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De la critique de la durabilité pour une justice environnementale participative.


par Tchilabalo Adjoussi
Institut Supérieur de Philosophie et des Sciences Humaines Don Bosco (ISPSH Don Bosco) - Master ès-Sciences de l’Homme et de la Société 2018
  

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7.2- Vivre mieux avec moins

Face aux générations futures desquelles nous sommes responsables, un engagement concret dans la gouvernance et les habitudes aussi bien sur le plan global qu'individuel s'impose. Le développement durable a tant bien que mal essayé d'inclure de nouvelles habitudes dans la sphère sociétale afin de limiter les impacts environnementaux des activités humaines en vue de garantir un meilleur capital naturel et une société plus juste aux générations futures. Mais hélas !. Les contradictions conceptuelle, économique et politique, inhérentes à ce paradigme laissent voir que le développement durable, à lui seul, n'est pas apte à honorer ses engagements.

L'écologie en tant que mouvement social du XXe siècle s'était aussi donné pour objectif l'opposition à la société de consommation et donc la lutte pour un mieux être de l'environnement et une justice sociale plus visible. La justice environnementale participative se conçoit aujourd'hui donc comme l'aspect évolué de l'écologie d'antan tel qu'évoqué par D. Bourg (2012).

Notons que le développement durable a fait émergé deux préoccupations majeures; d'abord celle d'instaurer un partage équitable des richesses de la terre, et celle de parvenir à une atténuation des problèmes environnementaux globaux. Le rapport Brundtland (1987, p.14) note:

Pour satisfaire les besoins essentiels, il faut non seulement assurer la croissance économique dans les pays où la majorité des habitants vivent dans la misère, mais encore faire de sorte que les plus démunis puissent bénéficier de leur juste part des ressources qui permettent cette croissance.

Si cet idéal, toujours d'actualité n'est pas atteint, c'est à cause, tel que le note D. Bourg (2012, p. 4) « des erreurs inhérentes au concept même de développement durable ».La première erreur est la fausse estimation du pouvoir de l'économie face à l'environnement et à la société dans l'articulation de la durabilité c'est-à-dire dans l'articulation économie-environnement-société. Tel qu'il le dit:

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La première de ces erreurs est d'avoir postulé une harmonie possible entre les trois fameux piliers : les dimensions économique, écologique et sociale du développement. C'était faire peu de cas de l'impérialisme essentiel à la raison économique, qui a un penchant irrésistible à phagocyter tout autre dimension. (D. Bourg, 2012, p. 4).

La seconde erreur que l'on pourrait reprocher au développement durable, toujours dans la logique de D. Bourg (2012), est l'illusoire ambition de produire plus avec moins ;car en réalité le problème de la pollution atmosphérique et de la raréfaction des ressources ne se situe pas uniquement au niveau de la fabrication mais aussi de la consommation ce qu'ignorait le rapport Brundtland; aussi, l'économie prenant le dessus sur les aspects axiologiques constitue une raison de plus pour rester sceptique.

Après l'échec de ces stratégies de régulation de la crise écologique, il n'est plus question de chercher à produire plus ou moins, ni perfectionner ou non notre technique. Les questions qui se posent à présent et auxquelles nous devons donner des réponses, tel que l'énonce toujours D. Bourg (2012, p.6) sont:

Comment vivre mieux avec moins et donc, comment sortir de la croissance? Comment penser qu'une société soit viable économiquement sans croissance. (...) le problème n'est plus le développement durable, mais la transition écologique.

Cette entreprise de grande envergure qu'est la transition écologique demande une reconfiguration du fonctionnement social. Bien que D. Bourg (2012) identifie une panoplie de dimensions à prendre en compte pour une véritable transition écologique, nous nous intéressons ici uniquement aux aspects économique, politique et axiologique.

Sur le plan économique, la transition écologique nécessite la construction de nouvelles stratégies permettant d'arrêter la construction de la société sur la base d'une demande toujours croissante en énergie et en ressources. Ceci demande à avoir un autre indicateur du développement des peuples que le P11B ; D. Bourg (2012, p.7) écrit: « Cela ne veut pas dire que le P11B n'a plus aucun intérêt, mais qu'il ne peut plus être l'orient de toute politique publique »; M. Brezzi, L. de Mello et É. Laurent(2016, p.14) quant à eux notent: « il servira plutôt à mesurer pour comprendre, assurément, mais aussi et surtout mesurer pour changer ». tout ceci, une fois encore, passe par la bonne volonté des politiques qui vont oeuvrer à cette fin.

Quant à l'aspect axiologique, il est question de changer nos habitudes par une discipline qui permettrait de vivre heureux en produisant et en consommant moins; en

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d'autres termes, il s'agit de la culture de la durabilité au quotidien. Mais une question demeure : une telle vie est-elle possible?

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon