1.2.1 Rôle de PPARâ dans le muscle
squelettique
Comme nous venons de le voir précédemment, le
niveau d'expression de PPARf3 dans le muscle squelettique est plus
élevé que dans certains tissus. Cependant, son expression peut
varier dans certaines conditions. Par exemple, il a été
montré que le vieillissement entraîne une diminution de son
expression, et à l'inverse, un entrainement aigu ou chronique de type
aérobie l'augmente d'un facteur deux (Rousseau et al., 2016). PPARf3
joue un rôle important dans la réponse angiogénique, dans
l'hyperplasie, et dans le changement métabolique du muscle squelettique,
par un remodelage de la composition des fibres musculaires. En effet, une
surexpression de la protéine PPARf3 muscle-spécifique, ou une
activation pharmacologique de la voie PPARf3 par le GW0742, induit dans le
Tibialis anterior (TLA) (dont le métabolisme est principalement
glycolytique), un remodelage qui est caractérisé par une
augmentation de la capacité oxydative des fibres musculaires. Le
potentiel oxydo-lipidique est favorisé par une diminution du potentiel
d'oxydation du glucose et une augmentation du potentiel à cataboliser
les acides gras. L'activation pharmacologique de la voie PPARf3 conduit aussi
à une augmentation du nombre de capillaires ainsi qu'à une
augmentation de l'expression de certains marqueurs myogéniques
impliqués dans la prolifération et la différenciation des
cellules satellites tels que Myf5 et MyoD (Gaudel et al., 2008).
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1.2.2 Implication de PPARâ dans la
myogenèse et la régénération musculaire 1.2.2.1
Implication de PPARâ dans la myogenèse
Giordano et al. (2009) ont traité des souris avec un
agoniste de PPARâ, le GW0742, par injection sous cutanée.
L'activation de la voie PPARâ dans le muscle TLA a conduit à une
augmentation du nombre de noyaux par millimètre de fibre, de 14%
comparé aux souris non traitées. Si ceci témoigne d'une
activation des cellules satellites ainsi que d'une fusion favorisée par
le traitement, la technique d'immunohistologie, n'a pas permis de montrer une
augmentation de la prolifération des cellules satellites.
D'autres auteurs ont à l'inverse montré une
prolifération diminuée de moitié et une
différenciation des cellules satellites doublée chez des souris
n'exprimant pas PPARâ dans les cellules satellites, par rapport aux
souris sauvages (Angione et al., 2011). L'expression de la myogénine
(marqueur de différenciation) est plus élevée chez les
souris mutantes n'exprimant pas PPARâ. Toutefois, ces auteurs n'ont pas
montré de différences du nombre de cellules satellites
quiescentes ou en autorenouvèlement.
Enfin, deux autres études (Bonala et al., 2012 ;
Chandrashekar et al., 2015) ont montré que la régulation par la
myostatine est altérée chez les souris qui n'expriment pas
PPARâ dans le muscle. Cela conduit à un défaut de
prolifération et de différenciation des myoblastes. Cet effet
passerait par le biais d'un antagoniste de la myostatine (Gasp-1).
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