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Effets de l?activation de la voie du peroxisome proliferator-activated receptor beta (pparβ) dans le processus de régénération musculaire

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par Jessica Piquet
Université de Nice-Sophia Antipolis - Master 2 Recherche Sciences du Mouvement Humain 2016
  

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3.2.2 Effet du traitement GW0742 sur la réponse immunitaire

(macrophages et lymphocytes T) induite par la blessure dans le muscle TLA.

Au jour 4 post-blessure, les macrophages totaux, de type M1 et de type M2 sont en nombres plus élevés dans les pattes blessées GW0742 comparées aux pattes blessées DMSO (Figure 6-A). Il n'y a pas de différence significative de quantité d'ARNm de CD68 (Figure 6-B) au jour 4 post-blessure. Au regard du nombre de lymphocytes T totaux (CD3), une tendance (p=0,08) à une sur-représentation de cette population est observée au jour 4 et 7 chez les souris GW0742 comparativement au souris DMSO, dans les pattes contrôles, sans différence significative au jour 14 post-blessure (Figure 7). L'ensemble de ces effets apparait montrer une réponse immunitaire globale plus marquée en réponse au traitement par le GW0742.

4. Discussion

Dans ce mémoire, nous nous sommes demandé si une activation pharmacologique de la voie PPARâ peut conduire à une accélération du processus de régénération impliquant des effets sur les phases inflammatoires et de réparation. L'activité de la voie PPARâ peut être augmentée de deux façons : par une augmentation de l'expression de la protéine PPARâ et/ou par une augmentation de son activation en augmentant la quantité de ligand (Neels et Grimaldi., 2014). Dans notre étude, nous avons traité des souris avec du GW0742, un agoniste puissant et spécifique de PPARâ, dans l'objectif d'augmenter l'activation de PPARâ dans le TLA. L'augmentation observée, dans le TLA, de l'expression de PDK4, un gène-cible de PPARâ, après 15 jours de traitement au GW0742 administré dans l'alimentation des souris, témoigne que le l'agoniste a bien induit l'activation de PPARâ. Cet effet est d'une amplitude comparable à celui induit en réponse à 48h de traitement GW0742 administré par voie sous-cutanée (Giordano et al., 2008).

Nous montrons que les effets du GW0742 observés dans les TLA des souris non blessées, ne sont pas totalement similaires à ceux observés dans les TLA non blessés des souris qui ont subi une blessure sur l'autre patte. En effet, la blessure dans le TLA a conduit à une diminution de l'expression de PPARâ lui-même, significative au jour 4 post-blessure et davantage marquée chez les souris traitées avec du GW0742. L'augmentation de l'activité de la voie JNK (voie du stress impliquée dans la réponse inflammatoire) en réponse à la blessure (Alter et al., 2008) pourrait expliquer cet effet.

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En effet, cette voie apparait jouer un rôle dans la régulation du niveau d'expression de PPARâ (Rousseau et al., 2016). PPARâ est par ailleurs connu, dans d'autres modèles cellulaires, pour être impliqué dans la régulation de l'inflammation par son interaction physique avec la sous-unité p65 de NF-êB, inhibant par ce biais son activité transcriptionnelle (Neels et Grimaldi., 2014). Cet effet pourrait-être dépendant du niveau d'expression protéique de PPARâ (Neels et Grimaldi., 2014). Il est donc possible que la baisse de l'expression de PPARâ en réponse à la blessure, soit une réponse adaptative pour permettre une moindre interaction inhibitrice de PPARâ sur la voie NF-êB et ainsi permettre l'activité transcriptionnelle de ce dernier. NF-êB est en effet un facteur de transcription impliqué dans l'expression de plusieurs cytokines pro-inflammatoires dont le TNF-á qui est connu comme nécessaire au bon déroulement du processus de régénération (Chen et al., 2005). Nous avons également montré une plus forte augmentation du nombre de macrophages et de lymphocytes T CD3 infiltrés au jour 4 post-blessure chez les souris traitées au GW0742, dans les pattes contrôles et dans les pattes blessées. L'ensemble de ces effets nous laisse penser que le traitement au GW0742 augmente le stress inflammatoire induit par la blessure. En parallèle, la quantité de myostatine est plus faible chez les souris traitées au GW0742 par rapport aux souris DMSO au jour 4. Il a été montré qu'une inhibition de l'expression de la myostatine favorise l'infiltration des macrophages durant les premiers jours de la régénération musculaire (McCroskery et al., 2005) et favorise l'activation et la prolifération des cellules satellites. Le mécanisme est encore peu étudié mais l'infiltration des macrophages serait due à une augmentation de la quantité de chémoattractants dans l'environnement de la blessure (Siriettet al., 2006). Nous pouvons donc suggérer que l'augmentation du nombre de macrophages observable au jour 4 post-blessure plus marquée en réponse au traitement GW0742 est, au moins en partie, la conséquence de la baisse de l'expression de la myostatine et donc possiblement de son activité. Toutefois, il est connu que l'activation de PPARâ favorise l'angiogenèse (Gaudel et al., 2008 ; Wagner et al., 2009). L'augmentation de la capillarisation du muscle, induite par le traitement, pourrait également expliquer un nombre de cellules immunitaires (macrophages et lymphocytes) infiltrées, également observable dans les pattes contrôles, plus élevé dans le TLA des souris traitées.

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Pour rappel, les macrophages jouent un rôle crucial lors de la phase de régénération du muscle. Il a été montré qu'en l'absence de macrophages, le délai de prolifération et de différenciation des cellules satellites est augmenté (Segawa et al., 2008). En effet, les macrophages pro-inflammatoires (de type M1) vont permettre aux cellules satellites d'entamer leur prolifération (Chazaud B et al., 2009) et sont prédominants dans le muscle après la blessure avant que n'augmente le nombre de macrophages anti-inflammatoires (de type M2) qui eux vont permettre aux myoblastes de se différencier et de fusionner (Chazaud B et al., 2009). Dans notre étude, les macrophages sont en nombre plus élevé dans le muscle jusqu'au septième jour puis leur nombre diminue, ce qui est en accord avec d'autres études sur la régénération musculaire (Novak et al., 2014 ; Wang et al., 2014). De plus, le traitement au GW0742 conduit à la fois à un nombre de macrophages de type M1 mais aussi de type M2 plus élevé dans le muscle, observable 4 jours post-blessure, que le traitement avec du DMSO, sans différence au jour 7. Le rôle des macrophages dans le processus de régénération est dépendant non seulement de leur nombre et de leur profil mais aussi de la chronicité de leur présence (Mann et al., 2011), ce qui laisse penser que leur présence en plus grand nombre chez les souris traitées avec du GW0742 puisse être favorable à une réponse adaptative plus marquée à la blessure. En effet, nous observons sur plusieurs marqueurs de la régénération un retour plus rapide (7 jours versus 14 jours) vers des valeurs de base, chez les souris traitées avec du GW0742 comparativement aux souris contrôles. De manière intéressante, et même si nous ne l'avons pas quantifié dans le cadre de ce travail, l'augmentation du nombre de macrophages devrait s'accompagner d'une modification des sécrétions de cytokines. Sachant que les cytokines telles que le TNF-á, l'IL-1â et l'IL-6 sont sécrétées par les macrophages pro-inflammatoires et favorisent la prolifération des cellules satellites (Strle et al., 2006; Otis et al., 2014; Cantini et al., 1995), et que l'IL-10, et l'IL-4 sont sécrétées par les macrophages anti-inflammatoires et favorisent la différenciation des myoblastes (Villalta et al., 2011; Horsley et al., 2003), nous pensons qu'une augmentation aigue des macrophages à la fois de type M1 et de type M2 dans les premiers jours suivant la blessure peut favoriser la prolifération et la différenciation des cellules satellites et donc être "bénéfique" au processus de régénération. Toutefois, nous n'avons pas montré de différence significative, liée au traitement, sur la quantité de Myf5, de MyoD et de Myogénine (marqueurs de prolifération et de différenciation des cellules satellites) au

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jour 4 post-blessure. En accord avec l'étude de Lee et al (2013) les gènes Myf5, MyoD, myogénine et myostatine varient de la même façon, dans notre étude, en réponse à une blessure musculaire induite. En revanche, au regard des effets du traitement GW0742, nos résultats diffèrent de ceux de Gaudel et al (2008) qui, chez la souris qui n'était pas sujette à une blessure musculaire et dont le traitement était administré par voie sous-cutanée pendant une durée de 96h maximum, montraient une augmentation de l'expression de Myf5 et de MyoD. De manière intéressante, les effets montrés étaient rapides et transitoires. En effet, l'expression de Myf5 est élevée dès 2h post-injection puis diminue significativement après 48h de traitement. De même, l'expression de MyoD est élevée dès 5h de traitement, reste élevée jusqu'à 48h de traitement, mais retourne à des valeurs de base après 96h (Gaudel et al., 2008). Une autre étude (Lee et al., 2016) a montré qu'en traitant des C12 en culture avec du GW0742 pendant 2 jours, la quantité d'ARNm de MyoD et de Myogénine était significativement augmentée. Ces études diffèrent méthodologiquement de la notre au regard du modèle utilisé (C12, TLA de souris non blessées) et du traitement (durée, mode d'administration). Dans notre étude, au jour 7 post-blessure, le traitement au GW0742 semble avoir l'effet inverse des effets du GW0742 préalablement montrés sur les gènes de Myf5 et de Myogénine (Gaudel et al., 2008 ; Lee et al., 2016). En effet, la quantité d'ARNm de Myf5 et de Myogénine revient à un niveau basal dès le 7ème jour de blessure, chez les souris traitées au GW0742 comparées aux souris DMSO pour qui les quantités d'ARNm reviennent à leur niveau de base au jour 14 post-blessure. Il est tout à fait possible de penser que le retour à des valeurs basales d'expression soit plus rapide mais nous pouvons également penser que la cinétique d'expression de ces marqueurs entre le jour de la blessure et le jour 4 soit décalée vers une réponse plus précoce chez les souris traitées au GW0742. Dans ce dernier cas, cette réponse pourrait-être déjà terminée 48h après la blessure. Il serait donc intéressant, dans une prochaine étude, de regarder ces marqueurs dans les heures qui suivent la blessure. En parallèle aux effets observés sur les marqueurs de prolifération et de différenciation et probablement en cohérence avec ces effets, l'expression du facteur MRF4, un marqueur de fusion des myocytes et présent dans les fibres matures (Chargé et al., 2004), est plus basse au jour 4 post-blessure chez les souris traitées au GW0742 comparée aux souris DMSO. Cet effet laisse suggérer que sa moindre expression favorise la prolifération et la différenciation des cellules satellites.

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Enfin, il est observable dans notre étude que la Myostatine reste exprimée de manière plus faible dans les pattes blessées comparées aux pattes contrôles jusqu'au jour 14 post-blessure quel que soit le traitement administré. Il est connu que la diminution de l'expression de la Myostatine favorise l'activité de la voie Akt/mTOR (voie de synthèse protéique) impliquée dans la différenciation et la fusion des myocytes ainsi que dans la maturation des fibres musculaires (Park et al., 2005 ; Amirouche et al., 2009 ; Miyabara et al., 2010). Il est donc possible que l'expression de la Myostatine ne soit pas revenue à un niveau de base car la voie Akt/ mTOR doit être active pour terminer le processus de maturation des fibres. De plus, les capacités physiques d'endurance des souris, ne sont pas revenues au niveau de leur performance initiale, malgré le fait que la masse musculaire de la patte blessée ne soit pas différente de la patte contrôle au jour 14 post-blessure, et que les souris ne présentent pas de problème biomécanique, visible, lors de la marche et de la course. L'absence de retour à un niveau d'expression de base de la myostatine ou identique au niveau d'expression dans le TLA de la patte non blessée au jour 14 post-blessure, suggère que la patte blessée n'a pas complétement régénéré au jour 14 quel que soit le traitement administré.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand