2.1.2.2. L'efficacité des engins et techniques de
pêche utilisés
Les engins de pêche sont des outils d'exploitation et
d'exploration (hameçons et lignes, chaluts, filets maillants, etc.) pour
le repérage et la capture des poissons. L'efficacité du
pêcheur dépend de la nature de l'engin utilisé, de son
état, du nombre engins en activité, de leur maniement expert et
leur adaptation. Sur la retenue, la kyrielle de ces engins peut
être regroupée en trois :
77
? Les filets :
On en distingue trois marques : les filets maillants (dormant
ou encerclant), les sennes (sennes tournantes, sennes de plage) et
l'épervier.
- Les filets maillants calés
(zagazaga)
Les zagazaga sont des engins passifs qui capturent les
poissons pendant leurs déplacements. Ils sont composés
d'unités de 200 mailles de chute disposées bout à bout en
longueur. Ils sont calés à l'aide de perches. Le filet mesure 50
à 250 m de longueur, rarement plus, pour une profondeur maximale de 3 m.
Mais, pour des raisons pratiques, les pêcheurs ne montent que des filets
de 50 m (photo 10).
Coordonnées de prise de vue : x=10°49'38»
- y=14°57'12»
Photo 10 : Pêcheur de zagazaga à
Maga
Sur la ralingue supérieure, les flotteurs,
disposés tous les 50 cm, sont constitués par des semelles de
sandales en plastique. Les poids accrochés à la ralingue du fond
sont plus traditionnels, disques ou croissants de terre cuite (photo
11).
78
Coordonnées de prise de vue : x=10°49'56»-
y= 14°57'06»
Photo 11 : Poids à la ralingue du fond
des filets zagazaga au lac Maga
Les mailles les plus fréquentes sont de 3 et 2 doigts
(planche 04) et leur efficacité évolue en fonction des
saisons. Les principales espèces ciblées sont : Tilapia sp.,
Alestes, les Schilbes mystus etc. lorsqu'ils sont en surface. Les filets
dormants de fond sont les plus utilisés par les
pêcheurs35. Ils sont plus favorables en saison chaude, mais
les risques de putréfaction des poissons capturés sont plus
élevés. Car, durant cette période les températures
de surface peuvent dépasser 39°C (CBLT, 1997).
35 On distingue deux types de filets zagazaga : les filets
maillant de fond (FMF) et les filets maillants de surface (FMS). Les noms filet
dormant ou filets encerclant doivent être considérés comme
des techniques de pêche.
a
b
c
79
Coordonnées de prise de vue : x=10°49'57» -
y= 14°57'12»
Planche 4 : Types de filets mono filaments
identifiés dans le lac de Maga
De la gauche vers la droite, on distingue respectivement :
les filets monofilament à 2(a), 3(b) et 4(c) doigts. La
probabilité de rencontrer un de ce type de filet dans l'un des
campements des deux arrondissements est de 17,63 %. Cette probabilité
est plus grande à Kaï-Kaï ou elle est de 54%. Ces engins
excluent la sélectivité et la notion d'évitement qui
voudraient que le poisson ait la possibilité d'éviter certains
pièges dans l'eau. Très fins, ils sont invisibles aux yeux des
poissons dans l'eau qui finissent par s'y emballer résolument grands et
petits.
- Les sennes tournantes (Taro)
Les taros36 ou taru (hausa) sont des
sortes de grandes sennes de 100 à 300 m de longueur et de 10 m de chute.
Leurs mailles dépendent de l'espèce ciblée
(Synodontus, tilapia, Tetraodon fahaka etc.). Elles
s'échelonnent de 1 à 5 doigts et les filets les plus
utilisés dans la retenue sont de mailles réduites (photo 12).
Toutes les espèces peuvent être prises par ces types de
pêche. Le taro est ici accroché par une extrémité
à la berge, tandis qu'une pirogue, porteuse de l'autre
extrémité, décrit un grand arc de cercle pour revenir
près du point initial
36Cette technique a été
vulgarisée par les Nupe du Nigeria sur la Bénoué et s'est
diffusée par Garoua, le Mayo Kebbi (Léré au Tchad) et
enfin le Logone (Seignobos, 1986). Ce n'est qu'à la suite de
cette séquence que cette technique est arrivée à Maga.
80
(d'où le nom senne tournante). Un petit filet tendu
contre les herbiers borde la berge pour empêcher les poissons d'y trouver
refuge.
Coordonnées de prise de vue : x=10°49'57» -
y= 14°57'12»
Photo 12 : Filets à Taro d'usage
quotidien au lac de Maga - Les filets encerclants
Cette technique est une variante du taro. Les
bancs37 sont représentés par des séquences
d'herbes de 20 à 30 m2 en moyenne qu'on encercle dans le lac.
La sortie est caractérisée par une phase de repérage et
d'approche des bancs. Ensuite le filet est déployé en cercle
autour des bancs et le cercle est refermé. En effet, une pirogue
accompagne la poche à mesure qu'elle se rétrécit, pour
éventuellement soulever la ralingue afin de la dégager de souches
et paquets de vase gisant sur le fond, jusqu'à ce que la poche se
referme.
37Grande troupe de poissons de la même
espèce
81
- Les sennes de plage
Elles mesurent habituellement 300 à 400 m de longueur,
mais peuvent atteindre 1 km, avec une chute de 10 à 20 m dans la partie
centrale. Cette chute constitue une poche qui doit supporter le poids de la
capture. Le maillage est entre 20 et 40 mm avec un fil résistant. Les
sennes de plage ne sont pas des engins individuels, elles appartiennent
à une communauté de pêcheurs (15 à 50) et sont
utilisées en fonction des besoins et des disponibilités de main
d'oeuvre. La senne de plage est transportée par une pirogue pour son
déploiement, mais elle est halée depuis la plage (supra
planche 05). Leur zone de pêche est constituée par la frange
côtière où agissent les vagues (photo 13). Les
poissons capturés sont en grande partie des juvéniles (5 à
15 cm).
Coordonnées de prise de vue : X=10°59'55»-
Y= 14°47'10»
Photo 13 : Remontée d'un Taro à
Maga
Naïvement contant, ces pêcheurs Massa utilisent
des filets de 2 et 3 doits non réglementaires. Sous le regard
enlacé parfois des gestionnaires -comme c'est le cas ici- qui laissent
passer au prix d'une entente.
82
Les équipes mobiles de Taro sont
subordonnées à la hauteur des eaux dans le lac (1,5 m au
maximum). On ne les retrouve que pendant la période de décrue
correspondant au retrait des eaux entre mars et juin. Dans leur
diversité, elles ne représentent qu'à peine 3 % du total
des engins rencontrés dans le lac en 2015. Toutefois, elles sont
réputées pour leur efficacité et leur capacité de
prélèvement. Elles ont réalisé 40% des
débarquements enregistrés au CACP de Maga la même
année.
- Les éperviers (Birgui)
L'épervier est un filet conique lancé dans
l'eau. Il s'agit d'un engin actif dont la capture nécessite que le bout
du filet soit plombé aux extrémités afin de permettre
l'immersion du filet (photo 14).
Coordonnées de prise de vue : x=10° 50'
14» - j= 14° 55' 24»
Photo 14 : Pêche à
l'épervier dans le lac de Maga
Deux pêcheurs sont embarqués à bord d'une
pirogue en tôle pour au moins 6 heures si non toute la nuit. Afin de
maximiser les prises, les pêcheurs utilisent du son de paddy qu'ils
déversent dans une surface de 10 m2 en moyenne pour attirer
les poissons. Une à deux heures plus tard, l'activité commence et
ainsi de suite. Un sac (photo 15) acheté à 1000F ne peut
servir que pour une sortie de pêche.
83
Coordonnées de prise de vue : x=10° 49'
58» - y=14° 56' 55» Photo 15 : Sac de
son paddy d'un pêcheur à épervier (Maga)
Les techniques de pêche actives très rentables
nécessitent de gros efforts physiques et disqualifient les personnes
âgées qui n'ont autre recours que les zagazaga et la
pêche palangrière. Les éperviers représentent 2,5 %
de l'ensemble des engins utilisés par les pêcheurs. Ils sont plus
utilisés à Maga (52,30 %) où le plan d'eau est
permanent.
? Les lignes
Les lignes comprennent un fil principal, un ou plusieurs
engins accrocheurs (hameçons, leurre, turlutte), des avançons, un
ou plusieurs lests (plomb, pierre), des flotteurs et un système
d'arrimage (photo 16). Elles peuvent être montées ou
démontées en fonction des besoins. La ligne est maintenue en
pêche à une profondeur donnée à l'aide de flotteurs.
C'est ainsi qu'on peut avoir également les palangres de fond qui visent
les espèces benthiques38 à l'instar de clarias
anguillaris ou Protopterus annectens (photo 5 et 9, annexe 01), et les
palangres de surface qui ciblent les espèces de surface telles Lates
niloticus, Tilapia Sp., Heterotis etc. (photo 2,1 et 12 annexe 01).
Elles peuvent être appâtées (Wari) ou non
appâtées (kadra).
38 Les espèces benthiques sont des espèces de
fond par opposition aux espèces de surfaces qui peuvent êtres
capturées par les filets maillants de surface.
84
Coordonnées de prise de vue : x=14°57' 10» -
y= 10° 49' 58»
Photo 16 : Panier à palangre d'un
pêcheur Kotoko à Maga
Les kadra sont des lignes de 500, 750, 1000, parfois 15 00
hameçons non appâtés, de 3 à 4 cm en
général, espacés de 10 cm et montés sur un
avançon d'une dizaine de centimètres. Les flotteurs
constitués d'Aeschynomene elaphroxylon ou de petites
cucurbitacées39 prélevées sur le site
même des campements sont placés aux extrémités. Ces
lignes sont accrochées à des souches ou à des perches
(planche 05) et sont destinées à capturer surtout des
poissons fouisseurs comme les Synodontis, Mormyres, silures (voir annexe
1). Les pêcheurs estiment leur rendement à 2 silures par jour
pour 10 hameçons, au cas où le protoptère ou autre
prédateur ne passe pas avant le relevé des lignes. Les
hameçons doivent absolument briller pour attirer les poissons, ce qui
contraint les pêcheurs à les renouveler tous les trois mois.
39 Famille de plantes dicotylédones à tige
rampantes et à fruits parfois volumineux
a
b
85
Coordonnées des prises de vues : x=10° 46'
50»- y= 14° 55' 56» Planche 5 :
Palangres appâtées à HOFF (Maga)
À gauche (a), des souches prélevées
sur les lieux auxquelles sont attachés à droite (b) 10 à
50cm de filet hameçonné. Plongés dans l'eau suivant une
ligne, les Wari sont d'une utilisation quotidienne sur la retenue.
Les Wari diffèrent des kadra par leur structure
appâtée et la nature même des appâts utilisés
(planche 6). Ces appâts majoritairement constitués des
juvéniles (petits poissons), ou des zooplanctons (Alestes dentex
par exemple) attirent les poissons de grandes tailles à l'instar de
Lates niloticus, Gymnarchus, Bagrus etc. préférés
par les mareyeurs. En l'absence d'appâts naturels, des petits morceaux de
savons de ménage les substituent.
a
b
86
Cliché : Toussoumna, juin
2016.
Planche 6 : Types d'appâts
utilisés dans la pêche palangrière lacustre de Maga
En effet, un morceau de savons de 200 g (b) est divisé
en 100 petits morceaux, lesquels morceaux sont accrochés aux palangres
et immergés dans l'eau. Le rendement est si satisfaisant que les
pêcheurs préfèrent acheter ce morceau de savon qui ne
coûte que 125F à 150F comparé aux appâts naturels
(a), quasiment 7 fois plus onéreux40.
On retient que la pêche palangrière
pratiquée de deux façons sur la retenue de Maga est une technique
passive. Lorsque la palangre n'est pas appâtée, on l'appelle
Kadra ou palangre de fond et cible les espèces benthiques (au
fond du lac). À l'opposé, les Wari s'occupent de celles de
surface d'où, la nécessité de les appâter. Environ
22274 palangres sont en circulation dans la retenue et les kadra
représentent 44,90 %. Le Wari est le plus utilisé
avec 74,43 % de chance d'être rencontré et surtout à Maga
où il est de 80 %.
- Les lignes à main
Elles mesurent entre 100 et 200 m avec des hameçons
plus ou moins gros suivant l'espèce recherchée. Cette technique
de pêche est active et nécessite la présence du
pêcheur qui peut en manipuler deux ou trois à la fois. Durant la
pêche la pirogue est généralement au mouillage pour un bon
équilibre par rapport au fond. Avec 2,34 % d'engins, la ligne à
main, peu productive, est rencontrée dans l'arrondissement de
Kaï-Kaï qui en déteint le plus grand nombre soit 81 % de ces
engins.
40 Un appât coûte 10 F alors qu'un
morceau de savon de 150 F en produit 100 soit 1,5 F l' « appât
».
87
? Les nasses (Goura)
On distingue les nasses dites maliennes et celles
traditionnelles en rotin qui sont très rares. Ce sont des enceintes de
capture, ou plutôt ces abris-pièges (a, planche 07), dont
on ne voit sortir de l'eau que le haut des branchages mis à
l'intérieur, sont formés d'un sekko circulaire de 3 à 3,5
m de diamètre. À la périphérie du cercle, deux
tores maintiennent une claie verticale de l m de branchettes, où sera
ménagée une ouverture d'environ 1m. Sept à huit tresses
régulièrement espacées permettront de déplacer ce
sekko sur le fond sableux et de le hisser sur la rive.
Cet engin est généralement placé à
quelques distances du bord ou immergé au niveau d'un banc de sable, zone
calme peu profonde, l'ouverture tournée vers la rive (b, planche
07). Le poisson, attiré par ce havre ombreux, sera capturé.
Lorsque l'engin sera hissé sur la berge, le poisson essayera en vain de
fuir en direction du fleuve. Les protoptères
représentent souvent plus de 80 % des prises. Ces enceintes de
captures sont rarement isolées, elles peuvent aussi être
reliées à un montage de parois de claies immergées qui
guident le poisson vers elles. Elles sont actuellement aux mains des vieux
adultes. Les nasses représentent 32,21 % de l'ensemble des
engins en circulation et sont fréquemment utilisées (99,96 %)
à Kaï-Kaï.
a
b
Coordonnées des prises de vues :
x=10°47'26» - y= 15°02'05» Planche 7 :
Nasses maliennes (Goura) à Kéleo
(Kaï-Kaï)
À gauche (a) une image parfaite du goura, engin
célèbre pour sa capacité à capture les
protoptères. Au premier plan de cette image, l'orifice d'entrée
des poissons et à l'arrière-plan, la fenêtre par laquelle,
les poissons sont retirés. À droite (b), il s'agit du même
engin installé dans l'eau, en activité.
Il faut observer que la myriade d'engins de pêche
à ce jour dans le lac a connu une évolution graduelle sous
l'effet conjugué de l'effort de pêche et la dynamique des stocks.
Leur nombre a été multiplié par 19 en moins de 25 ans. De
2626 engins au total en 1986, ils sont passés à 49562 en 2011
soit une hausse totale de 470 % en 25 et une hausse annuelle de 19 %. Depuis
2013 on estime que le cap de 50000 engins de pêche y a été
atteint et les calculs de la CBLT se situent plutôt à la hausse
pour l'année 2015 (57072 engins au total). D'ici 2020, on en sera
à presque 60000 ce qui laisse croire que la progression va se maintenir
encore pendant longtemps à la verticale. Le diagnostic posé
à Maga où, en espace de 5 ans ils ont connu une augmentation de
près de 90% confirme cette hypothèse (figure 12).
Années
Effectifs d'engins
14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000
0
|
|
2010 2011 2012 2013 2014 2015
|
Source : Données de la
DAEPIA de Maga.
88
Figure 12 : Évolution du nombre
d'engins de pêche utilités à Maga (2010-2015)
89
En 1981, la mission d'étude piscicole du barrage de
Maga avait dénombré 1285 lignes (kadra), 121
éperviers dont 67 avec des mailles de deux doigts, 46 avec trois doigts
et 8 à un doigt ; 1090 zagazaga dont le plus courant, était celui
à maille de 4 doigts ; 76 taro ; 8 sennes à bâton et 46
nasses maliennes. En examinant le tableau ci-dessous (tableau 7), ces
chiffres ne sont en rien comparables à ceux de l'année 2011. Le
moins qu'on puisse dire est que, leurs effectifs respectifs ont
été multipliés par 5 pour ce qui est des kadra, par 8.6
pour les Éperviers, par 8 en ce qui concerne les zagazaga, 16 fois pour
les taros et 8 fois les nasses maliennes.
Tableau 7 : Dynamique des engins
utilisés dans le lac de Maga
Années
|
kadra
|
éperviers
|
zagazaga
|
Taro
|
Nasses
|
Total
|
Nombre en 1986
|
1285
|
121
|
1090
|
76
|
46
|
2626
|
Nombre en 2011
|
5696
|
1042
|
8738
|
128
|
15960
|
31564
|
Source : Données de MEPBM
(1986) et ECREM (2011)
Si en 1986 on avait seulement 7 filets au km2, nous
en sommes à plus de 156 aujourd'hui. Ce qui sous-entend une forte
pression sur les ressources. Quoique nombreux, ces engins n'ont pas des
caractéristiques homogènes (tableau 8). Cette
variété constitue d'ailleurs le piment de leur efficacité.
Car, quoiqu'interdits, les engins actifs, très performants
prospèrent sur le lac.
Tableau 8 : Pourcentages des types d'engins
dénombrés dans le lac de Maga en 2015
Arrondissem ents
|
Filets dormants
|
Kadra
|
Wari
|
Birgui
|
Ligne
|
Taro
|
Filets
encerclant
|
Goura
|
Nasses
|
Maga
|
4048
|
3432
|
15267
|
545
|
222
|
53
|
169
|
2510
|
6
|
Pourcentage
|
46
|
60
|
92
|
52.30
|
19.10
|
41.40
|
0
|
16
|
100
|
Kaï-Kaï
|
4690
|
2262
|
1313
|
497
|
940
|
75
|
83
|
13450
|
0
|
Pourcentage
|
54
|
40
|
8
|
47.69
|
80.89
|
58.59
|
32.93
|
84
|
0
|
Total
|
8738
|
5694
|
16580
|
1042
|
1162
|
128
|
252
|
15960
|
6
|
Pourcentage
|
17.63
|
11.48
|
33.45
|
2.1
|
2.34
|
0.25
|
0.5
|
32.2
|
0.012
|
Source : Données de la
DDEPIA-YAGOUA, 2015.
90
Ce tableau montre que sur les 8 types d'engins en cours
dans la retenue, les plus utilisés (Wari, Kadra, Goura, Zagazaga) sont
des engins passifs qui excluent l'évitement. Ils sont relayés par
les engins actifs Taro, épervier, etc. très destructeur.
En examinant la structure des engins utilisés
(figure 13), on comprend qu'elle n'est qu'une expression latente de la
diminution de la taille des poissons. Autant les ressources s'amenuisent, les
pêcheurs s'adaptent via des astuces spécifiques qui d'une
manière ou d'une autre décuplent l'efficacité de
pêche. La figure ci-dessous en dit plus.
Lignes à main
2%
Sennes tournantes (Taro)
0%
Filets encerclants
1%
Goura (nasses maliennes)
32%
Éperviers (Birgui)
2%
Nasses traditionnelles
Filets dormants
18%
Palangres appâtées (Wari)
33%
Palangres non appâtées (Kadra)
12%
Source : DDEPIA-YAGOUA,
Décembre 2015.
Figure 13 : Les engins utilisés dans le
lac de Maga par catégories en 2014.
On constate que les engins utilisés par les
pêcheurs tel qu'indiqué plus bas (figure 14) sur la
retenue sont nombreux, performants et de plus en plus efficaces.
Zagazaga Taro Éperviers Kadra Wari Ligne à
main
Ngura
100
80
60
40
20
0
91
Source : Enquête de terrain,
Mars 2016.
Figure 14 : Proportion des types d'engins
utilisés principalement par les pêcheurs
Il faut noter qu'après la capture, les ressources sont
valorisées. Cette opération suscite plusieurs autres
activités qui dépendent étroitement de la capture.
|