1.2.2.2 Implication de PPARâ dans la
régénération musculaire
Le pourcentage de fibres de petit calibre est augmenté
de 30% et celui de gros calibre diminué de 20 % lorsque les souris
n'exprimant pas PPARâ dans les cellules satellites sont blessés
dans les TLA avec du venin de serpent (Cardiotoxine) (Angione et al., 2011).
Néanmoins, après 30 jours, les TLA des souris mutantes ont
complètement régénéré. Les résultats
de cette étude suggèrent que la régénération
musculaire chez des souris n'exprimant pas PPARâ dans les cellules
satellites est retardée.
Enfin, Chandrashekar P et al. (2015) ont blessé les TLA
de souris qui n'expriment pas PPARâ dans les cellules musculaires, avec
un venin de serpent (la notexine) et montrent que la réponse
inflammatoire est augmentée et la prolifération des cellules
satellites est altérée lors du processus de
régénération. A la fin de la
régénération musculaire, les fibres présentent une
atrophie et une diminution du nombre de noyaux
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centraux, ce qui suggère qu'il y a eu un défaut
de régénération musculaire. Toutefois, l'administration
chez ces souris d'un inhibiteur de l'activité de la myostatine, au
contraire augmente le nombre de noyaux centraux, et l'hypertrophie dans les
fibres régénérées. Ceci suggère que
PPARâ a un impact sur le processus de régénération
musculaire, probablement en partie, par le biais de la régulation de
l'activité de la myostatine.
1.2.3 Rôle de PPARâ dans l'inflammation
L'inflammation est un processus normal de protection de
l'organisme contre les traumatismes et les infections. Dans des conditions
normales, la réponse inflammatoire est contrôlée pour
prévenir des dommages excessifs à l'organisme. Lorsque celle-ci
n'est pas bien contrôlée, il va y avoir une production accrue de
cytokines inflammatoires (TNF, IL-1, IL-6). Dans le tissus adipeux obèse
enflammé, les effets anti-inflammatoires de PPARâ peuvent affecter
le phénotype des macrophages favorisant ainsi le phénotype
anti-inflammatoire (M2) au détriment du phénotype
pro-inflammatoire (M1) (Kang et al., 2008). PPARâ apparait donc jouer un
rôle central dans la polarisation des monocytes en macrophages de type M2
(Kang et al., 2008). Dans les cellules endothéliales, l'activation
pharmacologique de PPARâ diminue la réponse inflammatoire induite
par le TNF-á, en réduisant le recrutement des leucocytes
(Piqueras et al., 2009). Aussi, dans le cadre des maladies inflammatoires
chroniques de l'intestin, il a été rapporté une
activité anti-inflammatoire de PPARâ (Bassaganya-Riera et al.,
2004). Les effets anti-inflammatoires de PPARâ passent également
par l'interaction physique de la protéine PPARâ avec la
sous-unité p65 de NFêB, empêchant par ce biais
l'activité de la voie NFêB et donc la production de cytokines
pro-inflammatoires (Rodriguez-Calvo et al., 2008). Toutefois, à notre
connaissance, il n'a pas été encore mis en évidence
d'effets de l'activation de la voie PPARâ dans le cas de l'inflammation
du muscle squelettique.
Le rôle de PPARâ dans les lymphocytes T n'a
été que très peu exploré. Néanmoins, il en
ressort dans des études menées dans un contexte de
sclérose en plaque induite chez la souris, un effet de l'activation de
la voie PPARâ dans la différenciation des cellules T. Plus en
détail, il existe différentes sortes de lymphocytes T dont les
lymphocytes considérés comme pro-inflammatoires, tels que les
lymphocytes T helper 1 (Th1) et T helper 17 (Th17) et les lymphocytes
considérés comme anti-inflammatoires tels que les lymphocytes T
helper 2 (Th2) et les T régulatrices (Treg). Or, des cellules T CD4+
de
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souris déficientes en PPARâ produisent plus de
cytokines spécifiques des polarisations de Th1 et de Th17 (Kanakasabai
et al., 2011). A l'inverse, des souris traitées avec un agoniste de
PPARâ ont une augmentation de Th2 et de Treg (Kanakasabai et al., 2010).
Il en ressort dans ces conditions, lors de l'activation de la voie PPARâ,
une régulation de la balance pro-anti-inflammatoire en faveur d'une
production de cytokines ayant davantage un rôle anti-inflammatoire.
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