FACULTÉ DES LETTRES, LANGUES ET SCIENCES HUMAINES
MAILLARD Sarah En vue de l'obtention d'un Master 2
Professionnel Didactique du FLE, Métier du FLE Sous la direction
de Mme Isabelle AUDRAS
2016-2017
Impact d'une sensibilisation à la communication
non-verbale,
la gestuelle et la gestion des agencements didactiques
dans la formation des enseignants débutants de
Français Langue Etrangère
Enquête exploratoire auprès du public
ciblé
1/109
Remerciements
Les remerciements type s'adressent généralement
au tuteur de l'étudiant, à ses proches et aux personnes ayant
acceptés de répondre aux questions, si questions il y a eu. Cette
page ne prendra pas d'autres directions : le présent mémoire est
le fruit du travail conjoint de Mme Audras, ma tutrice, sans les
précieux conseils de qui ce travail n'aurait pu aboutir. Elle a su
trouver les mots justes pour répondre à mes questions.
A mes proches qui ont eu la patience de relire mes erreurs, de
me soutenir dans les périodes de difficultés, de stress, de
doute, de colère, de désespoir, je dis merci également.
C'est sur vos épaules que j'ai pu me reposer : sans votre confiance en
moi, rien n'aurait été possible. A Capucine, à Caroline,
à Emilie, Marine, Thomas, Nicolas... Et aux autres que cette page serait
beaucoup trop courte pour nommer, merci.
Aux étudiants qui ont pris part à cette
étude, qui ont répondu à mes longues questions et ont fait
le déplacement pour venir me voir, je dis merci également : la
curiosité et la bienveillance dont vous avez fait preuve sont des
qualités qui, je l'espère, vous suivrons tout au long de votre
vie. Je vous souhaite le meilleur !
A mon conjoint, enfin, qui a subit mes facéties, m'a
apporté une assistance technique plus que nécessaire dans les
moments de rage against the machine : faze up !
2/109
Sommaire
Sommaire 2
Introduction 5
Raisonnement autour du sujet 5
Problématique du mémoire 7
Structure du dossier 9
Cadre Théorique 11
Le principe de la communication 12
Communication « primitive » : émetteur,
récepteur, canal, code 12
La communication non-verbale 15
Les axiomes de la communication non verbale 15
Les types de communication non verbale 17
Le paradoxe de la communication 19
Le non verbal dans l'enseignement 21
Conclusion 21
Les gestes dans l'enseignement 23
Catégorisation des gestes 23
L'analyse Kinétique 24
Typologie des gestes 25
La gestuelle comme pratique de transmission 28
Le geste, formateur du langage 28
Le geste comme renfort à l'enseignement 29
Conclusion 30
L'Espace et le corps 32
Le contexte de la salle de classe 32
La distance entre les corps 34
Les agencements didactiques 35
Conclusion 38
Représentations sociales et pratiques enseignantes 38
Les représentations sociales 39
Représentations en didactique des langues et formation
enseignante 40
Formation et évolution des pratiques professionnelles
42
Protocole de Recherche 45
Problématique et hypothèses 45
Méthodologie de recherche 46
Questionnaire 47
3/109
Module de formation 47
Entretien semi-directif 47
Présentation du corpus 49
Public 49
Questionnaire 50
Réalisation de la grille 50
Collecte des données 50
Module de formation 51
Réalisation du module 51
Enjeu et retour critique 52
Entretiens 53
Réalisation de la grille 53
Conduite des entretiens 53
Analyse du corpus 55
Fiabilité des données 55
Formation suivie 55
Sur la communication 58
Sur la gestion de l'espace 63
Sur la cohérence 66
Vers une proposition d'interprétation d'autres
éléments verbaux 67
Interactions sociales 67
Formation par illustration 69
Discussion Finale 71
Discussion sur la méthode 71
Méthode de travail et rédaction 71
Menée de la recherche 72
Discussion sur les résultats 73
Présentation des résultats 73
Propositions 74
Bibliographie 76
Annexes 83
Grille des questionnaires 83
Fiche du module 87
Module de formation 87
Grille des entretiens semi-guidés 90
Transcription Entretien 1 91
Transcription Entretien 2 97
Transcription Entretien 3 100
4/109
5/109
I. Introduction
A. Raisonnement autour du sujet
On ne part jamais de rien lorsque l'on s'investit dans un
travail comme celui demandé par la rédaction d'un mémoire
: on part de son expérience, de son vécu, de ses
affinités. On tend l'oreille, on fait preuve de curiosité. Le
présent travail est le fruit d'une réflexion issu de
l'expérience personnelle des rédacteurs : j'ai été
amenée à travailler beaucoup au contact d'adolescents, dans le
milieu scolaire ou dans le milieu associatif. Mon expérience
d'assistante d'éducation m'a permis d'avoir une relation
privilégiée avec ces jeunes. Ce rôle, qui demandait
d'être un intermédiaire entre l'équipe pédagogique
et les jeunes, se doublait d'une dimension éducative : les jeunes
manquent parfois de repère, d'adulte relai, et leurs questions sont
nombreuses. On peut facilement aborder avec eux et les faire parler sur des
sujets qu'ils vivent au quotidien : leur vie privée, l'école,
l'avenir... On peut discuter avec eux de leur point de vue (et ils sont heureux
qu'on leur demande de communiquer leur opinion), leur ressenti, leur
expérience....
En tant qu'étudiante en didactique, leur vécu
direct de la vie dans la salle de classe, et la facilité de
communication possible en raison de mon rôle, sont une occasion
inespérée d'obtenir des témoignages pertinents du public
auquel s'adresse, en partie, mon travail.
Lorsque l'on évoque la salle de classe, et les cours de
manière générale, de nombreux thèmes reviennent :
les devoirs, le contenu des programmes, les bons et les mauvais enseignants, la
motivation... Un sujet, en l'occurrence, faisait écho à ma propre
expérience
6/109
d'élève et mes propres constatations
d'enseignante : l'agacement lié à l'immobilité en classe,
le fait de devoir rester assis sur sa chaise, réceptif, pendant huit
heures dans la journée. Il semblait important pour eux de conserver une
dimension mobile dans l'apprentissage, pour les stimuler, les garder
éveiller, conserver leur motivation. J'ai voulu me renseigner sur la
question du corps, de cet aspect avec lequel on semble parfois tant prendre
recul en didactique. Pour citer Jean Marc Carré (1999 : 48-49), «le
corps est souvent le grand absent de la pédagogie. L'enseignement est
décorporalisé».
La première partie de mon travail de recherche a
été de m'intéresser à la place du corps des
apprenants dans la salle de classe. Il me semblait évident que le corps
était relégué à un rôle figuratif, où
la place la plus importante était laissée à la voix et
à l'esprit. Je voulais trouver une manière de renouer les
activités de classe et le mouvement pour encourager la motivation et
l'investissement des apprenants, en conciliant les approches et les
méthodes d'enseignement-apprentissage et les travaux sur la
théâtralité que j'avais pu lire. Ces travaux
s'intéressaient principalement à la
théâtralité des enseignants, et le parallèle
possible entre la salle de classe et la scène (l'improvisation, gestion
de la parole et du corps...)
Mon goût pour l'ingénierie de formation, et un
changement d'axe de travail, m'ont encouragée à diriger ma
réflexion vers le haut au lieu de vers le bas : au lieu de me concentrer
sur la mise en place d'activités redonnant sa place au corps, j'ai
préféré sensibiliser les enseignants dans leur cursus,
dès leur formation, au corps, aux gestes... à tout ce domaine
non-palpable qu'est la communication non-verbale, la gestuelle et aux espaces,
afin de les laisser d'eux-même mettre en place des activités qui
prendraient en compte, dans une certaine mesure, les notions abordées,
mais également pour leur donner des clefs, si c'est possible, de gestion
de classe.
Les recherches théoriques menées m'ont permis de
me concentrer sur le contenu de la formation des enseignants de français
langue étrangère (FLE), et j'ai fait le constat d'un manque dans
ma formation. Ce manque, loin d'être un manque grave et astreignant,
était l'occasion de tester sur mes camarades de première
année de Master si une sensibilisation aux concepts découverts
pouvaient avoir une influence bénéfique sur leur pratique, et
mener, à
7/109
terme peut-être, à la mise en place
d'activités qui prendraient en compte le corps des apprenants.
Cela avait du sens à mes yeux : cette sensibilisation
permet un travail de fond et une compréhension des mécanismes en
place, elle permettrait aux enseignants de travailler leurs propres
activités, poser un regard nouveau sur la richesse de la salle de
classe, une préparation qui se tiendrait en amont de l'expérience
acquise dans la salle de classe. Tout cela exige donc un travail sur les
représentations des enseignants.
On ne pourra nier qu'au delà de l'expérience
acquise sur le terrain, la formation des enseignants, qu'il s'agisse
d'enseignants de FLE ou d'autres matières, est un élément
fondamental : elle permet de sensibiliser les futurs praticiens à des
situations de classe, attirer leur attention sur des éléments
implicites importants à prendre en compte, opérer un changement
sur la manière de concevoir les pratiques...
De ce constat, l'idée d'un travail autour de la
formation des enseignants m'apparaît évidente : on peut aborder
tous les concepts et les théories du monde, mais
déconnectés de la réalité du corps, de la
réalité de la salle de classe, ces concepts sont difficiles
à mettre en place.
Or, parler du corps est délicat, nos tendances à
conceptualiser, à rendre abstrait... provoquent parfois un
éloignement de la réalité concrète. De plus,
obtenir des informations sur le contenu des cursus peut se réveler aussi
difficile : le fonctionnement particulier des universités va du bas vers
le haut, elles n'obéissent pas à des bulletins officiels
distribués par les Institutions, elles proposent leurs propres modules
et rendent compte de ce qu'elles font. Les objectifs fixés, bien qu'ils
semblent se rejoindre lorsque l'on communique avec des camarades
étudiant dans d'autres académies ou universités, ne sont
pas imposés par une instance de contrôle, ce qui rend les
recherches sur le contenu de la formation des enseignants de Français
Langue Etrangère plus délicate.
8/109
|