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Les litiges entre parents à propos de la circoncision de leur enfant

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par Ismahène Chamkhi
Université de Nantes - Master 2 Droit Privé Général 2013
  

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B - Une éducation religieuse de l'enfant

32. Fidèle à une conception romaine de la famille, la religion de l'enfant est soumise aux règles applicables en droit commun de l'autorité parentale. L'article 371-133 du Code civil dispose que père et mère doivent assurer l'éducation de l'enfant et, traditionnellement, la religion est englobée dans la fonction morale de l'éducation34 .

33. En conséquence, les parents peuvent choisir de donner ou de ne pas donner de religion à l'enfant, faire procéder au rite déterminant de l'appartenance (baptême ou circoncision notamment), lui donner ou faire donner une éducation religieuse, l'inscrire dans un établissement d'enseignement public ou privé, en fonction de leurs convictions, de leurs croyances 35.

34. L'application du droit commun de l'autorité parentale à la religion suscite beaucoup de réserves doctrinales. Certains auteurs ont proposé l'application d'un statut particulier. Le Doyen Carbonnier avait proposé de rattacher la religion à l'état des personnes36. M. Bredin proposa de distinguer entre le choix de la religion et l'éducation religieuse, la première relevant de l'état des personnes, alors que la seconde entrait dans le champ de la puissance paternelle et pouvait être critiqué par l'autre parent37. Mais ces théories n'ont pas reçu d'écho en jurisprudence.

33 L'article 371-1 du Code civil, dans sa dernière rédaction issue de la loi du 4 mars 2002, dispose que « l'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux père et mère pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l'enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité ».

34A titre d'illustration : Nîmes 20 juin 2012* rappelle, en se fondant sur l'article 371-1 du code civil, que « parmi les décisions importantes concernant la vie des enfants, figure au troisième rang la religion ».

35Dictionnaire du Droit des Religions, sous la direction de Francis Messner, CNRS Editions (sous « Droit de la famille » pages 207 et s.).

35.

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Faire circoncire l'enfant c'est donc lui apporter (imposer?) une éducation religieuse. Cette interprétation n'a d'ailleurs fait l'objet d'aucune hésitation en jurisprudence. Le contentieux dans son intégralité, dès 1973, prend cette théorie pour acquise. Certaines décisions se contentent d'appliquer les articles 371-1 et suivants aux litiges (ce qui est implicitement un rattachement de la circoncision de l'enfant à l'autorité parentale). D'autres prennent le soin d'exposer la règle. Par exemple, dans une décision du 13 septembre 2000*, la Cour d'appel de Paris énonce que « la décision de circoncire l'enfant naturel relève de l'exercice de l'autorité parentale ».

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