Santé et environnement sont aujourd'hui au coeur de
nombreuses préoccupations économiques, sociales,
médicales, psychologiques, tant scientifiques que pratiques. En raison
des profonds bouleversements provoqués par les mutations technologiques
sur l'environnement naturel et humain, une attention croissante est
portée à l'importance et au rôle des risques
environnementaux sur la santé humaine.
Gilles (1992), ne cache pas son inquiétude quant
à la relation environnement - déchets. Il affirme que les
problèmes environnementaux sont aujourd'hui en première place des
préoccupations mondiales. Il évoque le problème de
santé des populations qui est fortement lié à la
dégradation de l'environnement.
Un groupe d'experts de la Banque Mondiale (2006)
déclare que le travail de collecte des déchets expose les
personnes concernées à un risque sanitaire. En
général, les maladies telles que la
3 Spécialiste de l'étude,
de la prévention et de l'éradication des
épidémies.
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tuberculose, la bronchite, la dysenterie, la parasitose
intestinale, la diarrhée, les maladies parasitaires, les troubles
visuels, les maux de tête et les troubles gastriques sont liées
aux déchets.
Picheral H. (1995) affirme que les relations entre le lieu,
l'espace et la santé demeurent ambigus du fait de conceptions
disciplinaires différentes. D'abord du fait d'une confusion
fréquente entre géographie et cartographie, et d'une
définition encore mal cernée de l'environnement. La mesure de
l'état de santé se fait par ailleurs le plus souvent à
partir de données biomédicales et selon des méthodes
biostatistiques. L'espace et le lieu sont alors compris comme de simples
supports, indifférenciés, stables et immuables, sans
référence à leur organisation et leur usage. On maintient
enfin une frontière artificielle entre géographie des maladies et
géographie du système de soins. Dès lors, les
géographes doivent rester géographes et intégrer les faits
de santé dans leur analyse de l'espace à plusieurs
échelles.
Cairncross S. et al (2004), les facteurs liés
à l'environnement sont la cause de 21 % des maladies dans le monde, et
cette proportion est encore plus grande dans les pays en développement.
D'après ces auteurs, 1,7 million de jeunes enfants meurent chaque
année de diarrhées dues à une alimentation en eau non
potable, à un assainissement et à une hygiène
inadéquate. 1,4 million des décès d'enfants liés
des infections respiratoires sont attribuables à la pollution de l'air
atmosphérique.
Fischer
G-N. et Dodeler V. (2009) étudient
les risques environnementaux dans la perspective de la psychologie de la
santé. Cette étude permet d'appréhender la nature des
interactions santé-environnement en établissant des liens entre
indicateurs de risques environnementaux et réponse sociale. Ils montrent
en particulier que l'impact de l'environnement sur la santé comporte des
enjeux spécifiques non seulement en raison des caractéristiques
biologiques, mais aussi des comportements de santé liés à
l'environnement
Le cabinet de la Ministre de la Santé de la
Communauté française de Belgique, (2006) fréquemment
interpellé sur des problèmes de santé environnementale
relève que de nombreuses activités humaines, qu'elles soient
industrielles, chimiques, agricoles, voire domestiques, sont responsables de
dégradations de l'environnement (réchauffement de la
planète, changements climatiques et perturbations des
écosystèmes, diminution de la couche d'ozone, pollution des sols
et des eaux mais également de l'air, etc.). Ces « menaces
environnementales » constituent
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un risque majeur pour la santé de l'homme (apparition
et/ou recrudescence de pathologies diverses : maladies cancéreuses,
maladies infectieuses, malformations congénitales, pathologies
cardiovasculaires et respiratoires, diminution de la qualité de vie et
du bien-être, etc.).
Bertrand et al (2005), pointent la
nécessité de distinguer « effets à court terme
(quelques jours) et les effets à long terme (quelques dizaines
d'années) des variations de la qualité de notre environnement sur
notre santé ». Cette confusion est due au peu d'études qui
estiment correctement les effets à long terme. Les effets à court
terme sont par contre bien identifiés et probablement les auteurs des
études citées ont tendance à extrapoler abusivement les
effets à long terme.
Salem G. (1998), évoque la multiplicité des
villes avec toujours le problème des impacts sanitaires, ainsi que
l'émergence de pathologies nouvelles. La santé apparaît
ainsi comme un puissant révélateur des inégalités
interurbaines et des dynamiques sociales en cours.