II.3. DESCRIPTION DE MAYANGOSE
Selon certains rapports sur le conflit ICCN et population,
Mayangose se situe dans le sous-secteur NYALEKE-MAVIVI, secteur de Beni-Mbau,
groupement de Batangi-Mbau. Il comprend quatre notabilités : ? La
notabilité de DJUMA, présidé par : DAKINGOLA SOMERE,
? La notabilité de MANGOLIKENE dirigée aussi par
OLYMBIO MASIKINI SINYASI,
? La notabilité de MBOKYA NYALEKE dont MWENGE TAMBATAMBA
ENYESI est le chef,
? La notabilité de KASINGA dirigée par OLENGA KIMA
NZONDABO Jean-Marie.
Ces quatre notabilités ont aussi les grands vassaux et les
petits vassaux37.
a) Les grands vassaux
- Biendera, Vassal de Matambo,
- Bakora, vassal de Mavivi,
- Lufungura, vassal de Ngite
- Kamera, vassal de Mbutaba
- Ndania, vassal de Banyisanza, - Valegha, Vassal de
Mathovya.
b) Les petits vassaux
- KambaleKibondo Honoré, petit vassal de Kause Ier,
- Emmanuel Rutangi, petit vassal de Bamale,
- Lubangula Ndele, petit Vassal de Mabambila
- Bambana Posombili, Petit vassal de Kadohu
- Kimwemambula, petit vassal de Mbongya
- Kaserekanzonda, petit vassal de Tubameme
- Abibomukosabei, petit vassal de Malolwe,
- Bakokoliaaliba, petit vassal de Nyaleke II,
- ChamaMbele Dieudonné, petit vassal de Nyaleke I
- KASEREKA KISANGA, Petit vassal de DjumaTépiomba
37 Rapport de la localité Bashu-Bakondo, cité par
Bulembomwame, op.cit., p.32
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- Mbeya, petit vassal de Djuma
La zone de MAYANGOSE s'étend sur le point
d'intersection de l'ancienne piste d'Irumu et Boga à vieux-Beni et de la
rivière Djuma, de l'intersection avec le méridien qui passe par
le point où la rivière Malulu quitte le pied oriental de
l'escarpement : de ce point, vers le sud, le pied oriental jusqu'à un
point près du mont Luka, à 2 km au nord de l'ancien Lazaret,
où le sentier logeant le pied et venant de la gite
Zumbapénètre l'escarpement.38
Après avoir entamé le substrat des
activités économiques précoloniales, les expropriations
foncières ont profondément affecté l'organisation
sociopolitique et religieuse des habitants du Nord-Kivu.
La terre constituait la base matérielle du pouvoir des
chefs de lignages. A l'époque précoloniale les lignages
constituaient le principal cadre de l'organisation des sociétés,
le pouvoir et le prestige du chef de lignage étaient fonction de
l'étendue de son domaine foncier et du nombre d'hommes qui y
habitaient.
En plus de cela, la terre constituait un instrument des
relations sociales et politiques du chef de lignage avec les chefs voisins. Il
pouvait y accueillir des étrangers qui consolidaient sa position
sociopolitique et sa force économique et militaire. Par échange
des collines, deux chefs parvenaient ainsi à consolider leurs relations
diplomatiques et arranger leurs différends.
Les expropriations et le déplacement forcé des
populations qui s'en sont suivis se sont traduits par la perte du prestige de
quelques lignages. Certains chefs de lignages et leurs sujets
déplacés sont devenus des mendiants de terres et ont
été obligés de vivre sous la dépendance de voisins
avec lesquels traitent d'égal à égal39.
Avec une telle situation, il n'est trop étonnant que
l'on puisse assister à des revendications paysannes en guise de
récupérer les portions de terres dites « terres des
aïeux », plis encore la question sur le droit de
38 Décret du 26 novembre 1935 in journal officiel du
Congo-Belge, 9e année, p.390
39 IYHEMOPO BEBU, le parc national des Virunga, origine et
évolution des conflits, cas du secteur nord, identification et analyse
des facteurs prioritaires déterminants les conflits entre PNVI et les
populations riveraines, inédit, 2005, p.47
43
pêche et autres ne cessent de préoccuper les
populations qui voient marginalisées au détriment de la
protection de la nature.
II.3.1. HISTORIQUE DE MAYANGOSE
Le Parc National de Virunga (PNVi) jadis Parc National Albert
(PNA) fut créé à 1925. Depuis sa création. Les
limites ont été modifiées maintes fois : en 1927, 1929,
1934, 1935, 1939 et 1950. Plusieurs décrets ont été
annulés dans le temps, seul le décret du 12 Novembre 1935
complété par celui du 04 Mai 1950 reprend les limites
légales du PNVi.
Les grandes étendues furent évacuées de
plein gré par la communauté minoritaire autochtone Bapakombe
à cause de la trypanosomiase très présente qui
décimait les habitants à Vieux-Beni dans le Nord de la savane de
la rivière Semuliki.
En attendant le retour à Vieux-Beni, après
l'éradication de la maladie du sommeil, les ancêtres de peuple
Minoritaire autochtone Bapakombe ont assisté aux déplacements des
pancartes depuis 1944. Ceci a fait l'objet des conflits.
Et c'est le 15 Février 1958 après la
matérialisation des limites du PNA sans l'aval de Chefs coutumiers que
le Conseil des notables présidé par l'administrateur du
Territoire M. VAN de WEGHE en présence du Conservateur KINT ont
présenté les limites usuelles avec des bornes et pancartes aux
notables et leur demandant s'ils étaient d'accord.
Sans relâche, le responsable de la communauté
Minoritaire autochtone Bapakombe n'avait écrit un acte de cession de
leurs anciens villages. Voilà pourquoi à MAYANGOSE, nous avons la
limite légale qui localise Vieux-Beni parmi les points de repère
(Cfr décret du 12 Novembre 1935 qui est incontestable par les deux
parties) et la limite usuelle et visuelle mais non légale (du
Procès Verbal du Conseil des Notables du 14 Mai 1958)
c'est-à-dire que la Communauté minoritaire autochtone de
Bapakombe conteste et dont copie en annexe. MAYANGOSE est une bande de terre
située entre la limite légale et la limite usuelle.
S'agissant des limites de la ville de BENI suivant le
décret n°041/2003 du 26 Mars 2003 portant création de la
ville de BENI à son article 4 points 1 et 4 stipule qu'à l'Est,
la ville de BENI se limite à 8Km du
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rond-point du 30 Juin route MUTWANGA que les autorités
urbaines ne respectent pas.
L'article 34 de la Constitution du 18/12/2006 telle que
révisée par la loi du 20/01/2011 de la RDC stipule : « La
propriété privée est sacrée. L'Etat garantit le
droit à la propriété individuelle et collective acquis
conformément à la loi ou à la coutume. Il encourage et
veille à la sécurité des investissements privés,
nationaux et étrangers. Nul ne peut être privé de sa
propriété que pour cause d'utilité publique et moyennant
une juste et préalable indemnité octroyée dans les
conditions fixées par la loi. Nul ne peut être saisi en ses biens
qu'en vertu d'une décision prise par une autorité judiciaire
compétente. ». Les articles 3 et 5 de l'Edit n°002/2012 du
28/06/2012 portant rapport entre les Chefs coutumiers, Chefs terriens et
exploitants agricoles en matière de gestion des terres
coutumières en province du Nord-Kivu parlent des indemnités des
Chefs coutumiers lorsque les terres coutumières changent de statut.
Au cours de nos enquête, nous avons trouvé que
les BATANGI de MBAU sont des allochtones et n'ont reçu le pouvoir que
pendant la période coloniale. Ceux-ci ont divisé les villages de
Bapakombe et les attribuant à leurs frères Batangi. Bref, le
Groupement de Batangi-Mbau serait le Groupement de Bapakombe car il regroupe
les villages de Bapakombe. Ce conflit de pouvoir contribue efficacement sur la
disparition de ce peuple minoritaire de Bapakombe.
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