B. Problématique du mémoire
Le contenu de ma formation proposait une exposition pertinente
des différentes méthodologies et approches d'enseignement du
Français Langue Etrangère. Cette exposition permet non seulement
de comprendre la lente évolution des techniques d'enseignement et par la
même la pertinence de la Recherche en Science de l'Éducation, mais
également de nous permettre de proposer et animer des cours modernes,
dynamiques, attractifs pour les apprenants : les apprenants ne sont plus
considérés, comme dans la méthodologie traditionnelle,
comme des «réceptacles» à «remplir de
savoir», passifs, sous l'autorité de l'enseignant.
Si cette description peut paraître très
caricaturale, elle n'en demeure pas moins mon expérience de
l'enseignement comme élève en France. Etudiante native
française en France, ayant eu une expérience de la
scolarité française, mon modèle d'enseignant, pour la
plupart des matières dont j'ai suivi la formation si ce n'est toutes,
ressemble de manière assez proche à l'enseignant sur son estrade
devant un parterre d'élève, c'est-à-dire une
méthode traditionnelle de l'enseignement. Mes souvenirs de
l'apprentissage de langues étrangères sont malheureusement flous,
mon manque d'intérêt ne m'ayant pas permis de fixer dans ma
mémoire des détails suffisants pour savoir si mes enseignants
suivaient telle ou telle méthodologie.
Aborder ces méthodologies permet de mettre en exergue
un certain décalage entre mon expérience d'élève,
plutôt sujette aux méthodologies traditionnelles dans la salle, et
ma formation d'enseignante de FLE et ses approches et perspectives
d'enseignement-apprentissage résolument modernes.
A partir du constat de cette expérience de la classe
hors du cadre universitaire, et en supposant que l'expérience de mes
camarades de classe ait été la même, comment est-il
possible de mettre en place des activités en classe obéissant aux
critères des approches d'enseignement-apprentissage nouvelles ? La
réponse est évidente : la formation que nous
avons reçue doit répondre à cette
problématique, et elle s'y emploie très bien en grande partie.
Deux semestres de formation peuvent-ils néanmoins effacer une quinzaine
d'années de «carrière» d'élève, bousculer
les préconçus développés autour de «la
pratique» à avoir en classe ? Cela n'est pas mon opinion.
Pourquoi ? Je reprendrai le constat fait
précédemment, celui qu'un «manque» dans la formation
des futurs enseignants de FLE, notamment vis à vis
d'éléments contenus dans les approches qui sont peu
abordés en cours. Si nous pouvons supposer que ses
éléments sont censés apparaître plus tard dans la
pratique des enseignants, au fur et à mesure que leur expérience
grandie, il semble qu'une sensibilisation dès la formation puisse
être d'un grand bénéfice.
Nous retrouvons ainsi trois éléments qui
semblent être un frein à la mise en place
d'activités centrées autour du corps et de l'espace
dans la classe de langue :
- l'expérience d'élève que
l'étudiant-futur enseignant a ;
- les possibles habitudes d'enseignement que l'enseignant a pris
;
- un manque possible dans la formation.
En prenant en compte ces éléments, ce
mémoire s'intéresse plutôt à un public d'enseignants
en formation, ayant peu d'expérience dans l'enseignement. Nous nous
intéressons également aux objets présents dans les
approches étudiées à l'Université, dont la
communication non-verbale, la gestuelle et la gestion de l'espace. Notre
problématique est donc la suivante : De quelle façon une
initiation au concept de la communication non-verbale, de la gestuelle et de la
gestion de l'espace influence-t-elle la pratique des enseignants
débutants de Français Langue Etrangère ?
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