II.3.2. OCCUPATION DE MAYANGOSE
Pour les auteurs Jean-Pierre D'huart et Alii, les causes
d'occupation peuvent être proches, lointaines, directes ou indirectes.
L'occupation de Mayangosse par la population pour l'agriculture, le
déboisement et la déforestation. La pauvreté en milieu
rural constitue une préoccupation majeure. Le chômage lié
à la fermeture de plusieurs unités de production agricoles ou
minière et à la recherche constante de terres pour augmenter la
production de matières premières comme le café, la
papaïne et le bois poussent les gens vers les sols fertiles.
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La démographie régionale fait que les terres
cultivables soient insuffisantes. En plus, cette même population sait que
cette terre qui a été laissée par leurs ancêtres
pourrait aujourd'hui se relever une planche de salut.
II.3.2.1. Procédure d'acquisition des terres
Quant à l'acquisition des champs, MAFIKIRI TSONGO
déclare : « en Province du Nord-Kivu, en territoire de Beni,
collectivité de Beni-Mbau et localité de Bashu-Bakondo. Il s'agit
de l'attribution coutumière `usufruit coutumière), de
l'héritage des terres, du don des terres et de l'achat des
terres40 ».
L'octroi des champs dans le sous-secteur MAVIVI-NYALEKE a
été fait principalement par le chef de localité
Grégoire KITOBI résident à Ngadi en ville de Beni. Il a
été épaulé dans cette tâche par ses fils et
connaissances, entre autre : Jean Pierre Kitobi, Didi, Habibu, Roger, Pascal,
Jean-Marie, Jules, Kazibwana, Kitsa, ... tout ceci a été fait
avec l'entremise de certaines autorités politico-administrative pour des
intérêts collectifs41.
La distribution des terres par les chefs coutumiers dans le
MAYANGOSE a été faite moyennant paiement de 20$ par hectare, soit
par remise d'une chèvre ou en échange avec des poules. Toute fois
pour certain cultivateur, le champ a été donné
gratuitement c'est-à-dire du chef coutumier vers le cultivateur et du
cultivateur vers un autre paysan ; dans ce dernier cas, c'est le cultivateur
qui gagne le prix de vente42.
II.3.2.2. Constat des ONGD sur la situation de
Mayangose
Après descente sur terrain, plusieurs données
ont été récoltées auprès de Chefs coutumiers
des villages de BAPAKOMBE BAKONDO et aux agriculteurs de MAYANGOSE. Nous avons
constaté que la partie menacée par les massacres dans la ville et
sa périphérie fait partie intégrante des terres
ancestrales des peuples autochtones de Bapakombe. En plus de massacre, cette
partie de terres reste coincée d'une part par l'Institut Congolais sur
la Conservation de la Nature (ICCN) qui, dès lors n'a jamais
respecté les vraies limites du Parc National de Virunga (PNVi)
créé en 1925
40Rapport évaluation MaviviMutsora, mai, 2005,
p.12 41Idem
42 Ibidem
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(Décret portant création du PNA) et dont
certains décrets en fixent les limites et tout ceci sans aucune
indemnisation en faveur de peuples autochtones tel que prévu par
l'article 34 de la Constitution du 18/02/2006 de la RDC.
D'autre part, la création de la ville de BENI en 2003
dans la partie qui, pourtant resterait la seule source agricole de ce peuple
autochtone après que la grande portion soit occupée par le PNVi.
La ville aussi, n'ayant pas une limite claire, ne songea pas à
l'encadrement de ce peuple autochtone élargie les limites dans les
villages de Bapakombe et minimise le pouvoir coutumier pourtant aucune
indemnisation n'a jamais été versé auprès de ce
dernier. Au-delà de ces deux conflits, les BATANGI-MBAU se font
passer pour autochtones de BENI. Minoritaire qu'il est, voulant
réclamer leurs droits de ces institutions, le peuple autochtone
Bapakombe se trouve menacé et en voie de disparition sur tous les plans
:
? Sur le plan politique et administratif, la communauté
Minoritaire
autochtone Bapakombe n'est visible dans l'administration
publique que cela soit du niveau urbain, provincial et national, ni aucune
représentativité chez le Parc National de Virunga et à la
MONUSCO;
? Sur le plan économique, la communauté
Minoritaire autochtone Bapakombe vit dans l'extrême pauvreté
suite à l'envahissement de leur terre (par l'ICCN, la ville de BENI et
le Groupement de BATANGI MBAU) qui constitue la principale source de survie. En
plus, cette dernière est menacée par les massacres odieux sans
nom avec ses conséquences sur la vie socio-économique de ce
peuple (destruction méchante de maisons, production agricole, pillage de
petit bétail, etc).
? Sur le plan social, aucune infrastructure scolaire ni
sanitaire, culturelle, absence de routes de dessertes agricoles et d'autres
projets de développement de la part de l'ICCN. La marginalisation dont
sont victimes les BAPAKOMBE de la part d'autres ethnies a pour
conséquence l'envahissement de leur terre et perte de leurs droits comme
autochtone. Ce qui est plus malheureux ces
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autochtones sont indexés d'être à
l'origine du massacre alors qu'eux-mêmes en sont victimes. Plus de 300
personnes des toutes les catégories y compris certains chefs des
villages tués dans leurs anciens villages. En octobre 2014, le massacre
a été vécu par la population de NGADI vers KADOU où
30 personnes avaient été tuées, à VEMBA 120
agriculteurs massacrés, à KASINGA-MUNZAMBAYI 13 personnes,
à KIDIDIWE 21 personnes, etc. Et aujourd'hui les survivants font l'objet
d'études et d'arrestations dans l'insécurisassions de Beni.
Un peuple peut- il s'auto exterminer ?
? Sur le plan psychologique : aujourd'hui victimes des
massacres, des kidnappings, des arrestations, des discriminations, des
marginalisations la communauté Minoritaire autochtone Bapakombe vit dans
la psychose qui a son tour entraine les traumatismes et les troubles
mentaux.
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