ÉCOLE DU LOUVRE
Crescence de Lattaignant
La matériauthèque du peintre Claude Yvel,
né le 16 août 1930
Mémoire d'étude (1re année
de 2e cycle) Discipline : muséologie Groupe de
recherche : conservation-restauration
présenté sous la direction
de Mme Mireille Klein et M. David Bourgarit
Membre du jury : Mme Mireille Klein, M. David
Bourgarit, Mme Clarisse Delmas
Le contenu de ce mémoire est publié sous la
licence Creative Commons
CC BY NC ND
Mai 2022
1
Sommaire
Remerciements 3
Avant-propos 4
Introduction 6
I. L'atelier de Claude Yvel : une collection de
matériaux anciens dans un
atelier contemporain 9
A. L'histoire du peintre et de ses recherches sur les
techniques des maîtres
anciens 9
1. Claude Yvel 9
2. Ses recherches sur les techniques des maîtres anciens
17
3. Atelier d'un peintre réaliste : le lieu et ses enjeux
19
B. La place des matériaux dans l'atelier : organisation et
description des fonds 21
C. La formation d'une collection : le contexte de la collecte des
matériaux 24
1. Les marchands de couleurs parisiens 24
2. Les anciennes mines d'ocre 27
3. Des provenances mondiales 28
4. Des provenances inconnues 31
II. Les matériaux Lefranc Bourgeois 32
A. Point historique 33
1. Histoire de l'entreprise Lefranc Bourgeois 33
2. Lefranc Bourgeois et les artistes : la collaboration avec
Claude Yvel 37
B. Les matériaux Lefranc Bourgeois dans l'atelier parisien
de Claude Yvel 45
1. Pigments bleu et vert 46
2. Pigments noir et blanc 47
3. Pigments jaune et ocres 47
4.
2
Pigments orange et rouge 48
5. Gommes et résines 50
III. La place de cette matériauthèque dans
les recherches actuelles 52
A. Les enjeux actuels des matériauthèques 52
1. Etudier les matériauthèques existantes 52
2. La question de l'accès à ces données
57
B. Des exemples de l'application concrète des
matériauthèques 60
1. Dans le domaine de la conservation-restauration 60
2. Vers une ouverture plus large au public 62
C. La place et le potentiel de cette matériauthèque
65
1. Des problématiques communes et distinctes des
autres
matériauthèques... 65
2. Un futur partagé entre la conservation-restauration et
l'exposition dans un
musée 67
Conclusion 70
Bibliographie 72
3
Remerciements
J'adresse tout d'abord mes remerciements à mes directeurs
de mémoire, madame Mireille Klein (Conservatrice en chef du patrimoine,
cheffe du département Restauration au RMF) et monsieur David Bourgarit
(Ingénieur de recherche et archéométallurgiste au RMF),
pour leur encadrement, leur aide et leurs relectures tout au long de
l'année lors des séances de groupe de recherche.
Je tiens à remercier madame Clarisse Delmas (Responsable
des Ateliers Restauration Peinture Flore au RMF) en sa qualité de
personne ressource pour avoir proposé le sujet et m'avoir
accompagnée durant l'année. Ses conseils et ses relectures ont
été un soutien précieux pour ce mémoire.
Sans les nombreux entretiens passés avec monsieur Claude
Yvel (Figure 1) ce mémoire n'aurait pas eu lieu. Je le remercie de
m'avoir toujours bien accueillie dans son atelier, pour son temps
consacré à me répondre et sa
générosité pour avoir partagé les trésors de
son atelier et ses souvenirs qui les accompagnent.
Je fais part d'une grande gratitude à madame Nathalie
Balcar (Ingénieure d'études au RMF, département
Restauration, filière XXe-art contemporain) pour sa
disponibilité, ses encouragements et l'intérêt
manifesté pour ce mémoire. La documentation partagée et
les conseils bibliographiques m'ont beaucoup aidée dans
l'exécution de ce travail.
Je remercie monsieur Yannick Vandenberghe (Technicien de
recherche, groupe peinture, RMF) pour son aide et ses réponses à
propos du projet CoRef. Mes remerciements vont vers Marianne Segaud et
Véronique Reuter (documentalistes-archivistes au RMF), qui m'ont
conseillée pour la bibliographie.
Grâce à la documentation envoyée par
Mélanie Juvany (Médiatrice au musée de la Chasse et de la
Nature), j'ai appris la fonction de dispositif de médiation
associé aux matériauthèques. Les médiatrices Emma
Bégouin, Noémie Hozé, Mélanie Juvany et Pauline
Sylvestre sont remerciées de m'avoir partagé leur travail sur
leur projet de matériau technothèque au Musée
Bourdelle.
Pour finir, je remercie chaleureusement mes amies qui ont eu la
patience de me relire, et ma famille pour leur soutien infaillible durant toute
l'année.
4
Avant-propos
Ce mémoire a été exécuté dans
le cadre du master 1 Muséologie de l'Ecole du Louvre, au sein du groupe
de recherche «Conservation-Restauration». Le sujet a
été présenté par madame Clarisse Delmas, sous le
nom de «la matériauthèque du peintre Claude Yvel».
Ce travail devait mener à l'élaboration d'une base
de données recensant les matériaux, outils et livres dans
l'atelier du peintre. Il s'agissait aussi de contextualiser l'historique de la
collection, son espace et ses rangements. Lors de sa présentation, le
sujet m'a d'abord intéressée pour la démarche qui
consistait en partie à assurer la transmission de la mémoire du
peintre sur sa collection de matériaux. C'était une
manière originale et inédite d'aborder les questions relatives
aux matériaux de peinture, qui permettait de sortir du cadre habituel de
travail. J'étais aussi particulièrement intéressée
par la rencontre avec ce peintre contemporain qui pratiquait la peinture
à l'huile à la manière des maîtres anciens. La
persistance de la peinture réaliste et hyperréaliste en France et
de la vie dans les anciens ateliers parisiens, m'était alors
entièrement inconnue.
Établir un cadre et bien délimiter le sujet a
été la principale difficulté. Rencontrer ce peintre dans
son atelier était comme entrer dans un autre univers, un environnement
de matériaux qui prenaient vie avec ses souvenirs. Aborder les
matériaux, c'était entrer dans les coulisses de la production
artistique contemporaine. Les fabricants, la nature des matériaux, leur
compatibilité avec tel liant, l'évolution du marché vers
la perte des anciens marchands de couleurs, étaient autant de questions
que je me devais d'éclaircir pour bien cerner le sujet. A cela s'est
ajouté l'abondance des matériaux, des histoires concernant la
situation des peintres réalistes, des anecdotes sur ses rencontres et
expériences lors de ses voyages. Chaque élément,
matériel comme mémoriel, était exceptionnel et unique.
Mais leur quantité a été un critère qui a
obligé à faire une sélection. Chaque boîte et chaque
tiroir n'a pas été ouvert et étudié. Le
mémoire se concentre sur les pigments, et principalement sur les
matériaux Lefranc Bourgeois. Cette marque a été
sélectionnée plutôt qu'une autre, car elle concerne une
part importante de la collection de pigments, elle est liée très
étroitement à la vie du peintre et ses recherches, et elle reste
très bien documentée. Lefranc Bourgeois permettait de faire
ressortir le
5
caractère d'inventeur de Claude Yvel, et l'aspect de
laboratoire de son atelier. Il était ainsi possible de relier les
dimensions matériau, histoire, et vie sociale et professionnelle
à une époque désormais révolue, ce qui était
un des traits atypiques de cette matériauthèque. L'autre
défi était de rendre ce propos actuel grâce à la
dimension de matériauthèque, domaine qui était loin
d'être maîtrisé lors du choix du sujet. Etudier le domaine
de la matériauthèque de manière plus large m'a permis de
révéler la particularité, les ouvertures et les usages
futurs de cette collection de matériaux d'après des exemples
déjà connus.
Mais avant d'arriver à ces étapes de recherche,
j'ai commencé par passer de nombreuses heures d'entretiens dans
l'atelier de Claude Yvel. Ce sont ses matériaux et ses souvenirs qui
sont la matière première de ce travail. C'est d'après ce
qu'il m'a montré que j'ai pu construire un plan et approfondir le sujet.
Il y a donc eu un véritable travail effectué avec Claude Yvel
pour raviver des souvenirs et obtenir des réponses sur des personnes ou
des moments déjà très éloignés dans le temps
pour lui.
Malheureusement, les informations données par Claude Yvel
sur sa collaboration avec la marque Lefranc Bourgeois ou bien l'histoire qui la
concerne, n'ont pu être vérifiées avec les archives de
l'entreprise Colart. Ils ont été contactés à
plusieurs reprises par l'intermédiaire de Nathalie Balcar, mais nous
n'en avons jamais eu de réponses.
Le récolement des matériaux vus et
photographiés dans l'atelier, a abouti à leur présentation
dans des tableaux. Ceci pour répondre rigoureusement à la demande
d'une base de données comprise dans l'intitulé du sujet. Ils ont
pour but de renseigner sur l'importance de cette collection, ce qui
mènera peut-être à effectuer des prélèvements
de la part des professionnels du RMF.
Grâce à ce mémoire j'ai pu en apprendre
beaucoup sur les matériaux, leur importance dans la chaîne de
création d'un artiste, pour la recherche et la compréhension des
techniques artistiques, mais aussi comme outil pédagogique pour la
médiation.
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