WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le rôle que joue l'apprentissage du français dans le processus d'intégration des migrants en structures associatives

( Télécharger le fichier original )
par Shazia Nazir
Université d'Avignon - Master didactique du FLE/FLS et éducation interculturelle 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III-2 L'intégration

40

1.1 Un processus continu et dynamique

La question de l'immigration désormais prise en compte, il est maintenant question de l'intégration de ces migrants. En effet, se pose désormais la question de la logique d'intégration à adopter pour ces migrants mais aussi pour moi en tant qu'enquêtrice et individu faisant partie de cette société d'immigration.

Tout d'abord, je précise que le discours sur l'intégration est un discours fondé dans la croyance (Laacher, 1992), il n'existe pas de définition fondée et prouvée sur le sujet qui amène à un résultat mathématique : tel comportement amène à telle intégration. Il s'agit plutôt d'un ensemble de représentations sur le sujet. En effet : « Tout ce qui touche à l'intégration relève avant tout de la croyance, même si les discours qui la concernent se parent le plus souvent de vertus scientifiques » (Sayad, 1994 : 8). Mon propos ici n'est pas de mesurer l'intégration de mes enquêtés au sein de la société française mais plutôt de comprendre le rôle que joue le français (et ainsi son apprentissage au sein des structures associatives) dans leur processus d'intégration de ces derniers. Je vais d'abord m'attacher à définir ce que j'entends par processus d'intégration et j'insiste ici sur la notion de processus car l'intégration est un cheminement qui n'a ni début ni fin : « C'est un processus continu auquel on ne peut assigner ni commencement ni aboutissement, un processus de tous les instants de la vie, de tous les actes de l'existence » (Sayad, 1994 : 8). En effet, si ce processus est difficilement perceptible car il est : « un processus inconscient, quasi invisible de socialisation, qui ne peut être uniquement le produit d'un volontarisme politique de la société » (Sayad, 1994 : 8), il reste cependant l'objet d'enjeux politiques visibles, que j'aborderai plus bas :

« l'intégration désigne en sociologie un processus social quand, dans le débat public, il est à la fois un objectif (les politiques d'intégration) et un enjeu politique (la « crise du modèle d'intégration ») » (Tiberj, 2014 : 1).

Afin de positionner l'intégration, je tiens à préciser qu'elle « s'oppose d'une part à toute forme d'exclusion, de ségrégation ou de marginalisation mais également, à toute forme de dissolution ou d'assimilation » (Biichlé, 2007 : 175). Dans la notion d'intégration, il y a l'idée d'accueillir un nouvel élément dans un système qui rétroaction oblige, modifie ce système et l'élément également :

41

« l'élément intégré n'est pas perçu comme devant être neutralisé, comme devant perdre ses caractéristiques initiales, même si des transformations sont supposées, dans le système intégratif comme dans l'élément à intégrer »

(Tap in Manço, 1999 : 16).

Il existe 3 cas de figures à la suite de la migration dans le pays que je peux positionner au sein d'un continuum incluant 3 pôles : ségrégation ou marginalisation, intégration et assimilation (Biichlé, 2009 : 36) :

A chacune de ces positions s'opèrent des pratiques langagières différentes et des sociabilités diverses en lien avec les représentations sociales et les choix identitaires de ces migrants (Ibid. : 36). En ce qui concerne la première extrémité : la ségrégation ou marginalisation, elle correspond à une position d'exclusion volontaire du migrant qui refuse tout contact avec la société, sa langue, ses habitudes et qui « tend à se retrancher, ou à être refoulé derrière une barrière, à former un kyste, un ghetto, une tour d'ivoire » (Tap, 1988 : 12), ou subie par la société car elle peut résulter aussi de l'exclusion de celle-ci, ce sont ainsi les dysfonctionnements de la société et de ses normes qui empêchent l'intégration des populations qui ne correspondent pas d'entrée ou plus assez, à ces normes (Ravaud, 2000). Se retrouvent ainsi exclues du système aussi bien les personnes rejetées de leur plein gré, que celles qui n'y ont jamais eu accès car elles ne rentraient pas dans le cadre des normes établies. A l'inverse, la deuxième extrémité, l'assimilation, tend à effacer tout ce qui fonde l'identité du pays d'origine du migrant et l'amène à se fondre parfaitement dans les caractéristiques du pays d'immigration, il s'agit d' « un processus de convergence uniforme et unilatéral (straight line) des caractéristiques des immigrés vers une sorte de caractéristiques moyennes de la société d'accueil (Mirna, 2011 : 151). Ainsi, le migrant existe au sein « d'un corps unifié et central de la société d'accueil et c'est dans ce noyau que l'assimilation s'opère » (Ibid. : 151). L'assimilation peut pour certains, à tort selon moi, se confondre avec la notion d'intégration, elle est ainsi perçue comme « un processus qui consiste idéalement, à passer de l'altérité la plus radicale à l'identité la plus totale (ou voulue comme telle) » (Sayad, 1994 : 8). Dans ces deux extrêmes, il n'y a pas de confrontation entre les

42

représentations et les langues du migrant et celles de la société car il y a évitement des relations entretenues avec le présent (le migrant marginalisé) ou le passé (le migrant assimilé). En effet, il n'y a pas de position intermédiaire comme l'intégration où des mélanges s'opèrent entre l'identité du migrant et celle de la société car l'un se positionne dans un rejet total de la société (marginalisation) et l'autre se fond totalement à l'intérieur avec le rejet de l'identité d'origine (assimilation).

J'ai pu déterminer ce que j'entends par intégration et ce que j'écarte, désormais j'aimerais préciser que cette étude se dirige vers l'analyse des représentations et des sentiments de mes enquêtés sur la notion d'intégration. Je vais ainsi préciser dans la partie qui suit la distinction qui s'opère entre les deux notions.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway