CONCLUSION
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13. Conclusion
Grâce à l'avancée technologique, au
perfectionnement des robots et de l'ère numérique de plus en plus
d'emplois, y compris ceux qualifiés sont désormais en partie
réalisable par des robots. Ce mémoire a eu pour objectif de
déterminer les impacts de la robotisation dans l'industrie et plus
particulièrement dans la sphère automobile en y
établissant un état des lieux sur les effets potentiels de la
robotisation sur un organisme industriel. L'étude empirique dans
l'entreprise Faurecia révèle que différentes observations
de la partie théorique sont transposables au site. L'audition des
individus issus des différentes zones de l'entreprise et de
catégories socioprofessionnelles différentes permet
d'établir des constats intéressants.
Tout d'abord, peu importe le rang social, on constate que les
peurs et les problèmes soulevés semblent être les
mêmes : une personne au statut cadre, ressent les mêmes peurs qu'un
salarié de production. Ce constat intéressant permet après
analyse de retrouver les mêmes mots clés « disparition »
« perte emploi » « impuissance » dans la majorité
des cas évoquant les problèmes de cette technologie.
L'étude théorique nous révèle grâce à
l'étude de la littérature les différents points de vue des
chercheurs concernant la robotisation. Ainsi, ils nous donnent les principaux
avantages de la robotisation qui ont été confirmés dans
l'entreprise Faurecia. Bien qu'ils soient généralement d'ordre
économique, on ressent une nouvelle direction vers les avantages sociaux
et écologiques.
Les chercheurs s'accordent sur la nécessité de
montée en compétence du personnel, la protection de
l'environnement, l'optimisation des ressources etc., car ces derniers points
sont les nouveaux enjeux des entreprises qui souhaitent atteindre la
sphère durable de leur développement et c'est par ce biais
qu'elles doivent penser la robotique industrielle. L'étude de
l'entreprise Faurecia s'accorde encore une fois sur ce principe : un
investissement important dans les formations du personnel, des structures de
e-learning dédiées aux enjeux de demain, un investissement massif
dans la robotique, la prise en compte des enjeux environnementaux et
énergétiques avec la volonté de répondre aux
exigences normatives.
L'industrie automobile est le secteur qui dispose du parc
robotique le plus important. L'étude théorique a
été conduite en maximisant les recherches sur l'entreprise
automobile mais a été complété par l'industrie dans
sa globalité car des lacunes, particulièrement dans la
sphère
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environnementale se fait ressentir. Ainsi, nous ne pourrions
attribuer à la robotisation qu'une multitude d'effets positifs, cette
technologie à son stade actuel présente des problèmes dans
notre société. Nous constatons que la robotique est
généralement choisie pour cause évidente économique
délaissant à la fois la sphère sociale et
environnementale. Ces lacunes se font ressentir également dans
l'entreprise Faurecia car très peu de personnes mentionnent la
sphère environnementale de la robotisation alors que la prise de ce
facteur permet de tirer un maximum de bénéfices tel que l'image
d'une entreprise moderne et responsable. Les principaux défauts
imputés à la robotisation paraissent être les mêmes :
la destruction et la peur du remplacement. Il est vrai que dans l'entreprise
Faurecia un nombre important de tâches pourraient être
robotisées, mais il faut nuancer ce constat : dans un premier temps ces
tâches sont généralement réalisées par des
intérimaires et ce sont ces tâches qui présentent le plus
grand risque de danger de trouble musculo-squelettique. L'étude des
données internes liées aux accidents du travail montre les
principales sources d'accident qui sont en grande partie imputable au poste de
travail et au comportement à risque des individus.
Il ne faut pas conclure que la robotisation va détruire
massivement les emplois à moyen terme : ce mémoire n'a pas pour
objectif de dissuader l'entreprise à implanter la robotisation, bien au
contraire, de nombreux chercheurs sont optimistes quant à l'utilisation
de robots au profit l'amélioration notable des conditions de travail, de
l'amélioration de la performance industrielle et des impacts
environnementaux positifs. Il paraît évident que les robots seront
un moteur de la future économie mondiale tant que les problèmes
soulevés par cette technologie sont résolus et
accompagnés.
13.1 Discussion, validité et qualité
des résultats.
Cette étude ajoute aux travaux existant une part de
visibilité des effets de la robotique dans l'industrie et plus
particulièrement dans la sphère automobile. Elle apporte un
complément d'analyse en prenant compte les aspects économiques,
sociaux et environnementaux. Elle met en égalité ces trois
aspects en y recherchant un maximum d'informations dans la littérature
et sur l'expérience vécue sur le terrain. Certains
résultats confirment les hypothèses fournies par la
littérature : la robotisation modifie notre vision du travail et a un
impact sur celui-ci.
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La tendance à l'utilisation accrue de la robotique dans
l'industrie, en particulier automobile se poursuivra. Mais la façon dont
l'accompagnement de cette implantation est d'une importance cruciale : elle
doit se dérouler de manière responsable, en privilégiant
le respect des valeurs sociétales économiques et
environnementale, ce qui exige de développer et de mettre en oeuvre des
pratiques optimales, telle que la montée en compétence des
individus.
À cette fin, nous avons cherché montrer l'impact
de la robotique sur l'aspect social en expliquant pourquoi c'est cet axe qui
porte le plus souvent à contrainte en entreprise; et suggérer des
pistes. Ce faisant, nous avons fourni des ressources qui, nous
l'espérons, faciliteront et guideront des analyses plus pointues des
défis potentiels que peuvent présenter les nouvelles technologies
robotiques environnementales.
13.2 Limite de l'étude :
Ce mémoire a été constitué en
utilisant de nombreuses ressources littéraires. Nous pouvons poser une
première objection quant à la représentativité des
documents étudiés : de nombreux articles proviennent de pays
étrangers alors que nous faisons part de l'impact de la culture sur la
vision de la robotisation, il est alors important de rester prudent avec la
vision de certains chercheurs et cas présentés qui peuvent
parfois être lié à une culture particulière.
Cependant ces visions au-delà de nos frontières permettent d'en
tirer un maximum de bénéfices en y prenant exemple sur les cas
qui fonctionnent, d'autant plus que la France ne réside pas dans les
pays les plus robotisés. Les pistes proposées dans ce
mémoire permettent donc d'avoir des pistes de réflexions sur
lesquelles d'autres analyses plus orientés sur la culture
Française pourraient confirmer nos hypothèses.
On peut également poser une deuxième objection
quant au nombre restreint d'étude concernant les impacts sur la
robotisation industrielle automobile alors que c'est cette même industrie
qui possède le parc robotique le plus important. L'étude
généralisée des impacts de la robotisation permet
néanmoins d'en tirer des conclusions sur des entreprises
différentes facilement transposables au monde automobile. De plus cette
étude permet alors de compléter la littérature en exposant
la vision d'une entreprise automobile sur ce secteur.
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13.3 Ouverture
La robotisation n'est pas uniquement une question
d'évolution technologique, elle apporte son lot d'effets dans notre
organisation du travail. Le cout moyen d'un robot a fortement diminué
ces dernières années permettant aux petites et moyennes
entreprises d'avoir accès à cette évolution technologique.
Le questionnement de ce mémoire pourra être
généralisé à l'ensemble des organismes de demain.
Cette technologie n'est plus uniquement présente dans les industries
manufacturières et automobiles mais peut être
généralisée à l'ensemble des secteurs, tel que ceux
des services. Il ne faut pas craindre l'émergence de métiers qui
sont capturés par des robots dès lors que ces métiers
libèrent les personnes vers des options de développement
créatif. Les robots libèrent l'homme des contingences et
libère son imaginaire. Si nous n'étions pas obligés de
travailler que ferions-nous ?
Nous pouvons alors nous poser la question si nous nous dirigeons
vers la fin du travail ? Peut-on dire que les générations futures
travailleront moins pour vivre plus ?
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