Introduction
Continuer à croire que la surdité est un
déficit et d'estimer que la personne
sourde devra soit réparer ses oreilles en se livrant aux
audioprothésistes, soit se nor-
maliser en peaufinant sa capacité de lecture labiale, est
un jugement injuste qui n'ai-
dera ni le développement de la diversité ni
l'autonomie égalitaire en tourisme.
De nos jours, la surdité a comme conséquence une
limite d'accès à l'informa-
tion. Cela dit dans le milieu du tourisme et d'hôtellerie,
comme le reste de la société,
la paralysie d'échanges épanouis entre les sourds
et les entendants est due au manque
de connaissance des professionnels de la culture sourde et la
place illégitime qu'ils
donnent à la Langue des Signes Française (LSF).
Avec en moyenne 1000 nouveau-nés par an en France
touchés par une baisse
d'audition (Unsaf,2017) et avec environs 11,2% de la population
française vivant
avec une surdité (INSEE,2008), aussi qu'une estimation
d'environ 24 milliards d'eu-
ros pour le coût de la surdité sans appareillage en
France (De Kervasdoué et Hart-
mann, 2016), nous avons à réfléchir à
des solutions efficaces et solidaires pour une
autonomie optimale des sourds.
L'importance d'éliminer le barrage de communication entre
le monde des
sourds et le monde des entendants nous a été
prouvée lors de la crise sanitaire de
2020. Les sous-titrages français et les alertes
interprétés en LSF, les affiches illustrées
Etc., nous apportent la preuve de l'importance d'une transmission
d'informations au-
tant pour les sourds que pour les entendants.
De plus, les obligations juridiques existantes pour la mise en
place de l'ac-
cessibilité des sourds aux services hôteliers et ses
bienfaits économiques nous mènent
à y réfléchir plus sérieusement.
Dans ce document la première question à laquelle
nous avons essayé de ré-
pondre est la suivante : quelle est la communication
préférentielle des deux interve-
nants - c'est-à-dire les sourds et les entendants - lors
d'un séjour à l'hôtel ? De ce
fait, à partir de sa réponse, nous avons
évoqué notre problématique qui est la sui-
vante : Quelle est la solution la plus adaptée et
partagée entre les deux parties ?
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À notre époque où l'apprentissage de la LSF
n'a pas encore trouvé sa place
légitime parmi les professionnels hôteliers, ils
préfèrent les Nouvelles Technologies
d'Information et de Communication (NTIC) pour faire leurs devoirs
en services tou-
ristiques. Les sourds, eux, apprécient les
possibilités proposées par les facilitateurs
numériques quand le recours à la LSF n'est pas
encore envisageable.
La conception de l'Outil Numérique de Communication
Interne Dématéria-
lisé (ONCID) peut alors devenir une solution efficace
là où la communication écrite
avec la possibilité de son effective à distance est
le choix croisé des deux parties.
Pour développer les différentes réflexions
qui seront présentées dans le pré-
sent document, il nous a apparu important de les décliner
en trois grandes parties de
manière suivante :
En première partie du travail (réf. page
16), nous allons expliquer la place des
sourds dans la société d'aujourd'hui et leur
représentation sociale ; quelques données
chiffrées liées à la surdité en
France qui révèlent l'importance du sujet traité par ce
document ; l'accessibilité touristique des sourds et la
maturité sociale et les bienfaits
économiques que cela procure; ainsi que les modes de
communication avec les
sourds avec le rôle important des NTIC dans le
déblocage de ceux-ci.
Nous allons aborder dans une deuxième partie de
mémoire (réf. page 44), la
place des sourds dans l'hôtellerie et leur
présentation sociale auprès des personnels
hôteliers en soulignant de manière
détaillée les freins qu'ils rencontrent lors de leur
séjour dans un hôtel. Nous développerons
ensuite, le type de communication préfé-
rentiel des deux intervenants, c'est-à-dire les sourds et
les personnels entendants, lors
d'une rencontre. Ensuite dans la même partie, nous
évoquerons les outils nécessaires
à la mise en place des mesures ayant comme objectif de
rendre la clientèle sourde
autonome; Autrement dit les mesures mises en oeuvre au profit de
la diversité au
milieu hôtelier.
Au final en troisième partie (réf. page 61),
nous allons présenter l'objet du
travail réalisé dans le cadre de ce document,
c'est-à-dire la présentation de l'ONCID
en tant que notre idée de solution. Pour cela nous allons
tout d'abord expliquer son
objectif, son intérêt et la population cible; pour
ensuite révéler en détail l'architecture
informatique du système, accompagnée de quelques
maquettes illustratives de l'in-
terface que nous avons créées.
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Nous conclurons enfin ce mémoire (réf. page
77), avec une ouverture sur
d'autres voies de recherche qui pourront être suivies afin
d'apporter davantage
d'éclaircissements.
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