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L'usage et l'appropriation des réseaux sociaux par les jeunes: Le cas de FACEBOOK

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par Julia Denat
Institut de la communication - Université de Lyon 2  - Master 1 Communication des Organisations  2016
  

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II.1.2. Usage passif

Comme il a été présenté ci-dessus, divers usages de Facebook existent chez les jeunes internautes. Ils pratiquent tous, plus ou moins, l'interaction via le partage, les commentaires, la messagerie instantanée ou les publications. Facebook leur permet aussi d'espionner les profils des autres usagers.

Toutefois dans ces usages, certains utilisateurs restent très passifs voire inactifs sur le réseau social. Les plus jeunes, âgés de 15 ans, semblent être inactifs sur la plateforme, l'un des interrogeras ne possède pas de profil Facebook mais utilise d'autres applications ayant les mêmes fonctionnalités.

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En plus de ce profil, deux autres des enquêtés ont décrit leur usage comme extrêmement passif. Ils expliquaient qu'ils ne prêtaient pas vraiment attention à Facebook et qu'ils n'y passaient pas autant de temps que sur d'autres réseaux sociaux.

En effet, pour les plus jeunes de mon échantillon (ceux âgés de 15 ans) c'est Snapchat et Instagram qui sont les plus utilisés, devant Facebook.

Snapchat est une application permettant de prendre une photo ou un selfie et de l'envoyer instantanément à un autre usager qui fait partie de ses abonnés. Lorsque le récepteur la reçoit, la photo s'affiche temporairement entre 1 et 10 secondes. Les utilisateurs peuvent aussi faire des vidéos et les mettre en « Story ». Dans ce cas, elles restent consultables pendant 24h pour la liste des abonnés de l'émetteur. A cet usage principal, s'ajoute l'onglet «Discovery ». Celui-ci permet de voir de courtes présentations vidéo sur des sujets divers de certaines marques ou journaux comme Le Monde ou Kombini. On peut s'abonner aux marques et aux personnalités qui nous intéressent. Snapchat permet de suivre les personnes ayant une notoriété publique et de créer des discutions instantanées.

Pour les deux jeunes abonnés grands utilisateurs de cette application, `'Snapchat est en 2017 ce que Facebook était en 2008 pour les jeunes`'. Lorsque l'un des interrogés m'a dit ne pas posséder Facebook, je lui ai alors demandé la raison, et celui-ci m'a répondu :

« Je sais pas, je trouve que c'est beaucoup trop compliqué et trop ouvert. Tu vois de tout et n'importe quoi qui arrive sur ton fil d'actualité, tu sais même pas d'où ça vient. »

Par cette réponse, nous pouvons comprendre que l'utilisateur, même s'il n'utilise pas Facebook, connaît pour autant son dispositif. Lorsque je l'interroge à propos de la récurrence de ce comportement pour ses amis et s'ils possèdent au moins un profil Facebook, il me répond que c'est le cas à des fins d'espionnage seulement. Suite à cette réponse surprenante, l'interrogé ajoute qu'il fait la même chose sur Instagram, un autre réseau social dont la principale fonctionnalité est de publier des photos. Instagram reprend toutefois les fonctionnalités de Messenger et de Snapchat. Le principal point commun de ces trois applications dans leur fonctionnalité est la

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messagerie instantanée, avec aujourd'hui la possibilité de publier des `' Stories» sur les activités que l'ont fait dans la journée.

« En fait comme j'ai Instagram et Snapchat pour parler, je trouve que Facebook ça ne sert à rien. »

On comprend bien que Facebook pour cet interviewé ne sert à rien de plus que d'autres applications. Elle ne trouve pas d'intérêt à avoir un profil Facebook. Pourtant, le point commun entre les individus passifs et les usagers réguliers est l'espionnage. Peu importe l'application utilisée pour cet usage.

Le deuxième interrogé de 15 ans utilise aussi en priorité Snapchat et Instagram, toutefois il a un profil Facebook et confie avoir beaucoup regardé les actualités pendant la campagne électorale.

« Quand j'ai plus rien à faire sur Snapchat, quand j'ai vu toutes les stories qui m'intéressent et que j'ai fait un tour sur Instagram, je vais sur Facebook. Surtout pendant les élections présidentielles, j'ai beaucoup regardé les actualités et les clashs en commentaires avec mes potes. Puis, sinon, j'avais une pote qui avait perdu son téléphone du coup j'utilisais Messenger pour lui parler. »

L'usager utilise donc Facebook afin de s'informer sur l'actualité politique mais pour plus particulièrement du divertissement en regardant les commentaires des internautes se disputant ou débattant sur des sujets politiques. Il utilise aussi comme la majorité, Messenger pour communiquer avec son entourage. Suite à cette description de son usage du réseau social il ajoute :

« J'utilise de moins en moins Facebook, maintenant je n'y fait rien dessus, c'est juste pour regarder l'actualité entre autres. »

On peut alors comprendre que Facebook lui permet avant toutes autres choses de suivre l'actualité. Il choisit les articles qu'il va lire ou les vidéos en fonction d'un titre. Ceci s'apparente à la pratique du `'put a click» (`'piège à clic `'en français). Cette pratique est bien connu dans le monde du marketing des entreprises. Le but étant de mettre à profit un titre accrocheur parfois dénué de sens et très peu

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révélateur du contenu de l'article ou de la vidéo afin d'inciter la cible curieuse à cliquer sur l'article. L'interviewé avoue choisir ces articles par rapport à des suggestions que lui propose Facebook ainsi que dans les propositions qu'il peut découvrir sur son fil d'actualité par le partage établi entre les personnes de sa liste d'amis.

On peut en conclure que pour cet usager, aucune réflexion objective n'est faite dans le choix de son article. Il n'est donc pas acteur de ses choix, mais laisse la communauté virtuelle l'influencer. C'est aussi le cas dans son usage de Messenger, la messagerie instantanée qui fait partie des dispositifs de Facebook. Il l'utilise car c'est le seul moyen de communiquer avec son interlocuteur.

Un autre utilisateur de Facebook évoque un usage passif. La différence réside principalement dans l'âge de l'enquêté (24 ans) et le fait qu'il soit indépendant et dans la vie active. Ces informations peuvent nous permettre d'anticiper des intérêts et un usage du réseau social divergent en comparaison avec ceux des étudiants ou des lycéens.

Celui-ci, utilise Facebook furtivement lorsqu'il s'ennuie. Pour lui, Facebook relève d'une distraction.

« Je vais sur Facebook quand je me fais chier, j'y vais un peu pour regarder, je fais un petit tour et puis je sors. Je ne publie absolument rien, je ne like rien non plus et je ne partage rien. »

Dans ce témoignage le choix des termes est intéressant. L'enquêté semble considérer la plateforme virtuelle comme un lieu physique dans lequel il pénètre et qu'il peut visiter puis quitter quand bon lui semble : `'Je fais un petit tour puis je sors `'.

Cette métaphore semble refléter l'ampleur et la primauté du virtuel face au réel. Une tendance phare du rapport de la Génération Y au virtuel. Celui-ci, présente une utilisation passive tout en ayant profondément intériorisé l'ampleur du réseau social. On pointe du doigt, ainsi, un élément important car même dans l'utilisation passive du réseau social nous pouvons observer une intériorisation profonde de son ampleur.

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Le seul outil qu'il utilise de plus en plus est Messenger pour communiquer avec des plus jeunes que lui comme dans l'usage analysé ci-dessus.

L'influence de la génération qui suit la sienne se fait donc ressentir. L'enquêté est dans l'obligation implicite de s'adapter au numérique pour converser avec des proches plus jeunes que lui qui utilisent exclusivement les réseaux sociaux pour communiquer.

Pour ces trois cas, nous pouvons analyser que Facebook, par son usage, ne possède pas forcément une place importante dans leur vie. Les deux plus jeunes interrogés évoquent la complexité du réseau social et le fait qu'il soit ouvert et moins personnel que Snapchat et Instagram.

Pourtant, ils pratiquent la quête d'informations sur autrui via d'autres plateformes. Leur principale activité sur Facebook serait motivée par le fait de se tenir au courant sur l'actualité et de se divertir.

Dans ces pratiques, nous retrouvons la catégorie `' je regarde mais je ne publie rien `' qu'évoque Dominique Cardon dans le projet Algopol. Contrairement à l'analyse de nombreux sociologues comme Monique Dagnaud, Nicole Ellison ou Dana Boyd nous pouvons remarquer que par tous ces différents usages les individus ne s'expriment pas pour autant sans réflexion sur Facebook. Je tiens à souligner le fait que ces premières études sociologiques du comportement des jeunes sur Facebook datent des années 2010 et que le réseau social n'a cessé d'évoluer et de s'adapter à son public pendant 7 ans. Ceci expliquerait, peut-être, la différence entre les jeunes catégorisés comme `'égocentrique» qui `'publient à tout va» en 2010 et ce même jeune qui ne publie rien mais qui regarde ou qui enquête sur ses congénères relevé dans le projet Algopol en 2013. 1

De plus, s'ajoute à ce comportement passif sur Facebook la réflexion des conséquences de cet usage par rapport à leur image virtuelle. L'interviewé énoncé précédemment, m'a fait part d'une expérience vécue. Son patron s'est lui à fait

1 Projet Algopol, op.cit., p.23

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remarquer que son profil Facebook n'était pas sécurisé. L'enquêté évoque qu'il fut surpris de cette remarque que son patron avait enquêté sur lui via Facebook.

Toutefois, il précise qu'il ne fut pas trop inquiet de ce que son profil démontrait sachant qu'il était très passif sur le réseau social.

Dans ce cas, comme pour beaucoup d'autres, cet aspect réflexif de l'image que l'on renvoie sur Facebook est plus ou moins omniprésent à travers différentes pratiques.

Ces divers grands usages de Facebook ont pour dénominateur commun une image construite et réfléchie de soi-même. Cet aspect reprend l'hypothèse qui évoque que Facebook est un dispositif qui permet aux jeunes de revendiquer une certaine identité travaillée et choisie.

C'est dans une dernière sous partie que je traiterai cet élément en analysant plus particulièrement le comportement de ces jeunes interviewés par rapport à cette identité qu'ils travaillent sur ce réseau social.

II.1.3. Un moyen d'émettre son opinion et de revendiquer une cause

Pour trois des interrogés, Facebook permet aussi de revendiquer son opinion publiquement sur des causes sérieuses.

En effet, les trois interviewés concernés (18 ans, 23 ans et 21 ans) utilisent Facebook afin de sensibiliser leur entourage sur la cause animale. Pour cela, ils partagent directement sur leur mur d'actualité des articles ou des vidéos parfois choquantes afin de revendiquer la cause qu'ils défendent. L'un des interviewés de 23 ans évoque que c'est un moyen :

« Hyper rapide et efficace pour sensibiliser les gens à une cause. »

Ils avouent tous les trois être victimes dans la vie réelle de critiques sur leurs pratiques virtuelles. En effet, ils s'autorisent à manifester leurs opinions sur leurs publications, même hors du contexte virtuel.

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A plusieurs reprises, lors de ces trois entretiens et plus particulièrement pour un, j'ai compris que malgré que Facebook soit un outil virtuel, ce dispositif occupe une place importante dans la vie de la plupart des jeunes usagers. De ce constat nous pouvons mettre en lumière une nouvelle fois l'intériorisation du virtuel face au réel et la barrière infime qui existe entre ces deux dimensions.

Une des interviewés admettra que lorsqu'une personne la bloque, c'est-à-dire la supprime de ces amis et ne l'autorise plus à avoir contact avec elle, que ça la touche personnellement et que ça peut aller jusqu'à la rendre triste.

Elle soutient aussi le fait d'être triste lorsque, à cause des conflits, elle doit se supprimer de certains groupes de communauté autour d'une cause qu'elle défendait.

En effet, à plusieurs reprises il lui est arrivé de se disputer à propos d'un sujet car elle avait émis une opinion qui allait à l'encontre de celle des autres internautes. Quand elle se remémore ce sujet, elle confie que ça la rendait triste parfois plus d'une heure après l'arrêt de son activité sur Facebook. L'utilisatrice éprouve donc de la difficulté à se détacher de ce monde virtuel qui impacte sa vie réelle.

Toutefois, cette même enquêtée avoue s'être rendu compte de la gravité de l'impact que Facebook avait sur sa vie réelle. Elle a donc fait en sorte d'ériger une barrière entre ses activités virtuelles et réelles. Par ce comportement, nous mettons le doigt sur une prise de conscience envers Facebook qui fait l'objet d'une puissante intériorisation du virtuel face au réel. Les dispositifs numériques comme ce réseau social, travaillent leur design afin d'engendrer un tel comportement d'intériorisation de la part des utilisateurs.

Ces trois personnes, étant liées par leurs pratiques s'autorisent à commenter des publications ainsi qu'à publier des statuts régulièrement sur leur mur. Sur les 7 usagers de Facebook interrogés ce sont les trois seuls qui sont autant actifs sur ce réseau social.

Par leurs publications ils admettent revendiquer leurs centres d'intérêts que cela soit sur le plan politique, culturel ou personnel. L'un des enquêtés, commente

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aussi des publications publiques afin de débattre avec les autres usagers de Facebook qu'il ne connait pas. Ainsi que deux autres individus, il évoque des affrontements par commentaires ou le fait qu'il soit victime de critiques dans la vie réelle.

Cette analyse renvoie à la théorie émise, en première partie de cette recherche, évoquant que le virtuel et la vie réelle sont liés et que les barrières entre la vie privée et la vie publique sont sujettes à devenir invisibles dans le contexte du numérique.

De plus, avec les commentaires, Facebook facilite l'échange violent qui peut mener à du harcèlement.

Les autres usagers ne commentent pas les publications publiques et très peu celles dont l'émetteur est dans leur liste d'amis.

L'un des interviewés dont l'usage des commentaires est fréquent, explique avoir déjà commenté une publication puis y revenir supprimer le commentaire. Lorsqu'il a évoqué la cause de cette indécision, il m'a expliqué qu'après avoir réfléchi aux personnes susceptibles de voir son action, il pourrait être victime de jugements ou de renvoyer une image de lui qu'il ne souhaite finalement pas revendiquer.

Une enquêtée raconte l'anecdote sur la petite soeur de son ancien petit ami qui lui demande de partager quelque chose qui lui tient à coeur. L'interviewée, par son récit, fait comprendre qu'elle était face à un dilemme reposant sur l'acceptation ou le refus du service demandé par rapport au jeune profil de son interlocutrice : il s'agit en effet de prendre le risque de moqueries si le sujet ne correspond pas aux attentes des autres membres de sa liste d'amis.

« Ah aussi, si j'aime un ami qui me demande de partager un projet pour une marque ou une musique je le fait avec plaisir pour le soutenir. Par contre, l'autre fois, la petite soeur de mon ex copain qui m'a demandé de partager un truc sur les poneys, là c'était plus chiant parce que tout le monde pouvais le voir et c'est la honte. Mais je l'ai fait quand même parce que je n'avais pas d'excuse pour pas le faire. »

Encore une fois, nous pouvons remarquer que l'usager a pensé spontanément à l'image qu'elle renvoyait à son entourage qui la suit sur Facebook. Elle mentionne

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que partager quelque chose venant d'un ami ne lui pose pas de problème sans énoncer si le sujet de la publication l'intéresse. Le premier élément qui entre en compte pour elle, est simplement la relation qu'elle entretien avec son interlocuteur.

On peut mettre le doigt, ici, sur l'importance de l'influence des groupes pairs sur Facebook sur le comportement de l'usager.

En effet, cette stratégie de publier, partager ou non par rapport à l'image que l'on renvoie reste importante dans les pratiques des jeunes. Celle-ci est donc calculée. On pourrait même interpréter cette pratique par de l'autocensure pour éviter le jugement d'autrui. Ce qui est contradictoire avec la visée de Facebook où la parole se veut spontanée, libérée, il semblerait donc que des sortes de règles implicites se mettent en place pour certains internautes sur ce dispositif. La puissance des groupes pairs semble être très présente pour des jeunes usagers de 15 à 25 ans sur la plateforme.

Lorsque l'interviewé de 18 ans évoque la défense de la cause animale, elle nous donne un exemple de l'influence qui existe sur Facebook. Contrairement au récit précédent, pour ce cas c'est plutôt une influence qui lui permet d'afficher un centre d'intérêt sur lequel elle reste discrète dans la vie réelle. Cet usage correspond à se dire `' Je ne suis pas la seule personne à penser ça donc je peux m'exprimer `'.

D'une autre façon qui pousse justement à revendiquer, ce que l'on est, l'influence d'un groupe, agit sur le comportement de l'individu.

« Je trouve qu'il y a pas mal d'influence sur les réseaux sociaux sur ça et les abattoirs. Il y a beaucoup de pétitions aussi sur Facebook. Je me suis déjà dit toute seule que je mangerai plus de viande mais avec Facebook c'est un plus sur mon influence. J'ai pris ma décision toute seule car mes amis ne comprennent pas. »

Par ce témoignage, je peux remarquer que l'individu interrogé se retrouve parmi une communauté à travers un centre d'intérêt en commun qui lui permet de pouvoir émettre son opinion plus ouvertement qu'elle ne l'aurait fait dans la vie réelle. Par le dispositif de Facebook, celle-ci, a trouvé un moyen l'encourageant à donner son opinion ainsi qu'à changer son comportement dans ses habitudes alimentaires.

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En effet, suite à cette réponse celle-ci évoque qu'elle mange de moins en moins de viande quand elle le peut sans que ses parents le sachent. Peut-être que sans ce réseau social l'intéressée n'aurait jamais eu l'opportunité de pouvoir changer son comportement ou revendiquer son opinion à propos de la cause animale.

Par cette analyse, nous pouvons affirmer que Facebook lui permet aussi de côtoyer des personnes ou des groupes de personnes dans lesquels elle se reconnait et se sent liée par un intérêt commun qui n'est pas forcément partagé par les personnes de son entourage. C'est d'ailleurs confirmé lorsqu'elle dit ne pas en parler à ses parents pour éviter un conflit.

« D'ailleurs je mange de moins en moins de viande et tout mais je l'ai pas encore dit à ma mère car je vais me faire tuer (rire). »

De plus, c'est la seule des usagers interviewés qui semble se ficher de l'opinion d'autrui sur Facebook et qui pratique ces usages sans trop réfléchir à l'image qu'elle renvoie sur internet. Lorsqu'elle commente les publications si une personne est en désaccord avec elle, en aucun cas elle ne s'empêche de s'exprimer allant même jusqu'à utiliser des insultes envers des usagers qu'elle ne connait pas.

Nous pourrions interpréter son comportement par le désir de reconnaissance et la recherches de communauté ayant les mêmes centres d'intérêt qu'elle, qui n'existerait pas vraiment dans sa vie réelle auprès de son entourage. S'ajoute à cela, sont âge (18 ans) qui permet de refléter le moment du passage de l'âge enfant à l'âge adulte évoqué dans la première partie de ce mémoire.

En effet, pour cette usagère, Facebook, permet d'être, en quelque sorte, un échappatoire, un dispositif qui va engendrer un certain réconfort dans ses opinions par le biais des groupes communautaires autour d'une cause que l'on peut retrouver sur les réseaux sociaux.

Cette référence est d'autant plus liée à la période de l'adolescence. Une phase de transition dans la vie de l'individu qui exprime le besoin de trouver son identité. Le

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contexte virtuel de Facebook lui permet de s'affirmer par rapport à la vie réelle dans laquelle ne pas manger de viande serait une source de conflit.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand