2.2. VALORISATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES ISSUES DE LA
PÊCHE ARTISANALE LACUSTRE DE MAGA
La mise en valeur des ressources halieutiques
prélevées dans la retenue a donné naissance à
d'autres activités génératrices de revenus, mais enclines
à plusieurs difficultés qui limitent leurs rayonnements. Leur
portée n'est pas moindre dans la pression que subissent certaines
espèces spécifiques ainsi que leur environnement.
2.2.1. Les activités corollaires de la pêche
artisanale lacustre
Deux d'entre elles sont particulièrement dynamiques et
méritent d'être étudiées à savoir : le
mareyage et la transformation des poissons.
2.2.1.1. Le mareyage en pêche artisanale lacustre
Les mareyeurs sont essentiellement des commerçants de
poissons qui acquièrent leurs produits auprès des pêcheurs
et le rétrocède aux consommateurs ou à d'autres
revendeurs. À cet effet, ils ont leurs modes de vente, des moyens de
transport et font face à plusieurs difficultés.
La vente de poisson se fait à 60 % au comptant tandis
que la vente à crédit est fonction des relations et du
degré de confiance du vendeur envers son client. Cinq modes de
transport
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ont été identifiés par l'enquête.
La marche et les motos taxis sont les plus courants des moyens utilisés
avec respectivement 28.5 et 38 % des cas. La voiture et la bicyclette arrivent
en troisième position avec 14.2 % suivi de la brouette 4,2 %. Le nombre
des voyages par mois et par saison est estimé en moyenne à trois.
Les mareyeurs achètent approximativement 90 kg par de poissons par
voyage pendant la bonne saison alors que durant la saison de basse production,
les quantités sont inférieures à 50 kg et les voyages
réduits à deux tours. Globalement le système de
marché de produits halieutiques de la retenue de Maga se présente
comme suit :
Figure 15 : Organisation du marché des
produits halieutiques à Maga
Il faut reconnaitre que la concurrence est rude entre les
femmes mareyeuses et les grands propriétaires de Taro qui liquident
leurs butins à des clients venus de loin. Face à la dictature de
grands mareyeurs, les organisations féminines jouent un rôle
régulateur permettant ainsi aux consommateurs locaux de se trouver un
peu de quoi manger.
En fait, la forte demande en produits halieutiques des
marchés extérieurs stimule les acteurs du secteur de la
pêche. Depuis 2012, la FGAEPAM fabrique de la glace aux
commerçants de poissons. Cette fédération des GIC des agro
éleveurs et pêcheurs de
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l'arrondissement de Maga (FGAEPAM) est née surtout de
la volonté de faire de la pêche, un secteur économique
clé dans la localité. Avec plus de 7000 membres, ils agissent
dans tous les segments de l'économie de la pêche.
Grâce à eux, les produits de pêche
traversent les marchés locaux (Maga, Pouss, Kaï-Kaï...) et
arrivent au Nigeria voisin. En 2011, 60 % de la production totale du lac
était destinée à leurs activités (MINEPIA, 2012) et
toute cette quantité fut orienté vers Amchidé, banki,
Maroua et kousseri. Malheureusement, le contexte social actuel de
l'Extrême-Nord Cameroun marqué par les attentats kamikazes de la
secte islamiste BOKO HARAM limite la dynamique du secteur à travers la
fermeture des frontières entre le Cameroun et le Nigeria.
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