même qu'il avait demandé au missionnaire l'autorisation de baptiser lui-même ses gens avec du vin de palme, en utilisant sa corne à boire. Maisle pasteur avait rejeté sa demande.1265(*)

Le Roi NJOYA avait évoqué l'idée selon laquelle le baptême des fidèles de l'Église du missionnaire GÖRING devait se faire suivant les rites africains c'est-à-dire en y incluant du vin de palme.

* 1262Ibid., p. 136.

* 1263 Mère du Roi NJOYA.

* 1264Ibid., pp. 137-138.

* 1265Ibid., pp. 134-135.

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