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De la critique de la durabilité pour une justice environnementale participative.


par Tchilabalo Adjoussi
Institut Supérieur de Philosophie et des Sciences Humaines Don Bosco (ISPSH Don Bosco) - Master ès-Sciences de l’Homme et de la Société 2018
  

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5.2-Parvenir à une lutte efficace contre le déchet

Le schéma de la civilisation occidentale dont héritent la plupart des sociétés peut se réduire à: production, consommation, croissance économique, rejet des déchets. Nous nous sommes déjà attelés à montrer les revers négatifs de la consommation; la production des déchets est le produit final de ce circuit; et la mauvaise gestion des déchets est une cause non des moindres des dégradations dont nous nous plaignons aujourd'hui.

Tout d'abord, il semble important d'éclair le concept de déchet. En effet, le déchet a des compréhensions diverses selon que l'on se situe dans un contexte ou dans un autre. J. Vernier (2007, p.63) écrit:

Dans l'acception française, le « déchet» ne vise que les déchets solides ou pâteux, voire liquides concentrés, mais qui en tout cas sortent de nos maisons ou de nos usines, non pas par nos cheminées (pollution de l'air) ou par nos égouts (pollution de l'eau) mais plutôt par nos

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camions (...) les anglo-saxons ne font guère cette différence. Les déchets (wastes) chez eux couvrent aussi les pollutions de l'eau ou de l'air.

Dans ce travail, nous parlerons de déchets essentiellement en référence à l'acception française c'est-à-dire les déchets solides ou pâteux, voire liquides concentrés, sans oublier que ceux qui sortent des cheminées et des tuyaux d'échappement en sont aussi.

La ville étant le milieu par excellence de l'expression de notre civilisation, la production de déchets y est logiquement importante et inquiétante; par conséquent, lutter efficacement contre les déchets en milieu urbain est une grande avancée en matière de la préservation de l'environnement. Dans les pays du Nord, la gestion des déchets au quotidien a connu de grands progrès. Parti de la simple collecte à l'incinération, le déchet retrouve sa valeur c'est-à-dire que le déchet n'est plus l'inutile mais aussi une matière première que l'on pourrait souvent employer à tous les usages auxquels ils seraient propres.

Aujourd'hui le déchet, parti de la collecte, connaît le trie où sont séparés les déchets recyclables des déchets non recyclables ; les recyclables sont utilisés pour fabriquer d'autres biens et les non recyclables à l'incinération. Quant à l'eau elle est retraitée pour être utilisable réduisant un tant soit peu le phénomène de gaspillage dans les pays développés.

La gestion des déchets quotidiens pose vraiment problème dans les pays en voie de développement où la culture du recyclage n'émerge pas encore. G. Bertolini et M. Brakez, (2008, p.03) notent:

Une collecte officielle (formelle) partielle, pour partie complétée par le recours d'habitants à des charretiers privés; des mises en décharges « brutes » ou mal contrôlées des déchets collectés; l'importance du chiffonnage (récupération informelle) de rues ainsi que sur les décharges; la part très importante des matières organiques fermentescibles; une organisation déficiente et de grandes difficultés à mobiliser des ressources financières pour améliorer la situation

Ces caractéristiques assez tristes de la gestion des déchets dans les pays en voie de développement imposent une transition vers une meilleure gestion. Cette transition ne sera possible que, comme le disent toujours G. Bertolini et M. Brakez (2008, p.3), par une transition sociale.

La transition sociale telle qu'énoncée passe, bien entendu, par une réorganisation structurelle des municipalités qui, toujours d'après les mêmes auteurs, doivent faire un effort de création des points de transit où les collecteurs particuliers pourraient décharger les déchets

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dans le but que ces derniers soient transférés vers des lieux de traitement. Tel qu'ils le notent G. Bertolini, M. Brakez(2008, p.5) :

Il faut que la municipalité prévoit et aménage des lieux de dépôts intermédiaires, ce qui ne constitue pas une tâche aisée; il faut en outre que ces lieux de dépôts ne soient que des points de transit, c'est-à-dire qu'ils fassent à leur tour l'objet d'enlèvements réguliers par la municipalité.

M. Durand (2012, p.18) dira quant à lui:

Qu'en lieu et place de dépenser leurs maigres ressources financières et humaines à faire la chasse aux systèmes illégaux, les municipalités des pays en développement auraient tout intérêt à concentrer leurs efforts sur une meilleure articulation entre les systèmes formels et informels.

En plus de ces mesures administratives qui doivent rendre plus commode la collecte des déchets surtout dans les pays en voie de développement, il faudrait aussi oeuvrer à y développer le tri des déchets et le compostage car ces méthodes de traitement des déchets restent jusqu'aujourd'hui peu développées dans ces pays.

Au-delà de ces recommandations, la lutte contre les déchets serait plus efficace par l'engagement individuel et collectif à une consommation responsable. La consommation responsable renvoie à la théorie des 4R: Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler; c'est ce qui permettra l'amorce d'une justice environnementale. Car en gérant au mieux les déchets, nous diminuons le risque des injustices environnementales. Ce faisant, la responsabilité ne saurait être mise à l'écart car c'est le fondement de la participation.

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Chapitre 6 : La responsabilité : fondement de la justice environnementale

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